Service de la reine

Chapitre 12Devant tous.

Si grands que fussent les risques et siimmenses les difficultés créés par le plan de conduite qu’adoptaitM. Rassendyll, je ne doute pas qu’il n’agît pour le mieuxétant donné les renseignements qu’il possédait.

Son plan était de se faire passer pour le Roiaux yeux du chancelier, de lui faire jurer le secret et d’obtenirde lui qu’il exigeât la même discrétion de sa femme, de sa fille etde ses serviteurs. Il calmerait Helsing en prétextant des affairesurgentes et se le concilierait en lui promettant de lui en faireconnaître la nature quelques heures plus tard ; en attendant,un appel à sa fidélité suffirait pour s’assurer de son obéissance.Si tout allait bien pendant cette journée encore à son aurore, lalettre serait détruite avant le soir, le danger qui menaçait laReine aurait disparu et Rodolphe serait de nouveau loin deStrelsau. Alors, on révélerait de la vérité ce qui pourrait en êtreconnu. On raconterait à Helsing l’histoire de Rodolphe Rassendyll,et l’on obtiendrait de lui qu’il restât muet au sujet del’excentrique Anglais (nous croyons bien des choses, quand ils’agit d’un Anglais !) qui avait été assez audacieux pourjouer une seconde fois le rôle du Roi à Strelsau. Le vieuxchancelier était un excellent homme, et je crois que Rodolphe ne setrompait pas en se fiant à lui. Là où il commettait une erreur, sonignorance des faits en était la seule cause. Tout ce que les amisde la Reine et la Reine elle-même firent à Strelsau, devint inutileet même dangereux, parce que le Roi était mort ; s’ils eussentconnu cette catastrophe, ils auraient agi tout différemment. On nepeut juger leur conduite que d’après les lumières qu’ils avaientalors.

Le chancelier fit tout de suite preuve d’ungrand bon sens. Avant même d’obéir à l’appel du Roi, il fit venirles deux domestiques et leur enjoignit le silence sous peine d’unrenvoi immédiat et de choses plus graves par la suite. Ses ordres àsa femme et à sa fille, bien que plus polis, furent tout aussipéremptoires. Il devait naturellement penser que l’affaire quioccupait le Roi était vraiment importante et de nature secrète,pour lui faire courir les rues de Strelsau au moment où on lecroyait au château de Zenda et le faire entrer dans la maison d’unami par la fenêtre et à une heure aussi indue. Les faitsrecommandaient éloquemment la discrétion. De plus, le Roi s’étaitrasé, ces dames en étaient certaines, et cela encore, bien que cepût être une simple coïncidence, pouvait aussi témoigner d’un vifdésir de n’être pas reconnu. Donc, le chancelier ayant donné sesordres, et brûlant lui-même de curiosité, obéit sans plus tarder àl’appel du Roi et fut chez moi avant six heures.

Quand sa visite fut annoncée, Rodolphe étaitau premier étage, et déjeunait après avoir pris un bain. Helgaavait assez bien appris sa leçon pour entretenir son visiteurjusqu’à l’entrée de Rodolphe.

Elle se confondit en excuses à propos de monabsence, protestant qu’elle n’y comprenait rien et qu’elle nesoupçonnait aucunement de quelle affaire le Roi pouvait avoir àl’entretenir. Elle joua le rôle de la femme soumise dont lapremière vertu est l’obéissance et dont le plus grand péché seraitde chercher à pénétrer des secrets qu’elle ne devait pasconnaître.

« Je sais seulement, dit-elle, que Fritzm’a écrit d’attendre le Roi et lui-même vers cinq heures et d’êtreaux aguets pour les faire entrer par la fenêtre, parce que le Roine voulait pas que sa présence fût connue de nos gens. »

Le Roi arriva et reçut Helsing avec toute labonne grâce possible. La tragédie et la comédie se mêlèrentétrangement pendant ces journées si remplies. Aujourd’hui encore jene peux m’empêcher de sourire quand je me représente Rodolphe, leslèvres graves mais les yeux pleins de malice contenue (je gageraisque le jeu l’amusait !), s’asseyant auprès du vieux chancelierdans le coin le plus sombre de la pièce, le comblant de flatteries,faisant allusion à des choses très étranges, déplorant qu’unobstacle secret s’opposât à une confidence immédiate, promettantque le lendemain au plus tard il demanderait son avis au plus sageet au plus éprouvé de ses conseillers, faisant appel au dévouementdu chancelier pour s’en fier à lui jusque-là.

