Jim Harrison, boxeur

Chapitre 6SUR LE SEUIL

Ce soir-là, mon père m’envoya de bonne heureau lit, malgré mon vif désir de rester, car le moindre mot de cethomme attirait mon attention.

Sa figure, ses manières, la façon grandiose etimposante dont il faisait aller et venir ses mains blanches, sonair de supériorité aisée, l’allure fantasque de ses propos, toutcela m’étonnait, m’émerveillait. Mais, ainsi que je le sus plustard, la conversation devait rouler sur moi-même, sur monavenir.

Cela fut cause qu’on m’expédia dans machambre, où m’arrivait tantôt la basse profonde de la voixpaternelle, tantôt la voix richement timbrée de mon oncle, etaussi, de temps à autre, le doux murmure de la voix de ma mère.

J’avais fini par m’endormir, lorsque je fussoudain réveillé par le contact de quelque chose d’humide sur mafigure et par l’étreinte de deux bras chauds.

La joue de ma mère était contre la mienne.

J’entendais très bien la détente de sessanglots et dans l’obscurité je sentais le frisson et letremblement qui l’agitaient. Une faible lueur filtrait à traversles lames de la jalousie et me permettait de voir qu’elle étaitvêtue de blanc et que sa chevelure noire était éparse sur sesépaules.

– Vous ne nous oublierez pas, Roddy ?Vous ne nous oublierez pas ?

– Pourquoi, ma mère ? Qu’ya-t-il ?

– Votre oncle, Roddy… Il va vous emmener, vousenlever à nous.

– Quand cela, ma mère ?

– Demain.

Que Dieu me pardonne, mais mon cœur bondit dejoie, tandis que le sien, qui était tout contre, se brisait dedouleur.

– Oh ! ma mère, m’écriai-je. ÀLondres ?

– À Brighton, d’abord, pour qu’il puisse vousprésenter au Prince de Galles. Le lendemain, à Londres, où vousserez en présence de ces grands personnages, où vous devrezapprendre à regarder de haut ces pauvres gens, ces simplescréatures aux mœurs d’autrefois, votre père et votre mère.

Je la serrai dans mes bras pour la consoler,mais elle pleurait si fort que malgré l’amour-propre et l’énergiede mes dix-sept ans, et comme nous n’avons pas le tour qu’ont lesfemmes pour pleurer sans bruit, je pleurais avec des sanglots sibruyants que notre chagrin finit par faire place aux rires.

– Charles serait flatté s’il voyait quelaccueil gracieux nous faisons à sa bonté, dit-elle. Calmez-vous,Roddy. Sans cela, vous allez certainement le réveiller.

– Je ne partirai pas, si cela doit vous fairede la peine, dis-je.

– Non, mon cher enfant, il faut que vouspartiez, car il peut se faire que ce soit là votre unique et plusgrande chance dans la vie. Et puis songez combien cela nous rendrafiers d’entendre votre nom mentionné parmi ceux des puissants amisde Charles. Mais, vous allez me promettre de ne point jouer, Roddy.Vous avez entendu raconter, ce soir, à quelles suites terriblescela peut conduire.

– Je vous le promets, ma mère.

– Et vous vous tiendrez en garde contre levin, Roddy ? Vous êtes jeune et vous n’en avez pasl’habitude.

– Oui, ma mère.

– Et aussi contre les actrices, Roddy ?Et puis, vous n’ôterez point votre flanelle avant le mois de juin.C’est pour l’avoir fait que ce jeune Mr Overton est mort. Veillez àvotre toilette, Roddy, de manière à faire honneur à votre oncle,car c’est une des choses qui ont le plus contribué à sa réputation.Vous n’aurez qu’à vous conformer à ses conseils. Mais, s’il seprésente des moments où vous ne soyez pas en rapport avec de grandspersonnages, vous pourrez achever d’user vos habits de campagne,car votre habit marron est tout neuf pour ainsi dire. Pour votrehabit bleu, il ferait votre été repassé et rebordé. J’ai sorti voshabits du dimanche avec le gilet de nankin, puisque vous devez voirle prince demain. Vous porterez vos bas de soie marron avec lessouliers à boucles. Faites bien attention en marchant dans les ruesde Londres, car on me dit que les voilures de louage sont en nombreinfini. Pliez vos habits avant de vous coucher, Roddy, et n’oubliezpas vos prières du soir, oh ! mon cher garçon, car l’époquedes tentations approche et je ne serai plus auprès de vous pourvous encourager.

