Black Coffee d’ AGATHA CHRISTIE

— Vraiment ? demanda Poirot dont le sourire se fit énigmatique.

Le petit détective retint d’un coup l’attention générale. Il se dirigea vers la table centrale et regarda l’enveloppe qui s’y trouvait toujours, complètement oubliée en raison du choc causé par la mort de sir Claud et de l’agitation qui s’était ensuivie.

— Que voulez-vous dire ? demanda Richard.

Poirot tortilla sa moustache avec emphase et chassa de sa manche un grain de poussière imaginaire.

— Bah ! ce n’est guère qu’une idée qui me trotte par la tête… une idée folle, sans doute, répondit enfin le petit détective. L’autre jour, voyez-vous, quelqu’un m’a raconté une histoire infiniment comique. Celle de la bouteille vide : tout le monde était prêt à jurer ses grands dieux qu’elle était pleine à rabord – or, vérification faite, il n’y avait rien dedans.

— Désolé, mais je ne vous suis pas, gronda Richard Amory.

Poirot s’empara de l’enveloppe, sur la table :

— Je me demandais tout au plus…

Richard lui prit l’enveloppe des mains et regarda à l’intérieur.

— Elle est vide ! s’écria-t-il.

Il la chiffonna, la jeta sur la table et fixa Lucia d’un regard pénétrant. Laquelle s’éloigna.

— Bon, poursuivit-il sur un ton mal assuré, je suppose que nous allons devoir être fouillés et que nous…

Il laissa sa phrase inachevée et regarda autour de lui comme pour chercher conseil. Il ne lut que désarroi dans les yeux de Barbara et de sa tante, indignation dans ceux d’Edward Raynor, affabilité un tantinet narquoise chez le Dr Carelli. Quant à Lucia, elle persistait à éviter son regard.

— Cet avis qui vous fait défaut, pourquoi ne l’accepteriez-vous pas de moi, cher monsieur ? suggéra Poirot. Et si vous m’en croyez, gardez-vous de toute décision hâtive et ne faites rien jusqu’à l’arrivée du médecin. Dites-moi, fit-il en montrant la porte du cabinet de travail, où va-t-on, par là ?

— Au cabinet de travail de mon père, répondit Richard.

Poirot en gagna le seuil et passa la tête à l’intérieur pour jeter un coup d’œil. Puis il se retourna vers le salon, la mine satisfaite.

— Bien sûr, murmura-t-il.

Puis, s’adressant à Richard :

— Eh bien, très cher monsieur, je ne vois plus la nécessité de retenir quiconque ici.

Il y eut un soupir de soulagement général. Le Dr Carelli fut le premier à se mouvoir.

— Il reste entendu, n’est-ce pas, fit Poirot en le regardant, que personne ne quitte la maison.

— J’y veillerai personnellement, déclara Richard tandis que Barbara et Raynor partaient ensemble, suivis de Carelli.

Caroline Amory s’attarda à côté du fauteuil de son frère.

— Pauvre cher Claud, se murmura-t-elle à elle-même. Pauvre cher Claud.

Poirot s’approcha :

— Courage, mademoiselle. Le choc est rude pour vous, je sais.

Miss Amory le regarda, des larmes au bord des yeux :

— J’ai au moins la consolation d’avoir demandé à la cuisinière de nous servir des soles grillées à dîner. C’était un de ses plats favoris.

Poirot poussa la vaillance jusqu’à conserver un sérieux imperturbable et parvint à répondre sur le même ton empreint de solennité :

— Certes, certes, ce doit être un réel réconfort pour vous, j’en suis sûr.

Il accompagna miss Amory jusqu’à la porte. Richard suivit sa tante, et Lucia, après un moment d’hésitation, s’esquiva à son tour. Poirot et Hastings se retrouvèrent seuls dans la bibliothèque avec le corps de sir Claud.

7

Sitôt la pièce désertée, Hastings, ne tenant plus d’impatience, se précipita sur Poirot :

— Eh bien ! Qu’en pensez-vous ?

— Fermez la porte, je vous prie, mon tout bon, fut la seule réponse qu’il obtint.

