Suleïma

IX

 

20avril

Une vie très agitée que la nôtre. Avec leservice déjà compliqué de l’escadre, beaucoup d’expéditions et decourses ; les quelques kilomètres qui nous séparent d’Oranparcourus en coup de vent, à toute heure du jour ou de la nuit, envoiture ou à cheval, avec la préoccupation perpétuelle d’arrivertrop tard ; et, sous prétexte de fraterniser avec l’arméealgérienne, des punchs à tout casser avec les spahis, zouaves etchasseurs d’Afrique.

Ces montagnes rouges de Mers-el-Kébir, cetteroute d’Oran bordée d’aloès, peuplée de spahis et de Bédouins,j’aime assez tout cela, qui me rappelle un monde de souvenirs trèsjeunes. Mais cette sorte d’enivrement des premiers jours est bienpassée.

D’ailleurs, on l’a encore gâtée, cetteAlgérie, depuis seulement dix ans que je la connais, et c’est plusloin dans le Sud qu’il faudrait à présent aller la chercher.

Ici, la couleur est déjà frelatée, et il y ades gens en burnous qui entendent l’argot de barrière ; onréussira bientôt à faire de ce pays quelque chose de banal et depareil au nôtre, où il n’y aura plus de vrai que le soleil.

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