Ghazels – Poèmes persans

LA SOIF

Sous la tente – ô ma bien-aimée – ce soir jet’attends.

Kérim ! Prends mon étendard et dresse-leen bannière d’allégresse au plus haut de ma tente.

Combien de lunes se sont-elles inscrites aufirmament depuis que je suis altéré de toi – ô ma bien-aimée – carle sang répandu de mes ennemis n’a pas étanché la soif de moncœur.

Le crépuscule guette déjà le jour expirant. Lesoleil lance déjà son adieu royal dans une chevauchée flamboyantede nuages. Les voiles du soir s’étendent un à un sur la journéelassée ; ils enclosent de ténèbres les bouches convulsées desmourants et recueillent dans leurs plis silencieux le dernier cride rage des vaincus.

Kérim ! Au sommet de la dune surgit lacaravane, gardienne de mon trésor vivant !

Le vent du désert s’est levé. Assure-toi sison souffle fait fête à mon étendard déployé.

Ô mon cœur, mon cœur durci aux batailles, vosbattements ont retrouvé le printemps de ma jeunesse défunte.

Kérim ! Le vent du désert fait rage. Sorsde la tente et vois si mon étendard résiste à son souffledésordonné. L’étendard claque au vent – ô chérif – et chaqueondulation conte à la terre tes victoires.

Kérim ! Kérim ! Le vent du désertsouffle en tem­pête. Va, jeune homme, soutenir de ton bras mâlel’étendard triomphateur.

Kérim obéit à son maître.

Il soulève la portière de la tente.

Et le sable l’aveugle.

Il franchit le seuil de la tente

Et la nuit l’enveloppe.

Il avance pour soutenir l’étendard

Et Safiah, l’Attendue, étanche sa soif à ses lèvres.

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