Le Robinson de douze ans

Chapitre 4

 

– Le parc aux chèvres. – Augmentation de famille. – Lekaratas. – Félix manque d’amadou. – Les cannes à sucre. – Lescitronniers. – Vive la limonade ! – Le riz. – Les fraises. –La caverne. – Le coffre. – Félix ne peut l’ouvrir. – Il casse soncouteau. – Retour à la cabane. – Le lait de chèvre. – Surpriseagréable.

 

L’augmentation de ma famille changeait tousmes projets. Je ne pouvais penser à m’éloigner de ma demeure que jen’eusse mis en sûreté non-seulement la chèvre, mais tout letroupeau dont je croyais déjà être possesseur. Je voulaisconstruire un parc auprès de ma cabane ; après bien desréflexions, voici comment je m’y pris. Je déplantai un grand nombrede jeunes arbres, et j’enlevai avec eux une partie de la terre quienvironnait leurs racines ; je fis dans un espace carré destrous fort près les uns des autres ; j’y plantai mes jeunesarbres, et au pied de chacun d’eux, je mis en terre des plantesgrimpantes très communes dans cet endroit. Mes tasses de coco, carje sais à présent que c’est le nom de ce fruit précieux, me furenttrès utiles pour puiser de l’eau dont j’arrosai ma plantation, nonsans de grandes fatigues, n’ayant que de si petits vases, jefaisais chaque jour plus de trente fois le chemin jusqu’au plusprochain ruisseau. Rien n’était capable de me rebuter ; jetravaillais avec un courage infatigable, et je craignais tellementde perdre un moment, que je vivais avec la plus grande sobriété.Des huîtres, des glands et quelques noix de coco étaient ma seulenourriture, parce qu’elle ne demandait pas d’apprêt. Pendant cetemps, ma chèvre, toujours attachée, commençait à s’apprivoiser.J’avais soin de l’approvisionner de grand matin pour toute lajournée ; le soir je la conduisais au bord du ruisseau, oùelle se désaltérait. Elle avait lié amitié avec Castor ; quandelle était couchée, il jouait entre ses cornes. La bonneintelligence de ces animaux me réjouissait, comme celle qui règneentre les frères et charme le père de famille.

Un matin que je sortais de ma cabane, je fusagréablement surpris à la vue de deux petits chevreaux couchés prèsde ma chèvre et attachés à ses mamelles. Je m’approchai, le cœurpalpitant de joie ; je caressai les nouveaux-nés ; lamère ne s’y opposa point, et me regarda d’un air satisfait. Jecourus aux champs, et n’épargnai point ma peine pour approvisionnerla mère et ses nourrissons. Lorsque je fus de retour, ces derniersdormaient paisiblement. Je fus tenté de presser le pis de ma chèvreet d’avaler une bonne tasse de lait chaud ; je me reprochaibientôt cette idée de gourmandise. « Non, dis-je, je nepriverai pas ces innocents animaux de la nourriture que la natureleur a préparée ; j’attendrai, pour me satisfaire, qu’ilspuissent brouter l’herbe comme leur mère. » J’observai ensuiteque ma chèvre, toujours liée au tronc de son arbre, devait setrouver mal à son aise pour allaiter ses petits. L’enceinte de monparc était presque achevée ; les arbrisseaux et les plantesavaient déjà pris racine ; les uns et les autres poussaientdes feuilles nouvelles, et devaient s’entrelacer en croissant. Jen’y avais laissé qu’une petite ouverture pour donner passage à moiet à mon troupeau ; je l’y conduisis, persuadé que la chèvre,entourée de ses petits et pourvue de tout ce qui lui étaitnécessaire, s’attacherait à sa nouvelle demeure et à moi-même. Jeme proposais d’ailleurs de lui ôter les moyens de me quitter si lafantaisie lui en prenait ; je ramassai une quantité debranches desséchées d’arbustes épineux, je les plaçai en dedans duparc le long de la haie, pour mieux retenir la chèvre et l’empêcherd’approcher de la jeune haie, qu’elle n’eût pas manqué de ronger,et dont, après tout, elle se serait moquée. Lorsque je l’eus faitentrer dans le parc avec ses petits, je la débarrassai entièrementde ses liens ; elle m’en témoigna sa joie par millegambades ; puis elle s’établit sur une bonne litière defeuilles sèches, et les jeunes chevreaux recommencèrent àtéter.

