Le Frère-de-la-Côte

Chapitre 13

 

On sait quelle force motrice possède une idée fixe. Dans le casde Scevola, elle fut assez puissante pour le précipiter jusqu’aubas de la pente et le priver momentanément de toute prudence. Ils’élança parmi les rochers en se servant du manche de la fourchecomme appui. Il ne prit point garde à la nature du terrain jusqu’àce qu’ayant buté, il se trouvât étalé de tout son long, face contreterre, cependant que la fourche le précédait bruyamment avantd’être arrêtée par un buisson. Cette circonstance évita auprisonnier de Peyrol d’être pris à l’improviste. Après être sortide la petite cabine, simplement parce qu’une fois revenu à lui, ils’était aperçu que la porte était ouverte, Symons s’était trouvébien ranimé par toute l’eau froide qu’il avait bue et par son petitsomme en plein air. Il se sentait de plus en plus maître de sesmouvements et la maîtrise de ses pensées lui revenait aussi assezrapidement.

L’avantage de posséder un crâne fort épais devint évidentlorsque, s’étant traîné hors de la cabine, il put reconnaître où ilétait. Son premier mouvement fut ensuite de regarder la lune pourévaluer à peu près le passage du temps. Après quoi il manifesta uneimmense surprise de se trouver seul à bord de la tartane. Assis,les jambes pendantes au-dessus de la cale ouverte, il essaya dedeviner comment il se pouvait que la cabine fût restée sans verrouni surveillance.

Il continuait à réfléchir à cette situation inattendue. Quepouvait bien être devenu ce scélérat à cheveux blancs ? Sedissimulait-il quelque part en attendant une occasion de luiassener un autre coup sur la tête ? Symons se sentit tout àcoup très exposé, assis sur le pont arrière dans la pleine lumièrede la lune. L’instinct plutôt que la raison lui suggéra dedescendre dans la cale obscure. Ce but parut d’abord une énormeentreprise, mais une fois qu’il s’y mit il l’accomplit avec la plusgrande facilité sans pouvoir éviter toutefois de faire tomber unbout d’espar qui était resté appuyé contre le pont. L’objet leprécéda dans la cale avec un bruit retentissant qui donna despalpitations au pauvre Symons. Il s’assit sur la carlingue de latartane et haleta, mais au bout d’un moment, il réfléchit que toutcela n’avait pas grande importance. Il lui semblait que sa têteétait énorme : son cou lui faisait très mal et il se sentait uneépaule assurément ankylosée. Il ne pourrait jamais tenir tête à cevieux gredin. Mais qu’était-il devenu ? Ah ! oui, ilétait allé chercher les soldats ! Parvenu à cette conclusion,Symons se sentit plus calme. Il essaya de se rappeler ce qui étaitarrivé. Lorsqu’il avait vu pour la dernière fois le vieux bonhomme,il faisait jour et maintenant – Symons regarda de nouveau la lune –il devait être près de trois heures du premier quart[95]. Sans doute ce vieux gredin était-ilallé au cabaret boire avec les soldats. Ils ne tarderaient pas àarriver. L’idée de se voir prisonnier de guerre lui faisait un peutourner le cœur. Son navire lui parût tout à coup paré d’un nombreextraordinaire d’agréments, y compris le capitaine Vincent et lepremier lieutenant. Il aurait même été heureux de serrer la main ducaporal, un fusilier marin hargneux et méchant qui faisait fonctionde capitaine d’armes[96] à bord.« Je me demande où est le navire, maintenant », pensa-t-iltristement, en sentant son dégoût de la captivité s’accroître àmesure que les forces lui revenaient. C’est alors qu’il entendit lebruit de la chute de Scevola. Cela lui sembla assezrapproché ; mais ensuite il n’entendit ni voix, ni bruits depas annonçant l’approche d’un peloton. Si c’était le vieux gredinqui revenait, alors il revenait seul. Aussitôt Symons se dirigea àquatre pattes vers l’avant de la tartane. Il avait l’idée qu’unefois caché sous le pont avant il serait en meilleure posture pourparlementer avec l’ennemi et que, peut-être, il trouverait là unanspect[97] ou quelque bout de fer pour sedéfendre. Au moment même où il venait de s’installer dans sacachette, Scevola mettait le pied sur le pont arrière. Du premiercoup d’œil, Symons vit que cet homme ne ressemblait guère à celuiqu’il s’attendait à voir. Il en fut un peu déçu. Comme Scevola setenait immobile dans la clarté de la pleine lune, Symons sefélicita d’être allé se poster sous le pont avant. Cet homme barbuavait un corps de moineau en comparaison de l’autre ; mais ilavait une arme dangereuse, quelque chose qui sembla à Symons êtreun trident, ou