Helsing, clignant des yeux à travers seslunettes, suivait avec la plus pieuse attention le long récit quine racontait rien et les bonnes paroles qui masquaient le tourqu’on lui jouait. Sa voix tremblait d’émotion tandis qu’il semettait absolument aux ordres du Roi et lui affirmait qu’il pouvaitrépondre de la discrétion de sa femme de sa fille et de ses genscomme de la sienne propre.

« Alors vous êtes vraiment un heureuxhomme, mon cher chancelier » dit Rodolphe, avec unsoupir qui semblait indiquer que le Roi dans son Palais n’était pasaussi fortuné. Helsing était ravi ! Il lui tardait d’allerdire à sa femme que le Roi se fiait à son honneur et à sonsilence.

Rodolphe ne désirait rien tant que d’êtredébarrassé de la présence de l’excellent homme, mais convaincu del’extrême importance qu’il y avait à le tenir en belle humeur, ille retint encore quelques minutes.

« En tout cas, dit-il, ces dames neparleront pas avant d’avoir déjeuné et étant rentrées si tard,elles ne déjeuneront pas tout de suite. »

Il fit donc asseoir Helsing. Rodolphe n’avaitpas oublié que le comte de Luzau-Rischenheim avait paru un peuétonné du son de sa voix. Cette fois il s’appliqua à parler plusbas, affectant une certaine faiblesse et un léger enrouement qu’ilavait remarqués chez le Roi lorsqu’il l’écoutait caché derrière unrideau, dans la chambre de Sapt, au château. Il joua son rôle aussicomplètement et avec autant de succès qu’autrefois à l’époque où ildéfiait tous les yeux dans Strelsau. Et pourtant, s’il n’eût paspris tant de peine pour se concilier le chancelier, il ne se seraitpas vu contraint d’avoir recours à une tromperie encore plushasardeuse.

Ils étaient seuls pour causer. Rodolphe avaitdécidé ma femme à se reposer chez elle pendant une heure. Elle enavait vraiment besoin et s’était retirée après avoir donne lesordres les plus stricts pour que personne n’entrât dans la pièceoccupée par les deux gentilshommes, à moins d’y être spécialementappelé. Craignant les soupçons, elle était convenue avec Rodolphequ’il valait mieux donner de semblables ordres que de fermer laporte à clef comme le soir précédent.

Mais pendant que ces choses se passaient chezmoi, la Reine et Bernenstein étaient en route pour Strelsau.Peut-être si Sapt eût été à Zenda, sa puissante influence eût-elleprévalu contre l’entraînement de la Reine ! Mais Bernensteinne possédait pas cette influence et ne pouvait qu’obéir à desordres péremptoires et à des prières touchantes. Depuis queRodolphe Rassendyll l’avait quittée, il y avait trois ans, elleavait vécu dans une austère contrainte d’elle-même, nes’abandonnant jamais à sa vraie nature, ne pouvant jamais être oufaire ce que son cœur aurait souhaité. Je doute fort qu’un hommefût capable d’un tel effort, mais les femmes le sont. Toutefois,cette arrivée soudaine, la suite d’événements émouvants quil’avaient suivie, le danger de tous deux, les paroles de Rodolpheet la joie de la Reine en sa présence, tout avait concouru en mêmetemps à ébranler son empire sur elle-même ; et son rêveétrange, augmentant l’émotion qui en était la cause, ne lui laissaplus qu’un seul désir : être près de M. Rassendyll ;qu’une crainte : le danger qu’il courait. Pendant le voyage,elle ne parla que de ce danger, jamais du danger qui la menaçait etque nous nous efforcions tous de conjurer. Elle voyageait seuleavec Bernenstein, s’étant débarrassée de sa dame d’honneur sous unprétexte quelconque, et elle le pressait sans cesse de lui amenerM. Rassendyll le plus vite possible. Je ne peux pas trop lablâmer. Rodolphe était la seule joie de sa vie et il était partipour se battre avec le comte Rupert de Hentzau. Qu’y avait-ild’étonnant à ce qu’elle le vît déjà mort ? Mais toujours, ellerevenait sur cette circonstance de son rêve, que dans sa mortapparente, tout le monde l’acclamait comme roi. Hélas !C’était son amour qui le couronnait !