Je sortis alors de l’enceinte, dont je fermail’entrée avec des branchages et des pierres, et j’allai me remettreau travail, le cœur content. Je continuai de chercher, au milieudes plantes diverses qui croissaient dans les fentes des rochers ouà leur pied, celles qui me paraissaient propres à grimper le longde mes jeunes arbres et à rendre ma haie plus fourrée. Ce jour-làj’en découvris une nouvelle d’une espèce fort singulière, et quej’ai su depuis s’appeler karatas. Ses feuilles, grandes etépaisses, étaient creusées au milieu en forme de coupe, etparaissaient composées d’un tissu dont il me parut que je pourraistirer du fil très fort ; la tige était droite et son sommetportait, au milieu d’une touffe de feuilles, quantité de bellesfleurs rouges. Je transplantai quelques-uns de ces jolisarbrisseaux qui me servirent à fortifier les murs de monparc ; mais j’étais loin d’imaginer à quel point ils medeviendraient utiles. Un grand appétit m’obligea d’interrompre montravail, j’allai vers le rivage pour y chercher des huîtres ;je trouvai Castor qui s’occupait avec ardeur à déterrer les œufs detortue, et qui n’en mettait pas moins à les avaler. Je me mis de lapartie ; j’en emportai plusieurs, et me disposai à les fairecuire ; mais, ô douleur ! je vis que j’allais employer lereste de mon amadou, et que désormais je serais contraint de mepasser de feu. J’étais vraiment consterné ; je regardaistristement mon briquet et mes pierres à fusil, et l’impossibilitéd’en faire usage à l’avenir me désolait. Mon repas ne fut pas gai,et mon ouvrage, le reste du jour, se ressentit du découragement oùj’étais tombé. Quand la nuit fut venue, l’inquiétude écarta de moile sommeil, et je restai livré à de tristes réflexions.« Qu’est-ce donc, me disais-je, que la vie d’un homme, puisquecelle d’un enfant est mêlée à tant de peine ? » Jerepassai alors dans mon esprit mon naufrage, l’abandon où je mevoyais, le peu de force et de moyens dont j’étais pourvu, et je metrouvai extrêmement misérable. Qu’allais-je devenir, n’ayant plusde feu ? « Si du moins j’avais, disais-je en souriant,une hache, une scie, un marteau et des clous, je pourrais, à l’aidede ces outils, exécuter bien des choses que j’ai en projet, et queje ne puis entreprendre avec mes seules mains. Si un seul de mescamarades eût été sauvé ainsi que moi, quel plaisir j’aurais goûtédans sa compagnie ! Nous nous serions aidés, consolésmutuellement ; nous nous serions aimés, et je n’ai pas ici unecréature semblable à moi qui me chérisse et à laquelle je puissem’attacher. » Cependant je réfléchis que j’avais encore biendes sujets de consolation dans mon malheur ; j’aurais puaborder une terre peuplée d’animaux féroces qui m’eussent dévoré,ou un lieu si aride que j’y aurais péri ou de faim ou de soif. Jefus calmé par ces réflexions, et mon sang rafraîchi me permit,avant le jour, de goûter quelques heures de sommeil.

Mon enclos fut achevé le lendemain, et jerepris mon projet de voyage. Je pouvais sans inquiétude m’éloignerpour quelques jours de mes chers animaux. Outre une provision defourrage que je leur laissais, ma chèvre pouvait brouter lespousses des jeunes arbres qui formaient la haie de son parc. Quandelle eût pu manger toutes celles du dedans de l’enceinte, celles dudehors lui conservaient assez d’épaisseur.

