La Guerre des vampires

Chapitre 8LE CHEMIN DU RETOUR

 

– Je terminai rapidement la réparation dema barque, et je me remis en mer le jour même, après avoir trouvéle courant sud-nord qui m’avait été indiqué.

– Je vous ferai grâce ici de tout détailoiseux. Le projet qui m’avait fait passer une nuit de fièvre etd’exaltation consistait tout simplement à priver le grand cerveaudu courant électrique qui était, sans nul doute, indispensable àson existence. Ainsi, il serait à ma merci.

– La formidable énergie captée chaquesoir par les arbres de métal, je l’emploierai, moi, à faire dessignaux à la Terre. Le moyen une fois à ma disposition,l’installation matérielle ne serait qu’un jeu pour un électriciende ma force, surtout aidé – comme je pensais l’être – par lesVampires.

« Mon voyage de retour s’effectua sansaccident, et je débarquai à la tour de verre, où les Vampires necroyaient plus me revoir. Ils me questionnèrent à leurmanière ; mais je me gardai bien de leur confier mon projet,seulement je préparai en hâte tout ce qu’il me fallait pour uneseconde expédition.

« Je me construisis une barque plusgrande et plus solide, et l’arsenal me fournit des matériaux, desfils de métal, des tubes, des provisions.

« Huit jours ne s’étaient pas écoulés queje me rembarquai de nouveau. Le seul risque que j’avais à courir –mais il était terrible – était que le Grand Cerveau ne devinât maprésence.

« Il n’en fut rien ; dans toutecette expédition, je fus favorisé d’un bonheur insolent.

« Arrivé en vue de la forêt métallique, àla tombée de la nuit, je dormis dans les rochers et me mis autravail le lendemain. J’avais fabriqué, avec le salpêtre dessouterrains, une vingtaine de kilogrammes de poudre, je m’en servispour disposer une mine au-dessous de la poutre conductrice ducourant.

« Je conviens entre nous que ce ne futpas sans un fort battement de cœur que je mis le feu à la mèche etque je calculai – avec mes doigts, faute de chronomètre – le nombrede minutes qui devaient s’écouler avant l’explosion.

« Enfin, la détonation gronda, il mesembla que la montagne oscillait sur sa base et que la terretremblait sous mes pieds ; mais ce fut tout. J’étais moi-mêmesurpris de n’avoir pas été foudroyé sur place par la colère duGrand Cerveau.

« Quand le nuage de poussière et de fuméese fut dissipé, je me hasardai à m’approcher. J’avais pleinementréussi, la poutre conductrice – d’un métal très cassant – étaitbrisée en deux endroits, le dallage de verre, crevé, laissaitéchapper l’eau du canal souterrain.

« Quelques arbres de la forêt avaient étéébranchés, c’était le seul dégât involontaire que j’eussecommis ; mais il serait facilement réparable.

« J’examinais tout cela d’un regardtriomphant, quand, brusquement, le paysage fut enveloppé d’unbrouillard aussi épais que les plus épaisses ténèbres. C’était, jele supposai, une des dernières manifestations de la puissance duGrand Cerveau qui, atteint dans ses œuvres vives, se cachait à sesennemis et peut-être se recueillait pour juger de la gravité ducoup qui l’avait frappé.

« J’attendais la nuit avec impatience,jusque-là j’avais tout à craindre ; mais, à la nuit, laréserve d’énergie électrique de mon terrible adversaire seraitépuisée et, comme elle ne se renouvellerait pas, je n’aurais plusrien à redouter.

« Ce fut avec un soupir de satisfactionque je vis les premiers feux de l’orage briller au sommet des mâtsébranchés. J’étais sauvé.

« Je ne pouvais croire que le colossalorganisme succombât tout d’un coup au manque d’électricité, ildevait pouvoir résister de longs mois ; mais il languirait, ilserait à ma merci.

« Il faudrait qu’il me révélât sessecrets.

« Ces pensées me gonflèrent d’orgueil etje levai la tête presque insolemment vers le dôme majestueux de lamontagne.

