Catherine Blum

Chapitre 2LA MAISON NEUVE DU CHEMIN DE SOISSONS

Juste au milieu de l’espace situé entre lenord et l’est de la forêt de Villers-Cotterêts, espace que nousavons négligé de parcourir, puisque nous avons commencé notrepèlerinage au château de Villers-Hélon, et que nous l’avonsabandonné à la montagne de Vivières, s’étend, avec les ondulationsd’un gigantesque serpent, la route de Paris à Soissons.

Cette route, après avoir déjà rencontré laforêt, qu’elle traverse dans la longueur d’un kilomètre, àGondreville, et qu’elle écorne à la Croix-Blanche ; aprèsavoir laissé à sa gauche le chemin de Crépy ; après avoirfléchi un instant devant les carrières de laFontaine-Eau-Claire ; après s’être précipitée dans la valléede Vauciennes ; après l’avoir remontée ; après avoir,d’une ligne assez droite, gagné Villers-Cotterêts, qu’elle occupepar un angle obtus, sort à l’extrémité opposée de la ville, et va,à angle droit, au pied de la montagne de Dampleux, côtoyer d’uncôté la forêt, et de l’autre la plaine où s’élevait autrefois cettebelle abbaye de Saint-Denis, dans les ruines de laquelle j’ai sijoyeusement couru étant enfant, et qui aujourd’hui, n’est plusqu’une jolie petite maison de campagne habillée de blanc, coifféed’ardoises, parée de contrevents verts, et perdue au milieu desfleurs, des pommiers et du feuillage mouvant des trembles.

Puis elle entre résolument dans la forêt,qu’elle occupe dans toute son épaisseur, pour n’en sortir, deuxlieues et demie plus loin, qu’au relais de poste nomméVertefeuille.

Pendant cette longue traversée, une seulemaison s’élève à droite du chemin ; elle a été bâtie du tempsde Philippe-Égalité, pour servir de demeure à un garde chef. On l’aappelée alors la Maison-Neuve, et, quoiqu’il y ait à peuprès soixante-dix ans qu’elle a poussé comme un champignon au pieddes hêtres et des chênes gigantesques qui l’ombragent, elle a,telle qu’une vieille coquette qui se fait appeler par son nom debaptême, conservé l’appellation juvénile sous laquelle elle ad’abord été connue.

Pourquoi pas ? Le Pont-Neuf, bâti en1577, sous Henri III, par l’architecte Ducerceau, se fait bientoujours appeler le Pont-Neuf !

Revenons à la Maison-Neuve, centre desévénements rapides et simples que nous allons raconter, etfaisons-la connaître au lecteur par une description détaillée.

La Maison-Neuve s’élève, en allant deVillers-Cotterêts à Soissons, un peu au-delà du Saut du Cerf,endroit où la route se resserre entre deux talus, et qui fut ainsinommé parce que, à une chasse de monsieur le duc d’Orléans(Philippe-Égalité, toujours : Louis-Philippe, on le sait,n’était point chasseur), un cerf effaré sauta d’un talus à l’autre,c’est-à-dire franchit un intervalle de plus de trentepieds !

C’est en sortant de cette espèce de défilé quel’on aperçoit, à cinq cents pas en avant, à peu près, laMaison-Neuve, bâtisse à deux étages et à toit de tuiles troué pardes lucarnes, avec deux fenêtres au rez-de-chaussée et deuxfenêtres au premier.

Ces fenêtres, percées sur un des côtés de lamaison, regardent l’occident, c’est-à-dire Villers-Cotterêts,tandis que sa face, tournée du côté du nord, s’ouvre sur la routemême par la porte qui donne entrée dans la salle du bas, et par unefenêtre qui donne jour à une chambre du haut.

La fenêtre est directement superposée à laporte.

À cet endroit, comme aux Thermopyles, où iln’y avait passage que pour deux chars, la route se réduit à lalargeur de son pavé, resserrée qu’elle est, d’un côté par lamaison, de l’autre par le jardin de cette même maison, qui, au lieud’être situé, comme d’habitude, derrière la bâtisse ou sur un deses flancs, est situé en face d’elle.

