Hernani de Victor Hugo

DON RUY GOMEZ.

… Ayez pitié de moi, Vous tous !
Il fait un pas vers la porte masquée.

DOÑA SOL le suit des yeux ; il se retourne encore vers les portraits. Ah ! Voilez-vous ! Votre regard m’arrête.
Il s’avance lentement vers son portrait, puis se tourne de nouveau vers le roi. Tu le veux ?…
DON CARLOS.

Oui.

Le duc lève en tremblant la main vers le ressort. DOÑA SOL.
Dieu !

DON RUY GOMEZ, tombant aux genoux du roi. Non ! Par pitié, prends ma tête !

Ta nièce !

DON RUY GOMEZ, se relevant.

Prends-la donc, et laisse-moi l’honneur.

DON CARLOS, reprenant la main de doña Sol tremblante. Adieu, duc !
DON RUY GOMEZ.

Au revoir !

Il suit de l’oeil le roi qui se retire avec doña Sol, puis il met la main sur son poignard.
Dieu vous garde, seigneur !

Il revient sur le devant du théâtre, haletant, immobile, sans plus rien voir ni en- tendre. L’oeil fixe, les bras croisés sur la poitrine. Cependant le roi sort avec doña Sol. Basse entre eux. Dès qu’ils sont sortis, don Ruy Gomez lève les yeux, les pro- mène autour de lui et voit qu’il est seul. Il court à la muraille, détache deux épées d’une panoplie, les mesure toutes deux, et les dépose sur une table ; puis il va au portrait, presse le ressort ; la porte se rouvre.

SCENE 8

Don Ruy Gomez, Hernani. DON RUY GOMEZ.
Sors.

Hernani paraît, don Ruy lui montre les deux épées sur la table.

Il s’agit maintenant de me rendre raison.

Choisis, et faisons vite. Allons donc, ta main tremble ! HERNANI.
Un duel ! Nous ne pouvons, vieillard, combattre ensemble. DON RUY GOMEZ.
Pourquoi donc ? As-tu peur ? N’es-tu point noble ? Enfer ! Noble ou non, pour croiser le fer avec le fer,
Tout homme qui m’outrage est assez gentilhomme. HERNANI.
Vieillard !

DON RUY GOMEZ.

Viens me tuer, ou viens mourir, jeune homme ! HERNANI.
Mourir, oui. Vous m’avez sauvé malgré mes vœux ; Donc, ma vie est à vous. Reprenez-la.
DON RUY GOMEZ.

Tu veux ?

Ne t’en prends qu’à toi seul ! – c’est bon ! Fais ta prière.

Oh ! C’est à toi, seigneur, que je fais la dernière ! DON RUY GOMEZ.
Parle à l’autre seigneur ! HERNANI.
Non, non, à toi ! Vieillard,

Frappe-moi. Tout m’est bon, dague, épée ou poignard ! Mais fais-moi, par pitié, cette suprême joie !
Duc ! Avant de mourir, permets que je la voie ! DON RUY GOMEZ.
La voir ! HERNANI.
Au moins permets que j’entende sa voix, Une dernière fois ! Rien qu’une seule fois ! Je ne lui dirai rien. Tu seras là, mon père. Tu me prendras après.
DON RUY GOMEZ montrant la porte masquée. Saints du ciel ! Ce repaire
Est-il donc si profond, si sourd et si perdu,

HERNANI.

Je n’ai rien entendu. DON RUY GOMEZ.
Il a fallu livrer doña Sol, ou toi-même. HERNANI.
A qui livrée ?

DON RUY GOMEZ.

Au roi.

HERNANI.

Vieillard stupide ! Il l’aime ! DON RUY GOMEZ.
Il l’aime ! ! HERNANI.
Il nous l’enlève ! Il est notre rival. DON RUY GOMEZ.
Ô malédiction ! Mes vassaux, à cheval, A cheval ! Poursuivons le ravisseur !
HERNANI.