En arrivant en ville, elle devint plus calme,cédant au conseil de Bernenstein qui insistait pour que rien dansson attitude ne pût éveiller les soupçons. Néanmoins, elle étaitplus que jamais décidée à voir M. Rassendyllimmédiatement.

Par le fait, elle craignait déjà d’apprendresa mort, tant son rêve l’influençait ; il lui seraitimpossible de prendre aucun repos, avant de l’avoir revuvivant.

Bernenstein, craignant que cette tensionnerveuse n’empirât et ne la privât de sa raison, promit tout cequ’elle voulut et déclara avec une assurance qu’il n’éprouvait pas,que M. Rassendyll était vivant et bien portant.

« Mais où ? où ? s’écriait-elleen joignant les mains.

– Madame, nous le trouverons trèsprobablement chez Fritz de Tarlenheim, répondait le lieutenant. Ilattendra là le moment d’attaquer Rupert, ou si c’est fait, il ysera revenu.

– Alors, allons-y de suite, »dit-elle.

Toutefois, Bernenstein la décida à se rendred’abord au palais et à faire savoir qu’elle allait faire une visiteà ma femme. Elle arriva au Palais à huit heures, prit une tasse dechocolat, puis commanda sa voiture. Bernenstein seul l’accompagnalorsqu’elle sortit pour venir chez moi vers neuf heures. Lelieutenant était maintenant presque aussi surexcité que laReine.

Dans son exclusive préoccupation au sujet deM. Rassendyll, elle pensait fort peu à ce qui avait pu sepasser au Pavillon de chasse, mais Bernenstein s’inquiétait de ceque ni Sapt ni moi n’eussions pu revenir à l’heure convenue. Ou ilnous était survenu quelque accident fâcheux, ou bien la lettreétait parvenue au Roi avant notre arrivée ; il ne concevaitque ces deux alternatives. Cependant, lorsqu’il parlait de cela àla Reine, il n’obtenait d’elle d’autre réponse quecelle-ci :

« Si nous pouvons trouverM. Rassendyll, il me dira ce qu’il faut faire. »

Donc, un peu après neuf heures du matin, lavoiture de la Reine s’arrêta devant ma porte. Les dames de lafamille du chancelier n’avaient pris que bien peu de repos, carleurs têtes parurent à la fenêtre dès qu’on entendit le roulementde la voiture.

Il y avait maintenant beaucoup de monde dehorset la couronne royale sur les panneaux, attira la petite foulehabituelle de flâneurs. Bernenstein sauta sur le trottoir et donnala main à la Reine. Avec un bref salut aux spectateurs, elle montarapidement les marches du perron et sonna de sa propre main. Àl’intérieur, on venait seulement d’apercevoir la voiture. La femmede chambre de ma femme courut chez sa maîtresse. Helga étaitétendue sur son lit ; elle se leva aussitôt et après quelquespréparatifs indispensables, descendit vivement pour recevoir SaMajesté et la mettre sur ses gardes. Il était trop tard. Déjà, laporte était ouverte. Le maître d’hôtel et un valet de pieds’étaient élancés pour faire entrer Sa Majesté. Au moment où Helgaarrivait au bas de l’escalier, la Reine entrait dans la pièce où setrouvait Rodolphe : Bernenstein la suivait son casque à lamain.

