Rouletabille chez Krupp

XIV – UNE ENTREVUE DRAMATIQUE

Ce n’était point par hasard que Rouletabilleavait pris la personnalité de Michel Talmar chez Blin etCie : Talmar, lui-même, qui avait été mis aucourant de ce que venait chercher Rouletabille dans ses ateliers,n’avait point trouvé de meilleur passeport à donner au reporter queses propres papiers et de lui faire étudier à fond les plans d’uneinvention dont les Prussiens avaient déjà, en temps de paix, tentéde surprendre le secret.

Tout marchait donc à souhait pour Rouletabillequi avait naturellement promis à Talmar de ne livrer de ses plansque ce qui serait utile à sa propre entreprise, et le lendemainmême du jour où le reporter avait accepté les offres de l’ingénieursuisse, nous le trouvons en train de tracer les premières lignesd’un important dessin, sous les yeux de Richter, dans le petitcabinet qui lui était réservé.

Le bruit d’une auto s’arrêtant devant leperron attira l’attention des deux hommes. Richter quitta aussitôtRouletabille. Par la fenêtre, celui-ci aperçut Helena quidescendait et qui entrait dans les bureaux.

Il y eut, dans la pièce à côté, une rapideentrevue entre elle et Richter où il fut question d’un somptueuxdéjeuner de fiançailles qui devait être donné, quelques jours plustard, à l’Essener-Hof, sous la présidence du général vonBerg lui-même, directeur du Generalkommando et oncle de lafiancée. Cette haute parenté devait donner au déjeuner un lustreexceptionnel, et les représentants des États alliés, qui étaientles hôtes de l’Essener-Hof et tous en affaires avec legénéral von Berg, allaient y être conviés. Puis il y eut quelquespropos échangés d’une voix sourde dans lesquels on put démêler lesnoms de Nicole et de Fulber et ces mots : « lavolonté de l’empereur ! »… et enfin ces phrases trèsnettes : « Non ! Je n’ai pas eu à sortir Nicoleaujourd’hui ! Le général, avant de retourner au Kommando, avoulu la voir en particulier. Je crois qu’il y a quelque chose denouveau dans l’air !… »

On imagine facilement avec quel intérêtRouletabille écoutait ce qui se passait de l’autre côté de saporte, et combien il regrettait que Nicole ne fût point venue avecHelena.

Mais, le jour suivant, les deux jeunes fillesarrivèrent ensemble, toujours suivies du fameux gardien qui lesattendit dans le vestibule. Cet homme avait un uniforme spécial,mi-militaire, mi-domestique de grande maison, et on pouvait leprendre au choix pour quelque ordonnance ou pour un majordome.

Rouletabille apprit plus tard quel’administration de l’usine disposait ainsi d’un certain nombre deces domestiques d’apparat qui étaient mis à la disposition des plushauts personnages étrangers en visite à Essen et qui, au fond, necessaient jamais d’exercer sur eux une surveillance assidue. Ilsappartenaient à la police occulte dont avait parlé La Candeur.

Helena et Nicole avaient pénétré, selon leurhabitude, dans la salle de dessin particulière de l’ingénieur, etbientôt celui-ci fit derrière elles une entrée assezprécipitée.

Son premier geste fut d’aller à la porte quiouvrait sur le petit cabinet où travaillait Rouletabille. Ilregarda dans ce bureau et constata qu’il était vide.

Le reporter, en effet, venait de se jeter dansune armoire où pendaient des blouses à dessin. Richter referma laporte, satisfait, et voici la scène qui se passa.

Elle devait avoir sur la suite du récit unetelle influence que nous croyons ne pouvoir mieux faire que dedonner ici le texte même de Rouletabille qui en a retracéscrupuleusement les rapides péripéties :

« J’avais compris tout de suite (racontele reporter), en apercevant, à travers la fenêtre de mon cabinet detravail, le visage étrangement bouleversé deMlle Fulber, qu’il devait y avoir, en effet,« du nouveau », dans son cas, comme l’avait dit, laveille, Fraulein Hans, et que ma bonne fortune et aussi l’heureuxrésultat de mes combinaisons allaient sans doute me permettred’assister à un événement du plus haut intérêt pour ce que j’étaisvenu faire à Essen !

