Buridan, le héros de la tour Nesle

Chapitre 15LA REVANCHE DE BIGORNE

Le surlendemain du soir où s’étaient dérouléesces scènes, quatre hommes sortaient de Paris au moment où l’onallait fermer les portes. À deux cents pas de la porte Saint-Denisou porte aux Peintres, par laquelle ils franchirent murs et fossés,quelques misérables chaumières s’élevaient sur le bord de cetteplaine, sur l’horizon de laquelle ondulaient les hauteurs deMontfaucon, couronnées par la silhouette géante du gibet neuf.

À la porte de l’une de ces chaumières pendaitun bouquet de feuillage, au-dessus du bouquet était clouée uneplanche sur laquelle un peintre naïf avait entrepris de représenterune futaille dont la bonde ouverte laissait couler un fleuve devin.

Si modeste que fût cette conception, il fautavouer que le génie inconnu n’avait réussi qu’à donner une idéetrès vague de ce qu’il avait prétendu représenter. Heureusement, engros caractères maladroits, il avait, sur la partie de la planchefigurant le ciel, tracé ces mots qui donnaient la clef durébus :

« À la Bonne Futaille quicoule. »

C’était long, mais expressif, et cela nemanquait pas d’un certain réalisme élégant.

Ce fut donc vers la Bonne Futaille qui couleque les quatre hommes se dirigèrent, l’un d’entre eux portant unénorme panier pesamment chargé.

« Par la Basoche triomphante etrégnante ! s’écria l’un des hommes, il est bien heureux quej’aie eu l’idée d’apporter des victuailles, car il est sûr queBuridan veut nous faire mourir de faim en ce damné cabaret où ilnous traîne depuis deux jours.

– De faim et de soif, ajouta soncompagnon, soif comme on n’eut jamais soif en Galilée où pourtanton passe sa vie à avoir soif ! »

Ces deux-là, c’étaient Riquet Haudryot etGuillaume Bourrasque.

« Patience, mes bons amis, fit letroisième. Encore une faction ce soir et ce sera fini… Fini ?ajouta-t-il en lui-même. Est-ce que ce sera vraimentfini ?… »

Et celui-là, c’était Buridan.

« Ouf, grogna le quatrième en déposantson panier sur une table du cabaret borgne. Si je n’avais espoird’en boire et manger ma part, voilà une charge que, par mégarde,j’eusse laissé tomber en passant sur lepont-levis ! »

Celui-là, c’était Lancelot Bigorne.

Le maître de ce méchant cabaret où de raresParisiens venaient les dimanches d’été boire sous d’étiquestonnelles une exécrable piquette en jouant aux boules – et pourceux qu’intéresse ce jeu, nous pouvons ajouter qu’elles étaientcerclées de fer –, ce maître, donc, attendait ses hôtes sur le pasde la porte, le bonnet à la main. Buridan lui dit :

« Comme hier, voici un bel écu d’argenttout neuf. Comme hier, nous ne te demandons ni à boire ni à manger.Mais comme hier, tu vas disparaître, te coucher, et nous laisser lechamp libre. Est-ce compris ? »

Le cabaretier esquissa un salut respectueux,saisit l’écu avec une grimace de jubilation et se hâta d’obéir, nonsans avoir renouvelé la torche fumeuse qui, vaguement, éclairait ceréduit où trois tables et quelques escabeaux occupaient toute laplace.

Déjà Riquet Haudryot déballait les victuaillesqui consistaient en : un cuissot de chevreuil rôti au four,une oie flambée à la broche, un jambonneau, un chapelet desaucisses grillées et enfin une outre de ventre respectable, emplied’épernay.

« Avec ces munitions, dit-il, nous nousmoquons du guet et du contre-guet. Quand bien même vingt gensd’armes déployant le guidon aux deux grandes gueules de parmonsieur Saint-Georges viendraient mettre le siège…

– Tu brais comme docteur en Sorbonne, fitGuillaume Bourrasque. Par mon gobelet, voici Jean Buridan,bachelier, à qui je demanderai de faire sa thèse sur ce mirifiquesujet : Licitum est occidere loquacem quia nuns estbibendum… il est permis de tuer le bavard qui m’empêche deboire !… Ohé ! Jean Buridan, bachelier d’enfer,m’entends-tu ?

