Recueil de nouvelles (Les Nuits blanches-Le Moujik Marey-Krotkaïa-La Centenaire-L’Arbre de Noël)

IX

 

Et il y a seulement quelques jours que c’estarrivé : cinq jours, seulement cinq jours. Mardidernier ! Non, non, si elle avait attendu encore un peu detemps, un rien de temps… j’aurais dissipé toute obscurité ! Nes’était-elle pas tranquillisée déjà ? Le lendemain même elleme regardait avec un sourire, malgré ma confusion… L’important,c’est que pendant tout ce temps, pendant ces cinq jours, il y avaitchez elle un certain embarras, une certaine honte. Elle avait peuraussi, elle avait très peur. J’admets le fait et je ne mecontredirai pas comme un fou, cette peur existait et commentn’aurait-elle pas existé ? Il y avait déjà si longtemps quenous étions éloignés l’un de l’autre, si séparés l’un de l’autreet, tout à coup, tout cela… Mais je ne prenais pas garde à safrayeur, une espérance nouvelle luisait à mes yeux !… Il estvrai, indubitablement vrai, que j’ai commis une faute. Il est mêmeprobable que j’en ai commis plusieurs. Quand nous nous sommesréveillés, dès le matin (c’était mercredi) j’ai commis unefaute : je l’ai considérée tout de suite comme mon amie.C’était aller trop vite, beaucoup trop vite, mais j’avais besoin deme confesser, un besoin impérieux, il me fallait même plus qu’uneconfession ! J’allai si loin que je lui avouai des choses queje m’étais caché à moi-même toute ma vie. Je lui avouai aussi sansdétour que tout cet hiver je n’avais pas douté de son amour pourmoi. Je lui expliquai que l’établissement de ma maison de prêtn’avait été qu’une défaillance de ma volonté et de mon esprit, uneœuvre à la fois de mortification et de vaine gloire. Je luiconfessai que la scène du buffet du théâtre n’avait été qu’unelâcheté de mon caractère, de mon esprit défiant : c’était ledécor de ce buffet qui m’avait impressionné. Voilà ce que jem’étais dit : « Comment en sortirai-je ? Ma sortiene sera-t-elle pas ridicule ? » J’avais eu peur non pasd’un duel, mais du ridicule… Ensuite je n’avais plus voulu endémordre. J’avais tourmenté tout le monde, depuis lors, à cause decela, je ne l’avais épousée que pour la torturer.

En général je parlais presque constamment,comme dans le délire. Elle, elle me prenait les mains et me priaitde m’arrêter : « Vous exagérez, disait-elle ; vousvous faites du mal. » Et ses larmes se reprenaient à coulerpresque par torrents ! Elle me priait toujours de ne pascontinuer, de ne pas rappeler ces souvenirs.

Je ne faisais pas attention à ces prières, oudu moins pas assez attention : le printemps !Boulogne ! Là le soleil, là notre nouveau soleil, c’est celaque je répétais sans cesse ! Je fermai ma maison, je passaimes affaires à Debrourawoff, j’allai même subitement jusqu’à luiproposer de tout donner aux pauvres, hormis les trois mille roubleshéritées de ma marraine, avec lesquelles nous serions allés àBoulogne. Et puis, en revenant, nous aurions commencé une nouvellevie de travail. Cela me parut entendu, car elle ne me réponditrien… elle sourit seulement. Je crois qu’elle avait souri pardélicatesse, pour ne pas me chagriner. Je voyais, en effet, que jelui étais à charge ; ne croyez pas que j’étais assez sot,assez égoïste pour ne pas m’en apercevoir. Je voyais tout,jusqu’aux plus petits faits, je voyais, je savais mieux quepersonne ; tout mon désespoir s’étendait devant moi !

