Cruelle Énigme

Chapitre 6HORIZON NOIR

   Des quelquespersonnes qui composaient l’intimité de la rue Vaneau, celle quis’inquiétait le plus des chagrins de Marie-Alice était précisémentce George Liauran, parce qu’il était aussi celui auquel cette femmemontrait le plus complètement sa peine. Elle comprenait qu’il étaitle seul à pouvoir un jour la servir. A chaque visite nouvelle, ilmesurait le ravage produit chez elle par l’idée fixe. Ses traitss’atténuaient, ses joues se creusaient, son teint se plombait, sescheveux, demeurés si noirs jusque-là, blanchissaient par touffes.Il arrivait parfois à George d’aller dans le monde au sortir d’unede ces visites et d’y rencontrer son cousin Hubert, presquetoujours dans le même cercle que Mme de Sauve, élégant, joli, lesyeux brillants, la bouche heureuse. Ce contraste soulevait dans cethomme d’étranges sentiments, tout mélangés de bien et de mal. D’unepart, en effet, George aimait beaucoup Marie-Alice, et d’uneaffection qui avait été autrefois très romanesque, durant lespremiers jours de leur jeunesse à eux deux. D’autre part, laliaison, pour lui certaine, de ce charmant Hubert et de Thérèsel’irritait, sans qu’il comprît bien pourquoi, d’une colèrenerveuse. Il éprouvait à l’égard de son cousin l’invinciblemalveillance que les hommes de plus de quarante ans et de moins decinquante professent pour les très jeunes gens qu’ils voient sepousser dans le monde et, en définitive, prendre leur place. Etpuis, il était de ces viveurs finissants qui haïssent l’amour, soitqu’ils en aient trop souffert, soit qu’ils le regrettent trop.Cette haine de l’amour se compliquait d’un entier mépris pour lesfemmes qui commettent des fautes, et il soupçonnait Thérèse d’avoireu déjà deux intrigues : l’une, très courte, avec un célèbre députéde la droite, le baron Frédéric Desforges; l’autre, plus longue,avec un écrivain presque illustre, Jacques Molan. Il était de ceuxqui jugent d’une femme par ses amants, – ce en quoi il avait tort,car les raisons pour lesquelles une pauvre créature se donne sontle plus souvent personnelles, étrangères à la nature et aucaractère de celui qui fait l’occasion de cet abandon. Or, le baronDcsforges cachait sous sa grande franchise de manières un cynismeterrible, et Jacques Molan était un assez joli garçon aux manièresfines, dont la câlinerie dissimulait à peine le féroce égoïsme del’artiste adroit, pour lequel tout n’est qu’un moyen de parvenir,depuis ses habiletés de prosateur jusqu’à ses succès d’alcôve.C’était sur le germe de corruption déposé dans le cœur de Thérèsepar ces deux personnages que George comptait secrètement lorsqu’ilimaginait une fin probable à la liaison d’Hubert. Il se disait queMme de Sauve avait dû contracter auprès de ces hommes dont ilconnaissait les idées et les mœurs, des habitudes de plaisir et desexigences de sensations. Il calculait que la pureté d’Hubert devaitun jour la laisser inassouvie, – et, ce jour-là, il était presqueimmanquable qu’elle le trompât. «Après tout, » se disait-il, « celalui fera de la peine, mais il apprendra la vie. » George Liauran,pareil sur ce point aux trois quarts des personnes de son âge et deson monde, était persuadé qu’un jeune homme doit se former le plustôt possible une philosophie pratique, c’est-à-dire, suivant lesvieilles formules de la misanthropie, peu croire à l’amitié,considérer la plupart des femmes comme des coquines et interpréterpar l’intérêt, avoué ou déguisé, toutes les actions humaines. Lepessimisme mondain n’a pas beaucoup plus d’originalité que cela. Lemalheur veut qu’il ait presque toujours raison.

Telles étaient les dispositions ducousin de Mme Liauran à l’endroit du sentiment d’Hubert et deThérèse, lorsqu’il lui arriva, au mois d’octobre de cette mêmeannée, de se trouver dans un cabinet particulier du Café Anglais,en train de dîner avec cinq autres personnes. Le repas avait étédélicat et bien entendu, les vins exquis, et l’on bavardait, entrehommes, le café servi, les cigares allumés; et voici le bout dedialogue que George surprit entre son voisin de gauche et un desconvives, – cela au moment où lui-même venait de causer avec sonvoisin de droite, de sorte que toute la portée de la phrase luiéchappa d’abord :

– «Nous les voyions, » disait leconteur, « de la chambre d’en haut du chalet de Miraut, celle quilui sert d’atelier, en regardant avec la longue-vue, aussi bienqu’à trois mètres. Elle entra comme on nous avait dit qu’elle avaitfait là veille. A peiné entrée, il lui campa sur la bouche unbaiser, mais, là, un de ces baisers!… » Et il fit claquer seslèvres en humant une dernière goutte de liqueur restée au fond deson verre.

