L’Épouvante

Chapitre 4La première nuit d’Onésime Coche, assassin

 

Au moment où Coche entra dans le café de laplace du Trocadéro, le journaliste méridional demandait d’une voixde Stentor « La Générale », et, dédaigneux des vainsefforts, des gestes inutiles, abattait d’un revers de main lescartes sur le tapis en disant :

– Vous ne tenez pas à jouer, n’est-cepas ?…

Mais, comme il prenait les soucoupes et lespassait à son voisin de droite, il aperçut Coche, ets’écria :

– Des nouvelles ?

– Sensationnelles, fit Coche en s’asseyant surla banquette. Demandez du papier, de l’encre et écrivez, il y en apour un instant. Vous arrangerez ça à votre façon. J’ai causélonguement avec le Commissaire. Il m’a donné tous lesrenseignements que je voulais, sauf un cependant, que j’ai omis delui demander : le nom de la victime.

– Ça n’a pas d’importance. C’est un nomméForget, un petit rentier qui habitait là depuis trois ans. Pour deplus amples détails, nous n’aurons qu’à passer tout à l’heure auCommissariat.

– Parfait. Eh bien, voilà.

Et il dicta sa conversation avec leCommissaire, insistant sur les moindres détails, soulignant lesintonations, précisant les hypothèses. Mais il se garda bien dementionner sa visite dans la chambre du crime, la trace de pas, etles invraisemblances qu’il avait relevées dans les déductions dumagistrat. Cela était à lui, à lui seul. Au reste, nul n’aurait puprofiter de ces indications. Elles étaient sans valeur pour qui nepouvait connaître le fond des choses.

Tout en dictant, il examinait la salle d’unœil distrait. Au bout d’un moment il s’aperçut qu’il était dans lecafé d’où il avait téléphoné la veille ; par un hasardcurieux, il était assis à la même place. Il songea d’abord àdétourner la tête afin de n’être pas reconnu, puis se dit qu’aprèstout, bien fin qui pourrait voir quoi que ce soit d’extraordinaireà ce qu’un consommateur de la nuit revînt le lendemain. Personne nefaisait attention à lui. La caissière rangeait ses petits plateauxde sucre, les garçons mettaient le couvert, et le patron, assisauprès du poêle, lisait tranquillement les journaux.

Il acheva donc son récit, répondit de lameilleure grâce du monde aux questions supplémentaires qu’on luiposa, avec la double satisfaction de permettre à des confrères derédiger leur papier sans fatigue, et de garder pour lui le bénéficede son reportage sensationnel.

Ils sortirent enfin. Les uns montèrent envoiture, le journaliste méridional se hâta vers le Métro. Quant àlui, prétextant des courses à faire dans le quartier, il s’en allaà pied, tout doucement, heureux d’être enfin seul, libre de penser,sans avoir la préoccupation constante de l’attitude à conserver, etdes mots à ne pas dire.

Il déjeuna dans un restaurant de cochers,parcourut des journaux, revint vers le boulevard Lannes, gagna lesfortifications, pris d’un besoin d’activité physique, énervé par lasolitude, et par une crainte vague dont il ne démêla pas trèsexactement d’abord la raison. Il s’irrita, songeant que les vraismeurtriers, ceux dont on ne s’occupait guère, étaient peut-êtreplus tranquilles que lui en ce moment. Il marcha sur la route, pritles petits chemins glissants de la zone militaire, dévisageant leshommes et les femmes qui passaient, et soudain il sentit pour tousces êtres aux faces sinistres, aux vêtements déchirés, une espècede commisération attendrie, l’indulgence fraternelle que faitnaître dans le cœur des hommes le sentiment des joies ou des fautespartagées.

Il ne se rendait pas très exactement compte dece qu’il était lui-même. Le déguisement moral qu’il avait pris legênait à peine. Il était à ce point résolu à détourner sur lui tousles soupçons, qu’il se sentait presque coupable !

