Le Capitaine Paul

Chapitre 2

 

À mesure qu’ils avançaient, les formesgracieuses du bâtiment se développaient à leurs yeux dans toutel’admirable perfection de leurs détails, et quoique, fauted’habitude ou de vocation, le jeune comte d’Auray fût ordinairementpeu sensible à la beauté revêtue de cette forme, il ne pouvaits’empêcher d’admirer l’élégance de la carène, la finesse et laforce des mâts, et la ténuité des cordages, qui semblaient, sur leciel encore coloré des feux du soleil couchant, des fils flexibleset soyeux tressés par quelque araignée gigantesque. Au reste, lamême immobilité régnait sur le bâtiment, qui paraissait, soitinsouciance, soit mépris, s’inquiéter médiocrement de la visitequ’il allait recevoir. Un instant le jeune mousquetaire crutapercevoir, passant par l’ouverture d’un sabord, près de la gueulefermée d’un canon, l’extrémité d’une lunette braquée de son côté.Mais le navire, dans ce mouvement lent et demi-circulaire que luiimprimait la respiration de l’Océan, étant venu à lui présenter saproue, ses yeux se fixèrent sur la figure sculptée qui donneordinairement son nom au vaisseau qu’elle pare : c’était unede ces filles de l’Amérique découverte par Christophe Colomb, etconquise par Fernand Cortez, avec son bonnet de plumes aux millecouleurs, et son sein nu, orné de colliers de corail. Quant aureste du corps, il se liait, moitié sirène, moitié serpent, d’unemanière fantastique et par des arabesques bizarres, à la membruredu vaisseau. Plus la barque s’approchait de la frégate, plus cetteimage semblait fixer les regards du comte. C’est qu’en effetc’était une sculpture, non seulement étrange de forme, mais tout àfait remarquable d’exécution, et l’on s’apercevait facilement quec’était, non pas un ouvrier vulgaire, mais un artiste de talent quil’avait tirée du bloc de chêne où elle avait dormi pendant dessiècles. De son côté, l’enseigne remarquait, avec une certainesatisfaction de métier, l’attention croissante que l’officier deterre était forcé de donner à ce bâtiment. Enfin, voyant que cetteattention était entièrement concentrée sur la figure que nousvenons de décrire, il parut attendre avec une certaine anxiétél’avis du comte ; puis, voyant qu’il tardait à le manifester,quoiqu’on en fût alors assez proche pour qu’aucune de ses beautésne lui échappât, il prit le parti de rompre le premier le silence,et de questionner à son tour son jeune compagnon :

– Eh bien ! comte, lui dit-il, cachantl’intérêt qu’il prenait à la réponse sous une apparente gaîté, quedites-vous de ce chef d’œuvre ?

– Je dis, répondit Emmanuel, que, relativementaux ouvrages du même genre que j’ai vus, il mérite véritablement lenom que vous lui donnez.

– Oui, dit négligemment l’enseigne, c’est ladernière production de Guillaume Coustou, qui est mort avant del’avoir achevée ; elle a été finie par son élève, un nomméDupré, homme de mérite, qui meurt de faim, et qui est obligé detailler le bois à défaut de marbre, et d’équarrir des proues devaisseaux quand il devrait sculpter des statues. Voyez, continua lejeune marin, imprimant au gouvernail un mouvement qui, au lieu deconduire la barque droit au vaisseau, la faisait dévier de manièreà passer à l’une de ses extrémités, c’est un véritable collier decorail qu’elle a au cou, et ce sont de véritables perles quipendent à ses oreilles. Quant à ses yeux, chaque prunelle est undiamant qui vaut cent guinées à l’effigie du roi Guillaume. Il enrésulte que le capitaine qui prendra cette frégate aura, outrel’honneur de l’avoir prise, un splendide cadeau de noces à faire àsa fiancée.

