Le Coeur cambriolé

Chapitre 16Le rendez-vous

C’était Surdon qui me parlait de la sorte. Ilparaissait aussi agité que moi. Je l’entrepris avec une fièvre biencompréhensible :

– Patrick ! m’écriai-je ! commentsais-tu cela ?

– Je l’ai rencontré !

– Quand ?

– Ce matin.

– Et depuis ce matin tu n’as pas pu…

– Monsieur, je l’ai suivi et je vous prie decroire que je n’ai pas perdu mon temps !

– Parle ! Parle ! Dis-moi ce que tusais ; tout ceci est épouvantable !

– Oh ! oui, monsieur…épouvantable !

– Je le tuerai.

– Évidemment, c’est ce qu’il y aurait de mieuxà faire, car il n’y a point de doute qu’il ne poursuivemonsieur ! (le brave Surdon n’osait faire aucune allusion à« madame »). Ce Patrick, continua-t-il, pensait bien quemonsieur passerait par Venise. Il attendait monsieur ici depuistrois semaines ! Et il est à peu près devenu fou depuis quemonsieur est arrivé !

– Eh là ! il l’était bien avant cela,Surdon !… Mais dis-moi tout ce que tu sais, dans ledétail…

– Eh bien, voilà, monsieur !… J’étais entrain de brosser, ce matin, les effets de monsieur, quand, ayantmis le nez à la fenêtre, j’aperçus, dans une gondole, une personnequi fixait nos fenêtres, avec une attention si persévérante que jem’en arrêtai dans ma besogne. Il ne m’avait pas vu. Pour tout dire,monsieur, son regard allait à la chambre de madame…

– Madame était-elle sortie ? demandai-je,haletant, à Surdon.

– Non, monsieur, elle s’apprêtait à sortir, etmonsieur l’attendait dans le hall… À l’instant, je reconnus cePatrick et je continuai d’épier son jeu.

– Pourrais-tu me dire si madame l’avu ?

– Cela, je ne pourrais pas ! non !je ne puis rien affirmer… La gondole s’était arrêtée un instant,puis avait fait demi-tour et redescendait vers le bassin ; jeme précipitai hors de l’hôtel dans le moment que vous en sortiezavec madame. J’eus le bonheur d’arriver au coin du quai desEsclavons quand l’embarcation de Patrick en doublait la pointe. Jepris moi-même une gondole et suivis la sienne. Mon dessein étaitd’apprendre où il était descendu. Il me traîna pendant des heuresdans des endroits impossibles et sans aucun intérêt apparent.Enfin, il se fit descendre au Grand Hôtel où j’appris qu’il avaitune chambre, dont les fenêtres s’ouvrent au rez-de-chaussée, jeveux dire, au ras de l’eau sur le grand Canal, en face de la pointede Notre-Dame della Salute ! (À ce nom, je me remis àfrissonner.) Le domestique qui le sert, continua Surdon, ne fitaucune difficulté pour me donner certains détails qui sont, dureste, la fable de tout le personnel du Grand Hôtel ! Ilparaît, monsieur, que, depuis quatre jours, il s’enfermerégulièrement dans sa chambre entre cinq et sept, après s’y êtrefait servir, sur un guéridon, une collation pourdeux !

– Une collation pour deux !répétai-je en tressaillant de la tête aux pieds, entre cinq etsept !

– Exactement ! monsieur,exactement ! Le domestique doit mettre deux couverts, et leplus beau est que l’on n’a jamais vu notre homme entrer dans sachambre avec quiconque et qu’on l’en voit toujours sortirseul ! Et, cependant, monsieur, il ne fait point de doute pource domestique que deux personnages se sont assis à ce guéridon pourpartager la collation qu’il y a servie ! C’est là un mystèrequi amuse tout le monde et dont le Patrick n’a pas l’air des’apercevoir, car il ne parle jamais à personne. On le considère,généralement, comme un fier original et même comme un peu fou.L’opinion des gens sensés est qu’il se joue à lui-même la comédieet qu’il vit avec ses souvenirs… Mon Dieu ! comme monsieur estpâle ! J’ai peut-être eu tort de lui rapporter toutcela ? Peut-être eût-il mieux fallu lui cacher la présence dePatrick à Venise ?