Je lui racontais constamment des détails surelle et sur moi et aussi sur Loukérïa. Je lui racontais que j’avaispleuré… Oh ! je changeais de conversation, je tâchais aussi dene pas trop comprendre certaines choses. Elle, elle s’animaitquelquefois, une ou deux fois elle s’est animée, je me lerappelle ! Pourquoi prétendre que je ne regardais, que je nevoyais rien ? Si seulement cela n’était pas arrivé,tout se serait arrangé. Mais, elle-même, ne me racontait-elle pas,il y a trois jours, quand nous avons parlé de ses lectures, de cequ’elle avait lu pendant l’hiver, ne riait-elle pas en me racontantla scène de Gil Blas et de l’archevêque de Grenade ? Et quelrire d’enfant, charmant, comme jadis lorsqu’elle était encore mafiancée ! (Un moment encore, un moment !) Comme je meréjouissais ! Il m’étonnait beaucoup, d’ailleurs, l’incident àpropos de l’archevêque : elle avait donc gardé pendant l’hiverassez de présence d’esprit et de bonne humeur pour rire à lalecture de ce chef-d’œuvre. Elle commençait à se tranquillisercomplètement, à croire sérieusement que je la laisserais vivrecomme cela : « Moi qui espérais quevous me laisseriez vivre comme cela » voilàce qu’elle m’avait dit le mardi ! Oh quelle pensée d’enfant dedix ans ! Et elle croyait qu’en effet je la laisserais vivrecomme cela : elle à sa table, moi à monbureau, et ainsi de suite jusqu’à soixante ans. Et voilà tout àcoup que je viens en mari, et il faut de l’amour au mari !Malentendu ! Aveuglement !

J’avais le tort aussi de trop m’extasier en laregardant. J’aurais dû me contenir, car mes transports luifaisaient peur. Je me contenais, d’ailleurs, je ne lui baisais plusles pieds. Je n’ai pas une seule fois eu l’air de… enfin de luifaire voir que j’étais son mari. Cela ne me serait pas même venu àl’idée, je priais seulement ! Je ne pouvais pas ne rien direabsolument, me taire ! Je lui ai ouvert soudain tout mon cœur,en lui disant que sa conversation me ravissait, qu’elle étaitincomparablement plus instruite et plus développée que moi. Ellerougit beaucoup et, toute confuse, elle prétendit encore quej’exagérais. Alors, par bêtise, sans pouvoir me contenir, je luidépeignis mon ravissement quand, derrière la porte, j’avais assistéà la lutte de son innocence aux prises avec ce drôle, combien sonesprit, l’éclat de ses saillies, et tout à la fois sa naïvetéenfantine m’avaient enchanté. Elle tressaillit de la tête aux piedset balbutia encore que j’exagérais. Mais soudainement son visages’assombrit, elle cacha sa tête dans ses mains et se mit à pleurer,à chaudes larmes…

Alors je ne pus moi-même me contenir : jetombai une fois de plus à ses pieds, je baisai encore ses pieds ettout finit par une crise d’hystérie, comme le mardi précédent.C’était bien pire et, le lendemain…

Le lendemain ! Fou que je suis ! celendemain, c’est aujourd’hui, tout à l’heure !

Écoutez et suivez-moi bien : Quand nousnous sommes réunis pour prendre le thé (après l’accès que je viensde dire), sa tranquillité m’a frappé. Elle était tranquille !Et moi, toute la nuit, j’avais frissonné de terreur en songeant auxrêves de la veille. Voilà que tout à coup elle s’approche de moi,se place devant moi, joint les mains (c’était tout àl’heure !) et parle. Elle dit qu’elle est une criminelle,qu’elle le sait, que l’idée de son crime l’a torturée, tout l’hiveret la torture encore… qu’elle apprécie ma générosité… « Jeserai pour vous une femme fidèle et je vous estimerai ». Icije me dressai, et, comme un fou, je la pris dans mes bras ! Jel’embrassai, je couvris son visage et ses lèvres de baisers, commeun homme qui vient de retrouver sa femme après une longue absence.Et pourquoi l’ai-je quittée tout à l’heure ? Pendant deuxheures ? C’était pour nos passeports… Oh mon Dieu ! Sij’étais rentré cinq minutes plus tôt seulement, rien que cinqminutes… Et cette foule à la porte cochère, tous ces yeux fixés surmoi… Oh mon Dieu !…