Je ne me chargeai cette fois que d’huîtres etde glands, les pommes de terre me devenant inutiles. Je partis avecmon chien avant le lever du soleil, et je pris le même chemin quela première fois. Arrivé au bord de la rivière et sous les beauxcocotiers, j’y montai lestement et je me procurai un excellentdéjeuner. Je côtoyai ensuite la rivière, marchant toujours vers lenord. J’aperçus à quelque distance un petit bocage qui me parutcharmant ; mais, pour m’y rendre, il fallait traverser ungrand terrain couvert de roseaux qui étaient couchés pêle-mêle etgênaient beaucoup ma marche. Castor allait devant moi et me frayaitle chemin ; je le suivais lentement. Pour me soutenir danscette route difficile, je coupai une grosse canne de roseau ;en m’appuyant dessus, je sentis ma main toute mouillée d’un jusglutineux qui en sortait ; je fus curieux d’en goûter et jereconnus, avec autant de surprise que de joie, que c’était dusucre. J’avais appris à bord que ce sont des cannes qui leproduisent ; je ne doutai pas que je n’eusse trouvé cetteplante précieuse. J’en mangeai beaucoup, et je me sentis rafraîchiet fortifié par cet excellent jus. Je coupai une douzaine de cescannes, et, marchant avec un nouveau courage, je gagnai le petitbois, qui était presque tout composé de citronniers, et je résolusde me faire de la limonade. La façon n’en fut pas difficile ;j’exprimai dans une tasse de coco les jus réunis de quelquescitrons et d’une canne à sucre, et j’obtins une boisson aussiagréable que saine. Le soleil étant alors dans toute sa force, jeme couchai sur le gazon et m’endormis profondément. À mon réveil,un vent rafraîchissant se faisait sentir, et m’invitait à continuermon voyage. Avant de sortir du bois, je fis une découverte qui mefut très agréable, c’étaient des arbres qui ont beaucoup de rapportavec nos acacias ; ils portent de belles fleurs, et sontcouverts de fortes épines qui croissent trois par trois ;elles sont si pointues qu’on pourrait en faire une arme dangereuse.Je vis d’un coup d’œil le parti que j’en pouvais tirer ; jepensai qu’en les faisant sécher au soleil elles deviendraient sidures qu’elles pourraient me tenir lieu de clous. J’en coupai unassez grand nombre ; je les liai avec de la ficelle, et lesmis sur mon épaule au bout d’un bâton.

À la sortie du bois je trouvai un champcouvert de riz ; cette vue me réjouit d’abord, mais je merappelai bientôt que la privation du feu m’empêcherait d’en faireusage ; je n’y vis alors d’utile que la paille. Je nedésespérai pas de pouvoir la tresser, et de me faire un chapeau,dont j’avais grand besoin pour me défendre de l’ardeur du soleil.Je montai ensuite sur une petite éminence, d’où je découvris encoreune autre partie de la côte, dont l’aspect me parut si différent decelle que j’avais vue, que je résolus de l’examiner de près. Jecrus pouvoir m’y rendre dans la journée du lendemain. Je descendisdans la plaine, et, après avoir soupé avec des noix de coco et desglands, et bu une tasse de limonade, je m’arrangeai sur un arbrepour y passer la nuit. Mon compagnon de voyage était moinsembarrassé que moi pour sa nourriture. Il découvrait souvent dansles hautes herbes les nids de différents oiseaux, dont il croquaitles petits. Il m’apportait souvent une partie de sa chasse, ce quine servait qu’à renouveler mes regrets.

La journée suivante fut fort pénible. Je nepris guère le temps de me reposer ; mais je cueillis, cheminfaisant, de nouvelles cannes à sucre, et je trouvai une place seméede grosses fraises du Chili, qui me rafraîchirent beaucoup. Levent, qui venait du côté de la mer, tempérait la chaleur, et cetteheureuse circonstance me permit d’atteindre mon but avant la nuit.J’étais extrêmement fatigué, et je n’eus d’autre idée, en arrivant,que de chercher le repos dont j’avais besoin.