« Quand les jeunes filles furent dans lasalle adjacente à mon cabinet et que j’entendis les pas précipitésde l’ingénieur se dirigeant vers ma porte, je n’hésitai point à medissimuler et j’eus la joie de le voir refermer cette porte,persuadé que le cabinet était vide. Richter devait me croire entrain de travailler dans l’atelier n° 3 où j’avais à copiercertains modèles en cours pour en faire valoir ensuite ladifférence, à certains points de vue techniques, avec mon modèle àmoi. Si bien que je pus entendre en toute sécurité ce qui sepassait dans la pièce à côté et même apercevoir de temps à autre,par le trou de la serrure, les personnages du drame.

« Richter se promenait de long en large,assez agité. Des deux jeunes filles, qui étaient assises au bout dela pièce, je n’apercevais bien que le visage de Nicole quireflétait dans l’instant les sentiments les plus hostiles du monde.Jusqu’alors, j’avais été frappé surtout par une physionomie dedouleur : ce jour-là, elle exprimait une fureur concentréecontre ses bourreaux. Autant que j’en pus juger, la pauvre enfantdevait avoir bien souffert et ses forces paraissaient à bout.

« – Mademoiselle, lui dit Richter, voussavez combien Helena vous aime. Elle vous traite comme une sœur. Sivous n’êtes ni plus souriante, ni mieux portante, ce n’est point desa faute. Helena vous a annoncé que vous alliez vous trouver enface de Serge Kaniewsky. Je vous serais reconnaissantparticulièrement de ne point lui cacher les soins dont vous êtesentourée et même l’affection qu’on vous porte. Vous ne vous trouvezpas ici chez un ennemi, vous le savez bien, et j’ai toujours eu leplus grand respect pour vos malheurs. Vous êtes ici sur un terrainneutre, chez un ami ; j’espère que vous apprécierez égalementla délicatesse du procédé qui a fait, en haut lieu, choisir mamaison pour une entrevue qui a été accordée aux prières instantesde votre fiancé. Vous avez toute facilité et toute liberté pouréchanger avec lui ces propos qui sont chers à deux êtres quis’aiment ; mais, par cela même que vous êtes en terrainneutre, vous comprendrez facilement qu’il nous serait impossible desupporter la moindre allusion à des sujets qui auraient un rapportquelconque avec la guerre ! Je suis sûr, mademoiselle, quevous m’avez compris et que je n’aurai pas à me repentir des bontésque nous avons toujours eues, Helena et moi, pour vous !

« Après quoi, il y eut un silence, puisla voix d’Helena se fit entendre :

« – Nicole sera raisonnable !…N’est-ce pas, Nicole ?… Répondez-nous, Nicole ?… Il lefaut !… Il le faut pour nous tous !… qui craignonstant pour vous !… Il le faut pour votre père !… Ille faut pour votre fiancé !… Qu’est-ce que nous vousdemandons ? De dire à Serge que nous vous traitons comme uneamie et que nous vous soignons de tout notre cœur ?… Ça n’estpas difficile de dire une chose pareille qui est vraie et qui nousfera plaisir à tous ! On ne vous demande pas autrechose !

« Mais Nicole restait toujourssilencieuse. Sa belle tête, ordinairement penchée, s’étaitcependant redressée, mais ce nouveau mouvement était loin de donnerplus de douceur à cette physionomie sauvage.

« Sur ces entrefaites entrèrent ungénéral que je sus depuis être le général von Berg lui-même et unhomme qui passa dans le champ de ma vue et qui me parut tout desuite dans un désordre physique et moral extrême. Je n’eus pas demal à comprendre que j’avais en face de moi le Polonais, au premiermouvement qu’il fit en apercevant Nicole : il se jeta à sespieds. En même temps, le général faisait un signe à Richter et àHelena et ces derniers quittèrent la pièce.

