D’un Vautour et des autres Oiseaux.
Un Vautour ayant manqué plusieurs Oiseaux deson voisinage, feignit qu’il avait envie de les traiter et de leurdonner un grand repas, en signe d’une parfaite réconciliation. LesOiseaux, trop faciles et trop crédules, trompés par ces bellesapparences, ne manquèrent pas de se trouver en foule à la fête, seflattant d’être bien régalés, et que c’était une belle occasion dese réconcilier pour toujours avec un ennemi si dangereux, et quileur faisait depuis longtemps une guerre si cruelle. Mais ilsfurent bien épouvantés quand ils virent qu’il se jetait sur eux, etqu’il les égorgeait impitoyablement les uns après les autres. Ilsreconnurent à leurs dépens le peu de fond qu’il faut faire sur lesbelles paroles d’un ennemi.