Joseph Balsamo – Tome I (Les Mémoires d’un médecin)

Chapitre 9La voyante

Balsamo vint au-devant de la jeune fille, qui était entrée
ainsi chez lui sans se déranger de la ligne directe, ferme dans sa marche comme
la statue du Commandeur.

Si étrange que fût cette apparition pour tout autre que Balsamo,
elle ne parut point surprendre celui-ci.

– Je vous ai commandé de dormir, dit-il ;
dormez-vous ?

Andrée poussa un soupir, mais ne répondit point.

Balsamo s’approcha de la jeune fille et la chargea d’une
plus grande quantité de fluide.

– Je veux que vous parliez, dit-il.

La jeune fille tressaillit.

– Avez-vous entendu ce que j’ai dit ? demanda l’étranger.

Andrée fit signe que oui.

– Pourquoi ne parlez-vous point alors ?

Andrée porta la main à sa gorge, comme pour exprimer que les
paroles ne pouvaient point se faire jour.

– Bien ! asseyez-vous là, dit Balsamo.

Il la prit par la même main que Gilbert venait de baiser
sans qu’elle s’en aperçût, et ce seul contact lui donna le même tressaillement
que nous lui avons déjà vu éprouver quand le fluide souverain lui était venu d’en
haut tout à l’heure.

La jeune fille, conduite par Balsamo, fit trois pas à
reculons et s’assit dans un fauteuil.

– Maintenant, dit-il, voyez-vous ?

Les yeux d’Andrée se dilatèrent comme si elle eut voulu
embrasser tous les rayons lumineux répandus dans la chambre par les lueurs divergentes
de deux bougies.

– Je ne vous dis pas de voir avec les yeux, continua Balsamo ;
voyez avec la poitrine.

Et tirant de dessous sa veste brodée une baguette d’acier,
il en posa l’extrémité sur la poitrine palpitante de la jeune fille.

Celle-ci bondit comme si un dard de flamme eût traversé sa
chair et pénétré jusqu’à son cœur ; ses yeux se fermèrent aussitôt.

– Ah ! bien, dit Balsamo, vous commencez à voir, n’est-ce
pas ?

Elle fit un signe de tête affirmatif.

– Et vous allez parler, n’est-ce pas ?

– Oui, répondit Andrée.

Mais en même temps elle porta la main à son front avec un
geste d’indicible douleur.

– Qu’avez-vous ? demanda Balsamo.

– Oh ! je souffre !

– Pourquoi souffrez-vous ?

– Parce que vous me forcez de voir et de parler.

Balsamo leva deux ou trois fois les mains au-dessus du front
d’Andrée et sembla écarter une portion du fluide prêt à le faire éclater.

– Souffrez-vous encore ? demanda-t-il.

– Moins, répondit la jeune fille.

– Bien ; alors regardez où vous êtes.

Les yeux d’Andrée restèrent fermés ; mais sa figure s’assombrit
et parut exprimer le plus vif étonnement.

– Dans la chambre rouge, murmura-t-elle.

– Avec qui ?

– Avec vous, continua-t-elle en tressaillant.

– Qu’avez-vous ?

– J’ai peur ! j’ai honte !

– De quoi ? Ne sommes-nous pas sympathiquement
unis ?

– Si fait.

– Ne savez-vous pas que je ne vous fais venir qu’avec des
intentions pures ?

– Ah ! oui, c’est vrai, dit-elle.

– Et que je vous respecte à l’égal d’une sœur ?

– Oui, je le sais.

Et sa figure se rasséréna, puis se troubla de nouveau.

– Vous ne me dites pas tout, continua Balsamo. Vous ne me
pardonnez pas entièrement.

– C’est que je vois que, si vous ne me voulez point de mal à
moi, vous en voulez peut-être à d’autres.

– C’est possible, murmura Balsamo ; mais ne vous occupez
point de cela, ajouta-t-il avec le ton du commandement.

Andrée reprit son visage habituel.

– Tout le monde dort-il dans la maison ?

– Je ne sais pas, dit-elle.

– Alors regardez.

– De quel côté voulez-vous que je regarde ?

– Voyons. Du côté de votre père, d’abord. Où est-il ?

– Dans sa chambre.

– Que fait-il ?

– Il est couché.

– Dort-il ?

– Non, il lit.

– Que lit-il ?

– Un de ces mauvais livres qu’il veut toujours me faire
lire.

– Et que vous ne lisez pas ?

– Non, dit-elle.

– Bien. Nous sommes donc tranquilles de ce côté. Regardez du
côté de Nicole, dans sa chambre.

– Il n’y a point de lumière dans sa chambre.

– Avez-vous besoin de lumière pour y voir ?

– Non, si vous l’ordonnez.

– Voyez ! je le veux.

– Ah ! je la vois !