– J’entends, et je leprouve ! » fit Buridan, qui se mit à remplir lesgobelets.

Les trois amis attablés attaquèrent ensembleles provisions étalées en bon ordre.

Lancelot Bigorne, en faction à la porte,recevait, bien entendu, de quoi s’éclaircir la vue et les idées.Bientôt, dans la chaumière fermée, on n’entendit plus que leséclats de voix, les rires sonores, les chocs des gobelets, puis unsilence relatif s’établit : Guillaume Bourrasque et RiquetHaudryot jouaient aux dés…

Le son aigre d’une cloche sonna onzeheures.

À ce moment, Buridan étendit la main sur latable et prononça :

« Compagnons, il esttemps ! »

Guillaume Bourrasque fit disparaître dés etcornet, et il tira l’immense rapière qui lui pendait le long desjambes. Riquet Haudryot en fit autant. Le roi de la Basoche etl’empereur de Galilée étaient devenus graves.

« Tes ordres ? firent-ils.

– Les mêmes qu’hier. Je vais attendreprès de la porte aux Peintres. L’homme ne viendra pas ou viendra.S’il ne vient pas, nous attendrons ici le jour pour rentrer dansParis comme ce matin. Reste le deuxième cas.

– Tu parles mieux qu’un docteur esscience logique !…

– Parbleu, je n’ai jamais étudié lalogique. Donc, deuxième cas : l’homme vient. Et alors, de deuxchoses l’une : ou il vient seul, ou il vient accompagné. S’ilvient seul, vous ne bougez pas. S’il vient accompagné, au cride : « Basoche et Galilée ! » vous chargez lesgêneurs et me laissez arranger mon homme.

– Tête de Dieu ! Jamais guet-apensne fut mieux ourdi !

– Galilée à la rescousse ! marapière me brûle dans la main !

– Adieu donc, compagnons, fit Buridan ensortant, et tant que vous n’entendrez pas crier, tenez-vous enrepos comme les saints du porche central de Notre-Dame.

« Et toi, ajouta-t-il en passant près deBigorne, à ton poste ! »

Buridan se rapprocha alors des murs de Pariset alla s’arrêter près de la porte, en s’abritant sous l’ombreépaisse d’un chêne aux branches basses. Là, il ne bougea plus. Letemps s’écoulait. Minuit sonna. Le jeune homme frissonnaitd’impatience et mâchait de sourds jurons.

Enfin, il tressaillit de joie.

Au moment où, désespérant de voir celui qu’ilattendait, il allait reprendre le chemin du cabaret, les chaînes dupont-levis s’agitèrent. Il y eut dans les ténèbres des grincementsaigus et le pont commença de s’abaisser.

« C’est lui ! » gronda Buridandont les yeux jetaient des éclairs.

En effet, pour quel autre qu’un seigneur commeCharles de Valois eût-on, en pleine nuit, baissé la herse et lepont !

Quelques minutes plus tard, trois cavalierss’avancèrent prudemment.

Buridan sortit de son abri et marcha droit surle groupe.

« Qui êtes-vous ? fit une voixsoupçonneuse.

– Jean Buridan.

– Ah ! ah ! c’est vous,maître !

– Oui, et je n’ai pas besoin de vousdemander votre nom pour vous reconnaître, monseigneur !…répondit Buridan d’un accent qui eut de singulières vibrations.

– Parle. Qu’as-tu à me proposer ?dit Valois.

– Pas ici, monseigneur. La porte est tropprès. Et une porte, ça écoute, ça regarde ! Ça voit et entendles choses qui doivent demeurer secrètes. Méfiez-vous des portes,monseigneur, fût-ce la porte de la tombe ! »

En même temps, Buridan se mit en marche versles chaumières.

Après une courte hésitation, les cavaliers lesuivirent, et lorsqu’ils le virent s’arrêter mirent pied àterre.