– Non ! Surdon ! non ! tu asbien fait ! Tu es un fidèle et intelligent serviteur, maisdis-moi, Surdon, quand donc as-tu quitté le Grand Hôtel ?

– À l’instant, monsieur !

– Et Patrick ?

– Je l’ai laissé enfermé dans sa chambre commeà l’ordinaire à cette heure-ci !

Je regardai ma montre qui tremblait dans mamain…

– C’est vrai, fis-je, c’est l’heure de lacollation ! Attends-moi ici, Surdon, dans cette gondole, jereviens tout de suite !

Je courus à l’hôtel dans une agitation quitouchait au délire. Ce qui me bouleversait ainsi (qu’on lecomprenne bien !) était moins la preuve que m’apportait Surdondes récentes tentatives de Patrick pour s’emparer à nouveau de l’Ode Cordélia que la façon trop bénévole avec laquelle ma bien-aiméesemblait consentir à laisser diriger son polygone dansVenise par le plus dangereux des séducteurs ! De cela, dontl’idée seule me faisait grelotter de fièvre, pouvais-je douter enme rappelant ce qui s’était passé le jour même entre Cordélia etmoi ? Elle m’avait parlé d’abord tout naturellement desa visite à Notre-Dame della Salute ; et puis, devantmon effarement, elle s’était aperçue que son polygone bavardaittrop, et elle lui avait ordonné tout à coup de se taire, et cela enrougissant jusqu’à la racine des cheveux !

Naguère, lorsqu’elle s’apercevait que quelquechose d’anormal venait de se passer entre nous, elle ne manquaitpas de me jeter ses beaux bras autour du cou, en s’écriant :« Sauve-moi, Hector ! sauve-moi ! » maismaintenant elle paraissait marquer uniquement un certain embarrasd’avoir laissé surprendre le secret d’un état psychique qui devaitme rester fermé, d’une autre existence dans laquelle elle ne mejugeait peut-être pas digne d’entrer et, dans tous les cas, quine lui faisait plus peur, puisque son O, après réflexion, neme disait plus : « Emporte-moi ! »

Hélas ! n’était-ce pas un autre quil’emportait où il voulait, maintenant, et sinon avec sonassentiment parfait – car dans mon délire je m’efforçais de resterjuste du moins sans qu’elle s’en défendit beaucoup. Ah !malheur de ma vie ! Non, non ! elle ne s’en défendaitplus ! sans quoi elle m’eût averti ! elle m’eûtcrié : « Il est revenu, le voleur de mon cœur, lecambrioleur d’amour ! »

Son O et son polygone étaient bien d’accord,maintenant, pour me cacher cette infamie ! Car, enfin,l’adhérence du fluide nerveux (comme disait le docteurThurel) a beau être faible chez certains sujets (et, assurément,Cordélia était de ceux-là) on ne saurait l’attirer loin de sonfoyer visible (le corps) sans une certaine douleur qui, autrefois,se défendait chez Cordélia et qui, maintenant, consentait. Cordéliame trahissait avec une douleur consentante !Effroyable ! insupportable pensée !

De si tragiques réflexions ne me venaientpoint, comme l’on pense bien, seulement par la déduction que jetirai de cette rapide scène du matin avec Cordélia, mais aussi parle rappel subit de quelques autres petites scènes de ce genre quim’avaient moins frappé parce qu’elles étaient moins importantes,mais qui acquéraient maintenant toute leur signification et celadepuis la première heure de notre arrivée à Venise ! Enfin, cequi me faisait gravir quatre à quatre les degrés de l’escalier quime conduisait à la chambre de Cordélia, c’était une penséeépouvantable que, depuis quelques jours, elle m’avait prié de lalaisser prendre quelque repos avant qu’elle s’habillât pour ledîner, et qu’il y avait peut-être là un subterfuge destiné àm’éloigner pendant le grand mystère de la promenadepolygonale !

