Mister Flow

Chapitre 5

 

Je sais ! Je sais ! Cambrioler dansces conditions-là, ce n’est pas voler ! Oh ! elle me l’aassez dit ! C’est même le contraire d’un vol !… Pensez,je rapporte à sa propriétaire une fortune dont elle a légalement ledroit de disposer. Simple question de déplacement. Je déplace desbijoux pour éviter à une noble dame de se déranger. Simplepolitesse. Évidemment, je ne mérite pas un prix Montyon, mais je nerisque tout de même pas les galères !… Helena ne comprend pasmon hésitation et elle a des arguments d’une solidité à touteépreuve, je ne le conteste pas.

Mais enfin, il y a des gestes auxquels je neme ferai jamais ! Enfoncer une porte ! faire sauter uneserrure ! Enfin, je ne me vois pas la pince monseigneur enmain !

« Darling, m’a-t-elle dit, vousréfléchirez. Je vous jure que cela en vaut lapeine ! »

Cela aussi, je le sais !… Et voilàjustement toute la raison de ma fièvre…

Cette nuit j’étais revenu seul dans ma chambreet je n’avais même pas le courage de me déshabiller. Dans unfauteuil, devant la fenêtre ouverte, je rêvais tout éveillé.Tantôt, je me voyais galopant dans la pampa, vêtu d’un magnifiquecostume de cow-boy, les jambes gainées de chaparals enpeau de mouton, comme on en voit au cinéma ; toutm’appartenait jusqu’à l’horizon, les terres, les troupeauxinnombrables, les baizaudas (c’est bien ainsi que l’ondit, du côté de Rio-Negro, je crois), un peuple d’esclaves était àmoi ! Helena galopait à mes côtés, élégamment bottée de cuirfauve, un feutre sur l’oreille, plus belle et plus désirable quejamais. Le soir, une hacienda aux fraîches galeries, aux piliersfleuris, nous accueillait avec tout le confort moderne, cependantque les intendants saluaient jusqu’à terre…

Mais tantôt, je me retrouvais dans un couloird’hôtel, guettant le moment propice d’utiliser certains ustensilesspéciaux que je dissimulais autant que possible dans les pochesintérieures de mon pardessus… Soudain, l’alarme était donnée… Denombreux domestiques se précipitaient et l’on me ramenait à Parisentre deux gendarmes. Je passais en cours d’assises, à côté deMister Flow, que Moro-Giafferi faisait acquitter avec félicitationsdu jury, tandis que je prenais le chemin de l’île de Ré (je pensebeaucoup à cette île depuis quelque temps)… Des bêtises, desniaiseries ! Helena a raison. Je ne suis pas encore un homme.J’ai de vagues désirs, de vagues colères, de vagues indignations.Ma misère fait de moi un bolcheviste à la mie de pain et quand, parun hasard inespéré et cependant logique à mon âge (le hasard del’amour !) la fortune vient me forcer la main, j’ai envie deprendre mes jambes à mon cou !

Fuis !… Et d’abord, le peux-tu ?Mieux que Durin, Helena te tient, maintenant ! Rappelle-toison regard quand elle t’a dit : « Vous réfléchirez,darling ! » Crois-tu donc qu’elle va te laisserpartir avec son plus aimable good bye après qu’elle a jouédevant toi son va-tout ? Car elle est brave, elle ! Elles’est livrée tout entière. Ce n’est pas seulement son corps qu’ellet’a donné, c’est sa vie ! Tu peux la dénoncer àArchibald : preuve qu’elle t’aime !… Et elle a trahiDurin pour toi ! Tu connais maintenant son secret. Oui, trèscher, tu peux réfléchir !… Vous êtes bien accrochés tousles deux !… T’en plaindras-tu ? N’était-ce pas ceque tu voulais ? Et qu’est-ce qu’elle te demande en échange dela fortune qu’elle t’apporte ? Que tu veuilles bien tedéranger pour la prendre… Et c’est cela qui techiffonne !…

Ah ! si Lady Helena avait bien voulu sedéranger elle-même ! Mais le programme ne le comporte pas. Etcomme elle est pleine de pitié pour toi, elle te l’a prouvé tout desuite, en t’expliquant comment l’affaire se présente.