– « Qui, il?» demanda GeorgeLiauran.

– «La Croix-Firmin. »

– « Et qui, elle? »

– « Mme de Sauve. »

– «  Par exemple, » sedit George en lui-même, «voilà qui est singulier et qui valait lapeine d’accepter l’invitation de cet imbécile. »

Et, ce pensant, il regardaitl’amphitryon, un certain Louis de Figon, élégant de bas étage, quiexultait de joie de traiter quelques hommes du Petit Cercle, dontil faisait le siège patiemment.

– « Nous nous attendions à mieux, »continuait l’autre, « mais elle voulut absolument baisser lesrideaux… Ce que nous avons taquiné Ludovic sur son teint fatigué,le soir!… On n’a parlé que de cela entre Trouville et Deauvillependant une semaine. Elle s’en est doutée, car elle est partie bienvite. Mais je parie vingt-cinq louis qu’elle n’en sera pas moinsreçue partout cet hiver… La société devient d’une tolérance…»

– «De maison… » fit un des convives; etles propos continuèrent d’aller, les cigares de se consumer, lekummel et la fine Champagne de remplir les petits verres, et cesmoralistes de juger la vie. Le jeune homme qui avait raconté aucours de la conversation l’anecdote scandaleuse sur Mme de Sauveétait l’aimable Philippe de Vardes, un des moins durs d’entre lesviveurs. Avec cela, un parfait honnête homme et qui se serait brûléla cervelle plutôt que de ne pas payer une dette de jeu dans ledélai fixé. Philippe n’avait jamais refusé une affaire d’honneur,et ses amis pouvaient compter sur lui pour une démarche, mêmedifficile, ou un service d’argent, même considérable. Mais dire ceque l’on sait des intrigues d’une femme du monde, après boire, oùen serait-on s’il fallait s’interdire ce sujet de causerie, ainsique les hypothèses sur le secret de la naissance des enfantsadultérins? Peut-être même ce joyeux étourdi qui avait ainsiaffirmé, comme témoin oculaire, les légèretés de Thérèse de Sauveaurait-il versé de réelles larmes de chagrin s’il avait su que sondiscours servirait d’arme contre le bonheur de la jeune femme.C’est un inépuisable sujet de mélancolie pour celui qui va dans lemonde sans s’y pervertir le cœur, que de voir comment les férocitéss’y accomplissent parfois avec une entière sécurité de conscience.D’ailleurs, George Liauran n’aurait-il pas, tôt ou tard, appris dequelque autre source tous les détails que l’indiscrétion de soncompagnon de table venait de lui révéler si soudainement et aveccette indiscutable précision? A vrai dire, il ne s’en étonna pasune minute. Il se répéta bien deux ou trois fois, en rentrant chezlui : « Pauvre Hubert! » mais il éprouvait secrètement le vilain etirrésistible chatouillement d’égoïsme que procure neuf fois sur dixla vision du malheur d’autrui. Ses pronostics ne se trouvaient-ilspas vérifiés? Et cela aussi n’allait pas sans une certaine douceur.La misanthropie vulgaire a beaucoup de ces satisfactions. Ellesendurcissent chaque fois un peu davantage le cœur qui les éprouve.On finit, lorsqu’on méprise l’humanité d’un mépris sans nuance, pars’applaudir de sa misère, au lieu d’en saigner. Quant au doute, ilne l’admit pas une minute, surtout en se rappelant ce qu’il savaitde Ludovic de La Croix-Firmin. C’était une espèce de fat, quipouvait, à la réflexion, paraître dépourvu de toute supériorité; ilplaisait aux femmes par ces motifs mystérieux que nous necomprenons pas plus, nous autres hommes, que les femmes necomprennent le secret de la puissance sur nous de quelques-unesd’entre elles. Il est probable qu’il entre dans ces motifs beaucoupde cette bestialité toujours présente au fond de nos relations depersonne à personne. La Croix-Firmin avait vingt-sept ans, l’âge dela pleine vigueur, des cheveux blonds et tirant sur le roux, avecdes