« Nicole avait reculé sa chaise devant lemouvement de Serge. Mais celui-ci continuait de se traîner verselle à genoux, sans entendre les objurgations très rudes de vonBerg qui lui conseillait d’être raisonnable s’il tenait à ce quecette entrevue avec sa fiancée fût suivie de quelques autres. Maisl’autre ne faisait que pleurer et gémir et demander pardon !et il voulait embrasser les pieds de Nicole, et il baisait le basde sa jupe, et il la suppliait de lui dire si elle l’aimaittoujours !… Mais Nicole ne répondait pas. Et son visage étaitde plus en plus dur…

« En ce qui me concerne (c’estRouletabille qui parle), je ne pouvais m’empêcher de me demander,en face de cette double attitude, s’il n’y avait point là-dessousune grande part de comédie destinée à bien faire comprendre augénéral qu’il n’avait pas été trompé et que l’usine possédaitentièrement tout le secret de la Titania.

« Certes, il devait y avoir quelque chosecomme ceci, mais je dus aussi me rendre à cette autre évidence quel’hostilité de Nicole était trop réelle pour ne s’adresserqu’à un homme qui n’aurait fait encore que le simulacre de trahir.Elle visait certainement un homme qu’elle savait capablede trahir et prêt à trahir tout à fait ! toujourspour l’amour d’elle !

« Que Serge fût prêt à cela, je n’enpouvais pas douter plus que Nicole elle-même et plus que Fulber (serappeler la confidence de Fulber à Malet rapportée par Nourry), ettelle était ma pensée parce que les larmes sincères que le Polonaisversait dans le moment et son désespoir nullement fictif n’auraientpu se rapporter à un faux crime passé, tandis qu’ils secomprenaient parfaitement avec le crime vrai qui sepréparait !

« De telle sorte que le général pouvaitêtre trompé sur le sens du pardon demandé par le Polonais à safiancée, mais ni Nicole ni moi ne prenions le change :Serge allait être acculé à la vraie trahison, et iltrahirait !… Toujours en ce qui me concerne (jesuis obligé de suivre ici, pas à pas, les étapes de monraisonnement), l’inouï bouleversement d’âme dont faisait preuve lePolonais attestait que le moment où tout allait se découvrir,c’est-à-dire où il allait être obligé de trahir pour sauver Nicole,ne pouvait plus être très éloigné ! car un pareildébordement ne se serait point compris si le Polonais avait disposéencore de quelques mois de mensonge !

« Tant pleura le Polonais et tants’endurcit le visage de Nicole que le général von Berg trouvarapidement que cette conférence avait assez duré. Il releva, quaside force, Serge, en le prenant par le col de son paletot, et luidit :

« – Je vous avais promis une entrevueavec Mlle Fulber ! Vous l’avez eue ! Vousavez pu constater que Mlle Fulber est aussi bienportante que possible et elle vous dira elle-même qu’elle estsoignée comme une sœur par Mlle Hans !N’est-ce pas, mademoiselle ?… Ceci vous pouvez le dire !En vérité, c’est votre devoir de le dire !

« Mais Mlle Nicolecontinua de ne rien dire du tout… Alors, Serge retomba à genouxcomme un fou qu’il était.

« – Tu n’auras donc pas pitié de tonSerge ! râlait-il… mais parle donc !… Réponds-moi !…Réponds-lui à lui !… Dis-moi qu’on te soigne ! Dis-moique tu ne souffres plus !… Ô Nicole, dis-moi que tu nesouffres plus !… (Et des pleurs ! et des pleurs !)…Les misérables t’ont tant fait souffrir !… Je ne veux plus quetu souffres !… Tu me détesteras ! tu me maudiras, mais tune souffriras plus !… Je ne veux pas qu’on te martyrise,moi !… non !… non !… je ne veux pas !… je n’aipas pu résister, vois-tu, à une chose pareille : tonmartyre ! ma Nicole torturée ! Ah ! la fin dumonde ! plutôt ! la fin du monde !… Qu’est-ce que mefait le monde à moi ! qu’est-ce que me font Paris et toutesles villes de la terre ?… Je ne veux plus te voir comme jet’ai vue sur un misérable grabat, au fond d’un cachot, je ne veuxplus t’entendre soupirer de douleur !… ma Nicole ! maNicole !… Dis-moi quelque chose ! Tiens !maudis-moi ! mais que j’entende le son de ta voix !… situ savais ! si tu savais !… Ils m’ont montré desphotographies, les monstres !… des photographies atroces depauvres prisonniers russes qu’ils ont martyrisés en Pologne… Desmembres rompus… des seins arrachés par des tenaillesbrûlantes !… toutes les horreurs de l’enfer !… et ilsm’ont dit que tout cela t’était réservé !… Alors,comprends !… je n’ai pas pu !… je ne peux pas !… jene peux pas ! Mon Dieu ! je ne peux pas ! non !non !…