Faisant suite à l’appartement d’Helena, il y aune chambre qu’on a louée en même temps et qui, le verrou tiré,communique avec cet appartement. C’est là que dort Fathi, près dutrésor enfermé dans un petit coffre-fort comme on en voit souventdans les palaces et qui est scellé, au fond d’un placard, dans lemur. Contre ce placard, l’Hindou, qui ne dort jamais dans un lit, aétabli sa couche : un tapis, un coussin. La porte communiquantavec l’appartement reste ouverte toute la nuit. Au moindre appel,Fathi doit accourir. Mary couche dans les chambres dedomestiques.

Helena appellera. Elle sera malade, trèsmalade. Fathi accourra et elle ne le lâchera plus. Elle en fait sonaffaire. Pendant ce temps-là, moi, j’opère. Avec, comme port derefuge et d’observation, le lavabo dans le corridor, en face de lachambre de Fathi.

Pour le reste, Helena s’en charge. Tout seraréglé la nuit même, l’affaire ayant été traitée à l’avance avec uncertain courtier en bijoux qui travaille beaucoup au palace et dontla chambre est dans l’aile de l’hôtel habitée par Helena. Qu’est-cequ’il risque ? Il recevra les bijoux de la main même de lapropriétaire. Il donnera les chèques. Affaire correcte, avec reçu.Et le coffret aura quitté l’hôtel avant le jour.

Comme tout cela est simple !… Eh bien,non !… Moi, je trouve que tout cela est effroyablementcompliqué ! Peut-être que si j’étais « de lapartie », je trouverais que c’est l’enfance de l’art et qu’iln’est point de coup plus classique… Mais je ne suis point de lapartie ! Je n’ose pas dire que je le regrette, car enfin,n’oublions pas qu’il ne s’agit pas d’un vol ! mais ça en atrop l’air, vraiment, ça en a trop l’air !

Seigneur Dieu, que ces nuits d’août sontchaudes !… Ma fenêtre est grande ouverte et pas un souffle nevient de la mer. Des nuages bas nous ont mis toute la journée surla tête une calotte de plomb. J’ai la gorge en feu. Je n’ai pasencore quitté mon smoking, ni ma figure d’apparat. Il faut qu’ellesoit solide, ma figure, pour ne pas couler par cette température.Décidément, la fourniture de Victor est de premier choix !… Uncoup de brosse sur les cheveux, le pinceau sur ma cicatrice… et jesors. Il faut que je marche. Il faut que je réfléchisse… Non !Il faut que je boive !… Le casino, une fournaise : le jeuaux enfers. Et des femmes, des femmes qui ont remplacé les robespar des bijoux… des femmes nues, les mains pleines d’or !… Etmoi, « pas un jeton de vingt francs » ! Quellesituation dans un milieu pareil, quatre jours avant le Grand Prix.C’est insupportable ! C’est injuste ! Helena araison !

J’ai encore quelque monnaie dans ma poche. Jefuis vers le bar où Harry m’accroche naturellement… Et nousbuvons !…

Invasion des I.B.F. Très excités ces chersBlue-Bottle-Flies.On joue des tournées au pokerdice… Toutes les soucoupes pour moi : Damn itall ! Comme dit Harry : « Après les gin-fizz etun certain cocktail au rhum blanc qui vous embrase la gorge, onéprouve le besoin de se rafraîchir la gorge, avec du champagne àdix louis la bouteille. »

Je compte sur un petit avantage de la fortunepour me débarrasser d’un coup de mes encombrantes soucoupes. Maisj’ai devant moi des piles à construire un temple, le temple del’I.B.F., et je continue à en faire tous les frais. Sortez donc devotre hôtel pour prendre une citronnade ! GoodnesseGoshness, Mrs. Agnès ! comme dit le nègre du jazz !Un billet de mille ne suffirait pas à régler monaddition !