– Quel étrange caprice, dit Emmanuel, entraînélui-même par la bizarrerie du spectacle qui s’offrait à sesregards, que celui d’orner son vaisseau comme on ferait d’un êtreanimé, et de jeter ainsi des sommes considérables aux chances d’uncombat et au hasard d’une tempête !

– Que voulez-vous ? répondit le jeuneenseigne avec un accent de mélancolie indéfinissable, nous autresmarins, qui n’avons d’autre famille que nos matelots, d’autrepatrie que l’Océan, d’autre spectacle que la tempête, et d’autredistraction que le combat, il faut bien que nous nous attachions àquelque chose. N’ayant pas de maîtresse réelle, car qui voudraitnous aimer, nous autres goélands à l’aile toujours ouverte ?il faut que nous nous fassions un amour imaginaire. L’un s’éprendpour quelque île bien fraîche et ombreuse, et chaque fois qu’ill’aperçoit de loin, sortant de l’Océan, pareille à une corbeille defleurs, son cœur devient joyeux comme celui d’un oiseau qui revoitson nid. L’autre a une étoile chérie entre les étoiles, et pendantces belles et longues nuits de l’Atlantique, chaque fois qu’ilpasse sous l’équateur, il lui semble qu’elle se rapproche de lui etqu’elle le salue d’une lueur plus vive et d’une flamme plusardente. Il y en a enfin, et c’est le plus grand nombre, quis’attachent à leur frégate comme à une fille bien-aimée, quigémissent à chaque membre que le vent lui brise, à chaque blessureque le boulet lui creuse, et qui, lorsqu’elle est frappée au cœurpar la tempête ou par la bataille, aiment mieux mourir avec elleque de se sauver sans elle, et donnent à la terre un saint exemplede fidélité en s’engloutissant avec l’objet de leur amour dans lesabîmes les plus profonds de l’Océan. Eh bien ! le capitainePaul est un de ceux-là : voilà tout ; et il a donné à safrégate la corbeille de noces qu’il destinait à sa fiancée.Ah ! ah !

les voilà qui s’éveillent.

– Ohé ! les gens de la barque, cria-t-ondu bâtiment, que voulez vous ?

– Monter à bord de la frégate, réponditEmmanuel. jetez donc une corde, une amarre, ce que vous voudrez,afin qu’on puisse s’accrocher à quelque chose.

– Tournez à tribord, et vous trouverezl’escalier.

Les rameurs obéirent aussitôt à cetteinjonction, et, quelques secondes après, les deux jeunes gens setrouvaient effectivement près la coupée qui conduisait sur le pont.L’officier de garde vint les recevoir à l’embelle avec unempressement qui parut de bon augure à l’Emmanuel.

– Monsieur, dit l’enseigne s’adressant aujeune homme, qui, revêtu du même uniforme que lui, semblait occuperle même grade, voici mon ami, le comte… À propos, j’ai oublié devous demander votre nom…

– Le comte Emmanuel d’Auray.

– Je disais donc que voilà mon ami, le comteEmmanuel d’Auray, qui désire vivement parler au capitaine Paul.Est-il à bord ?

– Il vient d’arriver à l’instant, réponditl’officier.

– En ce cas, je descends près de lui pour leprévenir de votre visite, mon cher comte. En attendant, voilàmonsieur Walter qui se fera un plaisir de vous faire visiterl’intérieur de la frégate. C’est un spectacle curieux pour unofficier de terre, d’autant plus que je doute que vous trouviezbeaucoup de vaisseaux tenus comme celui-ci. N’est-ce pas l’heure dusouper ?

– Oui, monsieur.

– Eh bien ! cela n’en sera que pluscurieux.

– Mais, répondit l’officier hésitant, c’estque je suis de garde.

– Bah ! vous trouverez bien parmi voscamarades quelqu’un qui veille un instant à votre place. Jetâcherai que le capitaine ne vous fasse pas faire trop longtempsantichambre. À vous revoir, comte. Je vais vous recommander demanière à ce que vous receviez un bon accueil.