Je me levai de bonne heure pour faire mesobservations.

La côte, en cet endroit, était toute hérisséede rochers de formes les plus variées et les plus singulières.Quelques-uns étaient faits comme des baignoires ; l’eau yarrivait à la marée montante, et l’on pouvait y prendre un bain leplus commodément du monde. Il s’y trouvait du sel en abondance. Lesable était couvert de coquillage de toute espèce. Parmi un grandnombre d’huîtres et de moules, je reconnus des coquilles deSaint-Jacques, dont j’aurais fait un bon repas si j’avais pu lesfaire cuire.

Je visitai la chaîne de rochers qui bordaientla côte ; j’en découvris un qui offrait une ouverture commecelle d’une caverne ; mais elle était complètement bouchée pardes plantes épineuses, qui en rendaient l’accès impossible. Moncouteau n’était pas assez fort pour couper ces épaissesbroussailles, et, après m’être mis les mains tout en sang, je fusforcé d’y renoncer. Ce ne fut pas sans un violent chagrin ; jevenais de penser, pour la première fois depuis mon naufrage, que labelle saison où je me trouvais ne durerait pas toujours, quel’hiver lui succèderait, et que ma jolie cabane, dont j’étais siglorieux, ne résisterait pas aux grandes pluies, et pourrait êtrerenversée par un coup de vent. Il était donc essentiel de meménager un abri plus sûr et en état de résister aux tempêtes ;je ne voyais rien de mieux que d’habiter le creux d’unrocher ; je croyais en avoir trouvé un qui pouvait me servirde retraite, mais des obstacles insurmontables m’en défendaientl’entrée. « Si j’avais au moins une hache, me disais-je, jecouperais toutes ces ronces, quand je devrais y passer huit jours.Si j’avais encore de l’amadou, je pourrais y mettre le feu ;il ne brûlerait que ces fatales plantes, et ne consumerait pas lapierre. Mais tous les moyens me manquent ; je suis destiné àpérir par le froid ou par les eaux. » Cependant, reprenant peuà peu courage, je marchai le long du rivage, en avalant de temps entemps des huîtres ou des moules. Ma surprise fut extrême endécouvrant un grand coffre d’un bois fort dur, à moitié enterrédans le sable. Je pensais qu’il venait du vaisseau qui devaits’être brisé de ce côté, et l’espoir d’y retrouver quelque chosequi pourrait m’être utile me fit employer tous mes efforts àl’ouvrir. Il fallait profiter du moment où la mer descendait, cardans le flux le coffre était couvert d’eau, et c’est ce qui y avaitamoncelé tant de sable. Je l’en débarrassai avec beaucoup de peine,et je parvins à découvrir la serrure. Elle était si forte qu’iln’était pas possible de la briser ; si j’avais pu couper lebois tout autour, je l’aurais fait sauter, mais je l’essayaivainement, et cette inutile tentative me coûta cher ; jecassai mon couteau ! C’était pour moi une perte biensensible ; je ne voyais plus aucun moyen de rompre les noix decoco, qui étaient devenues ma principale nourriture. Je mereprochai cet accident, parce que j’aurais dû réfléchir que quandj’aurais réussi à briser la serrure, mes forces ne m’eussent jamaispermis de lever le couvercle du coffre.