« Et le malheureux, dans une criseeffrayante, ayant été repoussé du pied par Nicole, se releva entitubant et me montra sa face de démon que je n’avais pas encoreaperçue !

« Effroyable vision ! La hideur etla douleur s’étaient réunies pour faire de ce masque la chose laplus tragique et la plus épouvantable à regarder qui se pûtconcevoir !… Ah ! qu’il était laid, cet homme ! etqu’il souffrait ! et comme il faisait pitié ! Toute mavie j’aurai la crispation atroce de cette horrible et magnifiquehideur dans les yeux ! Toute ma vie, j’aurai ces pleurslamentables et ces gémissements désespérés dans mes oreilles !Il se releva en s’arrachant les cheveux et en s’écriant :

« – Si encore je pouvais mourir !…Mais je ne peux pas mourir ! Oui ! ils ont encore trouvécela ! la mort elle-même m’est défendue !… la mort neveut pas de moi !… Tu ne sais pas, toi, tu ne sais pas que sije meurs avant d’avoir mené à bien leur œuvre maudite, ils m’ontpromis de te brûler à petit feu !… à petit feu !entends-tu !

« Ici, un rire effroyable, et tout àcoup, j’eus la terreur (en face d’un pareil désespoir et d’unesemblable folie), la terreur qu’il eût déjà parlé !qu’il eût tout livré ! tout dit !… Sensation qui me brisales jambes et me fit m’accrocher haletant à cette porte derrièrelaquelle se passait le plus grand drame de la terre (nouvelle étapede mon raisonnement, nouvelle illumination de ma cervelle enflammes) et cette sensation, je pensais immédiatement que Nicoleavait dû la ressentir également, car, elle, dont on n’avait pasencore entendu la voix jusqu’alors, se leva tout à coup dans unmouvement des plus passionnés et lui jeta :

« – Mille morts ! mille morts !pour moi et pour toi et pour mon père, plutôt que toncrime !…

« Et elle tenta de s’accrocher à lui pourlui jeter encore :

« – Je me laisserai mourir de faim… je melaisserai…

« Mais elle n’eut pas le loisir decontinuer : le général von Berg, qui avait eu sans doute sesraisons de laisser s’épancher le désespoir du Polonais, s’était ruésur Nicole dès qu’il l’avait entendue et, avec une brutalité sansnom, il la traîna jusqu’à ma porte et la jeta dans la petite pièceoù j’étais réfugié et qu’il croyait naturellement déserte !Moi, je n’avais pris que le temps de m’aplatir contre la muraille.Il ne me vit pas et referma la porte à clef. Dans le même moment,je l’entendis qui appelait le gardien dans le vestibule et qui luidonnait l’ordre de rester devant cette porte et il s’éloigna avecle Polonais qui emplissait la maison de ses cris de dément !…Quant à moi, j’étais déjà penché sur le corps étendu de Nicole, àdemi évanouie, et j’eus tôt fait de la faire revenir complètement àelle en lui disant :

« – Je suis venu ici pour voussauver ! j’ai vu votre mère ! je suis venu ici, envoyépar le gouvernement français, pour vous sauver et pour sauver Parisde la Titania !