– Eh bien ?

– Elle est à moitié vêtue ; elle pousse doucement la
porte de sa chambre ; elle descend l’escalier.

– Bien. Où va-t-elle ?

– Elle s’arrête à la porte de la cour ; elle se cache
derrière cette porte ; elle guette, elle attend.

Balsamo sourit.

– Est-ce vous, dit-il, qu’elle guette et qu’elle
attend ?

– Non.

– Eh bien ! voilà le principal. Quand une jeune fille
est libre de son père et de sa femme de chambre elle n’a plus rien à craindre,
à moins que…

– Non, dit-elle.

– Ah ! ah ! vous répondez à ma pensée ?

– Je la vois.

– Ainsi, vous n’aimez personne ?

– Moi ? dit dédaigneusement la jeune fille.

– Eh ! sans doute ; vous pourriez aimer quelqu’un,
ce me semble. On ne sort pas du couvent pour vivre dans la réclusion, et l’on
donne la liberté au cœur en même temps qu’au corps ?

Andrée secoua la tête.

– Mon cœur est libre, dit-elle tristement.

Et une telle expression de candeur et de modestie virginale
embellit ses traits, que Balsamo radieux murmura :

– Un lis ! une pupille ! une voyante !

Et il joignit les mains en signe de joie et de remerciement,
puis, revenant à Andrée :

– Mais si vous n’aimez pas, continua-t-il, vous êtes aimée,
sans doute ?

– Je ne sais pas, dit la jeune fille avec douceur.

– Comment ! vous ne savez pas ? répondit Balsamo
assez rudement. Cherchez ! Quand j’interroge, c’est pour avoir une
réponse.

Et il toucha une seconde fois la poitrine de la jeune fille
du bout de sa baguette d’acier.

La jeune fille tressaillit encore, mais sous l’impression d’une
douleur visiblement moins vive que la première.

– Oui, oui, je vois, dit-elle ; ménagez-moi, car vous
me tueriez.

– Que voyez-vous ? demanda Balsamo.

– Oh ! mais c’est impossible ! répondit Andrée.

– Que voyez-vous donc ?

– Un jeune homme qui, depuis mon retour du couvent, me suit,
m’épie, me couve des yeux, mais toujours caché.

– Quel est ce jeune homme ?

– Je ne vois pas son visage, mais seulement son habit c’est
presque l’habit d’un ouvrier.

– Où est-il ?

– Au bas de l’escalier ; il souffre, il pleure.

– Pourquoi ne voyez-vous pas son visage ?

– C’est qu’il le tient caché dans ses mains.

– Voyez à travers ses mains.

Andrée parut faire un effort.

– Gilbert ! s’écria-t-elle. Oh ! je disais bien
que c’était impossible !

– Et pourquoi impossible ?

– Parce qu’il n’oserait pas m’aimer, répondit la jeune fille
avec l’expression d’un suprême dédain.

Balsamo sourit en homme qui connaît l’homme, et qui sait qu’il
n’y a pas de distance que le cœur ne franchisse, cette distance fût-elle un
abîme.

– Et que fait-il au bas de l’escalier ?

– Attendez, il écarte les mains de son front, il se cramponne
à la rampe, il se soulève, il monte.

– Où monte-t-il ?

– Ici… C’est inutile, il n’osera entrer.

– Pourquoi n’osera-t-il entrer ?

– Parce qu’il a peur, dit Andrée avec un sourire de mépris.

– Mais il écoutera.

– Sans doute, il approche son oreille de la porte, il
écoute.

– Il vous gêne alors ?

– Oui, parce qu’il peut entendre ce que je dis.

– Et il est homme à en abuser, même envers vous, qu’il
aime ?

– Oui, dans un moment de colère ou de jalousie ;
oh ! oui, dans un de ces moments-là, il est capable de tout.

– Alors débarrassons-nous de lui, dit Balsamo. Et il marcha
bruyamment vers la porte.

Sans doute l’heure de la bravoure n’était pas encore venue
pour Gilbert, car, au bruit des pas de Balsamo, craignant d’être surpris, il s’élança
à cheval sur la rampe et se laissa glisser jusqu’à terre.

Andrée poussa un petit cri d’épouvante.

– Cessez de regarder de ce côté, dit Balsamo en revenant
vers Andrée. Ce sont choses de peu d’importance que les amours vulgaires.
Parlez-moi du baron de Taverney, voulez-vous ?

– Je veux tout ce que vous voulez, dit Andrée avec un soupir.

– Il est donc bien pauvre, le baron ?

– Très pauvre.

– Trop pauvre pour vous donner aucune distraction ?

– Aucune.

– Alors, vous vous ennuyez dans ce château ?

– Mortellement.

– Vous avez de l’ambition, peut-être ?

– Non.