Et ne l’était-il pas en effet ? Sans lui,qui sait… on serait déjà sur les traces de l’assassin, et s’ilavait parlé ?…

Dans la chambre sinistre, il avait été sur lepoint de raconter sa rencontre, sa visite mystérieuse, et puis,réfléchissant à tout ce qu’il perdrait ainsi, il s’était tu.Maintenant il sentait quelque chose de formidable peser sur lui. Nes’était-il pas fait, en quelque sorte, le complice desassassins ? Un jour, demain peut-être, il lui faudraitrépondre devant les juges de tout cela ! Mais aussi, quelsuccès de journaliste ! Quelle enquête ! Quelles pagescinglantes à écrire ! Les seuls crimes qui fussent capables debouleverser sa conscience étaient les crimes contre leshommes : le crime contre les institutions et les lois,lesquelles ne sont, en somme, que la codification des préjugés, lelaissait indifférent. Condamné à une amende ou à quelques jours deprison pour s’être moqué de la justice, il ne s’en estimerait pasmoins, et il serait toujours temps, alors, de dire ce qu’il avaitvu, ce qu’il savait, puisque aussi bien, il n’avait pas la moindrepart de responsabilité dans la mort du pauvre vieux, et qu’àl’heure où il était entré dans la chambre tout était fini. Restaitla vindicte publique… Mais qui sait, si pour l’avoir cette foisretardée, il n’allait pas lui donner une de ces leçons profitablesqui font les hommes réfléchis, les lois plus sages, et lesadministrations plus intelligentes ?…

À la nuit close, il se décida à rentrer chezlui. Le concierge en l’apercevant lui dit qu’on était venu deuxfois du Monde, et qu’un monsieur qui n’avait pas voululaisser son nom l’avait demandé. Il demanda des détails, et ne sesouvint pas à qui pouvait correspondre le signalement du visiteur.En toute autre occasion, il se fût contenté de penser :

« Bah ! ilreviendra !… »

Il se borna cette fois à le dire, et s’énervaà chercher. Comme sept heures sonnaient, il ne prit pas le temps demonter jusqu’à son logement, et descendit au journal.

On l’y attendait avec impatience. Dès qu’ill’aperçut, le secrétaire de la rédaction se répandit en questionset en reproches :

« Depuis vingt-quatre heures son attitudeétait vraiment extraordinaire. On ne le voyait plus ; ilfallait courir après lui aux quatre coins de Paris. La veille, àl’heure du coup de téléphone, il avait été introuvable.Aujourd’hui, où l’on attendait son papier avec fièvre, ildisparaissait depuis huit heures du matin. Il faisait perdre auMonde le bénéfice de son information sensationnelle. Àcette heure, tous les journaux étaient aussi bien, sinon mieuxinformés que lui. Déjà les feuilles du soir publiaient sur le crimedu boulevard Lannes des articles documentés de deuxcolonnes. »

Il brandit devant ses yeux le papier duMéridional :

– Voilà une interview du Commissaire depolice ! Ne venez donc pas me dire qu’il n’y avait pas moyende se renseigner : Ceci a été écrit au plus tard à onzeheures. À onze heures, vous, vous ne saviez rien !… Qu’est-ceque vous voulez ? Tant pis je vais téléphoner à ce garçon-làde venir, et je le mettrai sur l’affaire.

Coche laissa passer l’orage sans répondre,puis se décida à parler :

– Voulez-vous me permettre ?… Vous venezde dire que cet article a été écrit à onze heures ?

– Parfaitement, onze heures et demie au plustard…

– Cet article a été écrit au plus tôt à midiet demi, une heure moins le quart…

– À une demi-heure près, ça n’a pasd’importance.

– Pardon ! Cela en a une très grande…

– Comment savez-vous si exactement à quelleheure votre confrère a rédigé son papier ?