À ces mots, le jeune enseigne disparut parl’escalier du commandant, tandis que l’officier resté prèsd’Emmanuel pour lui servir de guide le conduisit dans la batterie.Comme l’avait présumé le compagnon de route du comte, l’équipageétait en train de souper.

C’était la première fois que le jeune comtevoyait ce spectacle, et, quelque désir qu’il eût de parlerpromptement au capitaine, il lui parut si curieux, qu’il ne puts’empêcher d’y prêter toute son attention.

Entre chaque pièce de canon et dansl’intervalle réservé à la manœuvre, une table et des bancs étaient,non pas dressés sur leurs pieds, mais suspendus au plafond par lescordages. Sur chacun de ces bancs, quatre hommes étaient assis, etprenaient leur part d’un morceau de bœuf qui se défendait de sonmieux, mais qui avait affaire à des gaillards qui ne paraissaientpas disposés à se laisser rebuter par sa résistance. À chaquetable, il y avait deux bidons de vin, c’est-à-dire unedemi-bouteille par homme. Quant au pain, il paraissait non pas êtredistribué à la ration, mais livré à volonté. Au reste, le plusprofond silence régnait parmi l’équipage, qui n’était guère composéque de cent quatre-vingts à deux cents hommes.

Quoique pas un des officiants n’ouvrît labouche pour autre chose que pour manger, Emmanuel s’aperçut avecétonnement de la variété de leur origine, que l’on reconnaissaitfacilement aux types généraux et caractéristiques de chaquephysionomie. Son cicérone remarqua sa surprise, et répondant à sapensée avant qu’il l’eût manifestée :

– Oui, oui, lui dit-il avec un accentaméricain qu’Emmanuel avait déjà reconnu, et qui prouvait que celuiqui lui parlait était né de l’autre côté de l’Atlantique ;oui, nous avons ici un assez joli échantillon de tous les peuplesdu monde, et si tout à coup quelque bon déluge enlevait les enfantsde Noé, comme autrefois les fils d’Adam, on trouverait dans notrearche de la graine de chaque nation.

Voyez-vous ces trois compagnons qui troquentavec leurs voisins une portion de rosbif contre une goussed’ail ? ce sont des enfants de la Galice, que nous avonsrecueillis au cap Ortégal, et qui ne se battraient pas sans avoirfait leur prière à saint Jacques, mais qui, une fois leur prièrefaite, se feront couper en morceaux comme des martyrs plutôt que dereculer d’un pas. Les deux autres qui polissent leurs tables auxdépens de leurs manches, ce sont de braves Hollandais qui en sontencore à se plaindre du tort qu’a fait à leur commerce ladécouverte du cap de Bonne-Espérance. Vous le voyez, ils ont l’air,au premier coup d’œil, de véritables pots à bière. Eh bien !ces gaillards-là, au moment où ils entendront le branle-bas,deviendront lestes comme des Basques.

