Jim l’Indien

Chapitre 4CROQUIS, BOULEVERSEMENTS, AVENTURES.

Dans la maison du settler, personne,excepté Halleck, n’avait aperçu la lueur nocturne de l’incendie. Ilse garda bien d’en parler, estimant judicieusement que cettenouvelle ne servirait qu’à fournir un thème inépuisable aux proposdésobligeants sur les pauvres Sauvages ; il s’assura donc unsecret triomphe en gardant le silence.

La matinée suivante fut admirable, tiède,transparente ; une de ces splendides journées où il fait bonvivre !

Halleck décida qu’il passerait sa matinée àcroquer les paysages environnants, et il invita Maria et Maggie àlui servir de guides dans son excursion. Mais MistressBrainerd, pour diverses nécessités du ménage, jugea convenable deretenir sa fille à la maison ; le nombre des touristes setrouva donc réduit à deux.

Personne, mieux que Miss Allondale, ne pouvaitservir de cicérone à l’artiste ; pendant son séjour d’été elleavait parcouru le pays en tous sens, ne négligeant pas un bosquet,pas une clairière. Elle avait fait connaissance avec les plus beauxsites, et dans sa mémoire, elle conservait comme dans un muséevivant, une collection admirable de points de vue.

– Et maintenant, très excellent sir,dit-elle une fois en route, quel genre de beauté pittoresquefaut-il offrir à votre crayon habile ?

– Tout ce qui se présentera.

– Et vous pensez accomplir cette tacheaujourd’hui ?

– Oh non ! il me faudra dessemaines, des mois peut-être.

– Cependant je désirerai connaître vospréférences.

– Peu m’importe. Je me réjouis de m’enrappeler à votre choix.

– Tenez, voici une perle de lac, un vraibijou, qui scintille là-bas au pied des paisibles collines ;il est à demi caché par un rideau de nobles sapins qui se mêlentharmonieusement aux bouleaux argentés. C’est tout petit, toutmignon ; mais j’ai souvent désiré de posséder vos crayons pourreproduire ce merveilleux coin du désert.

– Allons-y !

Tous deux se dirigèrent au nord, vers le lacWitta-Chaw-Tah. Ils marchaient dans une prairie moussue, dans leshautes herbes de laquelle dormaient de grands arbres couchés commedes géants sur un lit de velours vert ; plus loin seprésentèrent de gracieuses collines en rocailles jaunes, grises,bronzées, chatoyantes des admirables reflets que fournit le règneminéral ; au milieu de tout cela, des fleurs inconnues, desplantes merveilleuses aux feuillages dorés, diamantés, desarbrisseaux bizarres, des senteurs divines, des harmonies célestesmurmurées par la nature joyeuse.

Ils arrivèrent au lac ; c’était bien,comme l’avait dit Maria, une perle enchâssée dans la solitude. Toutau fond, formant le dernier plan, s’élevait un entassementtitanique de roches amoncelées dans une majestueuse horreur. Leuraspect sévère était adouci par un déluge de petites cascadesmousseuses et frétillantes qui sillonnaient toutes les faces rudes,grimaçantes, froncées de ces géants de granit. Des touffes d’herbessauvages, de guirlandes folles, de lianes capricieuses,s’épanouissaient dans les creux, sur les saillies, autour descorniches naturelles ; des fleurs gigantesques, sorties dufond des eaux, montaient le long des pentes abruptes que décoraientleurs immenses pétales de pourpre ou d’azur.

À droite, à gauche, des forêts profondes,silencieuses, incommensurables ; des déserts feuillus,enguirlandés, mystérieux, pleins d’ombres bleues, de rayons d’or,de murmures inouïs !

Le lac, plus pur, plus uni qu’une opulenteglace de Venise ; le lac, transparent comme l’air, dormaitdans son palais sauvage, sans une ride, sans une vague à sa surfaced’émeraude bleuissante.

Quelques grands oiseaux, fendant l’air avecleurs ailes à reflets d’acier, planaient au-dessus des eaux, dontle miroir profond renvoyait leur image.