Tandis que son ami s’exécutait, Poirot regarda autour de lui avec un lent hochement de tête. Puis il commença à errer de-ci de-là, examinant les meubles en détail, se penchant à l’occasion par terre. Soudain, il se baissa pour examiner la chaise renversée, celle sur laquelle le secrétaire Edward Raynor était assis lors de l’extinction des lumières. En dessous, il ramassa un petit objet.

— Qu’avez-vous trouvé ? lui demanda Hastings.

— Une clé, mon bon ami, répondit Poirot. Une clé qui me semble être celle d’un coffre. J’ai remarqué qu’il y en avait un dans le cabinet de travail de sir Claud. Auriez-vous la bonté de l’essayer et de me dire si elle l’ouvre, Hastings ?

Hastings la lui prit et s’en fut dans le cabinet de travail. Pendant ce temps, Poirot s’approcha du corps du savant, fouilla la poche du pantalon, en sortit un trousseau et examina chaque clé de près. Hastings revint et confirma que l’autre ouvrait effectivement le coffre.

— Je crois deviner ce qui s’est passé, poursuivit Hastings. Sir Claud l’aura laissé tomber, et… euh…

Il s’interrompit. Poirot secouait lentement la tête d’un air dubitatif :

— Non, non, mon bon ami, vous n’y êtes pas. Donnez-la moi, s’il vous plaît.

Il fronça les sourcils comme quelqu’un qui serait soudain en butte à la perplexité. Il prit la clé précédemment remise à Hastings et la compara à l’une de celles du trousseau qu’il avait extrait de la poche de sir Claud. Puis il remit le trousseau dans la poche du mort et brandit la clé solitaire :

— Ceci, Hastings, mon tout bon, est un double. Exécuté de façon grossière, certes, mais qui a néanmoins rempli son office.

— Ce qui veut dire… commença Hastings, tout excité.

Il fut interrompu par un geste d’avertissement de Poirot. Une clé tournait dans la serrure de la porte qui menait dans le hall de devant et aux étages supérieurs de la maison. Les deux hommes virent la porte s’ouvrir lentement et Tredwell, le majordome, apparut dans l’encadrement.

— Je vous demande pardon, monsieur, dit-il en pénétrant dans la bibliothèque et en refermant derrière lui. Mon maître m’avait dit de verrouiller les deux issues de cette pièce jusqu’à votre arrivée. Mon maître…

Il s’interrompit en voyant la silhouette inanimée de sir Claud dans le fauteuil.

— Votre maître est mort, fit Poirot. Puis-je vous demander votre nom ?

— Tredwell, monsieur.

Le majordome se dirigea vers le devant de la table-bureau sans quitter le cadavre des yeux.

— Mon Dieu, pauvre sir Claud ! murmura-t-il.

Puis il se tourna vers Poirot :

— Je vous prie de me pardonner, monsieur, mais le choc est si grand ! Puis-je vous demander ce qui est arrivé ? S’agirait-il de… d’un meurtre ?

— Pourquoi cette question ?

Baissant la voix, le majordome murmura :

— Il s’est passé des choses étranges, ce soir.

— Ah ? fit Poirot en échangeant un regard avec Hastings. Parlez-m’en, de ces choses étranges.

— Je ne sais trop par où débuter, monsieur, répondit Tredwell. Je… je crois que j’ai commencé à ressentir une impression bizarre quand le monsieur italien est venu prendre le thé.

— Le monsieur italien ?

— Le Dr Carelli.

— Il est venu prendre le thé de façon impromptue ?

— Oui, monsieur. Et quand miss Amory a vu combien il était ami avec l’épouse de Mr Richard, elle lui a demandé de rester pour dîner. Mais si vous voulez mon avis…

Il s’interrompit et Poirot l’exhorta doucement :

— Oui ?

— J’espère que vous comprendrez, monsieur, qu’il n’entre pas dans mes habitudes de cancaner sur le compte de la famille. Mais puisque mon maître est mort…

Il s’interrompit de nouveau.

— Oui, oui, je comprends, le réconforta Poirot. Je suis sûr que vous lui étiez très attaché.

