Davidée Birot

Chapitre 14LE RETOUR EN ARDÉSIE

Octobre, mois doré, ranimait, sur les buttesde l’Ardésie, les palmes des genêts qui fleurissent plus d’unefois. Les matinées humides ; l’après midi tiède jaune,légère ; les feuilles qui n’ont plus pour mission de faire del’ombre, et qui aident le soleil et deviennent des rayons ; lapeur de l’hiver qui rôde dans les nuits et fuit devant lejour ; le désir de revoir des visages amis ; la coutumeétablie de rendre visite aux familles des nouvelles élèves :toutes ces raisons et la joie de marcher, faisaient faire delongues courses à Davidée, chaque jeudi, chaque dimanche. Elleavait reçu, au retour des vacances, une lettre de l’inspecteurprimaire. Il annonçait d’abord qu’il était promu à une classesupérieure, nommé à un poste de choix, dans une résidence voisinede Paris, promesse en même temps que récompense, puis, ayant parléde soi, il ajoutait : « Quant à vous, mademoiselle, vousne doutez pas du soin vigilant, et tout sympathique, avec lequelj’ai défendu votre cause. Vous étiez, je ne dis pas menacée, maisl’objet de quelques soupçons, que j’ai écartés. Rien ne subsistera,j’en suis persuadé, de ces défiances que j’ai dû combattre, si vousvoulez bien apporter de la prudence, une extrême prudence, dans lamanifestation de sentiments qui sont licites, assurément mais quidoivent être sans zèle. En toute circonstance, croyez bien,mademoiselle… » L’adjointe, après lecture, avait souri, etconclu tout haut, dans sa chambre où le soleil de deux heuresvenait d’entrer : « Merci, papa Birot ! c’est vousqui avez gagné ! » Et la lettre officielle, glissée dansle coffret aux souvenirs, eût déjà été oubliée, si d’autres lettresne fussent venues la rappeler à la vie. Celles-ci n’étaient pasécrites par des personnages, mais par de jeunes institutrices, quidemandaient conseil, timidement ou sans détour, selon letempérament, l’émotion, l’âge de la signataire. La première, avantles vacances, avait presque irrité Davidée, mais cette confidencerépétée lui révéla des sœurs qu’elle ne soupçonnait pas. Ellesentit décroître la solitude de son esprit, et des sympathiescommencèrent en elle, douces quand même, pour des inconnues, dontelle ne verrait probablement jamais le visage et n’entendrait lavoix. Elle entendait la souffrance noble qu’une élite de filles dupeuple de France éprouvait avec elle. Comment lui étaient-ellesadressées, à elle, ces lettres, et comment ces étrangèresavaient-elles confiance ? Qui avait publié que, parmi lespierres bleues de l’Ardésie, il y avait une adjointe inquiète pourl’âme de ses petites filles, et qui avait porté, un jour, un grosparoissien sous son bras, et qui ne s’était point excusée ?Des ennemis ? des jaloux ? une admiration secrète ?des employés qui bavardent ? Toutes les fois qu’un fil de ferest jeté au-dessus de la terre, les hirondelles viennent s’yposer.

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« Mademoiselle, je suis une jeune fillede votre âge, mais une faible, une incertaine. Je vous envie. Jesais que vous avez eu le courage de vous avouer chrétienne. Je nel’ai pas eu, en plusieurs occasions. Et cependant j’ai plus de foique les personnes qui vivent, près de moi. Je suis arrêtée par unecrainte dont je suis humiliée. Je voudrais être plus utile, plusvéritablement éducatrice que je ne suis. Je souffre de ne donner demoi-même que le moins bon, le moins sain, le moins vrai.Mademoiselle, conseillez-moi, parlez-moi, indiquez-moi des livresque je lirais, et qui m’affermiraient, non pas seulement dans mafoi qui est si imparfaite, mais dans mon devoir d’institutrice, quine peut être médiocre, réduit, en désaccord avec la vie, comme jesens que l’a été jusqu’ici mon enseignement. Voir tout le mal, nepas oser dire où est le bien, ou ne donner du bien que des formulesnon appuyées, en l’air, qui ne touchent que la mémoire :connaissez-vous cette peine professionnelle ? J’ai des amies,– quelques-unes, – que je sais ou que je devine semblables à moi.Voudrez-vous me répondre ? Je l’espère. »