Halleck poussa des rugissements de joie.

– Je vous le dis, en vérité, aucun paysdu monde, pas même la Suisse, ou l’Italie ne sauraient approcherd’une sublimité pareille. Cependant il y manque un élément, lavie ; sans cela le paysage est mort.

Maria lui montra du doigt les oiseaux quitournoyaient sur leurs têtes.

– Non, ce n’est pas assez. Il me faudraitautre chose encore, plus en harmonie avec ces grandeurs sauvages.Nous pourrions bien y figurer nous-même ; mais nous n’y sommesque des intrus… et pourtant, il me faut de la vie là-dedans !…un daim se désaltérant au cristal des eaux ; un ours grizzlycontemplant d’un air philosophe les splendeurs quil’entourent ; ou bien…

– Un Indien sauvage, pagayant soncanot ?

– Oui, mieux que tout le reste ! Là,un vrai Sioux, peint en guerre, furieux, redoutable ! ceserait le comble de mes désirs.

– Bah ! qui vous empêche d’en mettreun ?… Je suis sûre que vous en avez l’imagination si bienpénétrée, que la chose sera facile à votre crayon.

– Sans doute, sans nul doute ; mais,vous le savez, chère Maria, rien ne vaut la réalité.

– Mon cousin, je crois que vous avez unechance ébouriffante ? Si je ne me trompe, voilà là-bas uncanot indien. Sa position, à vrai dire, n’est guère favorable pourêtre dessinée.

En même temps, Maria montra du doigt, un coindu lac hérissé d’un gros buisson de ronces qui faisaient voûteau-dessus de l’eau. Dans l’ombre portée par cet abri, apparaissaitd’une façon indécise, un objet qui pouvait être également unepierre, le bout d’un tronc d’arbre, ou l’avant d’un canot.

Si l’œil exercé d’un chasseur avait reconnu làun esquif, il aurait constaté aussi que son attitude annonçait lasecrète intention de se cacher, comme si le Sauvage qui s’enservait eût cherché à se dérober aux regards. Mais, quelle raisonmystérieuse aurait pu dicter cette conduite ?… Et quelchasseur ou settler aurait eu l’idée de concevoir quelqueinquiétude à l’apparition de cette frêle embarcation ?

Quoiqu’il en soit, il fallut plusieurs minutesà l’artiste pour distinguer l’objet que lui indiquait sa vigilantecompagne ; lorsque enfin il l’eût aperçu, sa forme et satournure répondirent si peu aux idées préconçues du jeune hommequ’il ne put se décider à y voir un canot.

– Mais je suis sure, moi ; insistaMaria ; j’en ai vu plusieurs fois déjà ; il estimpossible que je me trompe. Je vois dans ce canot un fac-similéexact de ceux que Darley a si bien dessinés dans ses illustrationsde Cooper. Vous êtes donc forcé de convenir que vos amis ont demeilleurs yeux que vous.

– Mais où est son propriétaire, l’Indienlui-même ? Nous ne pouvons guère tarder de le voir ?

– Il est sans doute à rôder par là dansles bois. Adolphe ! s’écria soudain la jeune fille ;savez-vous que nous ne sommes pas seuls !

– Eh bien ! quoi ? répliquavivement Halleck, ne sachant ce qu’elle voulait dire.

– Regardez à une centaine de pas versl’ouest de ce canot ; vous me direz ensuite s’il vous manquel’élément de vie, comme vous dites.

– Tiens ! tiens ! voilà, ungaillard qui en prend à son aise, sur ma vie ! Eh ! quipourrait le blâmer d’avoir choisi une aussi ravissante retraitepour se livrer aux délices de la pêche ?

Nos deux touristes étaient fort surpris de nel’avoir pas vu tout d’abord. Il était en pleine vue, assis sur unroc avancé ; les pieds pendants ; les coudes sur lesgenoux ; le corps penché en avant, dans l’attitude despécheurs de profession. Sa contenance annonçait une attentionprofonde, toute concentrée sur la ligne dont il venait de lancerl’hameçon dans le lac après l’avoir balancé au-dessus de satête.