Ce fut ainsi que ma mère, me tenant enlacédans ses bras bien doux et bien chauds, me pourvut de conseils envue de ce monde-ci et de l’autre, afin de me préparer àl’importante épreuve qui m’attendait.

Mon oncle ne parut pas le lendemain audéjeuner, mais Ambroise lui prépara une tasse de chocolat bienmousseux et la lui porta dans sa chambre.

Lorsqu’il descendit enfin, vers midi, il étaitsi beau avec sa chevelure frisée, ses dents bien blanches, sonmonocle à effet bizarre, ses manchettes blanches comme la neige, etses yeux rieurs, que je ne pouvais détacher de lui mes regards.

– Eh bien ! mon neveu, s’écria-t-il, quedites-vous de la perspective de venir à la ville avecmoi ?

– Je vous remercie, monsieur, dis-je, de labienveillance et de l’intérêt que vous me témoignez.

– Mais il faut que vous me fassiez honneur.Mon neveu doit être des plus distingués pour être en harmonie avectout ce qui m’entoure.

– C’est une bûche du meilleur bois, vousverrez, monsieur, dit mon père.

– Nous commencerons par en faire une bûchepolie et alors, nous n’en aurons pas fini avec lui. Mon cher neveu,vous devez constamment viser à être dans le bon ton. Ce n’est pasune affaire de richesse, vous m’entendez. La richesse à elle seulene suffit point. Price le Doré a quarante mille livres de rente,mais il s’habille d’une façon déplorable, et je vous assure qu’enle voyant arriver, l’autre jour, dans Saint-James Street, satournure me choqua si fort que je fus obligé d’entrer chez Vernetpour prendre un brandy à l’orange. Non, c’est une affaire de goûtnaturel, à quoi l’on arrive en suivant l’exemple et les avis degens plus expérimentés que vous.

– Je crains, Charles, dit ma mère, que lagarde-robe de Roddy ne soit d’un campagnard.

– Nous aurons bientôt pourvu à cela, dès quenous serons arrivés à la ville. Nous verrons ce que Stultz etWeston sont capables de faire pour lui, répondit mon oncle. Nous letiendrons à l’écart jusqu’à ce qu’il ait quelques habits àmettre.

Cette façon de traiter mes meilleurs habits dudimanche amena de la rougeur aux joues de ma mère, mais mon oncles’en aperçut à l’instant, car il avait le coup d’œil le plus promptà remarquer les moindres bagatelles.

– Ces habits sont très convenables, à Friar’sOak, ma sœur Mary, dit-il. Néanmoins, vous devez comprendre qu’auMail, ils pourraient avoir l’air rococo. Si vous le laissez entremes mains, je me charge de régler l’affaire.

– Combien faut-il par an à un jeune homme,demanda mon père, pour s’habiller ?

– Avec de la prudence et des soins, bienentendu, un jeune homme à la mode peut y suffire avec huit centslivres par an, répondit mon oncle.

Je vis la figure de mon pauvre pères’allonger.

– Je crains, monsieur, dit-il, que Roddy soitobligé de garder ses habits faits à la campagne. Même avec l’argentde mes parts de prise…

– Bah ! bah ! s’écria mon oncle, jedois déjà à Weston un peu plus d’un millier de livres. Qu’est-ceque peuvent y faire quelques centaines de plus ? Si mon neveuvient avec moi, c’est à moi à m’occuper de lui. C’est une affaireentendue et je dois me refuser à toute discussion sur ce point.

Et il agita ses mains blanches, comme pourdissiper toute opposition. Mes parents voulurent lui adresserquelques remerciements, mais il y coupa court.