Tredwell hocha la tête avec componction et Poirot poursuivit :

— Sir Claud m’a fait venir dans le but de me révéler un secret. Vous devez me confier tout ce qui vous vient à l’esprit.

— Alors voilà. À mon avis, répondit Tredwell, Mrs Lucia ne tenait pas du tout à ce que le monsieur italien soit convié au dîner. J’ai bien vu son visage quand miss Amory a lancé l’invitation.

— Quelle est votre impression personnelle sur le Dr Carelli ? demanda Poirot.

— Le Dr Carelli n’est pas des nôtres, monsieur, répondit Tredwell avec hauteur.

Ne saisissant pas très bien la remarque du majordome, Poirot interrogea du regard Hastings qui se détourna pour masquer un sourire. Après avoir lancé à son ami un petit froncement de sourcils réprobateur, Poirot revint au domestique. Lequel restait d’une impassibilité parfaite.

— Aviez-vous trouvé bizarre, s’enquit Poirot, la façon dont le Dr Carelli s’était introduit dans la maison ?

— Précisément, monsieur. Ce n’était, en quelque sorte, pas dans la norme. Et c’est après son arrivée que les ennuis ont commencé. D’abord mon maître qui me prie de vous faire envoyer chercher, et puis qui m’ordonne de fermer les portes à double tour. Avec cela que Mrs Lucia n’a pas été bien de toute la soirée. Elle a dû sortir de table, au cours du dîner. Mr Richard en a été grandement inquiété.

— Ah ! fit Poirot, elle a dû sortir de table ? Est-ce qu’elle est venue dans cette pièce ?

— Oui, monsieur, répondit Tredwell.

Poirot regarda autour de lui. Son œil s’arrêta sur le sac à main que Lucia avait laissé sur la table.

— Une des dames n’a pas repris son sac, à ce que je vois, remarqua-t-il en s’en emparant.

S’étant approché pour l’identifier, Tredwell n’hésita pas :

— C’est celui de Mrs Lucia, monsieur.

— Oui, confirma Hastings. Je l’ai vue le poser là juste avant qu’elle ne sorte.

— Juste avant qu’elle ne sorte, hein ? releva Poirot. Comme c’est curieux !

Il posa le sac sur le canapé, fronça les sourcils et resta immobile, apparemment perdu dans ses pensées.

— À propos de la condamnation des portes, reprit Tredwell après un bref moment de silence, mon maître m’avait précisé que…

S’arrachant soudain à sa rêverie, Poirot interrompit le majordome :

— Oui, oui, il importe que vous m’expliquiez tout cela en détail. Mais allons par là, voulez-vous ? suggéra-t-il en indiquant la porte qui donnait sur le devant de la maison.

Tredwell s’y dirigea, suivi de Poirot, cependant que Hastings déclarait d’un ton important :

— Je crois que je vais m’attarder un peu ici.

Poirot se retourna et le considéra d’un œil narquois :

— Non, non, venez donc, je vous prie.

— Mais ne croyez-vous pas infiniment plus souhaitable que… commença Hastings.

Poirot l’interrompit cette fois sur un ton solennel et lourd de sous-entendus bien marqués :

— Je ne saurais me priver de votre coopération, mon bon ami.

— Oh ! bon, bien sûr, dans ce cas…

Les trois hommes quittèrent la pièce ensemble en refermant le battant derrière eux. Quelques secondes à peine plus tard, la porte donnant sur le couloir fut ouverte avec précaution et Lucia entra sur la pointe des pieds. Après un bref regard autour d’elle comme pour s’assurer que personne d’autre ne se trouvait là, elle s’approcha de la table ronde, au centre de la pièce, et saisit la tasse à café de sir Claud. Démentant l’habituelle candeur de ses yeux, une lueur de ruse y passa. Et elle fit soudain beaucoup plus que son âge.

Lucia se tenait encore là, la tasse à la main, hésitant apparemment sur la conduite à tenir, lorsque s’ouvrit l’autre porte, celle qui donnait sur le devant de la maison.

Poirot se découpa sur le seuil.