La vengeance au pied sûr fait moins de bruit en route. Je t’appartiens, tu peux me tuer. Mais veux-tu M’employer à venger ta nièce et sa vertu ?
Ma part dans ta vengeance ! Oh ! Fais-moi cette grâce ! Et s’il faut embrasser tes pieds, je les embrasse !
Suivons le roi tous deux ! Viens, je serai ton bras, Je te vengerai, duc ; après, tu me tueras.
DON RUY GOMEZ.

Alors, comme aujourd’hui, te laisseras-tu faire ? HERNANI.
Oui, duc.

DON RUY GOMEZ.

Qu’en jures-tu ? HERNANI.
La tête de mon père. DON RUY GOMEZ.
Voudras-tu de toi-même un jour t’en souvenir ? HERNANI, lui présentant le cor qu’il ôte de sa ceinture.

Quand tu voudras, seigneur, quel que soit le lieu, l’heure, S’il te passe à l’esprit qu’il est temps que je meure,
Viens, sonne de ce cor, et ne prends d’autres soins ; Tout sera fait.
DON RUY GOMEZ lui tendant la main. Ta main ?
Ils se serrent la main. Aux portraits.
Vous tous, soyez témoins.

ACTE 4
SCENE 1

Les caveaux qui renferment le tombeau de Charlemagne à Aix-La-Chapelle ; de grandes voûtes d’architecture lombarde. Gros piliers bas. Pleins cintres. Chapi- teaux d’oiseaux et de fleurs. A droite le tombeau de Charlemagne, avec une petite porte de bronze basse et cintrée. Une seule lampe suspendue à une clef de voûte en éclaire l’inscription : Karolo Magno. Il est nuit, on ne voit pas le fond du souter- rain ; l’oeil se perd dans les arcades et les piliers qui s’entrecroisent dans l’ombre.
Don Carlos, don Ricardo, grands manteaux. DON RICARDO, tête nue, une lanterne à la main. C’est ici.

C’est ici que la ligue s’assemble ?

Que je vais dans ma main les tenir tous ensemble ? Ah ! Monsieur l’électeur de Trèves ! C’est ici ?
Vous leur prêtez ce lieu ? Certes, il est bien choisi ! Un noir complot prospère à l’air des catacombes ; Il est bon d’aiguiser les stylets sur des tombes.
Pourtant, c’est jouer gros : la tête est de l’enjeu, Messieurs les assassins ! Et nous verrons. -pardieu, Ils font bien de choisir pour une telle affaire
Un sépulcre ! Ils auront moins de chemin à faire. A don Ricardo.
Ces caveaux sous le sol s’étendent-ils bien loin ? DON RICARDO.
Jusques au château fort. DON CARLOS.
C’est plus qu’il n’est besoin. DON RICARDO.
D’autres, de ce côté, vont jusqu’au monastère

DON CARLOS.

Où Rodolphe extermina Lothaire.

Bien. Une fois encor, comte, redites-moi

Les noms des conjurés, où, comment et pourquoi. DON RICARDO.
Gotha.

DON CARLOS.

Je sais pourquoi le brave duc conspire.

Il veut un allemand d’Allemagne à l’empire. DON RICARDO.
Hohenbourg. DON CARLOS.
Hohenbourg aimerait mieux, je croi, L’enfer avec François que le ciel avec moi. DON RICARDO.
Don Gil Tellez Giron. DON CARLOS.
Castille et notre-dame !

DON RICARDO.

On dit qu’il vous trouva chez Madame Giron, Un soir que vous veniez de le faire baron.
Il veut venger l’honneur de sa tendre compagne. DON CARLOS.
C’est donc qu’il se révolte alors contre l’Espagne ? Qui nomme-t-on encore ?
DON RICARDO.

On cite avec ceux-là

Le révérend Vasquez, évêque d’Avila. DON CARLOS.
Est-ce aussi pour venger la vertu de sa femme ? DON RICARDO.
Puis Guzman De Lara, mécontent, qui réclame Le collier de votre ordre.
DON CARLOS.

Ah ! Guzman De Lara !

Si ce n’est qu’un collier qu’il lui faut, il l’aura.