Loukérïa (oh ! maintenant je ne lalaisserai pas partir, Loukérïa, pour rien au monde ; elle aété là tout l’hiver, elle pourra me raconter…). Loukérïa dit que,quand j’ai eu quitté la maison et seulement une vingtaine deminutes avant mon retour, elle est entrée chez sa maîtresse pourlui demander quelque chose, je crois. Elle a remarqué que son imagede la Vierge (l’image en question) avait été déplacée et posée, surla table, comme si sa maîtresse venait de faire sa prière.

– Qu’avez-vous ? maîtresse.

– Rien, Loukérïa ; va-t-en… Attends,Loukérïa.

Elle s’approcha d’elle et l’embrassa.

– Êtes-vous heureuse,maîtresse ?

– Oui, Loukérïa.

– Le maître aurait dû venir depuislongtemps vous demander pardon, maîtresse ; Vous êtesréconciliés : que Dieu soit loué.

– C’est bien, Loukérïa. – Va,Loukérïa.

Et elle sourit d’un air étrange. Si étrangeque Loukérïa revint dix minutes après pour voir ce qu’ellefaisait :

« Elle se tenait contre le mur, près dela fenêtre, la tête appuyée sur sa main collée au mur. Elle restaitcomme cela pensive. Elle était si absorbée qu’elle ne m’avait pasentendue m’approcher et la regarder de l’autre pièce. Je la voisfaire comme si elle souriait. Elle restait debout, en ayant l’airde réfléchir, et elle souriait. Je lui jette un dernier coup d’œilet je m’en vais sans faire de bruit, en pensant à ça. Mais voilàque j’entends tout à coup ouvrir la fenêtre. J’accours aussitôt etje lui dis : Il fait frais, maîtresse, vous allez prendrefroid. Mais voilà que je l’aperçois debout sur la fenêtre, deboutde toute sa longueur sur la fenêtre ouverte. Elle me tournait ledos et tenait à la main l’image de la Vierge. Le cœur me tourne etje crie : Maîtresse ! maîtresse ! Elle entend, ellefait le geste de retourner vers la chambre, mais elle ne seretourne pas, elle fait un pas en avant, serre l’image contre sapoitrine et se jette ! »

Je me rappelle seulement qu’elle était encoretoute chaude quand je suis arrivé à la porte cochère. Et tout lemonde me regardait. Tous parlaient avant mon arrivée ; on setut en me voyant et on se rangea pour me laisser passer et… elleétait étendue à terre avec son image. Je me rappelle comme uneombre à travers laquelle je me suis avancé, et j’ai regardélongtemps. Et tout le monde m’entourait et me parlait sans quej’entendisse. Loukérïa était là, mais je ne la voyais pas. Elle m’adit m’avoir parlé. Je vois seulement encore la figure d’unbourgeois qui me répétait sans cesse : « Il lui est sortide la bouche une boule de sang, Monsieur, une boule desang ! » et il me montrait le sang sur le pavé, à laplace. Il me semble avoir touché le sang avec le doigt. Cela fitune tache sur mon doigt, que je regardai. Cela, je me le rappelle.Et le bourgeois me disait toujours : « Une boule de sang,Monsieur, une boule de sang… »

– Quoi, une boule de sang !criai-je, dit-on, de toutes mes forces et je me jetai sur lui lesmains levées…

Oh sauvage ! sauvage !…Malentendu ! invraisemblance ! impossibilité !

N’est-il pas vrai ?N’est-ce point invraisemblable ? – Ne peut-on dire que c’estimpossible ? Pourquoi, pour quelle raison cette femme est-ellemorte ?