La maison a un aspect différent, selon lessaisons.

Au printemps, vêtue de sa vigne verte commed’une robe d’avril, elle se chauffe amoureusement au soleil ;on dirait alors qu’elle est sortie de la forêt pour venir secoucher au bord de la route. Ses fenêtres, et surtout une desfenêtres du premier étage, sont garnies de ravenelles, d’anthémis,de cobéas et de volubilis qui leur font des stores de verdure toutbrodés de fleurs d’argent, de saphir et d’or. La fumée quis’échappe de sa cheminée n’est qu’une vapeur bleuâtre ettransparente laissant à peine sa trace dans l’atmosphère. Les deuxchiens qui habitent les deux compartiments de la niche bâtie à ladroite de sa porte sont sortis de leur abri de planches ; l’unest couché et dort paisiblement, le museau allongé entre ses deuxpattes ; l’autre, qui sans doute a assez dormi pendant lanuit, est gravement assis sur son derrière, et, la face ridée,cligne des yeux au soleil. Ces deux chiens, qui appartiennentinvariablement à la vénérable race des bassets à jambes torses,race qui s’honore d’avoir eu mon illustre ami Decamps pour sonpeintre ordinaire, sont, invariablement encore, une femelle et unmâle ; la femelle s’appelle Ravaude et le mâleBarbaro. Sur ce dernier point, cependant, c’est-à-dire surcelui des noms, on comprend que ce serait se montrer systématiqueque d’être absolu.

En été, c’est autre chose : la maisonfait la sieste ; elle a fermé ses paupières de bois ;aucun jour n’y pénètre. Sa cheminée reste sans haleine et sansrespiration ; la porte seule, située au nord, demeure ouvertepour surveiller la route ; les deux bassets sont ou rentrésdans leur niche, aux profondeurs de laquelle le voyageur n’aperçoitqu’une masse informe, ou étendus le long du mur, au pied duquel ilscherchent à la fois la fraîcheur de l’ombre et l’humidité de lapierre.

En automne, la vigne a rougi ; la robeverte du printemps a pris des tons chauds et miroitants comme enont le velours et le satin qui ont été portés. Les fenêtress’entrebâillent ; mais aux ravenelles et aux anthémis, fleursdes saisons printanières, ont succédé les reines-marguerites et leschrysanthèmes. La cheminée recommence à éparpiller dans l’air deblancs flocons de fumée, et, quand on passe devant la porte, le feuqui brûle dans l’âtre, quoique à moitié voilé par la marmite oùbout le pot-au-feu, et par la casserole où cuit la gibelotte, tirel’œil du voyageur.

Ravaude et Barbaro ont secoué la somnolence dumois d’avril et le sommeil du mois de juillet : ils sontpleins d’ardeur et même d’impatience ; ils tirent leur chaîne,ils aboient, ils hurlent ; ils sentent que l’heure del’activité est venue pour eux, que la chasse est ouverte, et qu’ilfaut faire la guerre, et une guerre sérieuse, à leurs ennemiséternels, lapins, renards et même sangliers.

En hiver, l’aspect devient morne : lamaison a froid, elle grelotte. Plus de robe verte ou rougechangeant ; la vigne a laissé tomber ses feuilles une à uneavec ce triste murmure des feuilles qui tombent ; elle étendsur la muraille ses nerfs décharnés. Les fenêtres sonthermétiquement fermées ; toute fleur en a disparu, et l’onn’aperçoit plus que les ficelles, détendues comme celles d’uneharpe au repos, où montaient les volubilis et les cobéas absents.Une énorme colonne de fumée opaque qui s’échappe en spirale de lacheminée indique que, le bois étant un des bénéfices du garde, onne ménage pas le bois. Quant à Ravaude et à Barbaro, on leschercherait en vain dans leur niche vide ; mais, si, parhasard, la porte de la maison s’ouvre au moment où passe levoyageur, et qu’il plonge un regard curieux dans l’intérieur de lamaison, il pourra les apercevoir se dessinant en vigueur sur laflamme du foyer, d’où les écarte à chaque instant le coup de pieddu maître ou de la maîtresse de la maison, et où cependant ilsreviennent obstinément chercher une chaleur de cinquante degrés,qui leur brûle les pattes et le museau, et qu’ils ne combattentqu’en tournant mélancoliquement la tête à droite ou à gauche, et enlevant alternativement, et avec un cri plaintif, l’une ou l’autrepatte.