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« J’habite très loin de vous,mademoiselle. Je ne connais de vous qu’une de vos amies,mademoiselle S… qui a été votre condisciple à l’école normale.C’est assez pour que j’aie confiance dans votre bonté et dans votrediscrétion. Nous avons eu, ces jours derniers, dans cette grandeécole urbaine où je suis adjointe titularisée, une discussion vive.Je suis très raisonneuse. Je soutiens mon sentiment avec unepassion que je tâche de rendre polie, mais j’éprouve ensuite,souvent, le besoin de le fortifier, de m’assurer moi-même dans uneposition que j’ai crue juste. Nous parlions morale, avec ladirectrice, son mari et l’autre adjointe. Je soutenais qu’aprèsavoir, par degrés, éloigné de l’enseignement les dogmesfondamentaux du christianisme, l’idée d’immortalité personnelle,l’idée de Dieu, et par conséquent la morale chrétienne qui ne peuten être séparée, on avait cherché à créer ou à exhumer des morales.Beaucoup d’hommes de talent, et d’ardente passion, s’y sontemployés. On a fait des essais. Mes contradicteurs reconnaissaientque ces morales de fortune n’ont pas tenu. Mais nous nous séparionssur ce point : je prétendais, j’affirmais qu’on ne chercheplus. On a renoncé à avoir une morale. Je disais que cela était unegrande trahison envers les familles, les enfants, et que notreambition, qui est de préparer à la vie, ne pouvait plus noussoutenir comme auparavant, qu’elle était faussée, au fond denous-mêmes, elle, le ressort premier. Ils n’en convenaient pas.Dites-moi ce que vous en pensez. »

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« … Mademoiselle, j’ai lu des livresirréligieux qui m’ont troublée, un surtout, bien fait, mais sicruel et sans espérance. Je l’ai laissé là, vers la moitié, parceque je me suis dit que je n’avais pas les connaissances suffisantespour critiquer ma lecture et la supporter. Il m’est resté despréoccupations. J’ai été un moment séduite par l’idée d’unereligion sans dogme, qui ne serait qu’un élan intime de notre âmevers Dieu. En réfléchissant, j’ai compris que ce serait là uneanarchie, tout le contraire d’une société religieuse et d’unemorale commune. Mais ma faiblesse me ramène aux arguments que j’aidéjà réfutés. Connaissez-vous cette persécution de nous-mêmes parnous-mêmes, qui est si dure et lassante, quand on n’a pas deconfidente ? Parmi mes compagnes de l’école normale, il y en asûrement qui souffrent de la même crise que moi, et qui n’osent pasplus que moi l’avouer. Il y en a aussi qui auraient besoind’affection, à qui je voudrais tendre la main. Pour nous, ici, lesjournées passent, intéressantes souvent, pleines d’une vie facticeet extérieure ; mais, revenue à ma solitude du soir, je me disque mon âme n’a pas jeté de lumière sur une âme, et n’en a reçu depersonne. Aidez-moi. Le courage d’une seule suffit pour plusieurs.Je viens près de vous chercher la force de rester moi-même, d’êtrebonne, de me confier entièrement. »

*

**

Mademoiselle Birot recevait aussi quelquesvisites. Elle avait même vu arriver, à l’école, l’avant-veille dela rentrée, un jeune homme, instituteur dans une commune d’undépartement voisin. « Eh bien ! ma chère, avait ditmademoiselle Renée Desforges, vous devenez célèbre. Des lettres,des visites : je ne vous envie pas, et je doute que cela vousserve. Enfin il est dans la cour ; il vous demande ;désirez-vous que je le renvoie ? – Non, je descends. – Vousn’avez pas défait votre valise ! – Je remonterai. » Cejeune instituteur, rose et frisé, recherché dans son vêtement etson langage, parla d’abord en camarade, gentiment, et comme s’iln’avait eu, vraiment, d’autre raison de venir et de se plaire, surcette cour d’école, qu’un attrait de jeunesse pour une fille jolieet d’esprit vif. Mais, avant de se retirer, il tendit la main,devint tout sérieux, et il avait autre chose que de l’amour dansles yeux, quand il dit : « Nous ne sommes pas tropnombreux à penser de même. Il faut que nous nous connaissions. Etpuis, la bravoure, c’est si bon à voir ! »

