Quatrevingt-treize de Victor Hugo

X

Lieu immense. Tous les types humains, inhumains et surhumains étaient là. Amas épique d’antagonismes.
Guillotin évitant David, Bazire insultant Chabot, Guadet raillant Saint-Just, Vergniaud dédaignant Danton, Louvet attaquant Robespierre, Buzot dénonçant Égalité, Chambon flétrissant Pache, tous exécrant Marat. Et que de noms encore il faudrait enregistrer ! Armonville, dit Bonnet-Rouge, parce qu’il ne siégeait qu’en bonnet phrygien, ami de Robespierre, et voulant, « après Louis XVI, guillotiner Robespierre » par goût de l’équilibre ; Massieu, collègue et ménechme de ce bon Lamourette, évêque fait pour laisser son nom à un baiser ; Lehardy du Morbihan stigmatisant les prêtres de Bretagne ; Barère, l’homme des majorités, qui présidait quand Louis XVI parut à la barre, et qui était à Paméla ce que Louvet était à Lodoïska ; l’oratorien Daunou qui disait : Gagnons du temps ; Dubois-Crancé à l’oreille de qui se penchait Marat ; le marquis de Chateauneuf, Laclos, Hérault de Séchelles qui reculait devant Henriot criant : Canonniers, à vos pièces ; Julien, qui comparait la Montagne aux Thermopyles ; Gamon, qui voulait une tribune publique réservée uniquement aux femmes ; Laloy, qui décerna les honneurs de la séance à l’évêque Gobel venant à la Convention déposer la mitre et coiffer le bonnet rouge ; Lecomte, qui s’écriait : C’est donc à qui se déprêtrisera ! Féraud, dont Boissy-d’Anglas saluera la tête, laissant à l’histoire cette question : – Boissy-d’Anglas a-t-il salué la tête, c’est-à-dire la victime, ou la pique, c’est-à-dire les assassins ? – Les deux frères Duprat, l’un montagnard, l’autre girondin, qui se haïssaient comme les deux frères Chénier.
Il s’est dit à cette tribune de ces vertigineuses paroles qui ont, quelquefois, à l’insu même de celui qui les prononce, l’accent fatidique des révolutions, et à la suite desquelles les faits matériels paraissent avoir brusquement on ne sait quoi de mécontent et de passionné, comme s’ils avaient mal pris les choses qu’on vient d’entendre ; ce qui se passe semble courroucé de ce qui se dit ; les catastrophes surviennent furieuses et comme exaspérées par les paroles des hommes. Ainsi une voix dans la montagne suffit pour détacher l’avalanche. Un mot de trop peut être suivi d’un écroulement. Si l’on n’avait pas parlé, cela ne serait pas arrivé. On dirait parfois que les événements sont irascibles.
C’est de cette façon, c’est par le hasard d’un mot d’orateur mal compris qu’est tombée la tête de madame Elisabeth.
À la Convention l’intempérance de langage était de droit.
Les menaces volaient et se croisaient dans la discussion comme les flammèches dans l’incendie.

PÉTION : Robespierre, venez au fait. – ROBESPIERRE : Le fait, c’est vous, Pétion, j’y viendrai, et vous le verrez. – UNE VOIX : Mort à Marat ! – MARAT : Le jour où Marat mourra, il n’y aura plus de Paris, et le jour où Paris périra, il n’y aura plus de République. – Billaud-Varennes se lève et dit : Nous voulons… Barrère l’interrompt : Tu parles comme un roi. – Un autre jour, PHILIPPEAUX : Un membre a tiré l’épée contre moi. – AUDOUIN : Président, rappelez à l’ordre l’assassin. – LE PRÉSIDENT : Attendez. – PANIS : Président, je vous rappelle à l’ordre, moi. – On riait aussi, rudement : LECOINTRE : Le curé du Chant-de-Bout se plaint de Fauchet, son évêque, qui lui défend de se marier. – UNE VOIX : Je ne vois pas pourquoi Fauchet, qui a des maîtresses, veut empêcher les autres d’avoir des épouses.
– UNE AUTRE VOIX : Prêtre, prends femme ! – Les tribunes se mêlaient à la conversation. Elles tutoyaient l’Assemblée. Un jour le représentant Ruamps monte à la tribune. Il avait une « hanche » beaucoup plus grosse que l’autre. Un des spectateurs lui cria : – Tourne ça du côté de la droite, puisque tu as une « joue » à la David ! – Telles étaient les libertés que le peuple prenait avec la Convention. Une fois pourtant, dans le tumulte du 11 avril 1793, le président fit arrêter un interrupteur des tribunes.
Un jour, cette séance a eu pour témoin le vieux Buonarotti, Robespierre prend la parole et parle deux heures, regardant Danton, tantôt fixement, ce qui était grave, tantôt obliquement, ce qui était pire. Il foudroie à bout portant. Il termine par une explosion indignée, pleine de mots funèbres : – On connaît les intrigants, on connaît les corrupteurs et les corrompus, on connaît les traîtres ; ils sont dans cette assemblée. Ils nous entendent ; nous les voyons et nous ne les quittons pas des yeux. Qu’ils regardent au-dessus de leur tête, et ils y verront le glaive de la loi ; qu’ils regardent dans leur conscience, et ils y verront leur infamie. Qu’ils prennent garde à eux. – Et quand Robespierre a fini, Danton, la face au plafond, les yeux à demi fermés, un bras pendant par- dessus le dossier de son banc, se renverse en arrière, et on l’entend fredonner :
Cadet Roussel fait des discours Qui ne sont pas longs quand ils sont courts.
Les imprécations se donnaient la réplique. – Conspirateur ! – Assassin ! – Scélérat ! – Factieux ! – Modéré ! – On se dénonçait au buste de Brutus qui était là. Apostrophes, injures, défis. Regards furieux d’un côté à l’autre, poings montrés, pistolets entrevus, poignards à demi tirés. Énorme flamboiement de la tribune. Quelques-uns parlaient comme s’ils étaient adossés à la guillotine. Les têtes ondulaient, épouvantées et terribles. Montagnards, Girondins, Feuillants, Modérantistes, Terroristes, Jacobins, Cordeliers ; dix-huit prêtres régicides.
Tous ces hommes ! tas de fumées poussées dans tous les sens.