Approchez d’eux, et ils vous parleront deleurs ancêtres, ne pouvant plus vous parler d’eux-mêmes ; ilsvous diront qu’ils descendent de ces fameux balayeurs des mers qui,lorsqu’ils allaient au combat, hissaient un balai au lieu depavillon ; mais ils se garderont bien d’ajouter qu’un beaujour les Anglais leur ont pris leur balai et qu’ils en ont fait desverges. Cette table toute entière, qui chuchote tout bas ne pouvantparler tout haut, est composée de Français. À la place d’honneurest le chef élu par eux-mêmes. Parisien de naissance, cosmopolitepar goût, maître de bâton, maître d’armes et maître de danse ;toujours content et joyeux, il manœuvre en chantant, il se bat enchantant, il mourra en chantant, à moins qu’une cravate de chanvrene lui étouffe la voix dans le gosier, ce qui pourra bien luiarriver un jour, s’il a le malheur de tomber entre les mains deJohn Bull. Tournez les yeux par ici maintenant, et voyez toutecette file de têtes osseuses et carrées : ce sont des typesétrangers pour vous, n’est-ce pas ? mais que tout Américain,né entre la mer d’Hudson et le golfe du Mexique, reconnaîtra àl’instant pour des ours du lac Érié ou des phoques de laNouvelle-Écosse. Il y en a trois ou quatre qui sont borgnes ;cela tient à leur manière de se battre entre eux : ilsenroulent les cheveux de leur adversaire avec l’index et le médium,et lui font sauter l’œil avec le pouce. Il y en a de très adroits àcet exercice et qui ne manquent jamais leur coup. Aussi, lorsqu’onarrive à l’abordage, ils manquent rarement de jeter leur pique etleur coutelas, de se prendre au corps avec le premier Anglaisqu’ils rencontrent, et de le désœiller avec une promptitude et unehabileté qui font plaisir à voir. Vous conviendrez que je ne vousmentais pas, et que la collection est complète.

– Mais, répondit Emmanuel, qui avait écoutécette longue énumération avec un certain intérêt, comment faitvotre capitaine pour se faire entendre de tous ces hommes réunis detant de points différents ?

– D’abord, le capitaine connaît toutes leslangues ; puis, dans le combat ou dans la tempête, quoiqu’ilparle alors sa langue maternelle, il lui donne un tel accent,croyez-moi, que chacun comprend et obéit.

Mais tenez, voici la cabine de bâbord quis’ouvre : sans doute il est prêt à vous recevoir.

En effet, un enfant revêtu de l’uniforme demidshipman s’avança vers les deux officiers, demanda à Emmanuel sice n’était pas lui qui se nommait le comte d’Auray et, sur saréponse affirmative, il invita le jeune mousquetaire à le suivre.Aussitôt l’officier qui venait de remplir d’une manière siconsciencieuse le rôle de cicérone monta reprendre sur le pont leposte qu’il avait quitté un instant. Quant à Emmanuel, il s’avançavers la porte avec une émotion mêlée d’inquiétude et decuriosité : il allait donc voir enfin le capitainePaul !

C’était un homme qui paraissait avoir decinquante à cinquante-cinq ans, et que l’habitude de se tenir dansl’entrepont avait voûté plutôt que le poids de l’âge. Il portaitl’uniforme de la marine royale dans toute sa strictesévérité : c’était un habit bleu de roi, à revers écarlates,avec veste rouge, culotte de la même couleur, bas gris, jabot etmanchettes. Ses cheveux roulés en boudin et poudrés à blanc étaientattachés, par derrière et à leur racine, par un ruban dont lesbouts retombaient en flottant. Son chapeau à trois cornes et sonépée étaient déposés près de lui sur une table. Au moment oùEmmanuel parut sur le seuil, il était assis sur l’affût d’un canon,mais en l’apercevant il se leva.

Le jeune comte se sentit intimidé à l’aspectde cet homme : il y avait dans son œil un rayon investigateurqui semblait éclairer jusqu’à l’âme de celui qu’il regardait.Peut-être aussi cette impression fut-elle d’autant plus puissante,qu’il se présentait avec une conscience qui lui faisait bienquelque reproche sur l’acte étrange qu’il accomplissait, et dont ilvenait pour rendre le capitaine, sinon complice, du moinsexécuteur. Ces deux hommes, comme s’ils eussent éprouvé une secrèterépulsion l’un pour l’autre, se saluèrent avec politesse, mais avecréserve.

– C’est à monsieur le comte d’Auray que j’ail’honneur de parler ?

demanda le vieil officier.

– Et moi, au capitaine Paul, répondit le jeunemousquetaire. Tous deux s’inclinèrent une seconde fois.