Voilà ce qu’était et qu’est encore, moins lesfleurs peut-être, qui tiennent toujours à la présence de quelquejeune fille au cœur tendre et inquiet, la maison neuve du chemin deSoissons, vue à l’extérieur.

Vue à l’intérieur, elle offrait d’abord aurez-de-chaussée la grande salle d’entrée que nous avons entrevue,meublée d’une table, d’un buffet et de six chaises de noyer, lesmurailles ornées de cinq ou six gravures représentant,selon les différentes périodes des gouvernements qui se sontsuccédé, soit Napoléon, Joséphine, Marie-Louise, le roi de Rome, leprince Eugène et la mort de Poniatowski ; soit le ducd’Angoulême, la duchesse d’Angoulême, le roi Louis XVIII, son frèreMonsieur et le duc de Berry ; soit enfin le roiLouis-Philippe, la reine Marie-Amélie, le duc d’Orléans et ungroupe d’enfants blonds et bruns composé du duc de Nemours, duprince de Joinville, du duc d’Aumale et des princesses Louise,Clémentine et Marie.

Aujourd’hui, je ne sais plus ce qu’il y a.

Au-dessus de la cheminée, trois fusils à deuxcoups, accrochés, se sèchent, dans des linges graissés, de ladernière pluie ou du dernier brouillard.

Derrière la cheminée s’étend un fournildonnant sur la forêt par une petite fenêtre.

Accolée à la face orientale, rampe une cuisineajoutée au bâtiment un jour que, la maison s’étant trouvée troppetite pour ses habitants, il fallut transformer en chambrel’ancienne cuisine.

Cette chambre qui a été cuisine, c’estordinairement la chambre du fils de la maison.

Au premier étage, deux autres chambres :celle du maître et de la maîtresse, c’est-à-dire du garde chef etde sa femme, et celle de leur fille ou de leur nièce, s’ils ont unefille ou une nièce.

Ajoutons que cinq ou six générations de gardesse sont succédé dans cette maison, et que ce fut à sa porte, etdans cette première salle, que se passa, en 1829, le drame sanglantqui amena la mort du garde chef Choron.

Mais, à l’époque où s’ouvre l’histoire quenous allons raconter, c’est-à-dire dans les premiers jours de mai1829, la Maison-Neuve était habitée par Guillaume Watrin, gardechef de la garderie de Chavigny, par Marianne-Charlotte Choron, safemme, qu’on appelait simplement la mère, et par BernardWatrin, leur fils, qui n’était connu que sous le nom deBernard.

Une jeune fille, l’héroïne de cette histoire,nommée Catherine Blum, avait aussi habité cette maison, mais depuisdix-huit mois ne l’habitait plus.

D’ailleurs, nous dirons les causes d’absenceet de présence, l’âge, l’aspect et le caractère des personnages,comme nous avons l’habitude de le faire, au fur et à mesure qu’ilsentreront en scène.

Reportons-nous donc purement et simplement àl’époque que nous avons dite, à savoir au 12 mai 1829.

Il est trois heures et demie du matin ;les premières lueurs du jour filtrent à travers les feuilles desarbres, encore vertes de ce vert virginal qui ne dure que quelquessemaines ; le moindre vent fait pleuvoir une rosée glacée quitremble à l’extrémité des branches, et roule sur les grandes herbescomme une grêle de diamants.