Tout ce que venait de m’apprendre Surdon desfaçons de faire de Patrick au Grand Hôtel, à la mêmeheure, ne faisait que renforcer cette imagination infernalequi n’aboutissait à rien de moins qu’à accuser Cordélia d’unvéritable crime, celui de la préméditation, alors qu’il n’y avaitpeut-être que coïncidence ; mais, ainsi va à l’extrême lajalousie qui ne se sent jamais aussi satisfaite que lorsque, parquelque nouvelle invention, elle a augmenté son supplice !

Quand, à bout de souffle, j’eus pénétré dansnotre appartement, je restai suspendu cependant à un suprêmeespoir, celui d’apercevoir Cordélia, debout, devant une glace,mettant coquettement la dernière main à sa toilette du soir, mais,hélas ! la porte de sa chambre était fermée et c’est en vainque je la secouai avec force. J’appelai :« Cordélia ! Cordélia ! » mais rien ne merépondit ; je me penchai et, par le trou de la serrure, je pusl’apercevoir étendue sur une chaise longue, auprès de la fenêtre,dans cette posture rigide qui, à Vascoeuil, m’avait tanteffrayé.

Je ne pus retenir un cri de rage et, fermantles poings, grinçant des dents, je courus rejoindre Surdon dans sagondole : « Vite ! au Grand Hôtel ! »commandai-je.

Le gondolier nous y conduisit en quelquesminutes. Comme nous en approchions, Surdon me montra à droite desdegrés de l’entrée principale, une fenêtre éclairée, car, à cetteheure de la saison, la nuit était déjà venue et il me dit :« C’est là !… » Aussitôt, je fis godiller de tellesorte que nous rasâmes le pied du mur et que nous nous confondîmesavec son ombre, et cela sans le moindre bruit.

Quand la gondole se fut arrêtée sous lafenêtre, je me dressai et parvins sans peine à memaintenir sur une petite corniche, le coude appuyé à la pierre del’embrasure de la fenêtre. Celle-ci était ouverte. Je pouvais voiret entendre.

Mon émotion était à son comble et jen’essaierai point de la décrire. Du reste, il n’est pas difficilede deviner ce qui se passa en moi, à partir de cette minute et lessentiments qui m’agitèrent devant un spectacle que je pouvaisseul comprendre et dont je devais seulsouffrir.

Les deux couverts, sur le guéridon quioccupait le milieu de la chambre, étaient près l’un del’autre ; les deux chaises étaient rapprochées à se toucher.L’une d’elles était occupée par Patrick, qui se penchait surl’autre dans une attitude pleine de langueur, cependant que sonvisage de chat mélancolique exprimait une quiétude, pour ne pasdire une béatitude qui me donna tout de suite l’envie de sauterdans la pièce et de lui administrer une paire de gifles. Mais je mecontins.

Il y avait sur la table un flambeau quiéclairait doucement les choses et les gens. Pourquoi dis-je lesgens ? Je n’apercevais que Patrick et, quant àl’autre personne, je ne la voyais pas du tout, en dépit detoute ma volonté concentrée et de toute ma foi tendue. Dans lemoment, j’eusse donné tout ce que je possédais pour que mon regardà moi eût la vertu de celui de Patrick qui, certainement, caressaiteffectivement les contours divins de la forme astrale deCordélia !

Oh ! ses yeux de chat mélancolique !ses yeux de chat mélancolique ! tranquille etheureux, tandis que moi, je bouillais, à la fenêtre !

Comment eus-je la force de retenir monélan ? Mais je voulais en savoir davantage !… Etmaintenant, j’écoutais, car il parlait…

Tandis que sa main était allée chercher unfruit dans le compotier, pour le déposer dans l’assiette deCordélia, il disait : « Le mélange des espritsproduit la sympathie, et de cette sympathie naît le véritableamour, auprès duquel l’autre n’est rien qu’un instrumentaveugle de l’aveugle nature aux instincts nécessaires degigogne ! » Cette phrase, je la retiendrai toute mavie ! « Le lien qui nous unit, ô Cordélia (lui aussidisait : « Ô Cordélia » et j’en eus dans la secondele cœur transpercé comme d’une épée) le lien qui nous unit neconnaît pas d’obstacle et n’est arrêté par rien ; rien nesaurait le briser ; il traverse les murailles, franchitl’espace, défie le temps ! Il participe de l’essence divine,etc. » Je ne sais tout ce qu’il lui raconta encore dans cegenre, tout en épluchant une poire qu’il partagea avec elle, jeveux dire : dont il déposa la moitié dans l’assiette qui setrouvait à côté de la sienne !

