Les Deux Frères

Chapitre 8

 

 

Le lendemain, les frères Rantzau ne s’aimaientni plus ni moins qu’avant ; mais comme leurs affaires ne meregardaient pas, je m’occupai tranquillement des miennes.

On eut encore beaucoup à souffrir du froidjusqu’à la fin de mars ; enfin ce rude hiver finit comme lesautres : après les grandes gelées arrivèrent à la fonte desneiges les grandes inondations de la vallée et les balayages de larue ; les scieries et les moulins se remirent à marcher ;et puis un beau matin on entendit la première alouette gazouillerdans le ciel encore pâle sa douce chanson qui vous fait lever lesyeux et penser :

« Voilà le printemps revenu !… Leshaies vont refleurir. Dans quinze jours ou trois semaines lesenfants conduiront les chèvres à la pâture ; ils feront desentailles aux bouleaux, pour boire la sève nouvelle ; et lesjeunes filles, le corsage entouré de rameaux verts, iront encoreune fois de maison en maison chanter en dansant le vieux cantiquedu Tri mâso :

« Tri maso

So lo mâ, et lo tri mâ

So lo tri mâ so ! »

Pas un montagnard qui ne se figure ces chosesd’avance, et qui ne dise le soir, en rentrant, les épaules courbéessous sa petite porte : « Aujourd’hui, j’ai entenduchanter la première alouette ! » Comme on dit enville : « J’ai vu la première hirondelle. »

Mars, avril et mai sont encore bien durs àpasser, alors les pommes de terre, le grain et le fourrage étantpresque épuisés, il faut attendre longtemps les nouvellesrécoltes ; mais c’est égal, on n’a plus froid, et la gaietévous revient avant l’abondance.

Or, tandis que les choses marchaient ainsi,comme elles marcheront encore des centaines et des milliersd’années, lorsque nous n’y serons plus, des bruits nouveauxcommencèrent à courir le pays.

D’abord ce fut une grande histoire touchant ledey d’Alger, qui depuis longtemps arrêtait les voyageurs en mer etles faisait vendre comme esclaves sur les marchés. Ces bruits serépandirent, et l’on apprit aussi que le malheureux avait frappénotre ambassadeur au visage avec son éventail ; c’était unaffront pour la France !

Martin, le Savoyard, en passant aux Chaumes,vendit des quantités d’images d’Épinal, représentant ce deyHussein, son marché d’esclaves, et ses femmes assises à terre, lesjambes croisées comme nos tailleurs, et jouant de la guitare.

Puis, tout à coup, on apprit que notre flotteétait partie, pour réclamer les malheureux chrétiens que le banditretenait au bagne. Ce fut une grande joie ! Chaque soir, à lamairie, après avoir transcrit mes actes de l’état civil, je lisaisles nouvelles dans le Moniteur de la Meurthe. J’avais àl’école une carte d’Afrique, et je montrais à mes élèves l’endroitoù nichaient les pirates, me figurant nos soldats et nos matelotsen pleine mer.

Nous faisions des vœux, comme tout le monde,pour le succès des armées du roi. J’avais même, de mon propre chef,ordonné la prière matin et soir pour nos soldats, dont plusieursétaient du village.

J’expliquai aux enfants que c’était notredevoir de réclamer la justice et de secourir les malheureux. Ils lecomprirent très bien ; c’est naturel à l’homme d’aimer lajustice.

Malheureusement il arriva des coups de vent etd’autres retards qui nous inquiétèrent beaucoup ; puis on fitle débarquement, et l’on se mit à bombarder – non pas la ville,comme font aujourd’hui les Allemands en pays chrétiens ! –mais les forts d’Alger. Les barbares se défendaient bien ; ilscoupaient la tête de nos soldats blessés ; l’indignationaugmentait de jour en jour. Nous avions encore aux Chaumes NicolasGuette, dit l’Égyptien, un vieux soldat qui se plaisait à parlerdes pyramides, des mosquées et de tout ce qu’il avait vu durant sajeunesse. On allait chez lui se faire donner des explications surla campagne ; il mâchait du tabac et n’ignorait de rien. Sabaraque était toujours pleine de gens ; ma femme elle-mêmeallait l’entendre.