une foëne[98], au boutd’un manche. « C’est une sacrée arme ! » pensa-t-il,épouvanté. Et que diable celui-là venait-il faire à bord ? Quevenait-il y chercher ? Le nouveau venu eut d’abord uneattitude étrange. Il resta immobile comme une statue, puis allongeale cou de droite et de gauche, examinant toute la longueur de latartane, puis après avoir traversé le pont, il en fit autant del’autre côté. « Il a remarqué que la porte de la cabine estouverte. Il essaie de voir où je suis allé. Il va venir à l’avantme chercher, se dit Symons. S’il m’accule, avec cette satanéemachine fourchue, je suis un homme mort. » Il se demanda un moments’il ne vaudrait pas mieux prendre son élan et sauter sur le rivage: mais en fin de compte il n’avait guère confiance en ses forces. «Il me rattraperait sûrement, conclut-il. Et il n’est pas animé debonnes intentions, c’est évident. Un homme ne s’en irait pas sepromener la nuit avec une sacrée machine de ce genre s’il n’avaitpas l’intention de régler son compte à quelqu’un. » Après êtreresté parfaitement immobile, tendant l’oreille au moindre bruit quipourrait venir d’en bas, où il supposait que se trouvait lelieutenant Réal, Scevola se pencha sur l’écoutille[99] de la cabine et appela à voix basse : «Êtes-vous là, lieutenant ? » Symons vit ces mouvements sanspouvoir imaginer leur intention. Cet excellent marin, qui avaitfait ses preuves dans plus d’une expédition de commande, en eut unesueur froide. À la clarté de la lune, les dents de cette fourchepolie par l’usage étincelaient comme de l’argent, et cet intrusavait l’air extrêmement singulier et dangereux. À qui cet hommepouvait-il en avoir, sinon au prisonnier ? Scevola, nerecevant pas de réponse, demeura un moment accroupi. Il ne pouvaitdistinguer aucun bruit de respiration dans le fond du bâtiment. Ilconserva cette position si longtemps que Symons en fut fortintéressé et se murmura à lui-même : « Il doit penser que je suisencore en bas. » Ce qui se passa ensuite fut fort surprenant.L’homme, après s’être placé d’un côté de l’écoutille de la cabinetout en tenant son horrible engin comme si c’eût été une piqued’abordage, poussa un cri terrible et se mit à hurler en françaisavec une telle volubilité qu’il en effraya véritablement Symons. Ils’arrêta brusquement, s’écarta de l’écoutille et sembla se demanderce qu’il allait bien pouvoir faire. Quiconque aurait pu voir alorsla tête que Symons avança, le visage tourné vers l’arrière de latartane, y aurait décelé une expression d’horreur. « Le ruséanimal ! pensa-t-il. Si j’avais été en bas, avec le boucanqu’il a fait, je serais à coup sûr sorti précipitamment sur le pontet alors il m’aurait fait mon affaire. » Symons eut le sentimentqu’il l’avait échappé belle ; mais cela ne le soulageaitguère. Ce n’était qu’une question de temps. Les intentionshomicides de cet homme étaient évidentes. Il ne tarderait sûrementpas à venir à l’avant. Symons le vit bouger et il pensa : « Levoilà qui vient ! » Et il se prépara à bondir. « Si je peuxesquiver ces sacrées dents, je pourrais peut-être le prendre à lagorge », se disait-il, sans toutefois éprouver grande confiance enlui-même. Mais à son grand soulagement, il vit que Scevola voulaitseulement dissimuler la fourche dans la cale, de façon que lemanche atteignît juste le bord du pont arrière. De cette façon,elle était naturellement invisible pour quiconque viendrait durivage. Scevola s’était convaincu que le lieutenant n’était pas àbord de la tartane. Il avait dû aller se promener le long du rivageet reviendrait probablement dans un moment. En attendant l’idée luiétait venue d’aller voir s’il ne pourrait pas découvrir quelquechose de compromettant dans la cabine. Il ne prit pas la fourcheavec lui pour descendre parce qu’elle lui eût été inutile et plusembarrassante qu’autre chose dans cet endroit exigu, au cas où lelieutenant l’y trouverait à son retour. Il jeta un regardcirculaire tout autour du bassin et s’apprêta à descendre. Aucun deses mouvements n’avait échappé à Symons. Il devina l’intention deScevola d’après ses gestes et pensa : « C’est ma seule chance, etil n’y a en tout cas pas une seconde à perdre. » Aussitôt queScevola eut tourné le dos à l’avant de la tartane pour descendre lapetite échelle de la cabine, Symons sortit en rampant de sacachette. Il traversa toute la cale en courant à quatre pattes depeur que l’autre ne tournât la tête avant de disparaître en bas,mais dès