yeux bleus dans un teint clair, et des dents qui luisaient àchacun de ses sourires, très blanches entre des lèvres trèsfraîches. Quand il souriait ainsi, avec son menton creusé d’unefossette, son nez court et carré, les boucles frisées de sachevelure, il rappelait ce type, immortel à travers les races, duvisage du Faune, où les anciens ont incarné la sensualité heureuse.Ce qui achevait de lui donner ce caractère d’un charme physiqueauquel il devait d’avoir inspiré de nombreuses fantaisies, c’étaitla souplesse de mouvements particulière aux êtres chez lesquels laforce vitale est très complète. Il était de moyenne taille, maisathlétique. Quoiqu’il fût particulièrement ignorant et d’uneintelligence très médiocre, il possédait le don qui fait d’un hommeainsi bâti un personnage dangereux : il avait à un rare degré cetact et ce flair qui révèlent la minute où l’on peut oser, où lafemme, créature en rapides passages, en fugitives émotions,appartient au libertin qui la devine. La Croix-Firmin avait donc eubeaucoup d’aventures, et, quoique sa naissance et sa fortunedussent faire de lui un parfait gentleman, il les racontaitvolontiers. Ces indiscrétions, au lieu de le perdre, lui servaient,si l’on peut dire, de réclame. En dépit de ses légers discours etde son insolente fatuité, ce jeune homme n’avait gardé pour ennemieaucune des femmes qui s’étaient compromises pour lui, peut-êtreparce qu’il ne représentait à leur mémoire que de la sensationheureuse et sans lendemain. C’est l’étoffe des meilleurs souvenirs,disent les cyniques. Ce fut précisément sur l’indiscrétion de LaCroix-Firmin que George compta pour réunir quelques preuvesnouvelles à l’appui du fait qu’il avait appris dans le dîner duCafé Anglais. En sa qualité de vieux garçon, il avait l’imaginationtriste et prévoyait plutôt la mauvaise fortune que la bonne. Parsuite, il s’était habitué depuis longtemps à y voir clair dans lesdessous du monde social. II savait l’art d’aller à la chasse de lavérité secrète, et il excellait à ramasser en un corps les proposépars qui flottent dans l’atmosphère des conversations de Paris.Dans la circonstance, il n’était pas besoin de beaucoup d’efforts.Il s’agissait uniquement de trouver de quoi corroborer un détailpar lui-même indiscutable. Quelques visites à des femmes du mondequi avaient passé la saison à Trouville, et une seule à une femmedu demi-monde, Gladys Harvey, la maîtresse en titre du meilleurcamarade de La Croix-Firmin, suffirent à cette enquête. Il étaitbien certain que Ludovic avait été l’amant de Mme de Sauve, et celade notoriété publique ainsi que de son propre aveu, à lui, auxbains de mer. Un départ hâtif avait seul préservé Thérèse dequelque avanie inévitable, et maintenant que l’existence parisiennerecommençait, dix scandales nouveaux faisaient déjà oublier cescandale d’été, destiné à devenir douteux comme tant d’autres.George Liauran y aperçut un sûr moyen de rompre enfin la liaisond’Hubert et de Thérèse. Il suffisait pour cela de prévenirMarie-Alice. Il eut bien une minute d’hésitation, car, enfin, il semêlait d’une histoire qui ne le regardait en rien; mais le fondsinavoué de haine qu’il cachait en lui à l’égard des deux amantsl’emporta sur ce scrupule de délicatesse, et aussi le réel désir dedélivrer d’un chagrin mortel une femme qu’il chérissait. Le soirmême du jour où il avait causé avec Gladys, qui lui avait rapporté,sans y attacher d’autre importance, les confidences de Ludovic àson amant, il était à l’hôtel de la rue Vaneau, et il racontait àMme Liauran, couchée auprès de la bergère de Mme Castel,l’inattendue nouvelle qui devait changer du coup la face de lalutte entre la mère et la maîtresse.