Sur son carnet, l’adjointe écrivait :« Qu’ont-ils donc tous et toutes ? Qu’ai-je fait de siétonnant ? Pourquoi venir à moi ? Hélas ! s’ilssavaient la vérité, ils verraient que je ne suis pas encore lachrétienne qu’ils s’imaginent. Ils m’obligent à me préoccuper deces problèmes religieux ; ils ne me laissent pas derepos ; ils sont mon avancement plus que je ne suis leurconseil. Mes sœurs inquiètes, mes sœurs tendres, je souhaiteraisvous rendre visite dans vos classes, dans la chambre pauvre etpropre où vous trouvez le remède si doux d’abord de la solitude.Vous pleurez quelquefois. Vous portez les taquineries, les injures,les injustices, les silences de camarades que vous aimez, etl’éloignement de l’ignorance contente d’elle-même. Je ne suis quel’une de vous, et non pas celle qui a le plus souffert. Jepressens, je devine, je m’efforce, j’aspire, et je reçois la leçondes jours. J’ai été là où Dieu n’est pas : c’est affreux. Vousm’êtes envoyées pour que je connaisse une des plus bellestendresses qu’il y ait par le monde, celle qui s’alarme pourl’avenir d’une enfant étrangère, celle qui s’interroge, quis’accuse, qui dit : « Lui aurai-je donné la force ?Les mères seront-elles mères ? Les épouses seront-ellesépouses ? Quelle pureté puis-je armer ? La miennesuffit-elle, tremblante, faite d’instinct surtout etd’exemple ? » Tout l’indéfini des avenirs que je prépareest devant moi. Pour mes petites et pour moi, je sens que je doisavoir une vie intérieure, dont nous vivrons toutes. Mes sœurs, jen’ai encore prié que par surprise, dans l’émotion, et timidement.Celui qui peut la donner ou l’accroître. Et vous ne le savezpas ! Quelle sécheresse dans le monde des esprits pour qu’unegoutte d’eau comme moi, préservée par je ne sais quel hasard, soitainsi attirante et semble être une source ! »

Davidée faisait donc des visites aux parentsdes nouvelles élèves. On l’accueillait bien. Elle retrouvait, dansla confiance des mères et dans la facile tendresse des enfants,tout le soin et tout le souci qu’elle avait eus pour les élèves del’an passé. Plusieurs femmes, qu’elle n’avait pas l’intentiond’aller voir, l’appelaient, du seuil des portes. « Eh bien,mademoiselle ? Vous êtes donc bien fière que vous n’entrezpas ? »

Elle n’était pas fière, mais elle avait de lapeine, parce que Maïeul ne lui avait pas écrit, et n’était pasrevenu.

Elle fut un peu étonnée quand, une après-midide la fin d’octobre, – il avait plu la veille et les corneillesvolaient au-dessus des haies dégarnies, – la petite JeannieFête-Dieu, qui la guettait à sortir d’une maison près de l’église,lui dit :

– Grand’mère vous fait dire ses amitiés,mademoiselle. Il paraît qu’elle a des nouvelles. Si vous aviez letemps seulement de venir jusque chez nous ?

Quelles nouvelles ? La réponse futprompte. Ce devait être d’une commission de Maïeul que la bonnefemme s’était chargée. Davidée n’eut qu’à suivre, après l’église,le petit raidillon, puis le sentier qui traverse les genêts, sur labutte de la Gravelle, et à descendre dans la combe où le jardinetet la maison étaient cachés.