— Permettez, madame, s’empressa-t-il, provoquant chez Lucia un violent sursaut.

Accourant, il vint lui prendre la tasse des mains d’un geste aussi naturel que s’il avait été dicté par la plus élémentaire politesse.

— Je… je… j’étais revenue chercher mon sac, haleta Lucia.

— Bien sûr, fit Poirot. Attendez, voyons… où donc ai-je vu un sac de dame ? Ah ! oui, là-bas.

Il se dirigea vers le canapé, prit le sac et le tendit à Lucia.

— Merci beaucoup, fit-elle en jetant un regard affolé autour d’elle.

— Mais de rien, madame.

Après un bref sourire nerveux à l’adresse de Poirot, Lucia quitta vivement la pièce. Quand elle fut partie, celui-ci resta un moment immobile, puis reprit la tasse. Après l’avoir reniflée avec précaution, il sortit de sa poche un petit tube à essai, y versa quelques gouttes du restant de café et le reboucha. Puis, une fois le tube à l’abri au fond de sa poche, il parcourut la pièce du regard et compta tout haut les tasses :

— Une, deux, trois, quatre, cinq, six. Oui, six tasses à café.

Un sillon de perplexité commençait à se dessiner entre les sourcils de Poirot lorsque son regard s’anima soudain de cette lueur verte qui dénotait toujours une surexcitation intérieure. Il se précipita vers la porte par laquelle il était arrivé, l’ouvrit, la referma en la faisant claquer bruyamment puis fila vers la porte-fenêtre et se dissimula derrière les rideaux. Quelques instants plus tard, l’autre porte, celle qui donnait sur le couloir, se rouvrit et Lucia, avec plus de précautions que jamais, vigilante à l’extrême, entra. S’arrangeant pour garder les deux portes dans son angle de vision, elle s’empara de la tasse dans laquelle sir Claud avait bu et examina attentivement la pièce.

Son regard s’arrêta, à côté de la porte du hall, sur la petite table qui supportait un immense cache-pot contenant une plante verte. Elle s’en approcha et jeta la tasse à l’envers dans le cache-pot. Puis, l’œil toujours aux aguets, elle prit une des autres tasses et la plaça à côté du corps de sir Claud. Après quoi elle se dirigea vivement vers la porte, mais alors qu’elle l’atteignait, celle-ci s’ouvrit et Richard, son mari, entra avec un autre homme d’une trentaine d’années, très grand, aux cheveux blond roux et au visage qui, bien qu’avenant, semblait empreint d’un air d’autorité. Le nouveau venu portait une sacoche de médecin.

— Lucia ! s’exclama Richard, surpris. Qu’est-ce que tu fais là ?

— Je… j’étais venue rechercher mon sac, expliqua-t-elle. Bonjour, docteur Graham. Excusez-moi.

Elle passa devant eux et se précipita hors de la pièce. Pendant que Richard la regardait s’éloigner, Poirot sortit de derrière les rideaux et s’approcha des deux hommes comme s’il venait d’entrer par l’autre porte.

— Ah ! voici M. Poirot ! s’exclama Richard Amory. Permettez-moi de vous présenter. Monsieur Poirot, voici le Dr Graham… Kenneth Graham.

Poirot et le jeune médecin échangèrent un signe de tête, puis Graham se rendit immédiatement auprès du corps du savant pour l’examiner sous le regard attentif de Richard. Hercule Poirot, auquel ils ne prêtaient plus la moindre attention, se déplaça dans la pièce, recompta les tasses à café d’un air amusé.

— Une, deux, trois, quatre, cinq, murmura-t-il. Cinq, voyez-vous ça !

Une lueur de joie pure éclaira son visage. Avec son sourire le plus énigmatique, il tira le tube à essai de sa poche, le contempla et secoua lentement la tête.

Pendant ce temps, le Dr Graham avait achevé l’examen rapide du défunt.

— Je regrette, dit-il à Richard, de ne pouvoir délivrer de certificat de décès. Sir Claud était en parfaite santé et l’hypothèse de la crise cardiaque soudaine me paraît éminemment improbable. Il va nous falloir déterminer ce qu’il a mangé et bu au cours des dernières heures de son existence.