L’artiste commença à dessiner ; Mariachoisit une place d’où elle pouvait facilement suivre les progrèsdu travail.

Tout en faisant voltiger à droite et à gaucheson crayon docile, Halleck jasait gaîment et entretenait laconversation avec une verve intarissable. Peu à peu les traits semultipliaient, l’esquisse prenait une forme.

– Si seulement nous avions à portéel’homme rouge, observa-t-il, je le croquerais en détail. Mais, j’ypense, nous pouvons nous procurer cette jubilation ; je vaisd’abord placer, dans mon ébauche, le canot bien en vue, j’ydessinerai ensuite l’Indien maniant l’aviron, lorsque nous seronsparvenus à nous rapprocher de ce pêcheur.

– Assurément voilà un homme bien paisibleet bien occupé ; il a l’air de poser pour son portrait.Croyez-vous qu’il se soit aperçu de notre présence ?

– Sans nul doute, car nous sommes aussifièrement en vue ; cependant j’affirmerais que son poisson lepréoccupe beaucoup plus que nous. Tenez ! il a levé la tête etnous a regardés. Ah ! le voilà qui regarde en bas ; ilvient d’enlever quelque chose au bout de sa ligne.

– Chut ! fit Maria vivement ;regardez encore ce canot là-bas. Ne voyez-vous pas, au-dessus,quelque chose comme le plumage brillant d’un oiseau ?

– Je ne puis m’occuper que de mondessin ; je n’ai pas de temps à perdre en babioles, et il fautque je travaille maintenant que me voilà en train.

– Mais regardez donc, insista la jeunefille, vous verrez quelque chose qui vous intéressera ; jesuis sûre maintenant qu’il y a là une tête d’Indien.

L’artiste se décida enfin à jeter les yeuxdans la direction indiquée ; il daigna même admettre qu’ilvoyait quelque chose d’extraordinaire dans ce buisson

– Oui, murmura-t-il, c’est bien la touffede chevelure ornée que portent les guerriers sauvages ; c’estleur panache bariolé de plumes éclatantes.

Pendant qu’il parlait, le Sauvage surgitentièrement hors des broussailles, faisant voir son corps peint enguerre ; presque aussitôt il disparut.

– Ah ! en voilà plus que vous nedemandiez ! observa Maria ; votre élément de vie a faitapparition, le cadre est complet.

– Je me déclare satisfait,réellement.

– Vraiment ! je regrette que Maggiene soit pas venue avec nous. Combien elle se serait réjouie de cespectacle enchanteur ! je suis bien désolée de sonabsence.

– Et moi aussi ; savez-vous, Maria,qu’elle m’a surpris et charmé bien agréablement hier soir ;elle a une distinction et une intelligence qu’envieraient nos plusbelles dames des cités civilisées ; je vous assure qu’elle afait impression sur moi.

– Cela ne m’étonne pas ; elle méritel’estime et l’amitié de chacun. c’est le plus noble cœur que jeconnaisse ; honnête, pure, modeste, sincère, elle a toutes lesqualités les plus adorables.

L’artiste, tout en continuant de promener soncrayon sur le papier, leva les yeux sur sa cousine qui était assisedevant lui, un peu sur la droite.

Elle considérait le lac, et ne s’aperçut pasdu regard furtif d’Halleck. Ce dernier laissa apparaître sur seslèvres un singulier sourire qui passa comme un éclair, puis il seremit silencieusement à l’ouvrage.

– Elle parait être l’enfant gâté del’oncle John, reprit-il au bout de quelques instants ; jesuppose que cette faveur lui revient de droit, comme à la plusjeune ?

– Mais non, c’est à cause de son charmantnaturel Adolphe, remarquez-vous l’immobilité extraordinaire de cepêcheur ?