Je vous avouerai que ses gestes m’intriguaientencore plus que ses discours. Je trouvais insupportable qu’il sepenchât trop sur la chaise voisine et j’éprouvais un affreuxmalaise à le voir porter à ses lèvres un verre rempli de vin doréqu’il avait préalablement incliné dans le vide, sur sa droite,à la hauteur d’une bouche, qui avait bu, peut-être, elleaussi !

Les misérables ! grondai-je entre mesdents serrées, ils boivent dans le même verre ! Ne vous gênezpas !

J’étais tellement « entraîné » partout le psychique dont j’avais été la victime depuis ma premièrenuit de noces, et aussi par tout ce qui m’avait étéscientifiquement expliqué et par ce que je voyais encore, que rienne me surprenait plus et que l’impossibilité pour un corps astrald’absorber la matérialité d’un repas ne me parut pas évidente dèsl’abord !

Il fallut que je me rendisse compte que le vinétait entièrement bu par Patrick et que les morceaux déposés dansl’assiette de Cordélia passaient finalement dans celle de l’Anglaispour que je revinsse de cette idée saugrenue. Ce qui prouve unefois de plus qu’un esprit dérangé dans ses habitudes perdfacilement toute mesure et est prêt à ouvrir les portes à toutesles illusions : mon illusion dans ce moment cruel où d’autresque moi eussent également perdu le bon sens, était de croire à laréalité même de cette illusion, de cette comédie qui se jouaitentre Patrick et le prolongement psychique de Cordélia ! Cequi était la vérité vraie, c’est que, dans cette chambre, ils sedonnaient le spectacle et la joie d’une dînette à deux, mais leseul qui consommât matériellement ne pouvait être quePatrick.

Et comme il buvait pour deux de ce vin doréque je crus bien être du Tokay, il commença de ressembler moins àun chat mélancolique et il se mit à raconter des histoires qui nemanquaient point d’un certain humour.

Justement, c’était à propos de la limitematérielle où se heurtait sa puissance fluidique : « Ilest malheureux, disait-il à Cordélia, que je ne puisse attirer icivotre estomac, comme j’y attire toute votresensibilité ! mais, qui sait : c’est un miracle quela science psychique, qui en est encore à son aurore, réaliserapeut-être bientôt… Regardez donc ce que l’on fait déjàinstinctivement avec les tables tournantes ! Le jouroù les imbéciles (je parle des savants officiels) ne riront plus deces phénomènes, on ne sera pas loin de trouver la méthode quipermettra sûrement à l’esprit invisible de soulever lamatière visible. Ce jour-là, on apprendra ce que ne savait pasNewton, c’est que la pesanteur est une propriétévariable[1] deschoses !… À ce propos, ma chère Cordélia (Ah ! ce que jepouvais souffrir en l’entendant dire : « Ma chèreCordélia ! ») à ce propos le père Sardou racontait unehistoire bien amusante : « Moi, disait-il, je fais sauterce guéridon par la fenêtre, quand et comme il me plaît !L’autre jour, deux amis prenaient leur café dessus. J’ordonne auguéridon de bouger. Il ne bouge pas ! Quand ils sont partis,j’eng… le guéridon. Savez-vous ce qu’il m’a répondu ? Ils sonttrop bêtes ! »

Là-dessus, Patrick se mit à rire, àrire ! et il me semblait entendre rire aussi Cordélia !…(et leur joie me faisait plus de mal que tout à l’heure leurmélancolie). Soudain, ils ne rirent plus et il y eutun grand silence pendant lequel ils se parlaient.