En vérité, les « petites mouchesbleues » ne se seront jamais tant amusées. Harry me décocheune tape formidable dans le dos. Je vais toucher la barre dumenton : Membors bumping their chins on the bar rail…sont suspendus pour dix jours. Il me faut encore racheter cettepénalité par deux autres bouteilles. Au point où j’en suis !Mais je réplique à Harry que les claques dans le dos « doiventêtre données avec une certaine douceur, passé six verres »suivant le règlement. On me donne raison. Deux bouteilles pourHarry. Cherry oh !

Le poker dice roule et Harry me passeencore ces bouteilles-là… Hell !

Tous me quittent après une solennelle et trèssolide distribution de poignées de main et avec une encourageantepromesse de me proposer pour le comité, à la prochaine vacance. Onva peut-être me nommer tsé-tsé fly ! Quelhonneur ! Je remercie en déclarant que tout s’est passé defaçon à me donner la plus entière satisfaction…

Je vais au fond de mes poches… Il me reste entout et pour tout trois francs soixante-quinze…

« Cela arrive ici ! me dit lebarman… Que Monsieur ne se préoccupe pas ! (Il a dû me voiravec Lady Helena.) Je prends la petite chose à moncompte ! »

Je file après un geste de condescendance. Moiaussi, j’ai des dettes, maintenant. Je dois dans les quatre-vingtslouis à un garçon de café. Si Helena n’est pas satisfaite de sonélève !

Je me trouve devant sa porte sans que jepuisse dire exactement comment cela m’est arrivé. Elle m’ouvre toutde suite. Elle non plus ne dormait pas. « Je vous attendais,dit-elle, je vous ai entendu ressortir ! » Elle n’a pasbesoin de me demander d’où je viens ! la brique cuite de Mr.Prim a dû passer au rouge flammé des poteries de Vallauris.J’éprouve quelques difficultés à former mes mots.

Elle me regarde et se met à rire :« Well, petit chéri darling, voilà tout àfait comme je vous désire pour parler d’affaires sérieuses… Vousêtes maintenant “le cran supérieur” ! »

Je l’assieds : « Helena, je voudraissavoir… vous permettez que je vous demande… je voudrais savoir cequi… arriverait si Fathi revenait dans… dans sa chambre… quand…quand je serai en train de faire… de faire la chose,yes !… »

– Mais, petit chéri, il vous « entreraitdedans » ! Mais moi j’accourrais tout de suite et jedemanderais grâce pour cet excellent Mr. Prim en lui expliquant quevous avez fait cela sur mes ordres. Et j’ajouterais, trèscertainement : « Assez, Fathi ! noscandale ! »

– Vous ajouteriez : « Pas descandale !… » C’est, en effet, assez… logique, ensomme !…

– Très logique… Fathi, qui aurait les bijoux,ne ferait aucun scandale, assurément !…

– Assurément !…

– Seulement, il avertirait Sir Archibald et,de ce jour, Mr. Prim cesserait d’être l’ami de SirArchibald !

– Ceci est aussi assez… logique…

– N’est-ce pas, en vérité…

– En vérité ! maintenant, chère Helena,je voulais encore savoir… ce qui arriverait si j’étais surpris…autour de la serrure… dans le corridor…

– Là, il y aurait scandale, mais onl’étoufferait très facilement, n’est-ce pas ? Je veillederrière ma porte, j’ouvre… et je raconte tout : « Vousêtes un ami très dévoué qui a eu pitié de moi parce que mon mari melaisse penny less, sans argent et que vous avez obéi à moipour que je puisse disposer de mes bijoux qui sont à moi et non àFathi, je pense ! Aussitôt, l’affaire est arrangée avec ledirecteur, qui est très gentil… et qui ne tient pas non plus auscandale… » Comment trouvez-vous cela ?…

– Je trouve cela assez logique,encore !…

– Et n’oubliez pas, petit chéridarling, que s’il y a un petit ennui, ce n’est pas vousqui en souffrirez… mais ce pauvre Mr. Prim !… Poor, poorMr. Prim !

