Le Robinson de douze ans

Chapitre 9

 

– Grande entreprise. — La forêt ténébreuse. – Orage. –L’arbre à casse. – Le vallon et la cascade. – Changement de scène.– Félix manque de tout. – Il ne peut trouver d’issue ni se garantirde la pluie. – La caverne de la Mort. – Les ossements. – Il seremet en marche.

 

Si mes lecteurs ont observé la manière dont jevivais et mes différents genres d’occupations, ils ont dû remarquerqu’elles étaient beaucoup plus multipliées à l’approche de l’hiver.Il fallut faire mes récoltes, préparer des salaisons, rassemblerdes matériaux pour travailler, m’approvisionner de bois sec,pourvoir à la subsistance de mon troupeau en amassant une grandequantité d’herbe, la faisant sécher au soleil, et la tournant etretournant jusqu’à ce qu’il en eût pompé toute l’humidité. C’étaitau commencement de la belle saison que je jouissais d’une plusgrande liberté, et c’était aussi le temps que je choisissais pourmes grandes excursions. Il faut convenir que j’étais possédé de lamanie des voyages ; j’avais à peu près tout ce que je pouvaisdésirer, mais je n’avais pas le bon sens de m’en contenter ;je voulais toujours découvrir de nouvelles contrées et agrandir mondomaine. Pourquoi faut-il que l’homme, à qui si peu de chose estnécessaire pour satisfaire ses véritables besoins, soit insatiabledans ses désirs, et détruise souvent son bonheur en voulant yajouter ? Tout enfant que j’étais, je participais à cettefolie de l’esprit humain. J’avais déjà parcouru une grande partiedes côtes de mon île, mais je m’étais peu enfoncé dansl’intérieur ; j’avais le plus vif désir d’y pénétrer, etj’étais bien persuadé que j’y trouverais des choses dignes de macuriosité et propres à augmenter mes richesses. Comme c’étaitseulement un voyage d’observation, je ne voulus point m’embarrasserd’une claie, qui aurait retardé ma marche et qui m’aurait fatiguémoi et mon chien. Je chargeai seulement Castor de deux sacs rouléset de mon manteau. Pour moi, je m’armai d’une hache, d’une scie, demon arc et de mes flèches ; je portai aussi une espèce degibecière que je m’étais faite depuis peu de temps. N’ayant pas àredouter les voleurs, je laissai ouverte la porte de ma grotte afinque mes chèvres pussent aller paître dans les champs, bien sûr quele soir elles reviendraient d’elles-mêmes dans leur asile. Monjardin fut exactement fermé, afin que mes animaux n’y commissentpoint de désordre.

Je partis enfin, le cœur plein de joie etd’espérance. Castor, qui partageait mes goûts vagabonds, meprécédait gaîment, et Coco babillait à m’en étourdir les oreilles.Après avoir traversé la grande plaine jusqu’à la rivière qui lapartageait dans toute sa longueur, je côtoyai le rivage, et jetrouvai un endroit où l’eau était si basse, que je passai del’autre côté, n’en ayant que jusqu’à la ceinture. Je m’avançai dansle pays, orné d’espace en espace de citronniers en fleurs quiexhalaient une odeur suave dont l’air était embaumé. À la suited’un terrain plat et fort étendu, j’aperçus une épaisse forêt, verslaquelle je me dirigeai ; les arbres nouveaux avaient un grandattrait pour moi, ayant souvent éprouvé combien on en peut tirer dechoses utiles. J’y arrivai au moment où la grande chaleur mefaisait désirer un ombrage salutaire. J’y fis un repas de pommes deterre et de quelques oiseaux rôtis que j’avais emportés, et aprèsavoir pris quelques heures de repos, je m’enfonçai dans la forêt.J’étais fort altéré, n’ayant point trouvé d’eau depuis que jem’étais éloigné de la rivière. Je vis un massif de cocotiers, et jeme disposais à grimper sur un de ces arbres et à cueillir quelquescocos pour en boire le lait ; mais je fus aussi surprisqu’effrayé de voir tomber une grande quantité de ces fruits, quiparaissaient lancés du haut de l’arbre et dirigés contre moi. J’eusbien de la peine à m’en garantir, ainsi que Castor, qui se mit àaboyer de toutes ses forces. Je cherchais vainement à découvrirl’ennemi caché qui m’attaquait si soudainement ; je voyais lefeuillage agité, mais son épaisseur m’empêchait de rien découvrir.Enfin j’aperçus un singe qui sautait d’un arbre à l’autre, ildescendit le long du tronc et s’accroupit au pied, en me regardantet faisant de laides grimaces. Castor, voyant la méchante bête à saportée, sauta sur elle et l’étrangla en un clin d’œil. Aussitôt unedouzaine de ces animaux descendirent des cocotiers en poussant descris aigus, et vinrent à nous d’un air menaçant ; j’animai moncompagnon à les attaquer, et, pour le seconder, je bandai mon arc,et je tirai si juste que j’en blessai un. Voyant ensuite qu’ilsenvironnaient mon chien et qu’il avait bien de la peine à s’endéfendre, je tombai sur eux à coups de hache, et j’en tuaiquelques-uns. Les autres, épouvantés, prirent la fuite enredoublant leurs cris, et nous restâmes maîtres du champ debataille et des armes des vaincus, c’est-à-dire d’une vingtaine denoix de coco qu’ils nous avaient lancées.