Rodolphe et le chancelier avaient continuéleur conversation ; pour éviter les regards des passants, caril est facile de voir de la rue dans la pièce, on avait baissé lestore et la chambre était dans l’ombre. Ils avaient entendu lebruit des roues, mais ni l’un ni l’autre ne songeait que ce pûtêtre la voiture de la Reine. Ils furent absolument stupéfaitslorsque la porte s’ouvrit sans leur ordre. Le chancelier, lent dansses mouvements et peut-être bien dans sa pensée, resta assis dansson coin pendant une demi-minute. En un instant, au contraire,Rodolphe Rassendyll fut au milieu de la chambre. Helga avaitatteint la porte et passait la tête derrière les larges épaules deBernenstein. Elle vit ce qui était arrivé. La Reine ; oubliantles domestiques et sans voir Helsing, tout entière à la joie derevoir celui qu’elle aimait et d’être rassurée sur son sort, lerencontra comme il courait à elle et, avant que Helga, Bernensteinou Rodolphe lui-même pussent l’arrêter ou deviner ce qu’elle allaitfaire, elle saisit ses deux mains et les serra dans les siennes ens’écriant :

« Rodolphe, vous êtes en sûreté ;Dieu soit béni ! Oh ! bien soit béni ! » etportant les mains de Rodolphe à ses lèvres, elle les baisapassionnément.

Un moment de profond silence s’ensuivit,imposé aux domestiques par le décorum, au chancelier par lerespect, à Helga et à Bernenstein par l’absolue consternation.Rodolphe lui-même resta silencieux, mais je ne sais si ce fut parstupéfaction ou par une émotion semblable à celle de la Reine. Envérité, ce pouvait être l’un ou l’autre. Elle fut frappée de cesilence, tourna la tête avec une terreur subite et regarda lesserviteurs immobiles et muets. Alors, elle comprit ce qu’ellevenait de faire. Elle poussa un soupir convulsif et son visage,toujours pâle, devint blanc comme le marbre. Ses traits secontractèrent, elle devint raide, chancela et serait tombée si lamain de Rodolphe ne l’eût soutenue. Alors, avec un sourire pleind’amour et de pitié, il l’attira vers lui et la soutenant de sonbras passé autour de sa taille ; il dit tout bas, mais assezdistinctement pour que tous l’entendissent :

« Tout va bien, ma bien-aimée. »

Ma femme saisit le bras de Bernenstein, et illa vit, en se tournant vers elle, pâle aussi, les lèvrestremblantes et les yeux brillants. Mais ces yeux avaient pour luiun pressant message. Il comprit qu’il devait seconder RodolpheRassendyll. Il s’avança, ploya le genou et baisa la main gauche deRodolphe que celui-ci lui tendait.

« Je suis très content de vous voir,lieutenant Bernenstein » dit Rodolphe Rassendyll.

Pour le moment le péril était écarté, la perteévitée, la sécurité conquise. Tout avait été en danger. On auraitpu découvrir qu’il existait un homme appelé Rodolphe Rassendyll etqu’il avait autrefois occupé le trône du Roi. C’était là un secretqu’on était prêt à confier à Helsing si la nécessitél’exigeait ; mais il restait une chose qu’il fallait cacher àtout prix et que l’exclamation passionnée de la Reine avait faillirévéler. Il y avait un Rodolphe Rassendyll et il avait été roi maisbien plus, la Reine l’aimait et il aimait la Reine ! On nepouvait dire cela à personne, pas même à Helsing, car Helsing, touten gardant le secret vis-à-vis de tous, se croirait forcé, par sondevoir d’avertir le Roi. C’est pourquoi Rodolphe préféra se chargerdes difficultés de l’avenir et sauver le présent ; pourécarter le péril de celle qu’il aimait, il prit la place de sonmari et le titre de roi. Et elle, s’accrochant à la seule planchede salut que lui laissait l’acte qu’elle venait de commettre, neprotesta pas. Peut-être, pour un instant son cerveau torturétrouva-t-il un doux repos dans ce rêve, car elle baissa sa têteappuyée sur la poitrine de Rodolphe, ses yeux se fermèrent, uneexpression de paix s’étendit sur son visage et un doux soupir desoulagement s’échappa de ses lèvres.