Le duc de Lutzelbourg. Quant aux plans qu’on lui prête… DON CARLOS.
Le duc de Lutzelbourg est trop grand de la tête. DON RICARDO.
Juan De Haro, qui veut Astorga. DON CARLOS.
Ces Haro

Ont toujours fait doubler la solde du bourreau. DON RICARDO.
C’est tout. DON CARLOS.
Ce ne sont pas toutes mes têtes. Comte,

Cela ne fait que sept, et je n’ai pas mon compte. DON RICARDO.
Oh ! Je ne nomme pas quelques bandits, gagés Par Trève ou par la France…
DON CARLOS.

Hommes sans préjugés

Tourne aux plus gros écus, comme l’aiguille au pôle ! DON RICARDO.
Pourtant j’ai distingué deux hardis compagnons, Tous deux nouveau-venus ; un jeune, un vieux.
DON CARLOS.

Leurs noms ?

Don Ricardo lève les épaules en signe d’ignorance. Leur âge ?
DON RICARDO.

Le plus jeune a vingt ans. DON CARLOS.
C’est dommage. DON RICARDO.
Le vieux, soixante au moins. DON CARLOS.
L’un n’a pas encor l’âge,

Et l’autre ne l’a plus. Tant pis. J’en prendrai soin,

Le bourreau peut compter sur mon aide au besoin !

DON RICARDO.

Le collège,

A cette heure assemblé, délibère. DON CARLOS.
Que sais-je ?

Leur Frédéric-Le-Sage ! -ah ! Luther a raison, Tout va mal ! Beaux faiseurs de majestés sacrées ! N’acceptant pour raisons que les raisons dorées ! Un saxon hérétique ! Un comte Palatin
Imbécile ! Un primat de Trèves, libertin !

  • Quant au roi de Bohême, il est pour moi. – des princes De Hesse, plus petits encor que leurs provinces !
    De jeunes idiots, des vieillards débauchés !

Des couronnes, fort bien ! Mais des têtes ?… Cherchez. Des nains ! Que je pourrais, concile ridicule,
Dans ma peau de lion, emporter comme Hercule ! Et qui, démaillotés du manteau violet,
Auraient la tête encor de moins que Triboulet !

Ah ! Je donnerais Gand, Tolède et Salamanque, Mon ami Ricardo, trois villes à leur choix,
Pour trois voix, s’ils voulaient ! Vois-tu, pour ces trois voix ; Oui, trois de mes cités de Castille ou de Flandre,
Je les donnerais ! – Sauf, plus tard, à les reprendre !

Don Ricardo salue profondément le roi et met son chapeau sur sa tête. Vous vous couvrez ?
DON RICARDO.

Seigneur, vous m’avez tutoyé, Saluant de nouveau.
Me voilà grand d’Espagne. DON CARLOS, à part.
Ah ! Tu me fais pitié,

Ambitieux de rien ! Engeance intéressée !

Comme à travers la nôtre, ils suivent leur pensée ! Pour un titre ils vendraient leur âme, en vérité !
Vanité ! Vanité ! Tout n’est que vanité !

Dieu seul, et l’empereur sont grands, – et le saint-père !

DON RICARDO.

Moi, j’espère

Qu’ils prendront votre altesse. DON CARLOS, à part.
Altesse ! Altesse ! Moi !

J’ai du malheur en tout. – S’il fallait rester roi ! DON RICARDO, à part.
Baste ! Empereur ou non, me voilà grand d’Espagne. DON CARLOS, haut.
Sitôt qu’ils auront fait l’empereur d’Allemagne, Quel signal à la ville annoncera son nom ?
DON RICARDO.

Si c’est le duc de Saxe, un seul coup de canon ; Deux, si c’est le français ; trois, si c’est votre altesse. DON CARLOS.
Et cette doña Sol ! Tout m’irrite et me blesse ! Comte, si je suis fait empereur, par hasard,
Cours la chercher. Peut-être on voudra d’un César !

Votre altesse est bien bonne…

DON CARLOS, l’interrompant avec hauteur. Ah ! Là-dessus, silence !
Je n’ai point dit encor ce que je veux qu’on pense.