La rencontre de ces singes me surprit d’autantplus que depuis deux ans que j’habitais cette île, je n’y avais vuque des chèvres et quelques agoutis. Je pensai que la forêt pouvaitservir de retraite à d’autres animaux plus dangereux ; pourles éloigner, je fis un grand feu à l’approche de la nuit. Aprèsavoir soupé avec des noix de coco, je montai sur un chêne et m’yarrangeai pour prendre du repos. Je posai mon perroquet sur une desbranches, et je m’endormis profondément. Je fus réveillé par lebruit du tonnerre et par les éclairs qui sillonnaient les nues.Tout annonçait un violent orage ; s’il tombait une pluieabondante, je n’avais pour m’en préserver que le feuillage d’unarbre qui serait bientôt percé. Je m’enveloppai de mon mieux dansmon manteau ; je mis Coco dans mon sein, où il s’agitaitétrangement, tout épouvanté de la tempête. J’attendis dans cettesituation l’inondation que je prévoyais ; mais un ventimpétueux s’éleva tout à coup et chassa au loin les nuages. Je nesavais si je devais m’en réjouir ; tous les arbres de la forêtétaient ébranlés, et celui qui me servait d’asile éprouvait deterribles secousses. À ce sujet de frayeur se joignait un bruitaffreux, continuel, et si étrange, que je n’en pouvais démêler lacause ; il redoublait à chaque coup de vent, et je pense quel’homme le plus hardi n’eût pu l’entendre sans émotion. Monperroquet criait et se débattait sur ma poitrine. Castor, au piedde l’arbre, poussait des hurlements ; et leur maître,cramponné aux plus fortes branches, attendait en tremblant ce quele Ciel ordonnerait de son sort. Combien cette nuit me parutlongue, surtout à cause de ce bruit insupportable quim’assourdissait et me pénétrait de crainte ! Enfin le jourparut. Dès que je pus distinguer les objets, je portai mes regardsde tous les côtés ; je vis à quelque distance de moi un grouped’arbres qui ressemblaient à des noyers ; leur sommet étaitcouvert de longs étuis d’un brun foncé et d’un bois si dur que,s’entrechoquant par la force du vent, ils produisaient le vacarmequi m’avait effrayé. Naturellement hardi, j’eus honte de la peurque j’avais éprouvée, et je demeurai convaincu que les choses quinous épouvantent quand nous en ignorons la cause n’ont le plussouvent rien de dangereux. Je fus curieux d’examiner de plus prèsces fruits si bruyants. Le vent commençait à se calmer ; jegrimpai sur un de ces arbres, et j’en détachai quelques-uns de cesétuis. Je reconnus aussitôt que c’était de la casse, et je merappelai en avoir souvent mangé dans ma première enfance. Lagousse, fort allongée et dure comme du fer, est divisée en petitescellules qui renferment une espèce de confiture noire et une amandequi est la graine de l’arbre. Je ma promis bien de n’avoirdésormais pas plus peur du bruit que de l’obscurité, l’un etl’autre n’étant point à craindre par eux-mêmes.

Mes deux compagnons de voyage sedédommageaient des fatigues de la nuit, l’un en dévorant le corpsd’un des singes que nous avions tués, l’autre en grignotantl’amande d’un coco. Quant à moi, je ne désirais rien tant que detrouver de l’eau. Je marchai plus de deux heures sans enrencontrer ; mais le terrain, s’abaissant tout à coup, fitrenaître mes espérances. Je descendis dans un charmant vallon,d’une verdure si fraîche, qu’elle annonçait le voisinage de quelquesource. Bientôt le bruit le plus flatteur vint frapper monoreille ; c’était celui d’une cascade qui tombait d’un rocherde plusieurs mètres d’élévation dans un bassin formé par la nature,et se divisait en filets d’eau imperceptibles.