« Mais je n’avais réalisé qu’une partiela plus difficile de mon projet. Il me fallait le concours desVampires pour le mener entièrement à bien.

« Ils ne voulurent pas ajouter foid’abord à l’incroyable nouvelle, et j’eus beaucoup de peine à endécider quelques-uns à m’accompagner jusqu’à la montagnemortelle.

« Mais, les premiers une fois convaincus,tous accoururent, le ciel s’encombra de leurs troupes venues desplus lointaines tours de verre, à tire d’aile.

« Je leur persuadai sans peine que s’ilsvoulaient être délivrés de l’impôt sanglant qu’ils payaient chaquemois à leur tyran, ils devaient m’obéir exactement.

« Une longue plaine déserte, sorte deSahara martien, aux sables couleur de sang, fut choisie par moi etj’y fis installer une centaine de mâts dont chacun fut muni d’unepuissante lampe à arc.

« Les métaux de l’arsenal et une sorted’anthracite très dense, qui pouvait remplacer le charbon descornues, m’en fournirent les matériaux.

« La poutre conductrice de la forêt demétal fut prolongée par un gros fil jusqu’aux lampes, et j’euxbientôt la joie de voir mes signaux fonctionner toutes les nuitsavec une régularité parfaite.

« Les Vampires m’avaient secondé avecdévouement et c’était un spectacle peu banal que d’en voir unedouzaine enlever en l’air avec leurs palpes une énorme poutre et lamettre en place, avec une adresse consommée.

« Cependant, je n’étais pas sansinquiétude sur la façon dont se passerait le jour de l’échéancefatale aux Vampires. L’inertie apparente du Grand Cerveau ne merassurait qu’à demi. Une fois, je m’étais glissé dans la petitegrotte, creusée par la source d’acide fluorhydrique, et j’avais vules circonvolutions géantes encore éclairées du phosphore de lavie, et j’avais constaté que le battement des vaisseaux ne s’étaitpas arrêté, était seulement devenu plus faible.

« Je craignais quelque réveil inattenduet formidable du Leviathan. Je résolus de prendre toutes lesprécautions en mon pouvoir contre une résurrection probable de latoute-puissante volonté que je m’étonnais encore d’avoir sifacilement domptée.

« Au jour fixé pour l’holocauste mensueldes Vampires, j’ordonnai que tous ceux qui étaient voués à la mortse retirassent au plus profond des galeries souterraines dont lesportes furent solidement refermées sur eux.

« J’espérais que, dans cet endroit, ilsseraient moins accessibles à l’attirance impérieuse qui les forçaità voler jusqu’à la montagne de mort.

« Au coucher du soleil, j’entendis degrands cris et un tumulte de battements d’ailes ; dominés parla suggestion fatale, ils essayaient de forcer les portesbarricadées par moi.

« Ils n’y réussirent pas, et le tumultes’apaisa en peu d’instants. Les Vampires étaient sauvés. Le GrandCerveau privé de phosphore, comme il était déjà privé d’énergieélectrique, allait désormais s’anémier, perdre toute volonté ettoute puissance.

« Trois mois se passèrent ainsi. LesVampires me témoignaient le respect le plus profond, l’obéissancela plus servile. Ils ne me laissaient pas le temps de désirerquelque chose.

« Ils exécutaient tous les travaux que jeleur commandais, me procuraient les plantes et les bêtes les plusrares de la planète et me transportaient sur leurs ailes invisiblesoù je voulais.

« C’est ainsi que je fis une apparitionchez mes anciens sujets, les Martiens des lagunes, quej’encourageai et que je comblai de présents. Ils durentcertainement me considérer comme un être d’une essence quasidivine. Je les quittai en leur promettant que je ne lesabandonnerais pas et que de loin ma protection ne cesserait jamaisde s’étendre sur eux.

« J’ai vécu, ces quelques mois,l’existence enchantée et invraisemblable d’un mage servi par desdémons obéissants.