– Je vous promets de ne pas l’oublier. J’ypenserai tout le temps !…

– Y a-t-il vraiment quelque chose de plus« mou » que cette affaire, je vous le demande ?

– Je me le demande ! » Je me ledemande avec attendrissement… et c’est encore les larmes aux yeuxque je dis à Helena : « Chère Helena, je crois que demainles choses iront bien ainsi…

– J’en suis sûre ! »réplique-t-elle… Sur quoi, elle me prie, très gentiment, d’allerdormir chez moi, pour la décence… » J’obéis. Je veux toujourslui obéir. Cette femme est pleine d’idées. Que ferais-je au mondesi je n’avais pas rencontré cette femme-là ? Elle pense àtout !… On peut la questionner, elle a réponse à tout !…Chère Helena !… » Je suis tombé sur mon lit, touthabillé. Je me suis réveillé à midi. Alors je me suis vraimentdéshabillé pour connaître la fraîcheur des draps. Et j’ai dormijusqu’à cinq heures !… C’est avec un violent mal de tête queje me retrouvai sur pied, mais, une heure après, la douche aidant,je me retrouvai en forme et dans un état d’esprit résolu à ne pastrop m’embarrasser des contingences. Le souvenir des quatre-vingtlouis que je devais au barman fut loin de m’être désagréable. C’esttout juste s’il ne me remplit point d’admiration pour moi-même. Mafoi, je puis bien le dire : j’étais fier de moi ! Partid’un si beau pas, ce fut, pour la première fois, sans trop d’effroique j’entrevis au bout de ma route la caverne dont cette chèreHelena se préparait à me faire les honneurs. Et je suis sûr quel’on me pardonnera ma pusillanimité passée en considérant lessacrifices moraux auxquels, pour rester à la hauteur desévénements, je devais consentir. Ce qui se préparait n’était qu’unecomédie, mais combien d’autres, si décidés qu’ils fussent à sortirde leur médiocrité, se fussent enfuis devant lesaccessoires !… J’en reviens toujours à cette pincemonseigneur ! Eh ! mon Dieu oui !… Il y a comme celacertains préjugés, dont on a, je vous assure, le plus grand mal àse défaire, pour peu que l’on ait été élevé en province, par unemère pratiquante, par un père marguillier et qu’on ait passé sonbachot sous les auspices d’un bien honorable ecclésiastique,professeur d’une philosophie à la mode du temps deM. Janet…

Vraiment, pour secouer tout cela avec lapoussière de ses escarpins (c’était un jeudi et mon bracelet-montreacheté à Rouen marquait 7 h 25), il ne fallait pas, comme on dit,« manquer de caractère », enfin d’une certaine forced’âme. Lady Helena m’avait révélé à moi-même ! Il avait suffipour cela qu’elle me donnât sur ma situation les éclaircissementsque je lui demandais et qui m’avaient, autant qu’il m’étaitpossible de me le rappeler, séduit par leur logique.

Je ne vous décrirai point la robe danslaquelle je la trouvai, bien qu’elle fût d’une fraîcheur et d’unluxe éblouissants. Nous touchons à des événements trop graves pourque je m’attarde maintenant à de pareils détails. Helena avait étéaux courses où un book lui avait fait l’aumône de l’inscrire pourun pari de cinq cents louis qu’elle avait perdu et elle revenait dupolo. Elle me dit : « Allez enlever votre tuxedoet revenez me trouver. Je vous donne dix minutes ! »

Et comme je la regardais, sanscomprendre : « Vous dormez encore peut-être,darling ! Allez donc ! Goon ! » et elle appela Mary pour qu’elle ladébarrassât de sa toilette. Je la retrouvai en tailleur, la têteenfouie dans une toque jusqu’au menton. Elle sourit à monahurissement : « Rudy, vous êtes tout à fait droit,maintenant, très cher ? Vous n’êtes plusjingled ?

– Tout à fait droit, Helena, tout à faitdroit !