– Parce que je le lui ai dicté… comme je l’aidu reste dicté à trois autres confrères de journaux du matin.

– Ça, par exemple, c’est plus fort quetout ! Alors, l’interview du Commissaire, c’est vous quil’avez eue, et pour faire le malin, pour jouer au bon camarade,bénévolement, vous l’avez passée à d’autres ? Toute la presseaura demain ce qui ne devait être qu’à nous ! C’est tropfort !…

– Hélas, toute la presse ne l’aura pas, et jele regrette… Il n’y aura que quatre journaux, et ce ne sont pas lesplus importants…

– Écoutez, Coche, il est tout à fait inutiled’éterniser une discussion semblable. Vous ne me paraissez pas êtredans votre état normal. D’autre part, il ne m’est pas possible decompter sur un collaborateur aussi fantaisiste dans un cas aussisérieux, alors que nous avons besoin d’une activité de tous lesinstants… L’histoire de l’interview que vous auriez eue et livrée,est-elle fausse, est-elle vraie ? Je ne veux pas le savoir…J’ai d’ailleurs pris depuis quatre heures toutes mes mesures. Vouspouvez passer à la caisse où l’on vous réglera trois moisd’appointements. Nous n’avons plus besoin de vos services…

– Vous m’en voyez tout à fait ravi, MonsieurAvyot. Je me proposais justement de vous prévenir que je désiraisreprendre ma liberté : vous me la rendez sans que je lademande ; vous y ajoutez une indemnité d’un trimestre. Je n’enpouvais espérer autant… Je ne me sens pas très bien, en effet… Jesuis fatigué, nerveux… J’ai besoin de repos, de solitude… Plustard, quand je serai remis… je reviendrai vous voir… Pour le momentje vais partir… Où ? Je ne sais pas encore… Mais l’air deParis ne me vaut rien…

– Voilà une décision bien soudaine, fit lesecrétaire de la rédaction. Hier vous vous portiez à merveille…Aujourd’hui vous vous sentez trop souffrant pour continuer àtravailler… Ce que je vous ai dit tout à l’heure n’est pasirrévocable… il ne faut pas prendre la mouche, et, pourplastronner, répondre que vous aviez l’intention de nous quitter…Oublions ce que je vous ai dit et ce que vous m’avez répondu, etmontez vite à votre bureau rédiger votre papier… Je vous connaisassez pour être sûr que vous avez quelque chose à raconter… quevous êtes renseigné aussi bien, sinon mieux, que n’importe qui…Allons, mon petit, voilà qui est entendu.

Mais Coche hocha la tête :

– Non, non. Je pars… Il faut que je parte… Ille faut…

– Est-ce que, par hasard, vous nous lâcheriezpour entrer dans un autre journal, au moment où nous sommesembarqués dans une affaire aussi sensationnelle ? Si vousvouliez une augmentation, il fallait le dire.

– Monsieur Avyot, je ne veux pasd’augmentation ; je n’entre pas dans un autre journal… Jedésire simplement reprendre, momentanément ou pour toujours – surce point les seuls événements peuvent me fixer – ma liberté…

Et d’une voix qui tremblait un peu ilajouta :

– Je vous donne ma parole d’honneur que je netenterai rien qui puisse porter atteinte aux intérêts du journal,et qu’il ne faut voir dans ma résolution aucune des manœuvres quevous paraissez soupçonner. Quittons-nous bons amis,voulez-vous ?… Un mot encore. Comme j’ai besoin d’un grandrepos, d’un isolement absolu ; comme je veux vivre à l’écartde tous les bruits de Paris, des questions des indifférents ou dela sollicitude des amis, mais comme il me déplairait, d’autre part,que mon départ ressemblât à une fuite, gardez par devers vous leslettres qui pourraient arriver ici à mon nom. Ne les laissez pasdans ma case : on s’étonnerait que je n’aie point donnéd’instructions pour qu’elles me suivent… À mon retour, vous meremettrez tout cela…

– Votre décision est irrévocable ?