XI

Esprits en proie au vent.
Mais ce vent était un vent de prodige.
Être un membre de la Convention, c’était être une vague de l’Océan. Et ceci était vrai des plus grands. La force d’impulsion venait d’en haut. Il y avait dans la Convention une volonté qui était celle de tous et n’était celle de personne. Cette volonté était une idée, idée indomptable et démesurée qui soufflait dans l’ombre du haut du ciel. Nous appelons cela la Révolution. Quand cette idée passait, elle abattait l’un et soulevait l’autre ; elle emportait celui-ci en écume et brisait celui-là aux écueils. Cette idée savait où elle allait, et poussait le gouffre devant elle. Imputer la révolution aux hommes, c’est imputer la marée aux flots.
La révolution est une action de l’Inconnu. Appelez-la bonne action ou mauvaise action, selon que vous aspirez à l’avenir ou au passé, mais laissez-la à celui qui l’a faite. Elle semble l’œuvre en commun des grands événements et des grands individus mêlés, mais elle est en réalité la résultante des événements. Les événements dépensent, les hommes payent. Les événements dictent, les hommes signent. Le 14 juillet est signé Camille Desmoulins, le 10 août est signé Danton, le 2 septembre est signé Marat, le 21 septembre est signé Grégoire, le 21 janvier est signé Robespierre ; mais Desmoulins, Danton, Marat, Grégoire et Robespierre ne sont que des greffiers. Le rédacteur énorme et sinistre de ces grandes pages a un nom, Dieu, et un masque, Destin. Robespierre croyait en Dieu. Certes !
La Révolution est une forme du phénomène immanent qui nous presse de toutes parts et que nous appelons la Nécessité.
Devant cette mystérieuse complication de bienfaits et de souffrances se dresse le Pourquoi ? de l’histoire.
Parce que. Cette réponse de celui qui ne sait rien est aussi la réponse de celui qui sait tout.
En présence de ces catastrophes climatériques qui dévastent et vivifient la civilisation, on hésite à juger le détail. Blâmer ou louer les hommes à cause du résultat, c’est presque comme si on louait ou blâmait les chiffres à cause du total. Ce qui doit passer passe, ce qui doit souffler souffle. La sérénité éternelle ne souffre pas de ces aquilons. Au-dessus des révolutions la vérité et la justice demeurent comme le ciel étoilé au-dessus des tempêtes.

XII

Telle était cette Convention démesurée ; camp retranché du genre humain attaqué par toutes les ténèbres à la fois, feux nocturnes d’une armée d’idées assiégées, immense bivouac d’esprits sur un versant d’abîme. Rien dans l’histoire n’est comparable à ce groupe, à la fois sénat et populace, conclave et carrefour, aréopage et place publique, tribunal et accusé.
La Convention a toujours ployé au vent ; mais ce vent sortait de la bouche du peuple et était le souffle de Dieu.
Et aujourd’hui, après quatre-vingts ans écoulés, chaque fois que devant la pensée d’un homme, quel qu’il soit, historien ou philosophe, la Convention apparaît, cet homme s’arrête et médite. Impossible de ne pas être attentif à ce grand passage d’ombres.