Un jeune homme de vingt-trois à vingt-quatreans, blond, aux yeux vifs et intelligents, marchant de ce pascadencé familier aux marcheurs habitués à de longues routes, vêtudu petit uniforme des gardes, c’est-à-dire de la veste bleue avecla feuille de chêne d’argent au collet, coiffé de la casquettepareille, portant le pantalon de velours à côtes, les grandesguêtres de peau à boucles de cuivre, tenant, d’une main, son fusilsur l’épaule, et de l’autre un limier en laisse, traversait le murdu parc par une de ses brèches, et, en gardant avec soin le milieude la route, plutôt par habitude que pour éviter la rosée, dont ilétait trempé comme d’une pluie, s’avançait, par la laie des fondsHouchard, vers la maison neuve du chemin de Soissons, dont ilapercevait depuis bien longtemps, de l’autre côté de la route, laface occidentale, c’est-à-dire celle sur laquelle s’ouvrent lesquatre fenêtres.

Au reste, arrivé à l’extrémité de la laie, ilvit que porte et fenêtres étaient closes. Tout dormait encore chezles Watrin.

– Bon ! murmura le jeune homme, onse la passe douce chez le papa Guillaume !… Le père et lamère, je le conçois encore ; mais Bernard, un amoureux !Est-ce que ça doit dormir, un amoureux ?

Et il traversa la route, s’approchant de lamaison dans le but évident de troubler sans remords le sommeil desdormeurs.

Au bruit de ses pas, les deux chiens sortirentde leur niche, tout prêts à aboyer, et contre l’homme et contre lelimier ; mais, sans doute, reconnurent-ils deux amis, car leurbouche s’ouvrit démesurément, non pas pour un aboi menaçant, maispour un bâillement amical, en même temps que leur queue balayaitjoyeusement le sol, au fur et à mesure que s’avançaient les deuxnouveaux venus, qui, du reste, sans appartenir positivement à lamaison, ne lui paraissaient pas tout à fait étrangers.

Parvenu au seuil, le limier familiarisa avecles deux bassets, tandis que le garde, posant à terre la crosse deson fusil, cognait du poing contre la porte.

Rien ne répondit à ce premier appel.

– Ohé ! père Watrin ! grogna lejeune homme en frappant une seconde fois avec plus d’énergie encoreque la première, est-ce que vous êtes devenu sourd, parhasard ?

Et il appliqua son oreille contre laporte.

– Enfin, dit-il après un instantd’attention, c’est bien heureux !

Cette phrase de satisfaction lui étaitarrachée par un léger bruit qu’il entendait à l’intérieur.

Ce bruit, qu’affaiblissaient la distance etsurtout l’épaisseur de la porte, était celui de l’escalier, quicraquait sous les pas du vieux garde chef.

Le jeune homme avait l’oreille trop exercéepour se tromper à ce bruit et prendre le pas d’un homme decinquante ans pour celui d’un garçon de vingt-cinq. Aussimurmura-t-il :

– Ah ! c’est le père Guillaume.

Puis, tout haut :

– Bonjour, père Guillaume !cria-t-il. Ouvrez : c’est moi !

– Ah ! ah ! dit une voix venantde l’intérieur, c’est toi, François ?

– Parbleu ! qui voulez-vous que cesoit ?

– On y va ! on y va !

– Bon ! prenez le temps de passervos culottes… On n’est pas pressé, quoiqu’il ne fasse pas chaud…Brrrou !…

Et le jeune homme frappa alternativement dechacun de ses deux pieds contre terre, pendant que le limiers’asseyait grelottant, et tout trempé de rosée comme sonmaître.

En ce moment, la porte s’ouvrit, et l’on vitapparaître la tête grisonnante du vieux garde, ornée, si matinqu’il fût, d’un brûle-gueule.

Il est vrai que ce brûle-gueule n’était pasencore allumé.

Ledit brûle-gueule, qui avait commencé parêtre une pipe, et qui était devenu brûle-gueule par suite desaccidents divers qui avaient successivement raccourci son tuyau, nequittait les lèvres de Guillaume Watrin que le temps strictementnécessaire à son propriétaire pour en expulser la vieille cendre ety introduire le tabac frais ; puis il reprenait, au côtégauche de sa bouche, entre deux dents creusées en tenailles, saplace accoutumée.

Il y avait encore un cas où le brûle-gueulefumait à la main du père Guillaume au lieu de fumer à seslèvres : c’était le cas où son inspecteur lui faisaitl’honneur insigne de lui adresser la parole.