« J’aurais joui d’une félicité sanségale, n’eût été le désir de revoir la Terre qui, chez moi,tournait à l’obsession et à la hantise. Que de nuits j’ai passéessur la plateforme des tours de verre, à contempler l’astre natal,petite tache de lumière lointaine, comme perdue dans lefourmillement des mondes stellaires. D’ailleurs, je ne désespéraispas d’y réussir. Après les prodiges qu’il m’avait été donnéd’accomplir, rien ne me paraissait impossible[6] !

« Mes signaux, je l’ai dit,fonctionnaient à souhait, un clavier à trois touches, sommairementinstallé, permettait d’allumer et d’éteindre les trois groupes delampes électriques qui, pour les habitants de la Terre, devaientconstituer la ligne et le point des signaux de Morse. Je m’étaisd’abord chargé de ce travail, puis j’avais dressé un certain nombrede Vampires à l’accomplir eux-mêmes, et ils s’en acquittaient fortbien, à l’aide d’une sorte de cahier, où j’avais résumé mesaventures en signes télégraphiques.

« Je faisais recommencer ces signauxinlassablement, persuadé que les astronomes terrestres finiraientbien par les remarquer.

« Pendant tout le quatrième mois, il yeut de fréquentes interruptions de courant. Elles étaient dues àune sensible diminution de la violence des orages dans la région dela forêt métallique ; de plus, les feuilles des arbress’étaient chargées d’une poussière qui les rendait beaucoup moinsconductrices.

« J’attribuai ces accidents à des causesnaturelles ; je devais bientôt revenir de mon erreur.

« Mais je me hâte d’arriver à lacatastrophe finale.

« C’était vers la fin du cinquièmemois ; assis sur la plate-forme d’une des tours de verre, jecontemplais paisiblement la longue ligne des signaux quicommençaient à s’allumer parmi les ombres montantes du crépuscule.Le ciel était chargé d’orage et les Vampires s’étaient presque tousretirés dans leurs niches profondes.

« Tout à coup, avec la soudaineté d’uncataclysme que rien ne faisait prévoir, un cri aigu qui exprimaitchez les monstres le comble de la détresse monta des profondeurs dupuits central. Un vol nombreux s’éleva avec des huées de désespoiroù je croyais entendre de sanglants reproches et des menaces à monadresse, et cingla vers la région maudite du sud avec uneeffrayante vitesse.

« Je perdis la tête, j’étais abattu parce coup imprévu auquel je ne comprenais rien ; je ne pouvaiscroire que tout ce que j’avais fait eût été inutile, que le GrandCerveau eût subitement reconquis sa puissance perdue, alors que jele croyais en train d’agoniser lentement.

« Je me levai éperdu. Déjà, d’autresvols, partis des tours plus éloignées, allaient se joindre aupremier, le ciel s’emplissait de clameurs déchirantes.

« Pris à l’improviste, je cherchaisvainement une idée, une résolution. Le sentiment de mon impuissancem’accablait de désespoir et de rage.

« À ce moment, la foudre gronda, lesvagues battues par une soudaine tempête rebondissaient jusqu’auxplates-formes des tours ; du milieu de ce chaos de la naturebouleversée, je vis une fulgurante gerbe d’éclairs s’éparpillerau-dessus de mes signaux. Les lignes lumineuses des lampesélectriques disparurent, je compris que mes travaux étaientanéantis par la colère vengeresse du Grand Cerveau, réveillé de satorpeur, et guéri, par quelque moyen inconnu, de la faiblesse où jel’avais plongé en l’affamant.

« Je n’eus pas le temps de revenir del’abattement et de la consternation qui m’accablaient ; déjàles Vampires furieux, croyant que je les avais trahis – oupeut-être obéissant à la suggestion toute-puissante de mon terribleadversaire s’élançaient des profondeurs de la tour et fondaient surmoi comme des vautours sur un cadavre.