– Vous aimez votre père ?

– Oui, dit la jeune fille presque avec hésitation.

– Cependant il me semble, hier au soir, qu’il y avait un
nuage sur cet amour filial ? reprit Balsamo en souriant.

– Je lui en veux d’avoir follement dépensé toute la fortune
de ma mère, de sorte que le pauvre Maison-Rouge languit en garni son et ne peut
plus porter dignement le nom de notre famille.

– Qu’est-ce que Maison-Rouge ?

– Mon frère Philippe.

– Pourquoi l’appelez-vous Maison-Rouge ?

– Parce que c’est le nom, ou plutôt parce que c’était le nom
d’un château à nous, et que les aînés de la famille portaient ce nom jusqu’à la
mort de leur père ; alors ils s’appellent Taverney.

– Et vous aimez votre frère ?

– Oh ! oui, beaucoup ! beaucoup !

– Plus que toute chose ?

– Plus que toute chose.

– Et pourquoi l’aimez-vous avec cette passion, quand vous
aimez votre père si modérément ?

– Parce qu’il est un noble cœur, lui, qui donnerait sa vie
pour moi.

– Tandis que votre père ?…

Andrée se tut.

– Vous ne répondez pas ?

– Je ne veux pas répondre.

Sans doute Balsamo ne jugea pas à propos de forcer la volonté
de la jeune fille. Peut-être, d’ailleurs, savait-il déjà sur le baron tout ce
qu’il voulait savoir.

– Et où est en ce moment le chevalier de Maison-Rouge ?

– Vous me demandez où est Philippe ?

– Oui.

– Il est en garnison à Strasbourg.

– Le voyez-vous en ce moment ?

– Où cela ?

– À Strasbourg.

– Je ne le vois pas.

– Connaissez-vous la ville ?

– Non.

– Je la connais, moi ; cherchons ensemble,
voulez-vous ?

– Je veux bien.

– Est-il au spectacle ?

– Non.

– Est-il au café de la Place avec les autres
officiers ?

– Non.

– Est-il rentré chez lui dans sa chambre ? Je veux que
vous voyiez la chambre de votre frère.

– Je ne vois rien. Je crois qu’il n’est plus à Strasbourg.

– Connaissez-vous la route ?

– Non.

– N’importe ! je la connais, moi ; suivons-la.
Est-il à Saverne ?

– Non.

– Est-il à Sarrebruck ?

– Non.

– Est-il à Nancy ?

– Attendez, attendez !

La jeune fille se recueillit ; son cœur battait à
briser sa poitrine.

– Je vois ! je vois ! dit-elle avec une joie
éclatante ; oh ! cher Philippe, quel bonheur !

– Qu’y a-t-il ?

– Cher Philippe ! continua Andrée, dont les yeux étincelaient
de joie.

– Où est-il ?

– Il traverse à cheval une ville que je connais
parfaitement.

– Laquelle ?

– Nancy ! Nancy ! Celle où j’ai été au couvent.

– Êtes-vous sûre que ce soit lui ?

– Oh ! oui, les flambeaux dont il est entouré éclairent
son visage.

– Des flambeaux ? dit Balsamo avec surprise. Pourquoi
faire ces flambeaux ?

– Il est à cheval ! à cheval ! À la portière d’un
beau carrosse doré.

– Ah ! ah ! fit Balsamo, qui paraissait comprendre,
et qu’y a-t-il dans ce carrosse ?

– Une jeune femme… Oh ! qu’elle est majestueuse !
qu’elle est gracieuse ! qu’elle est belle ! Oh !c’est étrange,
il me semble l’avoir déjà vue ; non, non, je me trompais,c’est Nicole qui
lui ressemble.

– Nicole ressemble à cette jeune femme, si fière, si majestueuse,
si belle ?

– Oui ! oui ! mais comme le jasmin ressemble au
lis.

– Voyons, que se passe-t-il à Nancy en ce moment ?

– La jeune femme se penche vers la portière et fait signe à
Philippe d’approcher : il obéit, il approche, il se découvre respectueusement.

– Pouvez-vous entendre ce qu’ils vont dire ?

– J’écouterai, dit Andrée en arrêtant Balsamo d’un geste
comme si elle eût voulu qu’aucun bruit ne détournât son attention.J’entends !
j’entends ! murmura-t-elle.

– Que dit la jeune femme ?

– Elle lui ordonne, avec un doux sourire, de faire presser
la marche des chevaux. Elle dit qu’il faut que l’escorte soit prête le
lendemain, à six heures du matin, parce qu’elle veut s’arrêter dans la journée.

– Où cela ?

– C’est ce que demande mon frère… Oh ! mon Dieu !
c’est à Taverney qu’elle veut s’arrêter. Elle veut voir mon père.Oh ! une
si grande princesse s’arrêter dans une si pauvre maison !…Comment
ferons-nous, sans argenterie, presque sans linge ?