Mais toute minute augmentait le danger etexigeait un effort pour le conjurer. Rodolphe conduisit la Reine àune chaise longue et ordonna brièvement aux serviteurs de ne pasrévéler sa présence chez moi pendant quelques heures. Ils avaientsans doute compris, dit-il, d’après l’agitation de la Reine, qu’ils’agissait d’une affaire de grande importance ; elle exigeaitsa présence à Strelsau mais en même temps, que cette présence nefût pas connue. Dans peu de temps, ils seraient délivrés del’obligation qu’il demandait aujourd’hui à leur fidélité. Quand ilsse furent retirés avec un salut promettant l’obéissance, il setourna vers Helsing, lui serra cordialement la main réitéra sarequête de garder le silence et dit qu’il rappellerait lechancelier près de lui dans la journée, soit chez moi où il étaitsoit au Palais. Ensuite il pria tout le monde de se retirer et dele laisser seul avec la Reine pendant quelques instants. Onobéit ; mais à peine Helsing avait-il quitté ma maison, qu’ilrappela Bernenstein et ma femme. Helga s’empressa de venir près dela Reine qui était encore péniblement agitée. Rodolphe pritBernenstein à part et ils échangèrent toutes leurs nouvelles.M. Rassendyll fut très inquiet en apprenant qu’on n’avaitaucune nouvelle de Sapt ni de moi, mais ses appréhensionsaugmentèrent beaucoup lorsqu’il apprit la circonstance imprévue quiavait amené le Roi au Pavillon de chasse la veille au soir. Par lefait, il ignorait tout : où était le Roi, où était Rupert, oùnous étions. Et il était à Strelsau, connu en qualité de roi parune demi-douzaine de gens, protégé simplement par leurs promesses,en danger à tout instant d’être démasqué par l’arrivée du vrai Roiou même par un message de lui.

Cependant, face à face avec tant deperplexités, peut-être même à cause des ténèbres quil’enveloppaient, Rodolphe tint bon.

Deux choses paraissaient évidentes.

Si Rupert avait échappé au piège et vivaitencore, portant la lettre sur lui, il fallait le trouver. C’étaitla première tâche à remplir. Cela fait il ne restait à Rodolphequ’à disparaître aussi secrètement qu’il était venu avec l’espoirque sa présence pût être cachée à celui dont il avait usurpé lenom. S’il le fallait absolument, on dirait au Roi qu’on avait jouéun tour au chancelier et que Rodolphe Rassendyll était repartiaprès s’être donné ce plaisir. À la dernière extrémité toutpourrait être dit, excepté ce qui concernait l’honneur de laReine.

À ce moment la dépêche que j’avais envoyée deHofbau arriva chez moi. On frappa à la porte. Bernenstein ouvrit etprit le télégramme adressé à ma femme. J’avais dit tout ce quej’osais confier à un tel mode de communication :

« Je viens à Strelsau. Le Roi ne quitterapas le Pavillon aujourd’hui. Le comte est venu mais était repartiavant notre arrivée. Je ne sais pas s’il est allé à Strelsau. Iln’a donné aucune nouvelle au Roi. »

« Alors ils ne l’ont pas pris !s’écria Bernenstein profondément désappointé.

– Non, mais il n’a donné aucune nouvelleau Roi » dit Rodolphe triomphant.

Ils étaient tous debout autour de la Reineassise sur la chaise longue. Elle paraissait très faible et trèslasse, mais paisible. Il lui suffisait que Rodolphe pensât pourelle.

« Et voyez ceci, ajouta Rodolphe :le Roi ne quittera pas le Pavillon aujourd’hui : Dieu soitloué. Nous avons la journée d’aujourd’hui.

– Oui mais où est Rupert ?

– Nous saurons dans une heure s’il est àStrelsau.

M. Rassendyll semblait charmé à l’idée detrouver Rupert à Strelsau.

« Je ne reculerai devant rien pour ledécouvrit dit-il. Si je peux seulement l’approcher en ma qualité deroi, alors je serai roi en vérité. Nous avonsaujourd’hui ! »

Mon message leur rendit du courage, bien qu’illaissât tant de choses inexpliquées. Rodolphe se tourna vers laReine.

« Courage, ma Reine, dit-il. Dansquelques heures, nous verrons la fin de tous les dangers qui nousmenacent.

– Et ensuite ? demanda-t-elle.

– Ensuite, vous serez en sûreté et enpaix, répondit-il en s’inclinant vers elle et parlant avec douceur.Et je serai fier de savoir que je vous ai sauvée.

– Et vous ?

– Il faudra que jeparte ! »

Helga l’entendit murmurer ces paroles, en sebaissant encore plus vers la Reine. Elle et Bernensteins’éloignèrent.

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