Tant de mauvais succès m’avaient plongé dansla tristesse. J’avais d’autant plus de regret de ne pouvoir formerun établissement dans cette partie de l’île, que c’était celle oùj’aurais trouvé le plus de ressources réunies. Les coquillagesabondaient sur la côte ; les patates croissaient derrière lesrochers ; des bouquets de bois semés çà et là m’offraient lecoco, le citron, la figue des Indes et plusieurs autres fruits dontj’ignorais le nom, mais dont le goût me semblait délicieux. Desruisseaux coulaient de tous côtés ; le saule et l’osiercroissaient sur leurs rives ; les chèvres sauvages y venaientboire par troupes, et j’avais eu l’espoir d’en prendre encorequelques-unes. Il fallait renoncer à tous ces avantages, puisque jene pouvais me construire une demeure plus sûre que celle quej’avais déjà. Je me décidai à y retourner, espérant distraire monchagrin par la vue de mes propriétés, et surtout de mon petittroupeau. Je ne retrouvai pas facilement mon chemin, ou j’en prisun autre beaucoup plus long ; je passai plusieurs nuits à labelle étoile, et n’arrivai chez moi que le quatorzième jour aprèsmon départ.

Je retrouvai ma cabane et mon enclos dans lemeilleur état, et mes chères petites bêtes en très bonne santé. Leschevreaux paissaient l’herbe qui tapissait le parc, et pouvaientdéjà se suspendre aux branches des jeunes arbres. Les voyant enétat de pourvoir à leur subsistance, je ne balançai pas à traire lachèvre, et je remplis de son lait une de mes tasses de coco ;je le bus avec délices, après y avoir exprimé le jus d’une canne àsucre. Ce breuvage rétablit mes forces, que mon pénible voyageavait épuisées. Je voulus donner le reste de la journée au repos.Je fis sortir du parc la chèvre et ses petits ; j’attachai lamère à un arbre, par une longue ficelle qui lui permettait des’écarter à une certaine distance. J’aurais même pu me dispenser decette précaution ; elle était toute apprivoisée, reconnaissaitma voix, et m’aurait suivi comme un chien. Les petits chevreauxbondissaient autour de leur mère. Je m’assis pour jouir de cespectacle intéressant. Je contemplai ensuite ma maisonnette, quifaisait un effet charmant surtout aux yeux de l’architecte. Le parcplacé au-devant l’embellissait encore. Le feuillage des jeunesarbres était devenu très épais ; les plantes grasses ouépineuses dont j’avais rempli les intervalles avaient grimpé lelong des tiges ; elles étaient couvertes de fleurs de couleurssi variées qu’il me semblait être au milieu d’un parterre. Jeremarquai surtout celle dont j’ai parlé, et dont le rouge éclatanteffaçait toutes les autres. Je pris une tige de cet arbrisseau pourl’examiner de plus près ; j’en ôtai l’écorce, j’en tirai unmorceau de moelle sèche et spongieuse ; machinalement, jedépouillai ainsi plusieurs branches, et je fis un petit tas decette moelle, sans aucune idée qu’elle pût m’être utile. Le malheurd’être privé de feu me revint à l’esprit et me fit pousser bien dessoupirs ; je tirai de ma poche mon briquet, je frappai sur lapierre et fis jaillir les étincelles seulement pour passer letemps. Ô surprise ! il en tombe quelques-unes sur la moelle dela plante à fleurs rouges, elle s’allume aussitôt ; je me voispourvu d’un excellent amadou et en possession du plus précieuxtrésor. La joie dont je fus saisi me fit faire desextravagances ; j’appelai Castor ; je le baisai, leserrai contre ma poitrine, comme pour la lui faire partager ;le bon animal me rendait mes caresses sans en connaître le motif.Je me mis ensuite à courir et à sauter comme si j’avais perdul’esprit. La nuit étant venue, je fis rentrer mes bêtes dans leparc, et je me retirai avec mon chien dans ma cabane, où jeretrouvai avec un grand plaisir mon excellent lit de feuillessèches.

Les cookies permettent de personnaliser contenu et annonces, d'offrir des fonctionnalités relatives aux médias sociaux et d'analyser notre trafic. Plus d’informations

Les paramètres des cookies sur ce site sont définis sur « accepter les cookies » pour vous offrir la meilleure expérience de navigation possible. Si vous continuez à utiliser ce site sans changer vos paramètres de cookies ou si vous cliquez sur "Accepter" ci-dessous, vous consentez à cela.

Fermer