qu’il eut jugé que l’homme avait posé le pied au fond, ilse mit debout et s’accrochant aux haubans du grand mât se balançasur le pont arrière, et du même mouvement pour ainsi dire, se jetasur les portes de la cabine qui se refermèrent à grand fracas.Comment assujettir ces portes, il n’y avait pas pensé, mais en faitil vit le cadenas qui pendait à la gâche, d’un côté ; la clés’y trouvait et il ne lui fallut qu’une fraction de seconde pourque la porte fût solidement fermée. Presque en même temps que cebruit de porte, on entendit monter un cri perçant et à peine Symonsavait-il tourné la clé que l’homme pris au piège fit un effort pourenfoncer le panneau. Cela, à vrai dire, ne troubla guère Symons. Ilconnaissait la solidité de cette porte. Son premier mouvement futde s’emparer de la fourche. Il se sentit dès lors en état de tenirtête à un seul homme ou même à deux, à moins qu’ils n’eussent desarmes à feu. Il n’avait toutefois aucun espoir de pouvoir résisteraux soldats et en vérité il n’en avait pas du tout l’intention. Ils’attendait à les voir apparaître d’un moment à l’autre conduitspar ce maudit marinero. Quant à ce que ce fermier était venu faireà bord de la tartane, il n’avait pas le moindre doute à cet égard.Comme il n’était pas affligé d’un excès d’imagination, il luisemblait évident que c’était pour tuer un Anglais tout simplement.« Eh bien ! je veux bien être pendu ! » s’écria-t-ilintérieurement. « Quel satané sauvage ! Je ne lui ai rienfait. Ils ont l’air joliment dangereux, les gens d’ici. » Ilregardait avec anxiété du côté de la falaise. Il eût accueilli avecplaisir l’arrivée des soldats. Plus que jamais il tenait à êtrefait prisonnier dans les règles ; mais un calme profondrégnait sur le rivage, un silence absolu, en bas dans la cabine.Absolu. Ni un mot, ni un mouvement. Un silence de mort. « Il estmort de peur », pensa Symons dont la simplicité d’esprit voyaitjuste. « Il n’aurait que ce qu’il mérite si je descendais letranspercer avec cette affaire-là. Il ne faudrait pas me pousserbeaucoup. » La colère le prenait, il se rappela aussi qu’il y avaitdu vin en bas. Il s’aperçut qu’il était très assoiffé et il sesentait un peu faible. Il s’assit sur la petite claire-voie pourréfléchir à la question en attendant les soldats, il pensa mêmeamicalement à Peyrol. Il savait bien qu’il lui était possibled’aller à terre se cacher quelque temps, mais, au bout du compte,on lui donnerait la chasse parmi les rochers et il seraitcertainement repris et courrait en outre le risque de recevoir uneballe de mousquet à travers le corps. Le premier coup de canon del’Amelia le mit sur ses pieds comme si on l’avait soulevé par lescheveux. Il essaya de pousser un hourra retentissant, mais ne tirade sa gorge qu’un faible gargouillis. C’était son navire qui luiparlait. On ne l’avait donc pas abandonné. Au second coup de canon,il se précipita à terre avec l’agilité d’un chat – en fait, avectant d’agilité qu’il en eut un étourdissement. Quand il se futressaisi il retourna calmement à bord de la tartane prendre lafourche. Puis, tout tremblant d’émotion, il s’éloigna en titubant,lentement mais résolument, avec la seule intention de descendrejusqu’au rivage. Il savait que tant qu’il descendrait, il nepouvait pas se tromper. À cet endroit, le sol était rocheux etlisse, et Symons étant pieds nus passa à peu de distance de Peyrol,sans que celui-ci l’entendît. Quand le terrain devint plusaccidenté, il se servit de la fourche comme canne. Si lentementqu’il allât, il n’avait pas vraiment assez de force pour avoir lepied très sûr. Dix minutes plus tard à peu près, Peyrol, embusquéderrière un buisson, entendit le bruit d’une pierre qui roulait auloin dans la direction de la crique. Instantanément le patientPeyrol se mit sur ses pieds et se dirigea lui aussi vers la crique.Peut-être aurait-il souri si l’importance et la gravité del’affaire où il était engagé n’avaient donné à toutes ses penséesun tour sérieux. Suivant un sentier plus élevé que celui qu’avaitpris Symons, il eut alors la satisfaction d’apercevoir le fugitif,rendu reconnaissable par les bandages blancs qui lui entouraient latête, parcourant la dernière partie de la descente. Une nourricen’aurait pas contemplé l’aventure d’un petit garçon avec plusd’anxiété que ne le faisait Peyrol pour la marche de son ancienprisonnier. Il vit avec plaisir que celui-ci avait eul’intelligence de prendre, pour s’aider, un objet qui