Cela traînait ainsi, quand au commencement dejuillet le Moniteur annonça que le fort de l’Empereuravait sauté ; que les Arabes s’étaient sauvés par une porte dederrière, du côté des montagnes, et que le dey d’Alger était pris,avec ses femmes, ses nègres, son bagne et sa ménagerie. La nouvelles’en répandit du jour au lendemain, on criait partout :

« Vive le roi ! »

Triboulet, le percepteur, passa sur son char àbancs, disant qu’il fallait dissoudre la Chambre et faire denouvelles élections. Il avait le mandement de Mgr Forbin-Janson,notre évêque, ordonnant des actions de grâces dans toutes leséglises du diocèse, pour célébrer la victoire de notre saintereligion sur les infidèles.

On annonçait aussi de nouvelles missions dansles départements de l’Est, pour convertir les luthériens et lesjuifs, chose qui me parut bien étonnante, puisqu’ils ne nousfaisaient pas la guerre, étant de notre propre pays.

Ces vieux souvenirs sont encore présents à mamémoire ; je me rappelle que bien des personnes honorablesn’étaient pas contentes ! M. Jacques, notamment, ne segênait pas de dire que les jésuites pourraient chanter leursvictoires, quand ils auraient été se battre eux-mêmes, mais quecelles de la France ne les regardaient pas ; que la France sebattait pour la justice, et non pour le triomphe de la saintecongrégation, qui voulait faire croire que nos armées étaient lessiennes.

Ces propos inconsidérés furent rapportés àM. Jean ; ils l’indignèrent, car depuis sa nomination demaire, il était devenu dévot et ne manquait jamais d’assister à lamesse et à toutes les processions. Cependant il se tut d’abord etquelques jours après seulement, lorsque les premières nouvelles dela révolte des Parisiens contre Charles X arrivèrent, et queNicolas Guette, Jean Limon, l’épicier Claudel, M. Jacques etcinq ou six autres notables réunis le soir à l’auberge duPied-de-Bœuf, se permirent de chanter des chansons deBéranger, contre le roi, le clergé et la noblesse, seulement alors,je vis le véritable caractère de notre maire.

Nous étions seuls à la mairie ; et commeje lui disais que les Parisiens n’avaient égard à rien, qu’ils semoquaient de tout, lui, ne pouvant se contenir d’avantage,s’écria :

« Ce n’est pas seulement à Paris qu’ontrouve des gueux ; il s’en rencontre jusque dans les derniersvillages, capables de se révolter contre les autorités légitimes.Mais gare !… s’écria-t-il, gare ! nous avons l’œil sureux, le brigadier de gendarmerie est prévenu, les menottes sontprêtes… Je ne vous dis que ça, monsieur Florence. »

Il se promenait de long en large dans lasalle ; et s’arrêtant près d’une fenêtre, les yeux tournésvers la maison de M. Jacques, il leva le doigt d’un airmenaçant, les dents serrées, et dit :

« Attends !… Attends,vaurien !… Tu recevras bientôt de mes nouvelles. »

Je n’ai jamais vu de figure plus mauvaise quecelle de M. Jean en ce moment ; j’en frémis, pensant toutbas :

« Comment ! sa haine va jusqu’àdénoncer son frère ! »

Et je crois réellement que la dénonciationétait partie, que les gendarmes devaient venir, quand tout à coupon apprit que les Parisiens avaient massacré les Suisses et lagarde royale ; qu’ils étaient les maîtres partout ; queCharles X se sauvait, et que Louis-Philippe d’Orléans venait d’êtrenommé lieutenant général du royaume.

On apprit presque aussitôt que notre évêqueForbin-Janson était chassé de Nancy, que le peuple avait ravagé sonpalais ; et le surlendemain de ces terribles nouvelles lafureur fut déchaînée chez nous : les montagnards seremuaient ; d’heure en heure, on apprenait du nouveau.