— Bonté divine, Ken, est-ce vraiment nécessaire ? s’insurgea Richard avec une pointe d’anxiété dans la voix. Il n’a rien pris que nous n’ayons mangé et bu nous aussi. Il est absurde de suggérer…

— Je ne suggère pas, l’interrompit Graham, la voix ferme et autoritaire. Je vous dis qu’il devra y avoir enquête judiciaire et que le coroner voudra bien évidemment savoir ce qui a causé la mort de sir Claud. Pour l’instant, cette cause, je ne la connais pas. Je vais donc faire enlever le corps de votre père et demander une autopsie en urgence, demain matin à la première heure. Je devrais être en mesure, plus tard dans la journée, de revenir vous voir avec des éléments indiscutables.

Il quitta la pièce, escorté par Richard qui protestait encore. Poirot les regarda s’éloigner puis laissa éclater sa perplexité en se retournant vers le corps de l’homme qui l’avait fait venir de Londres d’une voix si pressante.

« Que voulais-tu me dire, mon ami ? songea-t-il à part lui. Je me le demande. Que redoutais-tu ? Uniquement le vol de ta formule, ou bien craignais-tu également pour ta vie ? Tu comptais sur Hercule Poirot pour te venir en aide. Tu l’as appelé trop tard, mais il va quand même essayer de découvrir la vérité. »

Secouant la tête d’un air pensif, Poirot s’apprêtait à quitter la pièce lorsque Tredwell apparut sur le seuil :

— J’ai montré sa chambre au monsieur qui vous accompagne, monsieur. Puis-je vous mener à la vôtre, voisine de la sienne en haut de l’escalier ? J’ai également pris la liberté de vous faire préparer à tous deux un léger souper froid, qui sera sans doute le bienvenu après votre trajet en chemin de fer. Au passage, avant de monter, je vous montrerai la salle à manger.

Poirot inclina la tête en un geste d’acceptation courtoise :

— Merci beaucoup, Tredwell. Au fait, je vais très vivement conseiller à Mr Amory de tenir cette pièce verrouillée jusqu’à ce que nous ayons de plus amples informations sur les pénibles événements de ce soir. Auriez-vous l’amabilité d’y veiller dès que nous en serons sortis ?

— Certainement, monsieur, si tel est votre désir, répondit Tredwell tandis que Poirot le précédait hors de la bibliothèque.

8

Après une longue nuit passée à dormir comme un bienheureux, Hastings se trouva seul dans la vaste salle à manger lorsqu’il descendit pour un petit déjeuner tardif le lendemain matin. Il apprit de la bouche de Tredwell qu’Edward Raynor avait pris le sien beaucoup plus tôt avant de retourner dans sa chambre classer quelques-uns des papiers de sir Claud ; que Mr et Mrs Amory l’avaient pris dans leurs appartements et n’avaient pas encore fait leur apparition ; que Barbara Amory avait emporté une tasse de café dans le jardin où elle se dorait probablement encore au soleil. Arguant d’un léger mal de tête, miss Caroline Amory se l’était quant à elle fait porter dans sa chambre, et il ne l’avait pas revue depuis.

— Et M. Poirot, Tredwell, vous l’avez aperçu, ce matin ? s’enquit Hastings.

Il lui fut répondu que son ami s’était levé tôt et avait décidé de se rendre à pied au village.

— J’ai cru comprendre que M. Poirot avait à faire là-bas, ajouta Tredwell.

Après un plantureux petit déjeuner de bacon, saucisses, œufs, toasts et café, Hastings rejoignit sa confortable chambre du premier étage qui offrait une vue splendide sur le parc et, pendant quelques longues minutes qu’il jugea tout spécialement gratifiantes, sur Barbara qui s’exposait aux doux rayons du soleil matinal. Ce n’est qu’une fois qu’elle eut regagné la maison que Hastings s’installa dans un fauteuil avec le Times du matin, lequel avait bien évidemment été trop tôt mis sous presse pour pouvoir annoncer la mort de sir Claud Amory survenue la veille au soir.

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