Chapitre 12
LA tempête s’était tue, mais ses ultimes sursauts secouaientencore l’atmosphère. Le jour était à peine levé ; je necroisais personne, dans la rue, mais apercevais des débris decheminées, des tuiles, des planches et des branches d’arbres quijonchaient abondamment le sol… « Pauvres navigateurs ! » medis-je, en songeant à tous ceux qui avaient passé la nuit en mer.Je pris la direction du port, mais une force irrésistible me fitdévier. Dix minutes plus tard, je me trouvai dans un quartier queje n’avais encore jamais visité. J’avançais sans hâte, mais sansm’arrêter non plus, en proie â une étrange sensation : j’avais lepressentiment de quelque chose d’extraordinaire, d’impossible, maisqui allait s’accomplir en dépit de son invraisemblance.