Moi, naturellement, je ne bougeais pas de monécole. Marie-Anne me disait :

« Au nom du ciel, Florence, ne te mêle derien, ne dis rien, ne parle pas ! »

Je n’avais pas envie non plus de parler, ni deme mêler d’affaires pareilles. Oh ! non, j’aurais plutôt voulupouvoir fermer la porte et les fenêtres ; malheureusement ilfallait laisser l’école ouverte, et les trois quarts des bancsétaient vides.

De tous les côtés de la rue, ondisait :

« Les gens de Dabo arrivent… Ils veulentrégler leurs comptes avec la partie forestière… Ils sont en route…Ils sont à Valsch… Ils sont au Grand-Soldat… Ilsapprochent !… »

Finalement cinq ou six garçons, courant piedsnus, traversèrent le village en criant :

« Les voilà !… Lesvoilà !… »

Et, regardant vers la côte, je les vis sortirdu bois par centaines : hommes, femmes, enfants, avec desfusils, des fourches, des haches, et descendre dans le chemin creuxdes Chenevières ; on ne voyait plus que le haut desfourches ; mais il en sortait toujours de la forêt, cela n’enfinissait pas !

Alors entendant sonner dix heures, je renvoyailes enfants, en leur disant de se sauver chez leurs parents. Jefermai la porte et je fis monter Paul et Juliette dans la chambreen haut. La tête des montagnards arrivait déjà par le bout duvillage ; ils criaient en tumulte, comme une bande decorbeaux.

« Les procès-verbaux !… lesprocès-verbaux ! À bas les gardes forestiers !… À bas lescurés… À bas les rats de cave… les percepteurs et tout lereste !… Nous sommes les maîtres !… le bois est ànous !… Vive Lafayette !… »

Ils allaient chez le garde général détruiretous les procès-verbaux qu’on avait dressés contre eux, pensantqu’alors tout serait fini ; les malheureux ne savaient pas quela copie de ces papiers étaient au tribunal de Sarrebourg ;ils ne savaient rien et ne voulaient rien entendre.

C’est ainsi qu’ils arrivèrent sur une file àperte de vue, en blouse, en camisole, en bras de chemise, ensabots, les pieds nus, les cheveux défaits et la fureur peinte dansleurs traits.

Il faisait très chaud ; j’avais fermé lespersiennes, mais je les voyais défiler tout de même par les fentes.Tout le village en était rempli. Qu’on se représente notreinquiétude ; heureusement ils n’en voulaient qu’au gardegénéral. Cela formait un grand bourdonnement au loin ; et puistout à coup nous entendîmes des vitres tomber, des portess’enfoncer, des cris, des disputes. Ma femme tremblait comme unefeuille ; moi je la rassurais, lui disant que cela ne nousregardait pas, qu’on n’attaquait jamais les maîtres d’école. Paulet la petite Juliette, dans leur coin, les yeux tout grandsouverts, me regardaient en écoutant. Je me donnais l’air de ne riencraindre, mais à chaque grand coup dans les portes, croyant quec’était en bas, je ne pouvais m’empêcher de trembler, et puis de mepencher dans l’escalier, prêtant l’oreille.

Midi était passé depuis longtemps et l’onn’avait pas eu l’idée de manger. À la fin pourtant, sur les troisheures, je me hasardai d’entrouvrir un volet, et je vis les bandesse remettre à défiler vers la montagne. Quelques-uns de ces gensétaient ivres ; mais le plus grand nombre semblaient dans leurétat naturel, et criaient tout joyeux :

« Tout est déchiré !… Tout estbrûlé !… Tout est payé !… ViveLafayette !… »

J’attendis là plus d’un bon quartd’heure ; ils se retiraient, se retiraient toujours.

Ma femme, un peu rassurée, avait dressé latable, avec du pain, du fromage, de la viande froide de la veille,pour les enfants. Nous-mêmes nous avions aussi besoin de reprendredes forces, car la frayeur de voir ces bûcherons, ces charbonniers,ces contrebandiers, ces braconniers, toute cette race terrible dedélinquants tomber dans notre pauvre village, nous avaitbouleversés. Bientôt pourtant ne voyant plus que des traînards deloin en loin, avant de manger, je voulus savoir ce qui s’étaitpassé et je sortis.