Alors le père Guillaume tiraitrespectueusement son brûle-gueule de sa bouche, s’essuyaitproprement les lèvres avec la manche de sa veste, passait derrièreson dos la main qui tenait la pipe et répondait.

Le père Guillaume semblait avoir été élevé àl’école de Pythagore : quand il ouvrait la bouche pour faireune question, la question était toujours faite de la façon la plusbrève ; quand il ouvrait la bouche pour répondre à unequestion, la réponse était toujours faite de la façon la plusconcise.

Nous avons eu tort de dire : quand lepère Guillaume ouvrait la bouche, jamais la bouche du pèreGuillaume ne s’était ouverte que pour bâiller, en supposant même,ce qui n’est point probable, qu’il eût bâillé jamais.

Le reste du temps, la mâchoire du pèreGuillaume, habituée à maintenir entre ses dents un fragment de pipequi souvent n’avait pas plus de six ou huit lignes de tuyau, ne sedesserrait point ; il en résultait un sifflement qui n’étaitpas sans analogie avec celui du serpent, les paroles étant obligéesde s’échapper à travers l’écartement des deux mâchoires, écartementproduit par l’épaisseur du tuyau de la pipe, mais qui à peineoffrait un vide à pouvoir y glisser une pièce de cinq sous.

Quand la pipe avait quitté la bouche deGuillaume, soit pour donner à son maître le loisir de la vider oula faculté de la remplir, soit pour lui permettre de répondre àquelque haut personnage, les paroles, au lieu d’être plus faciles,devenaient plus vibrantes ; le sifflement, au lieu dediminuer, augmentait, et c’était tout simple : le tuyau de lapipe ne desserrant plus la mâchoire, les dents de la mâchoiresupérieure pesaient sur celles de la mâchoire inférieure de tout lepoids de l’habitude.

Alors, bien habile était celui qui pouvaitentendre ce que disait le père Guillaume !

Ce point culminant de la physionomie du pèreGuillaume établi, achevons son portrait.

C’était, nous l’avons dit, un homme decinquante ans, d’une taille un peu au-dessus de la moyenne, droitet sec, avec des cheveux rares et grisonnants, d’épais sourcils, uncollier de favoris encadrant son visage, de petits yeux perçants,un long nez, une bouche railleuse et un menton pointu. Sans avoirl’air d’écouter ou de voir, il avait toujours l’œil au guet, etvoyait et entendait d’une merveilleuse façon, soit ce qui sefaisait chez lui entre sa femme, son fils et sa nièce, soit ce quise passait dans la forêt entre les perdrix, les lapins, leslièvres, les renards, les putois et les belettes, animaux qui,depuis le commencement du monde, se font des guerres aussiacharnées que, de l’an 774 à l’an 370 avant le Christ, s’en firentles Messéniens et les Spartiates !

Watrin avait mon père en vénération, etm’aimait beaucoup moi-même. Il avait conservé sous un globe leverre dans lequel avait l’habitude de boire le général Dumas quandil chassait avec lui, et dans lequel aussi dix, quinze et vingt ansaprès, il ne manquait jamais de me faire boire moi-même lorsquenous chassions ensemble.

Tel était l’homme qui, la pipe à la bouche,passait sa tête moqueuse par l’entrebâillement de la porte de lamaison neuve du chemin de Soissons pour recevoir, à quatre heuresdu matin, le jeune garde qu’il avait appelé François, et qui seplaignait de n’avoir pas chaud, quoiqu’on fût, depuis un mois etvingt-sept jours, entré, au dire de Mathieu Laensberg, dans cettecharmante période de l’année qui se nomme le printemps.

Voyant à qui il avait affaire, GuillaumeWatrin ouvrit la porte toute grande, et le jeune homme entra.

Les cookies permettent de personnaliser contenu et annonces, d'offrir des fonctionnalités relatives aux médias sociaux et d'analyser notre trafic. Plus d’informations

Les paramètres des cookies sur ce site sont définis sur « accepter les cookies » pour vous offrir la meilleure expérience de navigation possible. Si vous continuez à utiliser ce site sans changer vos paramètres de cookies ou si vous cliquez sur "Accepter" ci-dessous, vous consentez à cela.

Fermer