– « Ah ! lamalheureuse ! » s’écria cette femme à demi mourante de seslongues angoisses : «elle n’était même pas capable de l’aimer… » -Elle dit cette phrase avec un accent profond, où se résumaient lesidées qu’elle s’était faites depuis tant de jours sur la maîtressede son fils. Elle avait tant pensé à ce que pouvait être cettepassion d’une créature coupable, pour qu’elle agit plus fortementsur le cœur d’Hubert que son amour à elle, qu’elle sentait pourtantinfini ! Elle continua, en secouant sa tête blanchie, que larêverie avait tant lassée : « Et c’est pour une pareille femmequ’il nous a torturées?… Ah! maman, lorsqu’il comparera ce qu’il asacrifié et ce qu’il a préféré, il ne se comprendra plus lui-même.» Et, tendant la main à George : « Merci, mon cousin, » fit-elle, «vous m’avez sauvée. Si cette horrible aventure avait duré, jeserais morte. »

– « Hélas ! ma pauvre fille, » ditMme Castel en lui caressant les cheveux, « ne te nourris pas devaines espérances. Si Hubert l’a aimée, il l’aime encore. Rienn’est changé. Il n’y a qu’une mauvaise action de plus, commise parcette femme, et elle doit y être habituée… »

– « Vous croyez donc qu’il ne saura pastout cela? » dit Marie-Alice en se redressant. « Mais je serais ladernière des dernières si je n’ouvrais pas les yeux à ce misérableenfant. Tant que j’ai cru qu’elle l’aimait, je pouvais me taire. Sicoupable que fût cet amour, c’était de la passion encore, quelquechose de sincère après tout, d’égaré, mais d’exalté… Maintenant, dequel nom appelez-vous ces vilenies-là ? »

– « Soyez prudente, ma cousine, » fitGeorge Liauran, un peu inquiété par la colère avec laquelle cesderniers mots avaient été prononcés. « Songez que nous n’avons pasà donner au pauvre Hubert de preuves palpables et indéniables quidéconcertent toute discussion. »

– « Mais quelle preuve vous faut-il doncde plus, » interrompit-elle, « que l’affirmation de quelqu’un qui avu? »

– « Bah! » dit George, « pour ceux quiaiment !… »

– « Vous ne connaissez pas mon fils, »reprit la mère fièrement. « II n’a pas de ces complaisances-là. Jene veux de vous, avant d’agir, qu’une promesse : vous luiraconterez ce que vous nous avez dit, comme vous nous l’avez dit,s’il vous le demande. »

– « Certes ! » fit George après unsilence ; «je lui dirai ce que je sais, et il conclura commeil voudra. »

– « Et s’il allait chercher querelle àce M. de La Croix-Firmin? » interrogea Mme Castel.

– «Il ne le peut pas, » repartit lamère, que sa surexcitation d’espérance rendait à cette minuteperspicace, comme George lui-même eût pu l’être, des lois dumonde ; « notre Hubert est trop galant homme pour vouloir quele nom d’une femme soit prononcé à son sujet, fût-ce le nom decelle-là… »

Oui, le pauvre Hubert ! – Elle serapprochait ainsi de lui, heure par heure, cette destinée dont larumeur de la mer, entendue la nuit, lui aurait été le symboledurant sa veillée divine de Folkestone, s’il avait su la viedavantage. Elle se rapprochait, cette destinée, prenant pourinstrument, tour à tour, l’indifférence malveillante de GeorgeLiauran et l’aveugle passion de Marie-Alice. Cette dernière, dumoins, croyait travailler au bonheur de son enfant, sans comprendrequ’il vaut mieux, lorsqu’on aime, être trompé, même beaucoup, quede le soupçonner, même un peu. Et pourtant, quoiqu’elle eût ditdans son entretien avec son cousin, elle ne se sentit pas la forcede parler elle-même à son fils. Elle était incapable de supporterle premier éclat de sa douleur. Assurément, les preuves données parGeorge lui paraissaient impossibles à réfuter, et, d’autre part,elle considérait, dans sa conscience de mère pieuse, que son devoirabsolu était d’arracher son fils au monstre qui le corrompait. Maisentendre, écouter le cri de révolte qui suivrait cette révélation,comment l’eût-elle pu? Elle espérait cependant qu’il reviendrait àelle dans les minutes de son désespoir… Elle lui ouvrirait sesbras, et tout ce cauchemar de malentendus se fondrait en uneeffusion, – comme autrefois. Involontairement et par un miragefamilier à toutes les mères, comme à tous les pères, elle ne serendait pas un compte exact du changement d’âme accompli dans sonfils. Elle le revoyait toujours tel qu’enfant elle l’avait connu,se rapprochant d’elle à la moindre de ses peines. Il lui semblait,par une fausse logique de sa tendresse, qu’une fois l’obstacleenlevé qui les avait séparés, ils se retrouveraient en face l’un del’autre et les mêmes qu’auparavant. Sa première pensée fut del’envoyer aussitôt chez George; puis elle réfléchit, avec sondélicat esprit de femme, qu’il y aurait là pour lui une inévitableblessure d’amour-propre. Elle eut donc recours, encore une fois, àla vieille amitié du général Scilly, à qui elle demanda de toutraconter au jeune homme.

– «Vous me donnez là une commissionterriblement difficile, » répondit ce dernier quand elle lui euttout expliqué. « J’obéirai, si vous l’exigez. Mais, croyez-moi, ilvaudrait mieux vous taire. J’ai traversé cela, moi qui vous parle,» ajouta-t-il, « et dans des conditions presque pareilles. Unegueuse est une gueuse, et toutes se ressemblent. Mais le premierqui m’en aurait touché un mot aurait passé un mauvais quartd’heure. On n’a pas eu à m’en parler, d’ailleurs. J’ai tout sumoi-même. »

– «Et qu’avez-vous fait? » interrogeaMarie-Alice.

– « Ce que l’on fait quand on a unejambe brisée par un éclat d’obus, » dit le vieux soldat; «je mesuis amputé bravement le cœur. Ç’a été dur, mais j’ai coupé net.»

– « Vous voyez bien qu’il faut que monfils apprenne tout! » répondit la mère avec un accent de triomphe àla fois et de pitié.

 

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