Après avoir étanché ma soif, je songeai àrenouveler mes provisions. Je tuai plusieurs oiseaux ; ilsétaient si nombreux dans cet endroit, que ma chasse fut très bonne.Je trouvai aussi beaucoup de bananes. Je fis cuire mon dîner, et lemangeai sur le bord du bassin, dont le site était le plusenchanteur que j’aie vu de ma vie. La forêt s’y éclaircissait, maiselle l’environnait de toutes parts, et ce magnifique salon deverdure semblait un séjour séparé du reste du monde par d’épaissesmurailles de bois, que les rayons du soleil ne pouvaient pénétrer.Aussi, malgré l’agrément du lieu, je ne pus me défendre de quelqueinquiétude sur la difficulté de sortir de cette forêt dont je nepouvais entrevoir les limites. Cependant, trop de prévoyance n’estpas le défaut des enfants ; aussi cette idée fut bientôtchassée par une autre ; et, la grande chaleur passée, jecontinuai gaîment mon voyage.

Je marchai pendant quatre jours sansrencontrer d’objets nouveaux dignes de mon attention ; mais lecinquième, je me trouvai sous des arbres d’une prodigieuseélévation et qui m’étaient totalement inconnus.

Il en coulait une grande quantité degomme ; je m’avisai d’y goûter, et je la trouvai d’un goûtdélicieux. Ma vue se porta sur le sommet d’un de ces arbres ;je fus saisi d’étonnement en apercevant une espèce de chaumièrecouverte d’un toit, et qui paraissait très spacieuse. Était-cel’ouvrage des hommes ? Quels étaient ces habitants inconnus demon île ? N’étais-je pas menacé de quelque danger ? Aprèsm’être fait toutes ces questions, je restai indécis, ne pouvantdeviner quelle sorte de créature avait choisi une semblablehabitation. Enfin, la curiosité l’emporta sur la crainte vague quime retenait, mais le tronc de l’arbre était si gros et si glissantque je retombai plusieurs fois à terre. Je me débarrassai de toutce qui pouvait me gêner et ne conservai que ma hache pour medéfendre en cas d’attaque ; enfin, avec des peinesincroyables, je parvins au faîte de l’arbre. L’édifice aérien étaitabandonné et en partie détruit par le temps ; de grands trousau toit me permettaient de voir tout l’intérieur ; c’était unesuite de pieux alignés à cinquante centimètres l’un de l’autre surdeux rangs ; il y avait plusieurs entrées dont chacune formaitune rue. Ces bâtiments étaient composés d’herbes artistementarrangées, et le toit couvrait tellement le tout, qu’aucun animaln’y pouvait pénétrer. Quelques coquilles d’œufs cassés meprouvèrent que c’était là l’ouvrage d’une espèce d’oiseau vivant ensociété comme les abeilles. Pour donner à mes lecteurs la facilitéde consulter les Dictionnaires d’histoire naturelle sur cesingulier phénomène, je leur dirai ce que j’ai appris depuis :que l’arbre où j’étais monté est le mimosa, et que l’oiseau quiconstruit ces nids si curieux se nomme le loxia. Ce spectacleextraordinaire me fit faire de tristes réflexions. Je songeais à lasolitude dans laquelle je vivais depuis si longtemps et dont rienne semblait devoir jamais m’annoncer la fin.

Je descendis, livré à la plus sombremélancolie ; les caresses de Castor et celles de mon perroquety firent quelque diversion, « D’où viens-tu, Félix ! merépétait celui-ci, donne du vin à Coco, baise Coco. »

Je commençais à m’ennuyer d’errer dans cetteforêt, et à désirer revoir la mer et retrouver monhabitation ; mais plus j’avançais, plus je rencontraisd’obstacles ; l’aspect était tout à fait changé et nem’offrait plus rien d’agréable. Au lieu de ces beaux arbres chargésde fruits qui me fournissaient la nourriture et lerafraîchissement, je ne voyais que des sapins ou d’autres arbresstériles. Ils étaient très rapprochés et entourés d’une si grandequantité de ronces, de lianes, et de toutes sortes de plantesépineuses, que ce n’était qu’à coups de hache que je pouvaism’ouvrir un chemin. Les vivres me manquaient souvent ; lesoiseaux fréquentaient peu ces lieux arides, où je marchaisquelquefois un jour entier sans trouver un filet d’eau. Plus decitrons, de noix de coco, de glands doux ; rien que desracines dures et amères, que je mangeais quand j’étais pressé parla faim.

Le désir et l’espoir de trouver une issue etde sortir d’un lieu qui me semblait une vaste prison soutenaientseuls mon courage. Cependant ma situation devenait de jour en jourplus pénible ; j’étais parvenu à un endroit si fourré, qu’ileût fallu des compagnies de sapeurs pour y faire un passage. Mahache, tout émoussée, ne me rendait que peu de services, mes jambesétaient ensanglantées par des épines, et mes sandales, usées àforce de marcher, ne préservaient plus mes pieds des blessures.