– À propos, puisque me voici à Friar’s Oak, ily a une autre petite affaire que j’aurais à terminer, dit-il. Il ya ici, je crois, un lutteur nommé Harrison, qui aurait, à unecertaine époque, été capable de détenir le championnat. En cetemps-là, le pauvre Avon et moi, nous étions ses soutiensordinaires. Je serais enchanté de pouvoir lui dire un mot.

Vous pouvez penser combien je fus fier detraverser la rue du village avec mon superbe parent et de remarquerdu coin de l’œil comme les gens se mettaient aux portes et auxfenêtres pour nous regarder.

Le champion Harrison était debout devant saforge et il ôta son bonnet en voyant mon oncle entrer.

– Que Dieu me bénisse, monsieur ! Qui seserait attendu à vous voir à Friar’s Oak ? Ah ! sirCharles, combien de souvenirs passés votre vue faitrenaître !

– Je suis content de vous retrouver en bonneforme, Harrison, dit mon oncle en l’examinant des pieds à la tête.Eh ! Avec une semaine d’entraînement vous redeviendriez aussibon qu’avant. Je suppose que vous ne pesez pas plus de deux cents àdeux cent vingt livres ?

– Deux cent dix, sir Charles. Je suis dans laquarantaine ; mais les poumons et les membres sont en parfaitétat et si ma bonne femme me déliait de ma promesse, je ne seraispas longtemps à me mesurer avec les jeunes. Il parait qu’on a faitvenir dernièrement de Bristol des sujets merveilleux.

– Oui, le jaune de Bristol a été la couleurgagnante depuis peu. Comment allez-vous, mistress Harrison ?Vous ne vous souvenez pas de moi, je pense ?

Elle était sortie de la maison et je remarquaique sa figure flétrie – sur laquelle une scène terrifiante de jadisavait dû imprimer sa marque – prenait une expression dure,farouche, en regardant mon oncle.

– Je ne me souviens que trop bien de vous, sirCharles Tregellis, dit-elle. Vous n’êtes pas venu, j’espère,aujourd’hui pour tenter de ramener mon mari dans la voie qu’il aabandonnée.

– Voilà comment elle est, sir Charles, ditHarrison en posant sa large main sur l’épaule de la femme. Elle aobtenu ma promesse et elle la garde. Jamais il n’y eut meilleureépouse et plus laborieuse, mais elle n’est pas, comme vous diriez,une personne propre à encourager les sports. Ça, c’est un fait.

– Sport ! s’écria la femme avec âpreté.C’est un charmant sport pour vous, sir Charles, qui faitesagréablement vos vingt milles en voiture à travers champs avecvotre panier à déjeuner et vos vins, pour retourner gaiement àLondres, à la fraîcheur du soir, avec une bataille savamment livréecomme sujet de conversation. Songez à ce que fut pour moi ce sport,quand je restais de longues heures immobile, à écouter le bruit desroues de la chaise qui me ramènerait mon mari. Certains jours, ilrentrait de lui-même. À certains autres, on l’aidait à rentrer, oubien on le transportait, et c’était uniquement grâce à ses habitsque je le reconnaissais.

– Allons, ma femme, dit Harrison, en luitapotant amicalement sur l’épaule. J’ai été parfois mal arrangé enmon temps, mais cela n’a jamais, été aussi grave que cela.

– Et passer ensuite des semaines et dessemaines avec la crainte que le premier coup frappé à la porte,soit pour annoncer que l’autre est mort, que mon mari sera amené àla barre et jugé pour meurtre.

– Non, elle n’a pas une goutte de sportsmandans les veines, dit Harrison. Elle ne sera jamais une protectricedu sport. C’est l’affaire de Baruch le noir qui l’a rendue telle,quand nous pensions qu’il avait écopé une fois de trop. Oui, maiselle a ma parole, et jamais je ne jetterai mon chapeau par-dessusles cordes tant qu’elle ne me l’aura pas permis.