« En une seconde, j’en fus entouré ;ils m’étourdissaient de leurs vociférations aiguës ; ilsm’avaient jeté sur le sol et me frappaient avec leurs palpes.Quelques-uns me serraient la gorge comme pour m’étrangler ;d’autres me traînèrent jusqu’au bord de la plate-forme et je crusqu’ils allaient me précipiter dans la mer.

« Ils se disputaient ma personne commeune proie et me tiraillaient en tous sens ; le moindre risqueque je courusse était celui d’être écartelé.

« Au moment où ils m’avaient assailli,j’avais encore mon masque d’opale, l’un d’eux s’en avisa et mel’arracha.

« J’étais tiraillé, déchiré, mordu et jene voyais rien ; c’était horrible.

« Je croyais, cette fois, ma mortcertaine, mais j’avais reçu un tel coup de la destruction de messignaux et du foudroyant réveil du Grand Cerveau, que j’étaisrésigné à tout, aussi hébété que le condamné à mort, réveillé ensursaut et jeté pantelant sur la planche de la guillotine.

« Brusquement, je sentis que les palpesdes Vampires se nouaient comme une cible autour de mes membres,j’entendis le battement de leurs ailes, ils m’enlevaient.

« Ils se précipitaient avec moi dans levaste puits qui formait l’intérieur de la tour.

« J’eus la sensation vertigineuse d’unechute verticale dans les ténèbres. Je perdis connaissance.

« Dès lors, je ne me souviens plus derien.

« C’est ici, au milieu de vous, que mesyeux se sont ouverts de nouveau à la lumière…

Une sensation de stupeur s’était peintesur tous les visages, à ce dénouement aussi brusque et aussiinattendu. Robert Darvel ne put s’empêcher de sourire.

– Je crois, fit-il, que ce qui m’estarrivé après mon évanouissement peut s’expliquer de soi-même. LesVampires ont, au dernier moment, reculé devant l’idée de me mettreà mort.

« Peut-être se sont-ils souvenus desservices que je leur avais rendus, peut-être ont-ils craint que mamort ne fût vengée ; qui sait à quelle logique ont obéi cesintelligences à la fois compliquées et simplistes ?

« Je devine qu’ils ont dû se trouverembarrassés, que certains ont pris ma défense, ont essayé de mejustifier, finalement, ils ont tourné la difficulté. Ils m’ont toutsimplement embaumé à leur façon, se réservant peut-être de me tirerplus tard du sommeil léthargique.

« Quant à la façon dont s’est opéré monretour je n’ai là-dessus aucune donnée, je suis réduit auxhypothèses.

« Voici ce que je trouve de plusadmissible :

« Le « Grand Cerveau », aprèsle péril que je lui avais fait courir, n’a plus voulu supporter maprésence dans la planète – même à l’état de momie. Il a ordonné auxVampires de me renvoyer d’où j’étais venu.

« Quant aux moyens employés pour melancer en dehors de la sphère d’attraction de la planète, lasupposition la plus naturelle est qu’ils se sont servis du procédéle plus facile qu’ils eussent à leur disposition, c’est-à-dire dela force éruptive d’un volcan.

« On ignore généralement que cette forceest considérable.

« D’après le livre du père Martinet,l’Etna lance des pierres avec une vitesse initiale de huit centsmètres par seconde ; le Vésuve, l’Etna et le Strombolidécochent leurs projectiles avec une vitesse à peu près double etqui varie entre douze et quinze cents mètres, mais le Cotopaxi, lePichincha et d’autres volcans de l’Amérique du Sud impriment, auxlaves lancées par leurs cratères, une vitesse initiale qui atteintquelquefois quatre kilomètres à la seconde.

« J’ai vu dans Mars des volcans d’uneimportance aussi considérable que ceux que je viens de citer. Leurpuissance de projection doit même être beaucoup plus grande, étantdonnée la diminution de l’attraction et la moindre épaisseur de lacouche atmosphérique.