Tant de circonstances cruelles abattirent mesforces ; je me laissai tomber sur la terre, et je versai untorrent de larmes. Combien je regrettais de m’être si fort éloignéde ma demeure, d’avoir perdu de vue les côtes de la mer et dem’être engagé dans cette forêt ténébreuse, au lieu de restertranquillement dans ma riante et commode habitation !Allais-je donc périr misérablement au milieu de cette forêt,victime de ma curiosité et de mon imprudence ; mais, depuislongtemps, l’expérience m’avait appris que tout découragement étaitinutile, et que je ne pouvais que compter sur mes forces et monénergie, Castor, qui rôdait partout, dévoré par la faim, traîna àmes pieds un animal qui m’était inconnu, et dont il avait mangé latête, je le lui arrachai et le dépouillai en un moment ; desbranches sèches et résineuses s’allumèrent encore trop lentement augré de mon impatience ; l’animal fut grillé, et j’en mangeaiune partie avant qu’il fût tout à fait cuit. Un peu restauré parcette nourriture, je réfléchis plus tranquillement sur masituation. Voyant qu’il était impossible de pénétrer plus avant, jesongeai à retourner sur mes pas ; mais l’entreprise était biendifficile ; les routes, croisées et recroisées, ne pouvaientse reconnaître ; je parcourais toujours des endroits nouveauxet ne retrouvais point ceux où j’avais déjà passé. En vain jecherchais la cascade et le vallon charmant qui m’avait paru siagréable, je n’en voyais nulle trace ; tous mes efforts neservaient qu’à m’égarer de plus en plus. Pour comble de malheur letemps se mit à l’orage : la pluie tombait par torrents, lagrêle lui succédait, et je n’avais pour me garantir que des arbresdont le feuillage, bientôt imprégné d’eau, la versait sur moi avecencore plus d’abondance. Dans cette extrémité j’allais m’abandonnerau découragement, lorsque les aboiements de Castor m’attirèrentprès d’un rocher où je découvris une ouverture fort basse. Dans laposition où j’étais, rien ne pouvait m’effrayer ; je m’yglissai avec peine, et vis une profonde caverne où quelques rayonsdu jour pénétraient par en haut. Après avoir marché quelque temps,je trouvai une chambre assez grande ; il y avait au milieu uneespèce de bière ouverte, faite avec des bâtons qui se croisaient,et soutenue par des appuis d’environ la hauteur d’un homme. Jegrimpai sur l’un d’eux pour examiner la bière ; elle étaitremplie d’ossements humains presque réduits en poussière ;deux têtes seulement étaient encore entières. Au pied des débrisétaient un arc et des flèches, un sabre d’un bois extrêmement dur,et plusieurs calebasses vides. Je demeurai immobiled’étonnement ; je ne pouvais deviner comment ces restes decorps humains se trouvaient dans cet endroit. Après y avoir pensé,je me persuadai qu’autrefois l’île où j’étais avait étéhabitée ; que ses insulaires avaient choisi cette caverne pourla sépulture de leurs morts, mais que quelque événement les avaitdétruits ou forcés de quitter l’île, et cela depuis un grand nombred’années. Ce lieu, tout affreux qu’il était, me parut un asileinespéré ; dans ma situation, c’était un bonheur d’avoir unabri contre les injures du temps. Je m’occupai d’abord à nettoyerla caverne, je fis du feu pour purifier l’air. L’arc que j’avaistrouvé sur le tombeau était plus fort et mieux fait que lemien ; le sabre était aussi tranchant que si la lame eût étéd’acier, mais l’un et l’autre étaient trop pesants pour que jepusse en faire usage ; je résolus de les garder jusqu’aumoment où l’accroissement de mes forces me permettrait de m’enservir.

La nuit suivante j’eus le plaisir de dormirétendu sur un bon lit de mousse ; il y avait à peu près troismois que ma vie errante me privait de cet avantage ; cependantje dormis peu, mon esprit était trop agité. « Suis-je destiné,me disais-je, à rester enfermé dans ce lieu sauvage ? Sil’hiver m’y surprend, je dois m’attendre à périr de misère.Puisque, dans cette saison, je trouve à peine de quoi me nourrir,que sera-ce quand les pluies m’empêcheront de sortir ? Il fautque je sorte de cette forêt et que je retrouve mon habitation avantle commencement des pluies. Ni peines ni fatigues ne doiventm’arrêter, puisqu’il s’agit de ma vie. »

Dès que le jour parut, je songeai à ce quipouvait faciliter ma marche. J’employai la peau de l’animal queCastor avait tué à me faire une nouvelle chaussure ; je la misen double pour qu’elle résistât plus longtemps. Je liai sur le dosde mon chien le sabre, l’arc et les flèches des sauvages, et jepartis, déterminé à vaincre tous les obstacles pour retrouver mademeure.

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