La fin de Satan

6. STROPHE SIXIÈME. LES MAGESATTENTIFS

Et Nemrod disparu n’emporta pas la Guerre.
Elle resta, parlant plus haut que le tonnerre;
Son regard au sillon faisait rentrer l’épi;
Et ce spectre, mille ans, sur le monde accroupi,
Lugubre, et comme un chien mâche un os, rongeant l’homme,
Couva l’œuf monstrueux d’où sortit l’aigle Rome.
Et pendant ce temps-là, comme parfois aux yeux
Une vapeur trahit un feu mystérieux,
Il sortait par endroits de la terre où nous sommes
D’affreux brouillards vivants qui devenaient des hommes,
Puis des dieux, qu’on nommait Teutatès, Mars, Baal,
Et qui semblaient avoir en eux l’âme du mal.
L’horreur, le sang, le deuil couvraient la race humaine;
Et les mages, que Dieu dans le désert amène,
Collaient l’oreille au sable, et, de terreur ployés,
Frémissants, sous la terre, au-dessous de leurs pieds,
Ils entendaient quelqu’un dans les nuits éternelles
Qui volait, et frappait la voûte de ses ailes.

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