Les deux jeunes gens s’amusèrent à regardercet individu qui, en effet, paraissait identifié avec le roc surlequel il était assis. Tout à coup il fit un bond en avant, têtebaissée, et tomba lourdement dans l’eau, avec un fracas horrible.En même temps les échos répétaient la, détonation d’un coup defeu ; et une guirlande de fumée qui planait au-dessus d’un rocpeu éloigné trahissait le lieu où était posté le meurtrier.

Un silence de mort suivit cette péripétiesanglante ; Halleck et Maria s’entreregardèrent terrifiés. Lejeune artiste ne tarda pas à reprendre son sang-froid.

– Mon opinion, cousine, est que nousferons bien de terminer nos dessins un autre jour, dit-il de sonton tranquille, tout en repliant son portefeuilleméthodiquement.

– Ah ! ! mon Dieu !s’écria Maria avec terreur, vous ne savez pas… non, vous ne savezpas quels dangers nous menacent !

Ces mots étaient à peine prononcés qu’unsecond et un troisième coup de feu cinglèrent l’air ; desballes sifflèrent à leurs oreilles, indiquant d’une façon beaucouptrop intelligible que cette dangereuse conversation s’adressait àeux.

– Que l’enfer les confonde !grommela Halleck ce sont quelques renégats qui déshonorent leurrace.

Il s’arrêta court, Maria venait de le saisirconvulsivement par le bras pour lui faire voir ce qui se passait aubord du lac. Trois Indiens, bondissant et courant comme des cerfs,accouraient rapidement. Adolphe, malgré tout son sang-froid, ne putse dissimuler qu’il fallait prendre un parti prompt et décisif.

– Soyez courageuse, ma chère Maria, luidit-il en la prenant par la main, et venez vite.

Puis il l’entraîna vers le fourré, en sautantde rocher en rocher. La jeune fille s’apercevant qu’il avaitl’intention de fuir tout d’une traite jusqu’à la maison, lui dit,toute essoufflée

– Jamais nous ne pourrons nous échapperen courant ; il vaut mieux nous cacher.

Adolphe regarda hâtivement autour de lui, etavisa un vaste tronc d’arbre creux enseveli dans un buissoninextricable.

– Vite, là-dedans ! dit-il à sacousine ; cachez-vous vite ! Les voilà, ces damnéscoquins !

– Et vous ? qu’allez-vousfaire ? lui demanda-t-elle en le voyant rester dehors.

– Je vais chercher une autre cachette,répondit-il ; il ne faut pas nous cacher tous deux dans enmême terrier, nous serions découverts en trois minutes. Cachez-vousbien, restez immobile, et ne bougez d’ici que lorsque je viendraivous chercher.

Halleck tourna lestement sur ses talons,enfonça son chapeau sur ses yeux, et, ainsi qu’il le racontalui-même plus tard, « se mit à courir comme jamais homme nel’avait fait jusqu’alors ». Une longue et constante pratiquedes exercices gymnastiques l’avait rendu nerveux et agile à lacourse.

Mais ses muscles n’étaient point encore auniveau de ceux de ses ennemis rouges, car à peine avait-il faitcent pas, qu’un Indien énorme, le tomahawk levé, était sur sestalons ; avec un hurlement féroce, il se lança surHalleck.

– Inutile de discuter avec toi, moncoquin ! pensa l’artiste.

Sur-le-champ, il prit son revolver au poing etle dirigea sur son adversaire. Du premier coup il lui envoya uneballe dans l’épaule : il lâcha successivement quatre autrescoups, mais sans l’atteindre ; les deux derniers ratèrent.

Soudainement la pensée vint à Halleck, qu’iln’avait plus qu’une charge disponible, et il suspendit son feu pourne plus tirer qu’à coup sûr.