Croyez-moi, je comprends, mais cependant lepourquoi de sa mort est tout de même une question. Elle a eu peurde mon amour. Elle s’est sérieusement demandé : Faut-ilaccepter cette vie, ou non ? Elle n’a pu se décider, elle amieux aimé mourir. Je sais, je sais qu’il n’y a pas tant àchercher : elle m’avait trop promis, elle a eu peur de ne paspouvoir tenir. Il y a eu plusieurs circonstances tout à faitterribles.

Pourquoi est-elle morte ? voilà laquestion toujours, la question qui me brise le cerveau. Je l’auraislaissée vivre comme cela, comme elle disait, sielle avait voulu vivre comme cela. Elle ne l’apas cru, voilà le fait… Non, non, je me trompe, ce n’est pas cela.C’est probablement parce que, moi, il fallait m’aimer, honnêtement,avec son âme, et non comme elle aurait pu aimer l’épicier. Et commeelle était trop chaste, trop pure pour consentir à ne me donnerqu’un amour digne de l’épicier, elle n’a pas voulu me tromper. Ellen’a pas voulu me tromper en me donnant pour un amour, une moitiéd’amour, un quart d’amour. Trop grande honnêteté ! Et moi quivoulais lui inculquer de la grandeur d’âme, vous voussouvenez ? singulière pensée.

C’est très étrange. M’estimait-elle ? Jene sais pas. Me méprisait-elle ou non ? Je ne crois pasqu’elle me méprisât. Il est très extraordinaire qu’il ne me soitpas venu à l’idée une seule fois, pendant tout l’hiver, qu’ellepouvait me mépriser. J’ai cru le contraire très fermement jusqu’aujour où elle m’a regardé avec un étonnementsévère. Oui, sévère. C’est alors que j’ai comprisà l’instant qu’elle me méprisait. Je l’ai compris irrémédiablementet pour jamais. Ah ! elle pouvait bien me mépriser toute savie, pourvu qu’elle eût consenti à vivre ! Tout à l’heureencore, elle marchait, elle parlait ! Je ne puis comprendrecomment elle a pu se jeter par la fenêtre ! Et comment mêmesupposer cela cinq minutes avant ? J’ai appelé Loukérïa. Je neme séparerai jamais de Loukérïa maintenant.

Ah nous aurions pu nous entendre encore !Nous nous étions seulement beaucoup déshabitués l’un de l’autrependant cet hiver… N’aurions-nous pas pu nous accoutumer de nouveaul’un à l’autre ? Pourquoi n’aurions-nous pas pu nous reprendred’affection l’un pour l’autre et commencer une vie nouvelle ?Moi je suis généreux, elle l’est aussi : voilà un terrain deconciliation, quelques mots de plus, deux jours de plus et elleaurait tout compris.

Ce qui est malheureux, c’est que c’est unhasard, un simple, un grossier, un inerte hasard ! Voilà lemalheur ! Cinq minutes trop tard… Si j’étais revenu cinqminutes plus tôt, cette impression momentanée se serait dissipéecomme un nuage et n’aurait jamais repris son cerveau. Elle auraitfini par tout comprendre. Et maintenant de nouveau des piècesvides, de nouveau la solitude… Le balancier continue àbattre ; ce n’est pas son affaire, à lui, il n’a point deregrets. Il n’a personne au monde… voilà le malheur.

Je me promène, je me promène toujours. Jesais, je sais, ne me le soufflez pas : mon regret du hasard,des cinq minutes de retard, vous semble ridicule ? Maisl’évidence est là. Considérez une chose : Elle ne m’a passeulement laissé écrit le mot : « n’accusez personne dema mort » qui est usité en pareil cas. Ne pouvait-elle songerqu’on soupçonnerait peut-être Loukérïa ? Car enfin :« vous étiez seule avec elle, c’est donc vous qui l’avezpoussée » voilà l’accusation possible. Au moins pouvait-oninquiéter Loukérïa injustement si quatre personnes ne s’étaient pastrouvées dans la cour pour la voir, son image à la main, au momentoù elle se jetait. Mais c’est aussi un hasard qu’il se soit trouvédu monde pour la voir ! Non, tout ceci est venu d’un momentd’aberration ; une surprise, une tentation subite ! Etqu’est-ce que ça prouve qu’elle priât devant l’image ? Cela neprouve point que ce fût en prévision de la mort. La durée de cetinstant a peut-être seulement été de dix minutes. Elle n’apeut-être pris sa résolution qu’au moment où elle s’appuyait aumur, la tête dans sa main, en souriant. Une idée lui a passé par latête, y a tourbillonné ; elle n’a pu y résister.