« Monseigneur, dit alors Buridan, vousavez eu tort de venir accompagné. Voulez-vous renvoyer lesgentilshommes qui vous escortent ?

– Ils sont de mes amis et connaissent mesaffaires. Parle donc sans crainte.

– Monseigneur, je ne veux parler qu’àvous seul. Que ces gentilshommes connaissent vos affaires, ce n’estpas une raison pour que je leur dise les miennes.

– En ce cas, dit Valois, en jetant autourde lui un regard de soupçon, je m’en irai sans vous entendre.

– Non, monseigneur, dit Buridan d’unevoix sourde. Il est trop tard. Vous entendrez ce que j’ai à vousdire, et vous l’entendrez seul. Si vos amis ne veulent pas seretirer, je serai forcé de les faire charger !…

– Insolent ! grondèrent les deuxpersonnages qui accompagnaient le comte. Qu’est-ce àdire ? »

Dans le même instant, ils marchèrent sur lejeune homme en tirant leurs dagues.

« Basoche et Galilée ! » hurlaBuridan qui, au même instant, se jeta sur Valois et l’étreignitdans ses bras nerveux.

Guillaume Bourrasque et Riquet Haudryot,flamberge au vent, se ruèrent hors de la chaumière.

Lancelot Bigorne avait disparu.

« Ils ne sont que deux ! tonitruaGuillaume. Range-toi, Riquet, je les embroche !

– Et moi, je les veux purger d’une pintechacun, ôte-toi de là », glapit Riquet.

Le roi et l’empereur se poussant, sebousculant, sacrant tous les saints et tous les diables, grognant,gloussant, et paraissant s’amuser énormément, se trouvèrent engarde chacun devant un adversaire et attaquèrent avec une furie quin’excluait pas la méthode. De la main gauche, ils tenaient leursdagues, forts poignards acérés, et de la droite, leurs épées.Pendant près d’une minute, le silence fut haché de cliquetisféroces et les ténèbres furent striées d’éclairs d’acier.

« Gare, monsieur, je vous égorge,rugissait Bourrasque.

– Attention, gentilhomme, jet’étripe ! » hurlait Haudryot.

Les deux compagnons de Valois, fermes, l’épéeau poing, le bras gauche protégé par le manteau roulé, sedéfendaient, attaquaient, paraient, ripostaient, le tout sans unmot…

« Par les saints Pierre et Paul et Madamela Vierge, vous êtes mort ! je vous l’avais dit. »

Le premier, Guillaume venait de dépêcher sonadversaire qui demeurait étendu, sans mouvement.

Presque en même temps, celui de Riquets’abattit avec une plainte sourde.

« J’en suis fâché, dit Riquet, mais il yavait longtemps que j’avais envie d’éventrer un gentilhomme !Je vous l’avais bien dit !…

– Évohé ! hurlèrent alors les deuxcompagnons. Nunc est bibendum ! »

Et rengainant ensemble, ils se prirent par lebras, rentrèrent dans la chaumière, emplirent leurs gobelets,tirèrent leurs cornets et leurs dés et, quelques secondes plustard, on les eût entendu discuter :

« Tiens ! Un quatre et uncinq ! Riquet, je te joue la bourse de mongentilhomme !

– Tope ! Contre la bourse dumien ! On comptera après… Tiens, deux six !… »

*

**

Lecteur, vous auriez tort de juger ces deuxhommes d’après les idées de notre temps. Bourrasque et Haudryotn’étaient ni plus féroces ni plus insensibles que les meilleurs deceux qui formaient le milieu où ils s’agitaient. C’était leurépoque qui était, non féroce, mais inconsciente de ce sens quilentement s’est développé dans l’humanité : le respect de lavie humaine. Sens qui bégaie à peine, sens atrophié chez beaucoupde modernes, sens à qui il faut des siècles encore pour arriver àla force morale des autres sens. Au Moyen Âge, on voyait mourirsans émotion, on tuait, on était tué, la vie comptait pour rien…Pourquoi ? Les historiens ont accumulé les raisons. On adit : barbarie, civilisation incomplète, ignorance, rudesse demœurs, et bien autre chose. À tant de raisons valables, nouspouvons bien joindre la nôtre, et la voici :