Cela, j’en étais sûr ! j’en étaissûr !

Ils se parlaient et ils se comprenaient.D’abord, c’est une chose reconnue de tous que les sujets et lesmédiums et les maîtres de l’esprit s’entretiennent entre eux sansle secours des sons, par la seule puissance de la suggestion etde la communion. Quand Patrick usait de sa voix degorge, c’était par-dessus le marché et par habitude, peut-êtreaussi pour se donner l’illusion, à laquelle il semblait tenir, quoiqu’il dît, de la présence matérielle de Cordélia dans sachambre, à ses côtés, mais cette voix de gorge n’était pasnécessaire. Maintenant, il lui parlait certainement avec la voix del’âme !

Et, assurément, Cordélia lui répondait… car ilne faudrait pas croire que j’aie assisté, dans cette fameuse ethorrible séance, à un monologue. Loin de là, hélas ! Mêmequand Patrick usait de sa voix de gorge, il y avait des silencesqui, certainement, étaient meublés par la réponse de Cordélia. Lespropos de Patrick, qui suivaient, m’en donnaient la preuve ;j’étais à peu près au courant de ce qui se passait, mais maintenantils parlaient en silence ! Que se disaient-ils ? Que sedisaient-ils ? Pourquoi Patrick était-il si penché ? sipenché ? et son bras droit allongé sur le dossier de la chaisede Cordélia ! Je voyais frémir son bras !…

Tout à coup, il redressa la tête et dit avecsa voix de gorge : « Je suis injuste d’accuser le Ciel dene pas t’avoir donné à moi corps et âme, car, en même temps que tonâme, j’ai le meilleur de ton corps mortel ! » Sur quoi,il prit son verre dans la main gauche, sans déranger sa maindroite, qui frémissait toujours sur le dossier de la chaise deCordélia, et il s’écria : « J’ai le goût de tes lèvres, ôCordélia ! J’ai le goût de tes dents ! J’ai le goûtde ta vie ! Je bois à notre soif d’amouréternelle ! »

Il n’avait pas plus tôt fini de vider sonverre dans le fond de sa voix de gorge que je me précipitai dans lachambre. (Il paraît que j’étais littéralement écumant. C’est luiqui l’a dit plus tard, et c’était, ma foi, très possible, carj’étais au bout de la patience dont j’avais armé mon inquiète etsournoise curiosité, et ma rage débordait.) Je courus sureux en m’écriant : « Moi aussi, j’ai soif, vousne m’invitez pas ? »

Il s’était dressé aussitôt et jeté au-devantde moi comme pour la défendre : « Maladroit !gémit-il, vous l’avez blessée ! » Et il se baissa pourramasser un couteau que j’avais fait tomber par terre quand jem’étais rué sur le guéridon…

– Quoi, blessée ? Quoi, blessée ?haletai-je.

– Calmez-vous, monsieur, fit-il avec un flegmebien britannique, ce ne sera rien, indeed ! (envérité), mais ça aurait pu être grave ! Que ceci vous serve deleçon ! Une autre fois, vous frapperez à la porte ou à lafenêtre… ajouta-t-il sur un ton qui acheva de me mettre hors demoi.

– Ceci n’arrivera plus jamais !râlai-je…

Et comme je regardais du côté de la chaise deCordélia :

– Oh ! monsieur ! vous pouvez allerjusqu’au bout de votre pensée, exprima-t-il avec un gested’encouragement. Nous sommes seuls ! Elle n’est pluslà !

– Eh bien, monsieur, je voulais vousdire simplement ceci : c’est que, de nous deux, il en est un,assurément, qui est de trop ici-bas !

– C’est bien mon avis, monsieur, acquiesçaPatrick, mais ce n’est pas moi !

– C’est ce que nous verrons, monsieur, et pasplus tard que demain.

– Comme il vous plaira !

Sur quoi, n’ayant plus rien à lui dire cejour-là, je me dirigeai vers la fenêtre, mais il m’ouvrit sa porteet nous nous saluâmes tout à fait correctement.

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