  • Quand saura-t-on le nom de l’élu ? DON RICARDO.
    Mais, je crois,

Dans une heure au plus tard. DON CARLOS.
Oh ! Trois voix ! Rien que trois !

Mais écrasons d’abord ce ramas qui conspire, Et nous verrons après à qui sera l’empire.
Va-t’en. C’est l’heure où vont venir les conjurés. Ah !… la clef du tombeau !…
DON RICARDO, remettant une clef au roi. Seigneur, vous songerez
Au comte de Limbourg, gardien capitulaire, Qui me l’a confiée et fait tout pour vous plaire.

Fais tout ce que j’ai dit ! Tout. DON RICARDO, s’inclinant. J’y vais de ce pas,
Altesse.

DON CARLOS.

Il faut trois coups de canon, n’est-ce pas ?

Ricardo s’incline et sort. Don Carlos resté seul tombe dans une profonde rêve- rie. Ses bras se croisent, sa tête fléchit sur sa poitrine, il la relève et se tourne vers le tombeau.

SCENE 2

DON CARLOS.

Charlemagne, pardon ! Ces voûtes solitaires Ne devraient répéter que paroles austères.
Tu t’indignes sans doute à ce bourdonnement Que nos ambitions font sur ton monument.

  • Ah ! C’est un beau spectacle à ravir la pensée, Que l’Europe, ainsi faite, et comme il l’a laissée ! Un édifice, avec deux hommes au sommet.
    Deux chefs élus auxquels tout roi né se soumet.

Royaumes, marquisats, tous sont héréditaires ; Mais le peuple a parfois son pape ou son César, Tout marche, et le hasard corrige le hasard.
De là vient l’équilibre, et toujours l’ordre éclate. Électeurs de drap d’or, cardinaux d’écarlate, Double sénat sacré, dont la terre s’émeut,
Ne sont là qu’en parade, et Dieu veut ce qu’il veut. Qu’une idée, au besoin des temps, un jour éclose, Elle grandit, va, court, se mêle à toute chose,
Se fait homme ; – saisit les cœurs, creuse un sillon ; – Maint roi la foule aux pieds ou lui met un bâillon ; Mais qu’elle entre un matin à la diète, au conclave, Et tous les rois soudain verront l’idée esclave,
Sur leurs têtes de rois que ses pieds courberont, Surgir, le globe en main, ou la tiare au front !

  • Le pape et l’empereur sont tout. Rien n’est sur terre Que par eux et pour eux. Un suprême mystère
    Vit en eux, et le ciel, dont ils ont tous les droits,

Le monde, au-dessous d’eux, s’échelonne et se groupe. Ils font et défont. L’un délie et l’autre coupe.
L’un est la vérité, l’autre est la force. Ils ont

Leur raison en eux-même, et sont parce qu’ils sont. Quand ils sortent, tous deux égaux, du sanctuaire, L’un dans sa pourpre, et l’autre avec son blanc suaire, L’univers ébloui contemple avec terreur
Ces deux moitiés de Dieu, le pape et l’empereur !

  • L’empereur ! L’empereur ! être empereur ! – ô rage, Ne pas l’être-et sentir son cœur plein de courage ! Qu’il fut heureux celui qui dort dans ce tombeau, Qu’il fut grand ! De son temps c’était encor plus beau ! Ô quel destin ! – pourtant cette tombe est la sienne !
    Tout est-il donc si peu que ce soit là qu’on vienne ? Quoi donc, avoir été prince, empereur et roi !
    Avoir été colosse et tout dépassé ! Quoi ! Vivant, pour piédestal avoir eu l’Allemagne !
    Quoi ! Pour titre César et pour nom Charlemagne !