II
MARAT DANS LA COULISSE

Comme il l’avait annoncé à Simonne Évrard, Marat, le lendemain de la rencontre de la rue du Paon, alla à la Convention.
Il y avait à la Convention un marquis maratiste, Louis de Montaut, celui qui plus tard offrit à la Convention une pendule décimale surmontée du buste de Marat.
Au moment où Marat entrait, Chabot venait de s’approcher de Montaut.
– Ci-devant… dit-il. Montaut leva les yeux.
– Pourquoi m’appelles-tu ci-devant ?
– Parce que tu l’es.
– Moi ?
– Puisque tu étais marquis.
– Jamais.
– Bah !

– Mon père était soldat, mon grand-père était tisserand.
– Qu’est-ce que tu nous chantes là, Montaut ?
– Je ne m’appelle pas Montaut.
– Comment donc t’appelles-tu ?
– Je m’appelle Maribon.
– Au fait, dit Chabot, cela m’est égal. Et il ajouta entre ses dents :
– C’est à qui ne sera pas marquis.
Marat s’était arrêté dans le couloir de gauche et regardait Montaut et Chabot.
Toutes les fois que Marat entrait, il y avait une rumeur ; mais loin de lui. Autour de lui on se taisait. Marat n’y prenait pas garde. Il dédaignait le « coassement du marais ».
Dans la pénombre des bancs obscurs d’en bas, Conpé de l’Oise, Prunelle, Villars, évêque, qui plus tard fut membre de l’Académie française, Boutroue, Petit, Plaichard, Bonet, Thibaudeau, Valdruche, se le montraient du doigt.
– Tiens, Marat !
– Il n’est donc pas malade ?
– Si, puisqu’il est en robe de chambre.
– En robe de chambre ?
– Pardieu oui !

– Il se permet tout !
– Il ose venir ainsi à la Convention !
– Puisqu’un jour il y est venu coiffé de lauriers, il peut bien y venir en robe de chambre !
– Face de cuivre et dents de vert-de-gris.
– Sa robe de chambre paraît neuve.
– En quoi est-elle ?
– En reps.
– Rayé.
– Regardez donc les revers.
– Ils sont en peau.
– De tigre.
– Non, d’hermine.
– Fausse.
– Et il a des bas !
– C’est étrange.
– Et des souliers à boucles.
– D’argent !
– Voilà ce que les sabots de Camboulas ne lui pardonneront pas.
Sur d’autres bancs on affectait de ne pas voir Marat.
On causait d’autre chose. Santhonax abordait Dussaulx.
– Vous savez, Dussaulx ?
– Quoi ?

– Le ci-devant comte de Brienne ?
– Qui était à la Force avec le ci-devant duc de Villeroy ?
– Oui.
– Je les ai connus tous les deux. Eh bien ?
– Ils avaient si grand’peur qu’ils saluaient tous les bonnets rouges de tous les guichetiers, et qu’un jour ils ont refusé de jouer une partie de piquet parce qu’on leur présentait un jeu de cartes à rois et à reines.
– Eh bien ?
– On les a guillotinés hier.
– Tous les deux ?
– Tous les deux.
– En somme, comment avaient-ils été dans la prison ?
– Lâches.
– Et comment ont-ils été sur l’échafaud ?
– Intrépides.
Et Dussaulx jetait cette exclamation :
– Mourir est plus facile que vivre.
Barère était en train de lire un rapport : il s’agissait de la Vendée. Neuf cents hommes du Morbihan étaient partis avec du canon pour secourir Nantes. Redon était menacé par les paysans. Paimbœuf était attaqué. Une station navale croisait à Maindrin pour empêcher les descentes. Depuis Ingrande jusqu’à Maure, toute la rive gauche de la Loire était hérissée de batteries royalistes. Trois mille paysans étaient maîtres de Pornic. Ils criaient Vivent les Anglais ! Une lettre de Santerre à la Convention, que Barère lisait, se terminait ainsi : « Sept mille paysans ont attaqué Vannes. Nous les avons repoussés, et ils ont laissé dans nos mains quatre canons… »
– Et combien de prisonniers ? interrompit une voix. Barère continua… – Post-scriptum de la lettre :
« Nous n’avons pas de prisonniers, parce que nous n’en faisons plus. » Marat toujours immobile n’écoutait pas, il était comme absorbé par une préoccupation sévère.
Il tenait dans sa main et froissait entre ses doigts un papier sur lequel quelqu’un qui l’eût déplié eût pu lire ces lignes, qui étaient de l’écriture de Momoro et qui étaient probablement une réponse à une question posée par Marat :
« – Il n’y a rien à faire contre l’omnipotence des commissaires délégués, surtout contre les délégués du Comité de salut public. Génissieux a eu beau dire dans la séance du 6 mai : » Chaque commissaire est plus qu’un roi «, cela n’y fait rien. Ils ont pouvoir de vie et de mort. Massade à Angers, Trullard à Saint-Amand, Nyon près du général Marcé, Parrein à l’armée des Sables, Millier à l’armée de Niort, sont tout-puissants. Le club des Jacobins a été jusqu’à nommer Parrein général de brigade. Les circonstances absolvent tout. Un délégué du Comité de salut public tient en échec un général en chef. » Marat acheva de froisser le papier, le mit dans sa poche et s’avança lentement vers Montaut et Chabot qui continuaient à causer et ne l’avaient pas vu entrer.
Chabot disait :
– Maribon ou Montaut, écoute ceci : je sors du Comité de salut public.
– Et qu’y fait-on ?
– On y donne un noble à garder à un prêtre.
– Ah !
– Un noble comme toi…
– Je ne suis pas noble, dit Montaut.
– À un prêtre…
– Comme toi.
– Je ne suis pas prêtre, dit Chabot. Tous deux se mirent à rire.
– Précise l’anecdote, repartit Montaut.
– Voici ce que c’est. Un prêtre appelé Cimourdain est délégué avec pleins pouvoirs près d’un vicomte nommé Gauvain ; ce vicomte commande la colonne expéditionnaire de l’armée des Côtes. Il s’agit d’empêcher le noble de tricher et le prêtre de trahir.
– C’est bien simple, répondit Montaut. Il n’y a qu’à mettre la mort dans l’aventure.
– Je viens pour cela, dit Marat. Ils levèrent la tête.