La mère de notre voisin, Nanette Bouveret,filait tranquillement sur sa porte, comme d’habitude ; en mevoyant elle s’écria toute joyeuse :

« Ne craignez rien, monsieur Florence,ils sont partis !… Quelle débâcle !… »

Cette vieille, qu’on appelait « lajacobine » parce que son mari, feu Nicolas Bouveret, avaitprésidé le club de Saint-Quirin du temps de Robespierre, nes’étonnait pas de ces choses ; elle en avait vu biend’autres !…

« Ça recommence ! faisait-elle enclignant de l’œil, ça recommence !… »

Et sans se faire prier, elle me raconta que lagrande presse était tombée chez le garde général.

M. Botte, prévenu à temps, avait pu sesauver en traversant la Sarre, et gagner le bois des Baraques. Maisalors les montagnards avaient cassé les vitres, enfoncé la porte desa maison, déchiré et brûlé tous les papiers avec une fureurextraordinaire.

Notre maire, M. Jean Rantzau, s’étantprésenté pour faire cesser ce pillage, les gueux l’avaient rudementsecoué, l’appelant calotin et poussant même l’audace jusqu’à luimettre le poing sous le nez. Il avait eu beaucoup de peine às’échapper de leurs mains. Enfin, vers deux heures, M. Jacquesétait sorti de sa maison ; il avait réuni les principaux chefsdans sa cour, leur faisant boire de la bière et manger du fromage,et leur promettant en outre solennellement d’écrire à Lafayette,pour ravoir leurs anciens droits forestiers, ce qui les avaitdécidés à retourner chez eux.

Voilà ce que me raconta la grand-mère Nanetted’un air tout à fait réjoui, et je puis assurer que les révolutionssont terribles, surtout dans la montagne, où les malheureux,dépourvus d’instruction, demandent des choses impossibles et selivrent à tous les excès ; ils n’ont point de religionvéritable, car après chaque révolution, lorsqu’ils se croientdébarrassés des gendarmes, c’est sur les prêtres et tous les gensd’Église qu’ils crient d’abord, en les humiliant de millefaçons.

Ces Daboyens ayant réussi la première fois,pouvaient revenir ; qu’on se figure si cette idée nousréjouissait ; par bonheur ils n’en eurent pas le temps.Louis-Philippe fut tout de suite nommé roi des Français, par lesmêmes députés que Charles X avait voulu renvoyer ; et tousceux qu’on parlait d’arrêter quinze jours avant reçurent desrécompenses : M. Jacques fut nommé maire à la place deson frère Jean, l’épicier Claudel obtint un bureau de tabac, qu’ildemandait depuis longtemps, et Nicolas Guette, quoiqu’il eûtcrié : « Vive le duc de Reichstadt ! » reçutune petite pension de cent cinquante francs, qui calma sonenthousiasme pour le fils de l’Empereur.

Moi, je craignais de perdre ma place à lamairie, mais M. Jacques se souvint de mon amitié pour sonfils ; il me fit appeler et me dit en présence des notablesqu’un homme paisible, instruit, et remplissant comme moi tous sesdevoirs, méritait une augmentation, et qu’il allait la demanderlui-même au conseil municipal.

Ce fut un grand soulagement pour moi de voirque les choses prenaient une si bonne tournure, et j’en remerciainotre nouveau maire de tout mon cœur. – Quelque temps après onm’accorda cent francs d’augmentation, ce qui me fit du bien.

Les montagnards s’étaient mis à couper lesbois de l’État, il fallut envoyer contre eux des troupes et de lagarde nationale. M. Jacques dans cette occasion montra ungrand courage et se rendit seul à Dabo, pour dire aux rebelles ques’ils continuaient leurs ravages, les trois quarts de leur communerisquaient d’aller aux galères. Mais la plupart ne voulurent pas lecroire, ils continuèrent à couper les bois de taillis et de hautefutaie sans distinction, entassant dans les hangars, dans lesjardins, sous leurs échoppes, des quantités de bûches qui montaientjusque par-dessus les toits, et qu’ils se promettaient bien devendre plus tard un bon prix.

