Mes forêts d’Hélène Dorion

qui se froissait pas vu les déchirures dégriser le vent Le sentier entre les troncs comme une large rayure le hibou s’élance

repère l’ombre

la proie qui remue dans le désordre du monde la forêt se souvient du chant des ailes Le feu qu’on entend venir on dirait une bête prête à tout dévorer

au milieu d’un champ

de longues allumettes soudain la flèche soudain l’embrasement du cortège redouté

le feu promet l’éclaircie

qui donnerait envie de grandir Les vents et le mur se fracture avec le souffle qui poursuit l’œuvre du courant vif d’air refroidi

comme des oiseaux

les arbres se débattent cherchent la vague ou le rivage

la forêt disperse

nos fatigues masques et failles de nos illusions Un lit de mousse flotte sur le sol on dirait une cité venue d’un autre univers

un remous de fourmis

sur la pierre pèse un poids de lettres et de mots inconnus

l’amas d’étoiles

dessine une étrange constellation qui n’a pas de ciel L’aile très haute de la beauté perce le brouillard de vivre retombe entre les branches

l’animal saisit l’aile

qui gît au sol

comme une mémoire difforme

de l’histoire l’emporte loin

à l’intérieur du poème

la forêt rêve-t-elle

alors que j’avance

à petits pas de l’autre côté de la nuit

Mes forêts sont un champ silencieux

de naissances et de morts la mémoire de saisons qui se lèvent et retombent

mes forêts sont du temps qui s’immisce

à travers tronc branche racine elles traversent le feuillage du jour capturent l’ombre capturent l’éclat

elles sont la solitude disséminée

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