– Rassurez-vous. Nous pourvoirons à cela.

– Ah ! merci ! merci !

Et la jeune fille qui s’était soulevée à demi, retomba
épuisée sur son fauteuil en poussant un profond soupir.

Aussitôt Balsamo s’approcha d’elle, et, changeant par des
passes magnétiques la direction des courants d’électricité, il rendit la
tranquillité du sommeil à ce beau corps qui penchait brisé, à cette tête
alourdie qui retombait sur sa poitrine haletante.

Andrée sembla rentrer alors dans un repos complet et réparateur.

– Reprends des forces, lui dit Balsamo en la regardant avec
une sombre extase ; tout à l’heure, j’aurai encore besoin de toute ta
lucidité. O science ! continua-t-il avec le caractère de la plus croyante
exaltation, toi seule ne trompes pas ! C’est donc à toi seule que l’homme
doit tout sacrifier. Cette femme est bien belle, ô mon Dieu !Cet ange est
bien pur ! Et tu le sais, toi qui crées les anges et les femmes !
Mais, pour moi, que vaut en ce moment la beauté ? que vaut l’innocence ?
Un simple renseignement que la beauté et l’innocence seules me peuvent donner.
Meure la créature, si belle, si pure, si parfaite qu’elle soit,pourvu que sa
bouche parle ! Meurent, les délices du monde entier, amour,passion,
extase, pourvu que je puisse toujours marcher d’un pas sûr et éclairé ! Et
maintenant, jeune fille, maintenant que, par le pouvoir de ma volonté, quelques
secondes de sommeil t’ont rendu autant de forces que si tu venais de dormir
vingt ans, maintenant réveille-toi, ou plutôt replonge-toi dans ton clairvoyant
sommeil. J’ai encore besoin que tu parles ; cette fois,seulement, tu vas
parler pour moi.

Et Balsamo, étendant de nouveau les mains vers Andrée, força
la jeune fille de se redresser sous un souffle tout-puissant.

Puis, lorsqu’il la vit préparée et soumise, il tira de son
portefeuille un papier plié en quatre, dans lequel était renfermée une boucle
de cheveux d’un noir chaud comme la résine. Les parfums dont elle était
imprégnée avaient rendu le papier diaphane.

Balsamo mit la boucle de cheveux dans la main d’Andrée.

– Voyez, demanda-t-il.

– Oh ! encore ! dit la jeune fille avec angoisse.
Oh ! non, non ; laissez-moi tranquille ; je souffre trop…
Oh ! mon Dieu ! mon Dieu ! tout à l’heure je me sentais si
bien !

– Voyez ! répondit Balsamo en posant impitoyablement le
bout de la verge d’acier sur la poitrine de la jeune fille.

Andrée se tordit les mains ; elle essaya de se
soustraire à la tyrannie de l’expérimentateur. L’écume vint à ses lèvres, comme
autrefois à celles de la pythie assise sur le trépied sacré.

– Oh ! je vois, je vois ! cria-t-elle avec le
désespoir de la volonté vaincue.

– Que voyez-vous ?

– Une femme.

– Ah ! murmura Balsamo avec une joie sauvage, la
science n’est donc pas un vain mot comme la vertu ! Mesmer a vaincu
Brutus. Voyons, dépeignez moi cette femme, afin que je sache si vous avez bien
vu.

– Brune, grande, des yeux bleus, des cheveux noirs, des bras
nerveux.

– Que fait-elle ?

– Elle court, elle vole, elle semble emportée par un cheval
magnifique, couvert de sueur.

– De quel côté va-t-elle ?

– Par là, par là, dit la jeune fille en montrant l’ouest.

– Sur la route ?

– Oui.

– De Châlons ?

– Oui.

– C’est bien, fit Balsamo ; elle suit la route que je
dois suivre. Elle va à Paris comme j’y vais ; c’est bien : je la
retrouverai à Paris. Reposez-vous maintenant, dit-il à Andrée en lui reprenant
la boucle qu’elle n’avait point lâchée.

Les bras d’Andrée retombèrent immobiles le long de son
corps.

– Maintenant, dit Balsamo, retournez au clavecin.

Andrée fit un pas vers la porte ; mais ses jambes,
brisées par une inexprimable fatigue, refusèrent de la porter : elle chancela.

– Reprenez de la force et continuez, reprit Balsamo en l’enveloppant
d’une nouvelle émission de fluide.

Andrée imita le généreux coursier qui se raidit pour accomplir
la volonté de son maître, cette volonté fût-elle injuste.

Elle marcha.

Balsamo rouvrit sa porte, et Andrée, toujours endormie,
descendit lentement l’escalier.

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