– Irrévocable.

– Je ne vous demande pas, bien entendu, oùvous allez, mais vous pouvez toujours me dire quand vouspartez ?

– Ce soir même.

– Et quand pensez-vous revenir ?…

Coche esquissa un geste vague :

– Je ne sais pas…

Puis, ayant serré la main au secrétaire derédaction, il sortit.

Dans la rue, perdu parmi les passants, sefaufilant entre les fiacres, marchant vite, il poussa un soupir desoulagement.

Quelques minutes lui avaient suffi pourétablir tout son plan de bataille. En entrant au journal, il étaitagité, préoccupé. Depuis la veille, les événements s’étaientsuccédé avec une rapidité telle qu’il n’avait pas eu le temps desonger d’une façon définitive à l’attitude qu’il lui convenait deprendre. Son but était, sinon d’égarer la police, du moins de lafaire hésiter, de l’attirer vers lui, sans effort apparent, et del’occuper à ce point qu’elle finît par regarder de son côté, parvoir en lui le coupable possible, et, en fin de compte, parl’arrêter.

Or, pour arriver à ce résultat, il avaitbesoin d’être libre, de n’être retenu par rien, de pouvoir au gréde son caprice, modifier sa vie, ses habitudes, enfin de n’êtreattaché à personne. Collaborateur au Monde, il ne pouvaitpas publier ce qu’il savait, sous sa signature. Et, l’eût-ilpublié, ses phrases n’auraient eu d’autre valeur qu’une opinion dejournaliste. Enfin, était-il logique qu’un homme se fit l’historiend’un meurtre dont il devait être accusé ?

De plus, une pareille épreuve ne pouvait avoirune durée indéfinie. Lancée sur une fausse piste, la police pouvaitfort bien s’entêter, ne rien trouver, et finalement classerl’affaire. Alors, à moins d’en arriver à la dénonciation anonyme etprécise, lui, Coche, ne serait pas inquiété, et cela, il ne levoulait à aucun prix.

Il hésita sur le point de savoir s’ilrentrerait chez lui, et décida de ne plus reparaître dans samaison. Il avait en poche un millier de francs, l’indemnité qu’ilavait touchée au Monde. C’était plus qu’il ne lui enfallait pour vivre pendant quelques semaines. Son existence serait,du reste, peu coûteuse : Une chambre dans un quartier éloigné,des repas dans de petits restaurants ; quant aux sorties,elles se réduiraient forcément au minimum. De ce côté-là, il setrouvait parfaitement tranquille. Son départ précipité prendrait,le jour où les soupçons se dirigeraient sur lui, l’aspect d’unefuite, et les déductions que l’on ne manquerait pas de tirer decette coïncidence entre sa fuite et la découverte du crime,donneraient une étrange force aux présomptions qu’on aurait contrelui.

Vers dix heures, il songea que le moment étaitvenu de faire choix d’un gîte pour la nuit. Il pensa un instant àMontmartre. Quoi de plus simple que de passer inaperçu dans cequartier vivant, grouillant, parmi les fêtards, les artistes et lesindividus louches qui s’y promènent nuit et jour ? Mais, de laplace Blanche à la place Clichy, de la place Saint-Georges à la rueCaulaincourt, il risquait à chaque pas de rencontrer uncamarade.

La Villette et Belleville lui offraient l’abride leur population remuante, mais la police y faisait desincursions trop fréquentes, et, sans être poltron, il préférait unquartier où l’on jouât moins du couteau. Il se souvint du temps,où, jeune journaliste, il avait voulu vivre la vie du quartierlatin, au milieu des étudiants qu’il imaginait pareils aux héros deMurger. Il avait eu, dans le haut de la rue Gay-Lussac, une pauvrechambre meublée d’un lit de fer, d’une table qui servait à la foisde toilette et de table à écrire, et de sa grosse malle debois.

