Ghazels – Poèmes persans

QUERELLE

Pourquoi me demander – ô Gulnar – quel jours’est incendié mon cœur, puisqu’aujourd’hui mon cœur n’est plus quecendres dispersées ?

Pourquoi me demander – ô Gulnar – quel journos sourires se sont parlés, puisqu’aujourd’hui le Lapidé lui-mêmen’aurait pas le pouvoir de confesser mes lèvres ?

Pourquoi me demander – ô Gulnar – quel jourmes pas foulèrent le sol sans frôler la fourmi, puisqu’aujourd’huimon pied souhaiterait d’écraser tout ce qui respire ?

Et pourquoi demander – ô Gulnar – quel jourmon âme a fleuri puisque tes doigts ont jeté au vent la roseépanouie ?

Et toi me diras-tu – ô Mahmoud – quel jourAïcha m’a dérobé un battement de ton cœur ?

Me diras-tu – ô Mahmoud – quel jour Aïchareçut le choc de ton sourire complice ?

Me diras-tu quel jour tes pas t’ontd’eux-mêmes porté vers la fontaine d’El Latif ?

Et me diras-tu – ô Mahmoud – quel jour ton âmea tressailli devant Aïcha, penchée sur la source fraîche ?

Mais que sert de souder ensemble les chaînonsdu supplice ?

Rassure-toi – ô Pervers – ce soir tu pourrascaresser sans forfait la joue de ton Impudique, car, j’en fais leserment sur le Lotus de la Limite, mes larmes plus jamaisn’altèreront l’eau limpide de la source abhorrée.

Ces paroles dites, leurs regards se mêlèrentet ce fut à nouveau une matinée d’été.

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