– Vous garderez votre chapeau sur votre tête,comme un honnête homme qui craint Dieu, John, dit sa femme enrentrant dans la maison.

– Pour rien au monde, je ne voudrais vousfaire changer de résolution, dit mon oncle. Et pourtant si vousaviez éprouvé quelque envie de goûter au sport d’autrefois, dit mononcle, j’avais une bonne chose à vous mettre sous la main.

– Bah ! monsieur, cela ne sert à rien,dit Harrison, mais tout de même, je serais heureux d’en savoirquelques mots.

– On a découvert un bon gaillard, d’environdeux cents livres, par là-bas, du côté de Gloucester. Il se nommeWilson et on l’a baptisé le Crabe à cause de sa façon de sebattre.

Harrison hocha la tête.

– Je n’ai jamais entendu parler de lui,monsieur.

– C’est extrêmement probable, car il n’ajamais paru dans le Prize-Ring. Mais on a une haute idée de luidans l’Ouest et il peut tenir tête a n’importe lequel des Belcheravec les gants de boxe.

– Ça, c’est de la boxe pour vivre, dit leforgeron.

– On m’a dit qu’il avait eu le dessus dans uncombat privé avec Noah James du Cheshire.

– Il n’y a pas, monsieur, d’homme plus fortque Noah James le garde du corps, dit Harrison. Moi-même, je l’aivu revenir à la charge cinquante fois, après avoir eu la mâchoirebrisée en trois endroits. Si Wilson est capable de le battre, ilira loin.

– On est de cet avis dans l’Ouest et on comptele lancer sur le champion de Londres. Sir Lothian Hume est sontenant et pour finir l’histoire en quelques mots, je vous diraiqu’il me met au défi de trouver un jeune boxeur de son poids qui levaille. Je lui ai répondu que je n’en connaissais point de jeunes,mais que j’en avais un ancien qui n’avait pas mis les pieds dans unring depuis des années et qui était capable de faire regretter àson homme d’avoir fait le voyage de Londres.

« – Jeune ou vieux, ou au-dessus de trentecinq, m’a-t-il répondu, vous pouvez m’amener qui vous voudrez,ayant le poids, et je mettrai sur Wilson à deux contre un.

« Je l’ai pris contre des milliers delivres, tel que me voila.

– C’est peine perdue, Sir Charles, dit leforgeron en hochant la tête. Rien ne me serait plus agréable, maisvous avez vous-même entendu ce qu’elle disait.

– Eh bien ! Harrison, si vous ne voulezpas combattre, il faut tâcher de trouver un poulain qui promette.Je serai content d’avoir votre avis à ce sujet. À propos,j’occuperai la place de président à un souper de la Fantaisie, quiaura lieu à l’auberge de la « Voiture et des Chevaux » àSaint Martin’s Lane, vendredi prochain. Je serai très heureux devous avoir parmi les invités. Holà ! Qui estcelui-ci ?

Et aussitôt, il mit son lorgnon à son œil.

Le petit Jim était sorti de la forge sonmarteau à la main. Il avait, je m’en souviens, une chemise deflanelle grise, dont le col était ouvert, et dont les manchesétaient relevées.

Mon oncle promena sur les belles lignes de cecorps superbe un regard de connaisseur.

– C’est mon neveu, Sir Charles.

– Est-ce qu’il demeure avec vous ?

– Ses parents sont morts.

– Est-il jamais allé à Londres ?

– Non, Sir Charles, il est resté avec moi,depuis le temps où il n’était pas plus haut que ce marteau.

Mon oncle s’adressa au petit Jim.

– Je viens d’apprendre que vous n’êtes jamaisallé à Londres, dit-il. Votre oncle vient à un souper que je donneà la Fantaisie, vendredi prochain. Vous serait-il agréable d’êtredes nôtres ?

Les yeux du petit Jim étincelèrent deplaisir.

– Je serais enchanté d’y aller, monsieur.

– Non, non, Jim, dit le forgeron intervenantbrusquement. Je suis fâché de vous contrarier, mon garçon, mais ily a des raisons pour lesquelles je préfère vous voir rester iciavec votre tante.