Dans son lit, qu’un rayon de soleil effleuraitune demi-heure dans la journée, l’infirme, avec un brin de buis,chassait les dernières mouches qui la tourmentaient. Elle n’avaitguère plus de mouvement que d’habitude, mais elle se disait mieux,et les yeux étaient vifs d’une jeunesse passante.

– Que voilà donc une année qui s’annoncebien ! dit-elle.

– Pourquoi, mère Fête-Dieu ?

– Parce que le monde s’en va vers vouscomme si vous étiez le mois de mai ! « Bonjour,mademoiselle Davidée ! Venez donc jusque cheznous ! » On n’entend que cela dans les villages.

– Qu’en savez-vous ?

– Jeannie a des oreilles pour moi, et desjambes, et un cœur qui retient les mots doux qu’on dit de vous. Etque diriez-vous, mademoiselle Davidée, si je vous annonçais qu’il ya encore quelqu’un qui désire vous voir ?

La jeune fille devint triste, etdit :

– Je ne vous croirais guère.

– Mais s’il m’avait chargée d’unecommission ?

– Dites, mère Fête-Dieu.

– Il ne vous a donc pas écrit ?

– Non, pas depuis qu’il est parti.

– Il a peur, parce que vous êtessavante.

– Est-ce pour cela qu’il n’est pas venu,depuis près d’un mois que je suis à l’Ardésie ? La Forêt n’estpas loin, en deux heures de chemin de fer il serait ici.

L’infirme, lentement, étendit la main, et, dubout du rameau de buis, elle toucha le bras nu de la jeune fille,comme une mère qui fait semblant de corriger un enfant.

– Vous vous défiez trop de la vie,petite.

– C’est que je la connais.

– Pas toute. Vous avez vu le pire ou àpeu près. Il y a du remède pour nous et pour tous ceux de bonnevolonté. Il y a du secours.

– Où est-il ?

– En paradis.

– Je ne sais pas encore le chemin.

– C’est vite trouvé. Écoutez autrechose : j’ai vu Maïeul.

– Il est venu, et n’a pas cherché à mevoir ?

– Vous étiez encore en vacances. Il m’aparlé comme s’il était mon fils. Ah ! quel bel homme il était,tout ferme de visage, et habillé comme un monsieur.

– Et le cœur, mère Fête-Dieu ? Queme fait l’habit ?

– Attendez : Maïeul a si bientravaillé là-bas, qu’il a monté en grade : il est compteurdepuis la semaine passée, et les gens disent déjà qu’il pourradevenir un jour compteur de levées. C’est une bonne place.

– Assurément ! Mais le cœur ?Est-il guéri de son mal ?

Jeannie, sur un clin d’œil de l’infirme, étaitsortie de la chambre, et son ombre s’en allait, balancée, sur lesplates-bandes du jardin, jusqu’au fond qui n’était pas loin. Lajoie avait disparu du vieux visage, mais non le calme, ni cettesorte d’assurance qu’ont les vieilles gens très droits et qui sontdéjà entrés dans la victoire de l’âme.

– Vous n’êtes pas à plaindre : iln’a qu’un peu de faiblesse, et une peur de lui-même.

– Non : d’elle !

– D’elle, si vous voulez.

Elle remuait la tête sur ses oreillersrelevés, la pauvre mère Fête-Dieu, songeant : « On nepeut rien lui cacher, à cette demoiselle del’école ! »

– Je suis sûre qu’elle luiécrit ?

– Eh bien ! oui.

– Depuis le mois d’août ?

– Avant déjà. Elle a essayé de lereprendre. Lui, il ne répond pas. Il compte les jours. Et s’il neveut pas revenir, c’est parce qu’il a trop de respect et d’amitiépour vous.

– Il le prétend.

– Soyez-en sûre. Il a quitté l’Ardésieparce qu’il ne pouvait vivre à côté de celle qui a été son péché. Àmoi parlant, il a dit : « Je ne reviendrai que le jour oùje pourrai dire : j’habiterai l’Ardésie et je n’y rencontreraiplus mon remords. »

– Il a dit : remords ?