Aussi grand que le monde !… – et que tout tienne là ! Ah ! Briguez donc l’empire et voyez la poussière Que fait un empereur ! Couvrez la terre entière
De bruit et de tumulte. – élevez, bâtissez

Votre empire, et jamais ne dites : « c’est assez ! » Si haut que soit le but où votre orgueil aspire,
Voilà le dernier terme !… – oh ! L’empire ! L’empire ! Que m’importe ? J’y touche et le trouve à mon gré. Quelque chose me dit : « tu l’auras ». Je l’aurai !
Si je l’avais !… – ô ciel ! être ce qui commence ! Seul, debout, au plus haut de la spirale immense !
D’une foule d’états l’un sur l’autre étagés être la clef de voûte, et voir sous soi rangés Les rois, et sur leur tête essuyer ses sandales ;
Voir au-dessous des rois les maisons féodales, Margraves, cardinaux, doges, ducs à fleurons ; Puis, évêques, abbés, chefs de clans, hauts barons ;
Puis, clercs et soldats ; puis, loin du faîte où nous sommes,

Les hommes ! – c’est-à-dire une foule, une mer,

Un grand bruit ; pleurs et cris : parfois un rire amer. Ah ! Le peuple ! – océan ! Onde sans cesse émue,
Où l’on ne jette rien sans que tout ne remue ! Vague qui broie un trône et qui berce un tombeau ! Miroir où rarement un roi se voit en beau !
Ah ! Si l’on regardait parfois dans ce flot sombre, On y verrait au fond des empires sans nombre, Grands vaisseaux naufragés, que son flux et reflux Roule, et qui le gênaient, et qu’il ne connaît plus ! Gouverner tout cela ! Monter, si l’on vous nomme,
A ce faîte ! Y monter, sachant qu’on n’est qu’un homme ! Avoir l’abîme là ! – malheureux ! Qu’ai-je en moi ?
être empereur ! Mon dieu ! J’avais trop d’être roi. Certes, il n’est qu’un mortel de race peu commune Dont puisse s’élargir l’âme avec la fortune.
Mais moi ! Qui me fera grand ? Qui sera ma loi ?… Qui me conseillera ?

Charlemagne ! C’est toi !

Ah ! Puisque Dieu, pour qui tout obstacle s’efface, Prend nos deux majestés et les met face à face, Verse-moi dans le cœur, du fond de ce tombeau, Quelque chose de grand, de sublime et de beau ! Oh ! Par tous ses côtés fais-moi voir toute chose ! Montre-moi que le monde est petit, car je n’ose
Y toucher ; apprends-moi ton secret de régner,

Et dis-moi qu’il vaut mieux punir que pardonner,

N’est-ce pas ? – ombre auguste ! Empereur d’Allemagne, Oh ! Dis-moi ce qu’on peut faire après Charlemagne !
Parle, – dût en parlant ton souffle souverain Me briser sur le front cette porte d’airain !
Ou, si tu ne dis rien, laisse, en ta paix profonde, Carlos étudier ta tête comme un monde.
Laisse qu’il te mesure à loisir, ô géant !

Car rien n’est ici-bas si grand que ton néant !

Que la cendre, à défaut de l’ombre, me conseille !…

Entrons ! – dieu ! S’il allait me parler ! S’il s’éveille ! S’il était là, debout et marchant à pas lents !
Si j’allais ressortir avec des cheveux blancs !

  • Entrons toujours. Bruit de pas.
    On vient ! Qui donc ose, à cette heure,

Hors moi, d’un pareil mort éveiller la demeure ? Qui donc ?… le bruit s’approche.
Ah ! J’oubliais ! Ce sont mes assassins !

Il ouvre la porte du tombeau qu’il referme sur lui. Entrent de divers côtés plu- sieurs hommes marchant à pas sourds, cachés sous leurs manteaux et leurs cha- peaux.

SCENE 3

Les conjurés. Ils vont les uns aux autres, en se prenant la main, et en échangeant quelques paroles à voix basse.

DEUXIEME CONJURÉ.

Qui vive ?

PREMIER CONJURÉ, portant une torche allumée. Ad augusta.
DEUXIEME CONJURÉ.

PREMIER CONJURÉ.

Les saints

Nous protègent ! TROISIEME CONJURÉ.
Les morts nous servent ! PREMIER CONJURÉ.
Dieu nous garde !

Bruit de pas dans l’ombre. DEUXIEME CONJURÉ.
Qui vive ?

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