Du Lièvre et de la Tortue.
Le Lièvre considérant la Tortue qui marchaitd’un pas tardif, et qui ne se traînait qu’avec peine, se mit à semoquer d’elle et de sa lenteur. La Tortue n’entendit pointraillerie, et lui dit d’un ton aigre, qu’elle le défiait, etqu’elle le vaincrait à la course, quoiqu’il se vantât fièrement desa légèreté. Le Lièvre accepta le défi. Ils convinrent ensemble dulieu où ils devaient courir, et du terme de leur course. Le Renardfut choisi par les deux parties pour juger ce différend. La Tortuese mit en chemin, et le Lièvre à dormir, croyant avoir toujours dutemps de reste pour atteindre la Tortue, et pour arriver au butavant elle. Mais enfin elle se rendit au but avant que le Lièvrefut éveillé. Sa nonchalance l’exposa aux railleries des autresAnimaux. Le Renard, en Juge équitable, donna le prix de la course àla Tortue.