– Bonjour, Marat, dit Chabot, tu assistes rarement à nos séances.
– Mon médecin me commande les bains, répondit Marat.
– Il faut se défier des bains, reprit Chabot ; Sénèque est mort dans un bain.
Marat sourit :
– Chabot, il n’y a pas ici de Néron.
– Il y a toi, dit une voix rude.
C’était Danton qui passait et qui montait à son banc. Marat ne se retourna pas.
Il pencha sa tête entre les deux visages de Montaut et de Chabot.
– Écoutez, je viens pour une chose sérieuse, il faut qu’un de nous trois propose aujourd’hui un projet de décret à la Convention.
– Pas moi, dit Montaut, on ne m’écoute pas, je suis marquis.
– Moi, dit Chabot, on ne m’écoute pas, je suis capucin.
– Et moi, dit Marat, on ne m’écoute pas, je suis Marat. Il y eut entre eux un silence.
Marat préoccupé n’était pas aisé à interroger. Montaut pourtant hasarda une question.
– Marat, quel est le décret que tu désires ?
– Un décret qui punisse de mort tout chef militaire qui fait évader un rebelle prisonnier.
Chabot intervint.
– Ce décret existe, on a voté cela fin avril.
– Alors c’est comme s’il n’existait pas, dit Marat. Partout dans toute la Vendée, c’est à qui fera évader les prisonniers, et l’asile est impuni.
– Marat, c’est que le décret est en désuétude.
– Chabot, il faut le remettre en vigueur.
– Sans doute.
– Et pour cela parler à la Convention.
– Marat, la Convention n’est pas nécessaire ; le Comité de salut public suffit.
– Le but est atteint, ajouta Montaut, si le Comité de salut public fait placarder le décret dans toutes les communes de la Vendée, et fait deux ou trois bons exemples.
– Sur les grandes têtes, reprit Chabot. Sur les généraux.
Marat grommela : – En effet, cela suffira.
– Marat, repartit Chabot, va toi-même dire cela au Comité de salut public.
Marat le regarda entre les deux yeux, ce qui n’était pas agréable, même pour Chabot.
– Chabot, dit-il, le Comité de salut public, c’est chez Robespierre ; je ne vais pas chez Robespierre.

– J’irai, moi, dit Montaut.
– Bien, dit Marat.
Le lendemain était expédié dans toutes les directions un ordre du Comité de salut public enjoignant d’afficher dans les villes et villages de Vendée et de faire exécuter strictement le décret portant peine de mort contre toute connivence dans les évasions de brigands et d’insurgés prisonniers.
Ce décret n’était qu’un premier pas ; la Convention devait aller plus loin encore. Quelques mois après, le 11 brumaire an II (novembre 1793), à propos de Laval qui avait ouvert ses portes aux Vendéens fugitifs, elle décréta que toute ville qui donnerait asile aux rebelles serait démolie et détruite.
De leur côté, les princes de l’Europe, dans le manifeste du duc de Brunswick, inspiré par les émigrés et rédigé par le marquis de Linnon, intendant du duc d’Orléans, avaient déclaré que tout Français pris les armes à la main serait fusillé, et que, si un cheveu tombait de la tête du roi, Paris serait rasé.
Sauvagerie contre barbarie.

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