SCÈNE III
Le théâtre représente les murs d’Athènes.
Entrent DEUX SÉNATEURS ET UN MESSAGER.
PREMIER SÉNATEUR, au messager. – Tuas bien pris de la peine pour le savoir ; son armée est-elleaussi nombreuse que tu le disais ?
LE MESSAGER. – Ce que je vous ai dit n’estrien encore ; la rapidité de ses mouvements promet qu’il vabientôt être ici.
SECOND SÉNATEUR. – Nous courons un grand périlsi on n’amène pas Timon.
LE MESSAGER. – J’ai trouvé en chemin uncourrier, un de mes anciens amis, quoique servant un partidifférent ; cependant nous avons cédé au penchant de notrevieille liaison, et nous avons causé comme des amis. Il allait dela part d’Alcibiade à la caverne de Timon, chargé de lettres pourle prier de prêter main-forte à la guerre contre notre villeentreprise en partie à cause de lui.
(Arrivent les sénateurs qui avaient été députés àTimon.)
SECOND SÉNATEUR. – Voici nos frères.
TROISIÈME SÉNATEUR. – Ne parlez plus de Timon,n’attendez rien de lui. – Déjà les tambours des ennemis se fontentendre, et leur marche redoutable obscurcit les airs depoussière. Rentrons et préparons-nous : je crains bien quenous ne tombions dans le piège de nos ennemis.
(Ils sortent.)