– O. K. ! Avez-vous pensé à cepoor Mr. Prim ?

– J’ai pensé à ce poor Mr. Prim et jesouhaite de tout mon cœur qu’il ne lui arrive pas trop dedésagréments !

– Bien, je vous aime ainsi, ma foi !Rudy ! Vous avez un humour très distingué ! You’rsplendid ! Vous devenez un parfait gentleman, je vousassure !… Maintenant, prenez le sac, derrière mon lit !Hullo ! Qu’avez-vous ? prenez le sac ! Vousêtes venu avec le sac, personne ne s’étonnera de vous voirl’emporter !… Du reste, rassurez-vous, Rudy, vous lerapporterez !… »

Je pris le sac, le damné sac, qui ne m’avaitjamais paru si lourd, si encombrant, si… indésirable !… Oùallions-nous, avec ce sac ?… Rien de tout cela n’était dans leprogramme. La poignée tremblait dans ma main et je suais à grossesgouttes. Helena marchait devant moi. Si elle s’était retournée, jelui aurais fait pitié !…

Dans le vestibule, je fus encore en proie auxvalets qui voulaient me prendre le sac. Je le défendais mollement.Helena, impatientée, me jeta :

« Laissez donc porter le sac dans monauto, Mister Prim ! » La « conduiteintérieure » nous attendait, nous deux et le sac !« Où allons-nous donc ?

– Nous promener !… » Une angoisseinsupportable commençait à me posséder. Je serrais les dents, je merappelle cette minute comme une des plus mystérieusementinquiétantes et des plus insupportables qu’il m’ait été donné devivre. Nous avions quitté la route de Villers pour prendre uneallée assez obscure, sous de grands arbres, déjà pleins de nuit etde silence. Nous fîmes le tour d’une propriété dont toutes lesissues étaient closes. Arrivés derrière un haut mur, Helena arrêtal’auto et, lestement, sauta à terre. Je ne perdais pas un de sesgestes. Ils n’étaient point pour me rassurer.

Elle examinait, d’un coup d’œil rapide, leschamps déserts, jusqu’à la haute futaie, se penchait au-dessusd’une haie, regardait le ciel où glissaient de gros nuages noirs,accourus avec le vent d’ouest qui venait de s’élever. Puis ellerevint à l’auto et me dit :

« Vite ! venez ! la lune va semontrer ! »

Elle avait une voix de commandement à laquelleon ne résiste pas. Je vous jure que ce n’était pas l’envie qui m’enmanquait. Je ne tenais nullement à descendre dans cette solitude,moi !… Et, pour quoi faire ?… Pour quoi faire ?…« Eh bien ? gronda-t-elle… et le sac ?… »

Ah ! oui, le sac ! Automatiquement,ma main descendit sur le sac et, une fois de plus, je lasuivis.

Elle se dirigea vers une petite porte, laseule par laquelle on pouvait, de ce côté, pénétrer dans lapropriété. Elle ne paraissait nullement inquiète. Je l’étais pourelle. Je posai le sac. Je n’en pouvais plus.

Elle sortit d’une poche de son manteau untrousseau de grosses clefs et, tout de suite, trouva celle quiouvrait la serrure. Je ne bougeais pas. Elle me poussa dans unvaste potager, prit elle-même le sac et, refermant tranquillementla porte, me dit :

« Es-tu bête ! Tu vois bien qu’iln’y a personne ! »

Je soufflai : « Il y anous ! » Elle haussa les épaules. Nous étions derrièreune vaste villa, de style normand, tout ce qui se fait de mieuxdans le genre, des toits en pente, des galeries.

Encore une clef dans une serrure. Nous sommesdans la cuisine, une magnifique cuisine, avec toutes ses batteriesbien rangées contre les murs. Vision rapide. Porte refermée… Lenoir. Et puis, tout à coup, un fuseau de lumière entre les doigtsd’Helena. Petite lanterne sourde. Et Helena, de sa voix bienposée :

« Ouvrez le sac, darling !…Nous allons travailler !… »

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