Il y a eu un malentendu évident, si vousvoulez. Avec moi, on peut encore vivre… Et si c’était réellement del’anémie, simplement de l’anémie ? quelque épuisementd’énergie vitale ? Cet hiver l’avait trop épuisée ; voilàla cause…

Un retard ! ! !

Quelle maigreur dans cette bière ! Commeson nez semble pincé ! Les cils sont en forme de flèches. Etelle est tombée de manière à n’avoir rien de cassé, rien d’écrasé.Rien que cette « boule de sang ». Une cuillerée àdessert. La commotion intérieure. Étrange pensée : si onpouvait ne pas l’enterrer ? Car si on l’emporte, si… Oh non,il est impossible qu’on l’emporte ! Ah, je sais bien qu’ondoit l’emporter ; je ne suis pas fou et je ne délire pas. Aucontraire, jamais ma pensée n’a été plus lucide. Mais commentalors ! comme autrefois ! personne ici, seul avec mesgages. Le délire, le délire, voilà le délire ! Je l’aitorturée jusqu’à la fin, voilà pourquoi elle est morte !

Que m’importent vos lois ? Que me fontvos mœurs, vos usages, vos habitudes, votre gouvernement, votrereligion ? Que votre magistrature me juge. Qu’on me traînedevant vos tribunaux, devant vos tribunaux publics et je dirai queje nie tout. Le juge criera : « silence, officier ».Et moi je lui crierai : « Quelle force as-tu pour que jet’obéisse ? Pourquoi votre sombre milieu a-t-il étouffé toutce qui m’était cher ? À quoi me servent toutes vos loismaintenant ? Je les foule aux pieds ! Tout m’estégal ! »

Aveugle, aveugle ! Elle est morte, ellene m’entend pas ! Tu ne sais pas dans quel paradis je t’auraismenée. J’avais les cieux dans mon âme, je les aurais répandusautour de toi ! tu ne m’aurais pas aimé ? hé bienqu’est-ce que ça fait ? nous aurions continué commecela. Tu m’aurais parlé comme à un ami, cela aurait suffipour nous rendre heureux, nous aurions ri ensemble joyeusement ennous regardant dans les yeux ; c’est commecela que nous aurions vécu. Et si tu en avais aimé unautre, hé bien soit, soit ! Tu aurais été le voir, tu auraisri avec lui et, moi, de l’autre côté de la rue, je t’auraisregardée… Oh tout, tout, mais ouvre seulement les yeux ! Unefois, un instant ! un instant ! Tu me regarderais et,comme tout à l’heure, tu me jurerais d’être toujours ma femmefidèle ! D’un seul regard, cette fois, je te ferais tout faitcomprendre.

Immobilité ! Ô nature inerte ! Leshommes sont seuls sur la terre, voilà le mal ! « Y a-t-ilaux champs un homme vivant ? » s’écrie le chevalier russe[14]. Moi je crie aussi sans être lechevalier, et aucune voix ne me répond. On dit que le soleilvivifie l’univers. Le soleil se lève, regardez-le : n’est-cepoint un mort ? Il n’y a que des morts. Tout est la mort. Leshommes sont seuls, environnés de silence. Voilà la terre !« Hommes, aimez-vous les uns les autres. » Qui a ditcela ? Quel est ce commandement ? Le balancier continue àbattre, insensible… quel dégoût ! Deux heures du matin. Sespetites bottines l’attendent au pied de son petit lit… Quand onl’emportera demain, sérieusement, que deviendrai-je ?

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