L’entrée en scène du revolver avait eupourtant un résultat ; l’Indien s’était arrêté à quelquespas ; mais aussitôt qu’il s’était aperçu que l’arme avaitraté, il lança furieusement son tomahawk à la tête de l’artiste. Sice dernier n’eût trébuche fort à propos sur une pierre, évidemmentle projectile meurtrier lui aurait fendu le crâne. Se relevant detoute sa hauteur, Halleck brandit son pistolet et l’envoya dans lafigure bronzée de l’Indien avec tant de force et de précision,qu’il lui cassa une douzaine de dents et lui déchira leslèvres.

L’Indien bondit en poussant un rugissement debête fauve ; mais il fut reçu par un foudroyant coup de pieddans les côtes qui l’envoya rouler sur les cailloux.

La boxe pédestre aussi bien que manuelle,n’avait aucun mystère pour Halleck, et sur ce terrain il étaitmaître de son ennemi ; sa seule crainte était de le voiremployer quelque nouvelle arme, car l’artiste n’avait plus que sespieds et ses poings.

Aussi, ce fut avec un vif déplaisir qu’Adolphele vit extraire du fourreau un couteau énorme, puis se diriger surlui avec précaution.

Néanmoins, l’artiste, n’ayant pas le choix demieux faire, se préparait à une lutte corps à corps, lorsqu’ilentendit s’approcher les deux camarades du bandit. Une pareillerencontre devait être trop inégale pour qu’Halleck s’y engageâtautrement qu’à la dernière nécessité. Aussi, réfléchissant que sesjambes s’étaient reposées, et qu’elles étaient admirablement prêtesà fonctionner, il s’élança plus prestement qu’un lièvre et se mit àcourir.

Inutile de dire que son adversaire acharné seprécipita à sa poursuite ; cette fois l’artiste avait si bienpris son élan que l’Indien fût distancé pendant quelques secondes.Toutefois l’avance gagnée par Halleck fut bientôt reperdue ;ce qui ne l’empêcha pas de prendre son temps pour raffermir sous lebras son portefeuille, dont, avec une ténacité rare, il n’avait pasvoulu se dessaisir ; on aurait pu croire qu’il le conservaitcomme un talisman pour une occasion suprême.

Au bout de quelques pas il entendit craquerles broussailles sous les pas du Sauvage ; son approche étaitd’autant plus dangereuse qu’il avait retrouvé son tomahawk.

Craignant toujours de recevoir, par derrière,un coup mortel, Halleck se retournait fréquemment. Cet exercicerétrospectif lui devint funeste, il se heurta contre une racined’arbre et roula rudement sur le sol la tête la première.

Le Sauvage était si près de lui, que sanspouvoir retenir son élan, il culbuta sur le corps étendu del’artiste. Halleck se releva d’un bond, recula de trois pas, etvoyant que l’heure d’une lutte suprême était arrivée, il se préparaà vaincre ou mourir ; l’Indien, de son côté, allongea le braspour le frapper.

Il n’y avait plus qu’une seconde d’existencepour Halleck, lorsque la détonation aiguë d’un rifle rompit lesilence de la solitude ; le Sioux fit un saut convulsif etretomba mort aux pieds du jeune homme.

Ce dernier jeta un rapide regard autour de luipour tâcher de découvrir quel était le Sauveur survenu si fort àpropos ; il ne vit rien et ne parvint même pas à deviner dequel côté était parti le coup de feu.

La première pensée de l’artiste fut que laballe lui était destinée, et s’était trompée d’adresse, maisquelques instants de réflexion le firent changer d’avis.

Cependant, songeant aussitôt que les autresIndiens devaient approcher, il sonda anxieusement les alentours.Rien ne se montra, la solitude était rendue à son profondsilence.

Après s’être convaincu, par une longueattente, que tout adversaire avait disparu, Halleck tira sescrayons, ouvrit philosophiquement son fameux portefeuille, etmurmura, en cherchant une page blanche :

– Si cette balle n’avait pas si bien étéajustée, j’aurais du imiter Parrhaseus ; heureusement il nes’agit plus de cela, je me garderai bien de laisser échapper laplus sublime occasion de faire un croquis magistral.

Sur ce propos, il se prépara à enrichir sonalbum d’une étude sur l’indien mort devant lui.

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