– Bah ! Harrison, laissez donc venir lejeune homme.

– Non, non, Sir Charles, c’est une compagniedangereuse pour un luron de sa sorte. II y a de l’ouvrage de restepour lui, quand je suis absent.

Le pauvre Jim fit demi-tour, le frontassombri, et rentra dans la forge.

De mon côté, je m’y glissai pour tâcher de leconsoler et le mettre au courant des changements extraordinairesqui s’étaient produits dans mon existence.

Mais je n’en étais pas à la moitié de monrécit que Jim, ce brave cœur, avait déjà commencé à oublier sonpropre chagrin, pour participer à la joie que me causait cettebonne fortune.

Mon oncle me rappela dehors.

La voiture, avec ses deux juments attelées entandem, nous attendait devant le cottage.

Ambroise avait mis à leurs places le panier àprovisions, le chien de manchon et le précieux nécessaire detoilette. Il avait grimpé par derrière. Pour moi, après unecordiale poignée de mains de mon père, après que ma mère m’eut unedernière fois embrassé en sanglotant, je pris ma place sur ledevant à côté de mon oncle.

– Laissez-la aller, dit-il au palefrenier.

Et après une légère secousse, un coup de fouetet un tintement de grelots, nous commençâmes notre voyage.

À travers les années, avec quelle netteté, jerevois ce jour de printemps, avec ses campagnes d’un vert anglais,son ciel que rafraîchit l’air d’Angleterre, et ce cottage jaune apignon pointu dans lequel j’étais arrivé de l’enfance à lavirilité.

Je vois aussi à la porte du jardin quelquespersonnes, ma mère qui tourne la tête vers le dehors et agite unmouchoir, mon père en habit bleu, en culotte blanche, d’une mains’appuyant sur sa canne et de l’autre, s’abritant les yeux pournous suivre du regard.

Tout le village était sorti pour voir le jeuneRoddy Stone partir en compagnie de son parent, le grand personnagevenu de Londres et pour aller visiter le prince dans son proprepalais.

Les Harrison devant la forge, me faisaient dessignes, de même John Cummings posté sur le seuil de l’auberge.

Je vis aussi Joshua Allen, mon vieux maîtred’école. Il me montrait aux gens comme pour leur dire :« voilà ce qu’on devient en passant par mon école. »

Pour achever le tableau, croiriez-vous qu’à lasortie même du village, nous passâmes tout près de miss Hintonl’actrice, dans le même phaéton attelé du même poney que quand jela vis pour la première fois, et si différente de ce qu’elle étaitce jour-là !

Je me dis que si même le petit Jim n’eut faitque cela, il ne devait pas croire que sa jeunesse s’était écouléestérilement à la campagne.

Elle s’était mise en route pour le voir,c’était certain, car ils s’entendaient mieux que jamais.

Elle ne leva pas même les yeux. Elle ne vitpas le geste que je lui adressai de la main.

Ainsi donc, dès que nous eûmes tourné lacourbe de la route, le petit village disparut de notre vue ;puis par delà le creux que forment les dunes, par delà les clochersde Patcham et de Preston, s’étendaient la vaste mer bleue et lesmasses grises de Brighton au centre duquel les étranges dômes etles minarets orientaux du pavillon du Prince.

Le premier étranger venu aurait trouvé de labeauté dans ce tableau, mais pour moi, il représentait le monde, levaste et libre univers.

Mon cœur battait, s’agitait, comme le faitcelui du jeune oiseau, quand il entend le bruissement de sespropres ailes et qu’il glisse sous la voûte du ciel au-dessus de laverdure des compagnes.

Il peut venir un jour où il jettera un regardde regret sur le nid confortable dans la baie d’épine, maissonge-t-il à cela, quand le printemps est dans l’air, quand lajeunesse est dans son sang, quand le faucon de malheur ne peutencore obscurcir l’éclat du soleil par l’ombre malencontreuse deses ailes.

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