« Elle se redressa comme mue par unressort, puis me brûlant les yeux de son regard d’aciersombre :

« – Il n’y a qu’une façon de nous sauvertous ! me souffla-t-elle, c’est de me tuer !…Quand je serai morte, l’autre ne dira plus rien puisqu’il n’auraplus à craindre qu’ils me fassent souffrir ! Tuez-moidonc, monsieur !… Si vous avez une arme, tuez-moi !et je serai sauvée !… Moi, j’ai essayé plusieurs fois !mais ils veillent !… Ils ne me quittent pas ! La nuit,dans ma chambre, il y a toujours une vieille femme qui ne fermejamais les yeux. Ils me forcent à prendre de la nourriture, quandje la refuse !… Par le Seigneur Dieu !… s’il n’y a pasune arme ici, il y a bien un clou pour me pendre !…Dépêchez-vous, car ils ne vont pas me laisser longtempsseule !…

« J’avais toutes les peines du monde àl’empêcher de parler, de délirer et cependant mon poing sur sabouche étouffait, écrasait la moitié de ses phrases insensées…Enfin, je pus la maîtriser :

« – Croyez-vous qu’il ait déjà livré lesecret du gouvernail compensateur ? demandai-je.

« À ces mots précis, elle reconquit toutson sang-froid.

« – Non ! mais c’est comme sic’était déjà fait. Vous avez entendu le pauvre fou !… Quand lemoment en sera venu, il ne leur résistera pas !

« – S’il n’a pas déjà parlé, il n’y aencore rien de perdu, fis-je…

« – Mais il va parler !… mais il vaparler !… Vous n’avez donc pas compris cela à sondélire !

« – Si !… Mais dans combien de tempsdevra-t-ilparler ?…

« – Il devra parler le 21 de ce mois,et nous sommes le 6. Il devra parler dans quinzejours !…

« Suffoqué par ces chiffres auxquelsj’étais loin de m’attendre, je balbutiai :

« – Mais il n’est pas possible qu’ilsaient eu le temps de construire la Titania…

« Elle m’interrompit…

« – Certes ! pas la grandeTitania, qui ne sera pas achevée avant trois mois, mais ils’agit d’un petit modèle qu’ils se sont décidés à mettre enchantier, parallèlement à la grande Titania, et qui seraprêt à être expérimenté dans quinze jours ! Et peut-êtremême que Serge devra parler avant !… Je vous dis qu’iln’y a plus aucun espoir !… Je connais Serge !… son amourpour moi tient de la plus sombre folie et se nourrit de la hainequ’il a pour tout le reste du genre humain ! Je vous disque nous sommes perdus si vous ne me tuez pas !…

« – Mademoiselle ! déclarai-jealors, je vous jure, moi, que si je ne vous ai pas tous sauvés dansdix jours, je vous tuerai, vous, de cette main qui ne tremblerapas !… et je vous affirme que je trouverai bien le moyen deparvenir ensuite jusqu’à Serge Kaniewsky pour lui dire :Elle est morte pour que vous ne parliez point !

« Alors, cette admirable fille me dit enme regardant bien dans les yeux :

« – Faites l’une de ces deuxchoses-là : sauvez-nous ou tuez-moi ! et vous serezbéni ! »

« Sur quoi, elle fit le signe de lacroix. Mais j’avais saisi une feuille de papier et un crayon et jelui dis :

« – Écrivez ceci : Mon Sergebien-aimé, je suis morte pour que tu ne parles pas !… etsignez !

« Elle écrivit d’une main ferme et signa.Je mis le papier dans ma poche.

« – Comment vous appelez-vous ? medemanda-t-elle encore à voix basse. Je lui répondis :

« – Je m’appelle Michel Talmar pour toutle monde ici, mais pour vous, je suis Rouletabille.

« J’entendis alors la porte quis’ouvrait. C’était le général von Berg, l’ingénieur Richter,l’ingénieur Hans et sa fille qui venaient chercher Nicole. Je merejetai dans ma cachette. Quant à elle, elle se prépararaisonnablement à les suivre, mais les forces lui manquèrent et ilfallut l’emporter. »

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