– Oui, ma belle. Et c’est un homme qui neveut pas mentir. S’il revient, il ne s’en ira plus. Vous pouvezvous fier à lui.

– Autant qu’à un homme.

– Vous dites bien : un homme. Maisl’intention est bonne. Écoutez encore ; je lui ai demandé,pour voir : « Mademoiselle Davidée pourrait bien devenirune bonne chrétienne, Maïeul ? »

– C’est en effet de ce côté-là que jevais. Qu’a-t-il répondu ?

– Il a dit : « Ça ne me faitpas peur. Si j’étais marié, je serais comme elle. »

L’adjointe se leva, et caressa la mainpendante, lasse d’avoir tenu le rameau, et le visage qui étaitdevenu grave, tout modelé par la compassion pour la jeunesse.

– Mère Fête-Dieu, je ne vous charged’aucune réponse. Je n’écrirai, ni ne ferai écrire. J’attendrai. Jene promets pas que je consentirai s’il me demande. Il est possibleque je sois destinée à monter seule. Je ne ferai pas un pas verslui. Je ne l’ai pas cherché ; je ne le chercherai pas s’ils’éloigne de moi…

À l’extrémité du jardin, Jeannie, qui la vitpasser, s’étonna grandement que l’institutrice eût les yeux rouges,puisque la grand’mère avait parlé de Maïeul. Elle tapait sur unclou, avec le talon d’un sabot, pour bien prouver qu’ellen’écoutait pas. En voyant l’adjointe, elle cessa la démonstration,chaussa le sabot, et dit : « Bonsoir, ma pauvredemoiselle ! » Dans le village, les appels des ménagèresn’eurent plus de réponse ; Davidée se contenta de faire ungeste d’amitié : elle avait hâte de rentrer et de pleurer.

Elle pleura longtemps. Quelleimpuissance ! À qui aller ? Il y avait donc des êtresinsensibles à toute preuve d’amitié, comme cette Phrosine et sonmari, incapables d’honneur, de loyauté, de justice, et d’autresétaient si faibles qu’un amour pur ne les sauvait pas lui seul, etque, même secourus ainsi, par la puissance d’une vierge, ilsinclinaient au mal, ils y retournaient ! Pensées inutiles del’été, inquiétudes perdues, tendresse vaine qui se croyait siforte ! Vivre de la sorte et parmi ces cœurs, comme cela étaitrude ! Essayer de les faire vivre ? N’avait-elle pasessayé ? Quelle dérision ! Et demain, dans un an, tantque l’âge de la retraite ne serait pas arrivé, c’est l’effortsurhumain qu’elle devrait continuer, l’illusion dont elle devraitse contenter, l’apparence qu’elle devrait offrir à ces pères, à cesmères chargés d’enfants, et qui demandaient :élevez-les ! Deux douleurs n’en faisaient qu’une : êtreabandonnée ; dépenser son âme sans profit ! N’être pasheureuse et ne pas faire de bonheur ! Davidée avait ouvert letiroir de sa table, et relu quelques-unes des lettres que des sœursinconnues lui avaient écrites. Elle lisait partout le mêmemot : « Vous, la chrétienne. » Elle se rappela lemot de la mère Fête-Dieu : « Il y a du secours enParadis. » Le chemin m’est montré, pensa-t-elle. Et elle pritle livre de prières, elle l’ouvrit, elle mit à plat dans sa mainune petite image qui se trouvait là, et qui était celle duCrucifié. Un moment elle chercha sur l’image la place de sonbaiser, mit ses lèvres sur le Cœur blessé, et dit :« Aidez-moi bien ! »

Dans le vent froid qui soufflait, ce soir-là,elle sortit encore, et, par des chemins détournés, gagna la maisondes Plaines. Celle-ci était déserte. Les pruniers n’avaient plus defeuilles. Les pyramides de poiriers, dans la nuit commençante, selevaient çà et là, rouges et jaunes comme des flammes.

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