« Il n’y aurait donc rien d’étonnant à ceque la sphère d’où vous m’avez tiré ait été chargée comme un simpleobus dans la cheminée d’un volcan ; en outre, les Vampirespossèdent peut-être le secret – théoriquement assez simple – deproduire à volonté des éruptions et celui de régler et de dirigerla force d’expansion des gaz.

« Le trajet de Mars à la Terre a pus’effectuer pour moi dans les mêmes conditions que pour lesnombreux bolides qui atteignent notre sphéroïde chaque année.

« Il resterait seulement à expliquer,conclut l’ingénieur, devenu pensif, pourquoi je suis venu tomberprécisément sur cette villa. Je ne crois pas à un simplehasard ; mais ceci, c’est peut-être le secret du GrandCerveau…

………………………………………

Un profond silence avait accueilli la fin dela fabuleuse épopée. Nulles oiseuses questions, nulles banalesfélicitations ne venaient à l’esprit de personne.

Cependant, Ralph Pitcher et miss Alberte seregardaient comme si chacun d’eux eût hésité à prendre laparole.

Ce fut le naturaliste qui, sur un signe de lajeune fille, se leva et, se plaçant en face de RobertDarvel :

– J’ai, dit-il, une grave communication àvous adresser ; depuis le récit que vous venez de faire, il nem’est plus possible d’en douter : les Vampires vous ont suivisur la Terre !

– Mais c’est impossible ! s’écrial’ingénieur avec une vive émotion. Êtes-vous bien sûr de ce quevous avancez là ?

– Absolument sûr, les Vampires sont ici,ils rôdent autour de la villa ! Zarouk les a vus ! Votrefrère Georges les a vus !…

Et tout d’un trait, Pitcher raconta lesincidents dont la villa des Lentisques avait été le théâtre et quenous avons relatés plus haut.

Robert demeurait abasourdi.

– Pourquoi ne m’avoir pas prévenu plustôt ? murmura-t-il.

« Vous ne savez pas à quel danger vousvous êtes exposés…

– Vous prévenir, dit vivement missAlberte, cela ne se pouvait pas.

« Il y a quelques jours à peine, vousétiez entre la vie et la mort !

« Puis, à dire vrai, nous ne savions pas,nous n’étions pas sûrs.

« Il a fallu votre exacte description deces monstres pour nous préciser à nous-mêmes le péril…

– N’ayez aucune crainte, dit Robert, jesuis averti maintenant ; j’ai triomphé des Vampires sur leurpropre terrain, dans leur élément, il faudrait être bienmalchanceux pour ne pas les vaincre sur notre planète, où ils ont,contre eux, toutes les chances…

« Je dirai même que leur présence est unheureux événement pour la science… Je veux à mon tour les faireprisonniers, leur arracher leurs secrets. Je saurai bien, avecl’aide de Ralph, les rendre visibles à nos yeux, bien que je soisprivé de mon masque magique.

Mais, en dépit de ces affirmations destinées àrassurer ses amis, l’ingénieur était devenu tout à coup sombre etsoucieux, son front s’était barré du pli de la réflexion, sessourcils s’étaient froncés, ses efforts étaient vains pourdissimuler sa préoccupation.

– Vous voilà tout à coup devenu bienpensif, fit observer la jeune fille.

– Oui, je me demande pourquoi lesVampires m’ont suivi, s’ils sont nombreux, s’ils sont venus de lamême façon que moi ; ce sont là autant de questions que je mepose, et qu’il faudra bien que je résolve.

« Je ne crois pas qu’ils soient venusavec des intentions nuisibles ; ils m’avaient à leur merci surla planète Mars, rien ne leur aurait été plus facile que de metuer.

« Ont-ils été envoyés en exil à ma suitepar le Grand Cerveau, en punition de leur révolte ?

« Est-ce parce qu’ils ont reconnu aucontraire que j’étais seul capable – comme je l’ai montré – detenir tête à leur tyran ?

« Est-ce enfin un cataclysme indépendantde leur volonté qui les a jetés sur notre planète ? « Ilfaudra que je sache tout cela…

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