Expédition nocturne autour de ma chambre

Chapitre 13

 

Le temps était serein : la voie lactée, comme un léger nuage,partageait le ciel ; un doux rayon partait de chaque étoilepour venir jusqu’à moi, et, lorsque j’en examinais uneattentivement, ses compagnes semblaient scintiller plus vivementpour attirer mes regards.

C’est un charme toujours nouveau pour moi que celui decontempler le ciel étoilé, et je n’ai pas à me reprocher d’avoirfait un seul voyage, ni même une simple promenade nocturne, sanspayer le tribut d’admiration que je dois aux merveilles dufirmament. Quoique je sente toute l’impuissance de ma pensée dansces hautes méditations, je trouve un plaisir inexprimable à m’enoccuper. J’aime à penser que ce n’est point le hasard qui conduitjusqu’à mes yeux cette émanation des mondes éloignés, et chaqueétoile verse avec sa lumière un rayon d’espérance dans moncœur ! Et quoi ! ces merveilles n’auraient-elles d’autrerapport avec moi que celui de briller à mes yeux ? Et mapensée qui s’élève jusqu’à elles, mon cœur qui s’émeut à leuraspect, leur seraient-ils étrangers ?… Spectateur éphémèred’un spectacle éternel, l’homme lève un instant les yeux vers leciel, et les referme pour toujours ; mais, pendant cet instantrapide qui lui est accordé, de tous les points du ciel et depuisles bornes de l’univers, un rayon consolateur part de chaque mondeet vient frapper ses regards, pour lui annoncer qu’il existe unrapport entre l’immensité et lui, et qu’il est associé àl’éternité.

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