ressemblait àla gaffe de la tartane. Au fur et à mesure que la silhouette deSymons s’enfonçait dans la descente, Peyrol s’avança pas à pasjusqu’à ce que d’en haut il le vit assis sur le rivage, l’air toutabattu et désolé, tenant entre ses mains sa tête bandée.Instantanément Peyrol s’assit lui aussi, abrité par l’avancée d’unrocher, et pendant une demi-heure, on peut affirmer qu’onn’entendit aucun bruit, qu’on ne vit rien remuer sur la pointedéserte de la presqu’île. Peyrol n’avait aucun doute sur ce quiallait se passer. Il était aussi certain que le canot ou les canotsde la corvette se dirigeaient maintenant vers la crique, que s’illes avait vus quitter le bord de l’Amelia. Mais il commençait àéprouver quelque impatience. Il voulait voir la fin de cet épisode.La plupart du temps, il observait Symons. « Sacré Tête-Dure,pensait-il. Il s’est endormi. » L’immobilité de Symons était sicomplète qu’on aurait pu le croire mort de fatigue : mais Peyrolavait la conviction que son camarade jadis juvénile n’était pas deces gens qui meurent facilement. L’endroit de la crique qu’il avaitatteint convenait parfaitement à Peyrol. Mais, un canot ou descanots pouvaient très facilement n’y pas découvrir Symons, auquelcas plusieurs groupes débarqueraient pour aller à sa recherche,découvriraient la tartane… Peyrol frissonna. Tout à coup, ilaperçut une embarcation qui passait au plus près de la pointe estde la crique. M. Bolt, conformément aux instructions qu’on luiavait données, serrait la côte en s’avançant très lentement,jusqu’à ce qu’il eût atteint l’extrémité de l’ombre de la pointequi se découpait toute noire sur l’eau éclairée par la lune. Peyrolpouvait voir les avirons monter et descendre. Puis, il vitdéboucher une seconde embarcation. L’inquiétude de Peyrol pour satartane devenait intolérable. « Mais secoue-toi donc, animal,secoue-toi donc ! » marmottait-il entre ses dents. Les, canotsglissaient lentement et le premier d’entre eux était sur le pointde dépasser l’homme assis sur le rivage, lorsque Peyrol se sentitsoulagé en entendant un cri de : « Ho ! du canot ! » quilui arriva affaibli à l’endroit où, à genoux, il se penchait,spectateur attentif. Il vit l’embarcation se diriger vers Symonsqui s’était levé à présent et faisait avec ses bras des signesdésespérés. Puis il vit qu’on le tirait à bord par-dessus l’étrave,il vit le canot scier[100]partout, puis les deux embarcations mâtèrent[101]leurs avirons et restèrent bord à bord sur l’eau étincelante de lacrique. Peyrol se releva. Ils avaient maintenant retrouvé leurhomme. Mais peut-être persisteraient-ils à débarquer, car lecapitaine de la corvette anglaise avait dû avoir au début quelqueautre idée en tête. Cette incertitude ne dura pas longtemps. Peyrolvit les avirons plonger dans l’eau et en quelques minutes lesembarcations virant de bord disparurent l’une après l’autrederrière la pointe de la crique. « Voilà qui est fait », murmuraPeyrol à part lui. « Je ne reverrai jamais ce stupide Tête-Dure. »Il eut l’étrange impression que ces canots anglais avaient emportéavec eux quelque chose qui lui appartenait, non pas tant un hommequ’une part de sa propre vie, la sensation d’avoir repris contactavec les jours lointains de l’océan Indien. Il descendit rapidementvers le rivage comme s’il voulait examiner l’endroit d’où TestaDura avait quitté le sol de France. Il était pressé maintenant deretourner à la ferme et d’y rencontrer le lieutenant Réal quiallait rentrer de Toulon. C’était aussi court de passer par lacrique. Une fois en bas, il contempla le rivage désert et s’étonnad’éprouver comme une sensation de vide. En remontant vers l’endroitoù débouchait le ravin, il aperçut quelque chose par terre. C’étaitune fourche. Il la regarda, tout en se demandant : « Comment diablecet objet est-il venu ici ? », comme trop étonné pour laramasser. Même une fois qu’il l’eut fait, il demeura encore unmoment immobile à réfléchir là-dessus. Il ne pouvait que l’associeravec quelque agissement de Scevola, puisque c’était à lui qu’elleappartenait. Mais cela n’expliquait pas sa présence à cet endroit,à moins que… « Se serait-il noyé ? » pensa Peyrol en regardantl’eau lisse et lumineuse de la crique. Elle ne pouvait lui fourniraucune réponse. Puis, à bout de bras, il contempla sa trouvaille.Enfin, il secoua la tête, mit la fourche sur son épaule, et àlentes enjambées continua sa route.

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