Il ne lui déplaisait pas de se retrouver pourquelques jours dans ce coin de la capitale où, débutant, marchant àla conquête de Paris, il avait vécu des jours d’illusion etd’enthousiasme.

Sans compter qu’au quartier, ou dans lesenvirons, il serait à la fois assez près du Centre pour connaîtretous les bruits, et assez loin, pour que l’idée ne vint à personnede l’y chercher.

Le boulevard Saint-Michel rempli de lumière etde gaieté l’amusa. Il entra dans un café près du Luxembourg, etmangea un sandwich, pour tromper sa faim. Ensuite, il parcourut lesjournaux du soir.

Le Temps, le grave Tempslui-même, consacrait près de deux cents lignes en sa dernière heurede quatrième page, au crime du boulevard Lannes. À bien réfléchir,ce meurtre n’avait rien que de banal. Chaque jour, à Paris, on endécouvrait de semblables, et, sauf l’été, où les journaux à courtde nouvelles se rattrapent sur ce qu’ils peuvent, on leurconsacrait quelques lignes, en mauvaise place, avec un titre trèsmodeste et tout était dit.

Or, par un phénomène bizarre, ce crime duboulevard Lannes prenait, dès le premier jour, l’allure d’uneaffaire sensationnelle. On eût dit qu’un instinct extraordinaireavait averti les gens qu’il cachait quelque chose de neuf,d’imprévu. Et, par une coïncidence plus surprenante encore, lesévénements s’étaient présentés d’une façon telle que Coche n’auraitpas osé les souhaiter aussi favorables à ses projets, et qu’ilallait pouvoir, invisible et présent, les suivre, les critiquer, etpresque les modifier à sa guise…

Il lut avec la plus grande attention lesarticles reproduisant son interview du Commissaire, et sourit,retrouvant ses propres phrases, des réflexions qu’il avait faiteset des questions qu’il avait posées.

« Demain, se dit-il, j’entrerai encampagne. »

Sa consommation achevée, il sortit, remonta larue Saint-Jacques, et arrêta une chambre dans un hôtel. De safenêtre, il voyait la rue et la grande cour du Val-de-Grâce avecson admirable chapelle et son grand escalier.

Il demeura quelques instants le front appuyé àla vitre, repris par mille souvenirs d’autrefois, regrettantpresque son audace, et la tranquillité monotone qu’il goûtaitdepuis des mois. Il se souvint d’avoir fait des réflexionsanalogues un jour, au moment de commencer une conférence qu’iln’avait pas préparée. En s’asseyant devant la table au tapis vert,il s’était dit, comme aujourd’hui :

« Quelle idée tu as eue de te lancerlà-dedans ! Quel besoin de te créer ces petitesangoisses ! À cette heure, tu pourrais être paisiblement cheztoi, au lieu d’affronter le public, la critique… »

Mais bientôt, il rejeta loin de lui cettepensée amollissante.

Il laissa tomber le rideau, quitta la fenêtre,et s’assit près du feu dont la flamme faisait danser le long desmurs des lumières et des ombres.

Les jambes allongées, gagné par la tiédeur dufoyer, et la douceur de toutes choses, libre, inconnu dans cequartier de Paris où il avait jadis vécu, il pensa, non plus enrêveur, mais avec calme, avec méthode. Il refit pour lui seull’histoire des vingt-quatre heures qui venaient de s’écouler, relutles notes qu’il avait prises à la hâte, déchira les papiers qu’ilavait dans ses poches, et les jeta au feu. Après quoi, il sedévêtit, se mit au lit, et, bien au chaud, déjà gagné par lesommeil, songea :

« Lequel dormira mieux cette nuit, ducoupable qui n’a rien à craindre provisoirement de la police, ou del’innocent qui souhaite tout en redouter ?… »

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