– Puis-je savoir à quel heureux hasard je doisl’honneur de la visite que me fait en ce moment l’héritier d’un desplus vieux et des plus beaux noms de la Bretagne ?

Emmanuel s’inclina encore une fois en manièrede remerciement ; puis, après une pause d’un instant, commes’il avait peine à entamer la conversation :

– Capitaine, continua-t-il, on m’a dit quevotre destination était pour le golfe du Mexique.

– Et l’on ne vous a pas trompé, monsieur, jecompte faire voile pour la Nouvelle-Orléans, en relâchant à Cayenneet à la Havane.

– Cela tombe à merveille, capitaine, et vousn’aurez pas à vous détourner de votre route, en supposant toutefoisque vous vous chargiez d’exécuter l’ordre dont je suis porteur.

– Vous avez un ordre à me communiquer,monsieur, et de quelle part ?

– De la part du ministre de la marine.

– Un ordre adressé à moipersonnellement ? répéta le capitaine avec l’accent dudoute.

– Non pas personnellement à vous, monsieur,mais à tout capitaine de la marine royale qui fera voile pourl’Amérique du Sud.

– Et de quoi s’agit-il, monsieur lecomte ?

– D’un prisonnier d’État à déporter àCayenne.

– Vous avez l’ordre sur vous ?

– Le voici, répondit Emmanuel en le tirant desa poche et en le présentant au capitaine.

Celui-ci le prit, et, s’approchant de lafenêtre, afin de profiter des derniers rayons du jour, il lut touthaut :

« Le ministre de la marine et descolonies ordonne à tout capitaine ou lieutenant, commandant lesbâtiments de l’État, et qui fera voile pour l’Amérique du Sud ou legolfe du Mexique, de prendre à son bord et de déposer à Cayenne lenommé Lusignan, condamné à la déportation perpétuelle. Pendant latraversée, le condamné mangera dans sa chambre et ne communiquerapoint avec l’équipage. » – L’ordre est-il en forme ?demanda Emmanuel.

– Parfaitement, monsieur, répondit lecapitaine.

– Et êtes-vous disposé à l’exécuter ?

– Ne suis-je pas aux ordres du ministre de lamarine ?

– Alors on peut vous envoyer leprisonnier ?

– Quand on voudra, monsieur. Seulement, que cesoit le plus tôt possible, car je ne compte pas rester longtempsdans ces parages.

– Je veillerai à ce qu’on fasse diligence.

– Était-ce tout ce que vous aviez à medire ?

– Absolument tout, capitaine, et je n’ai plusà ajouter que des remerciements.

– N’ajoutez rien, monsieur. Le ministreordonne, et j’obéis : voilà tout ; c’est un devoir que jeremplis, et non un service que je rends.

À ces mots, le capitaine et le comte sesaluèrent de nouveau, et se quittèrent plus froidement encorequ’ils ne s’étaient abordés.

Arrivé sur le pont, Emmanuel demanda soncompagnon au jeune officier de garde ; mais celui-ci réponditqu’il était retenu à souper par le capitaine Paul. Seulement,toujours obligeant et empressé, il mettait son canot à ladisposition du comte. En effet, l’embarcation était au bas del’escalier de la frégate, et les matelots, les rames en l’air,attendaient celui qu’ils devaient reconduire. À peine Emmanuelfut-il descendu, que la barque s’éloigna avec autant de rapiditéqu’elle en avait mis à venir ; mais cette fois elle voguatristement et en silence, car le jeune marin n’était plus là pouranimer la conversation par les axiomes de sa poétiquephilosophie.

La même nuit, le prisonnier fut conduit à bordde l’Indienne, et le lendemain, lorsque le jour parut, les curieuxcherchèrent en vain sur l’Océan la frégate qui depuis huit joursavait donné naissance à tant de conjectures, et dont l’arrivéeinattendue, la station sans résultat, et le départ spontanédemeurèrent toujours un mystère inexplicable pour les digneshabitants de Port-Louis.

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