Alors les troupes et les gendarmes, les gardesforestiers et tous les fonctionnaires chargés de prêter main-forteà l’autorité, entourèrent leurs villages. Il ne fut pas difficilede constater les délits, puisque tout était là, derrière lesbaraques ; ces gens furent arrêtés en masse et conduits àNancy ; ils y restèrent plus d’un an dans les prisons, etpassèrent ensuite en cour d’assises ; les principaux, ceux quiavaient déchiré et brûlé les papiers du garde général, allèrent àBrest, à Toulon ; les autres, coupables seulement d’avoir prisdu bois dans la forêt, furent renvoyés chez eux, mais ruinés defond en comble ; ces malheureux se firent contrebandiers,braconniers ; au lieu d’être de bons paysans ils devinrent desbandits. Voilà le monde !

Les plus à plaindre en ce temps étaient lescurés ; on en voyait à peine deux ou trois sur la route, avecleurs robes noires et leurs tricornes, que d’un bout de la vallée àl’autre partaient des « Coûa !… coûa !…coûa !… » qui n’en finissaient plus ; hommes,femmes, enfants, tous les travailleurs des champs déposaient lapioche ou le râteau, et les mains devant la bouche, imitaient lecri des corbeaux avec fureur.

Allez donc dire après cela que la religion abeaucoup d’influence, et que les curés soutiennent lesgouvernements ! Moi, sans être bien malin, je crois que si legouvernement ne soutenait pas nos curés et nos évêques, ilsferaient tous maigre chère et que beaucoup quitteraient bientôt lemétier. C’est triste, c’est malheureux, car la vraie religion estun grand bienfait ; mais il faudrait être aveugle, et n’avoirjamais vu de révolution, pour ne pas savoir que le chapeau d’unsimple gendarme fait plus d’effet sur nos paysans, que toutes lessoutanes du diocèse. M. Jannequin s’en plaignait un jouramèrement. Nous revenions d’un baptême, et comme je l’aidais à sedébarrasser de ses ornements dans la sacristie, nous voyant seuls,il me dit :

– Oh ! mon cher monsieur Florence,quel malheur ! Je pensais finir ici paisiblement macarrière ; je n’avais fait de mal à personne, j’avais mêmefait quelque bien, et me voilà peut-être encore forcé de retournerbientôt en émigration. Mais je ne partirai pas… non… il faudraqu’on me tue !

– Mon Dieu, monsieur le curé, lui dis-je,touché profondément de sa peine, personne ne vous en veut ; ilfaudrait avoir bien mauvais cœur pour ne pas vous aimer.

– Ah ! fit-il, vous n’entendez pasles cris de haine qui nous poursuivent !… La France n’est pluscatholique… elle ne croit plus !… Les jésuites ont tué lareligion !…

Et s’animant :

– Quelle faute !… Quellefaute !… s’écria-t-il, et quelle leçon !… Quand lareligion doit servir de marchepied à l’ambition de quelques êtresinsatiables ; quand elle devient un moyen d’abrutissement etde servitude pour le peuple, et de domination pour un ordre abhorréde tous les cœurs honnêtes, alors ces réactions épouvantables sontjustifiées, et les malheureuses victimes telles que nous n’ont pasmême le droit de se plaindre, parce qu’on les a rendues complicesde l’iniquité.

C’est ce que me dit ce brave homme, et j’airetenu ses paroles mot à mot, car longtemps après j’y pensaisencore, plaignant nos malheureux curés, et rejetant la colère dupeuple sur les missions, sur les congrégations, sur les cérémoniespubliques de toute sorte qu’on nous avait forcés de suivre depuisquinze ans, et que M. Jacques devenu maire, appelait « dela comédie ! »

Mais ces choses sont passées ; espéronsqu’elles ne reviendront plus.

 

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