En ces âges, on ne mourait pas. Nous voulonsdire : on ne croyait pas à la mort. La mort, c’était, dans laconviction profonde et absolue de tous, un changement de vie, lepassage d’une vie à une autre. L’essentiel était d’être en règleavec le gendarme qui veillait aux portes de la tombe : Dieu.Une fois bien et dûment confessé, mourir n’était pas plus difficileque d’aller de Paris à Montmartre. C’était un voyage. Il fallaitsimplement avoir le prix du voyage, et l’extrême-onction s’appelleencore viatique… Aujourd’hui, c’est autre chose : on croittrès bien à la mort, c’est-à-dire à une conclusion définitive de ceroman qui est la vie ; on croit au mot : fin. Il est doncraisonnable qu’on tienne à cette vie, puisqu’il n’y en aura pas uneautre après, puisqu’il n’y a pas de suite au prochain numéro ;et puisque chacun tient à la vie, il n’est pas raisonnable desupposer que les autres n’y tiennent pas moins : c’est ce quis’appelle le respect de la vie humaine.

*

**

Nous avions d’autant plus le droit de nouslivrer à ces considérations que nous reconnaissons hautement aulecteur le droit de les enjamber, et nous voici partis à la suitede Buridan qui entraîne Valois.

Buridan avait sauté à la gorge du comte,l’avait étreint, enlacé, paralysé, et, comme Valois tirait sa daguepour le frapper dans le dos, il la lui avait arrachée, en avaitplacé la pointe sur la poitrine de son adversaire et lui avait dit,de cet accent de froideur terrible qui fait tout de suitecomprendre qu’il ne s’agit pas d’une plaisanterie :

« Marchez, monsieur, ou je voustue ! »

C’est à ce moment que Valois vit tomber l’unaprès l’autre ses deux compagnons.

Alors, il jugea la résistance inutile.Haussant les épaules avec dédain, il gronda :

« Je vois que je suis entre les mains desfrancs bourgeois de la truanderie…

– Non, monsieur, dit Buridan aveccalme.

– Je suis tombé dans un traquenard.

– Ceci est vrai. Traquenard est le mot.On l’emploie pour les fauves pris au piège.

– Est-ce à ma bourse que tu enveux ? Dis-le !

– Non, monseigneur…

– Que veux-tu alors, Buridan del’enfer !

– Tu vas le savoir, Valois. Enroute !

– Où cela ? rugit le comte.

– Là-haut », dit Buridan, quiallongea le bras.

Valois suivit de l’œil la direction de cebras. Et il devint livide. Alors une sueur glacée pointa à laracine de ses cheveux.

Car ce qu’il voyait là-haut, c’est-à-dire surle sommet de la butte, ce qu’il voyait se profiler sur le fond duciel parsemé d’une poussière d’étoiles, c’était le monstrueuxgibet, c’était la toile d’araignée géante tendue par Marigny surles hauteurs de Montfaucon !…

Déjà Buridan l’avait harponné au bras etl’entraînait rudement.

Au bout d’une marche assez longue à traversles broussailles de la côte, ils arrivèrent au pied du vastesoubassement de maçonnerie qui supportait les seize piliers.

Valois jeta sur le funèbre monument un regardvacillant d’épouvante. Et ce qu’il vit alors changea cetteépouvante en une horreur qui submergeait sa pensée…

Là-haut, à califourchon sur la première poutretransversale, il y avait quelque chose qui grouillait, qui agitaitla chaîne… un être bizarre perdu dans l’enchevêtrement dutitanesque échafaudage de mort, un être qui se démenait, achevaiton ne sait quel étrange préparatif et chantait d’une sorte degrognement narquois, rocailleux, goguenard et pouffant derire :

Holà, Marion !

Ohé, Madelon ! Tric et troc, la hart au col,

Hi, han !

Une ! deux ! trois !

Tirez-le par les pieds qu’il gambille,

Pendard, pendu, pendille,

Tirez, tira, ti…

« Est-ce fini ? » vociféraBuridan.

On ne sait où se fût arrêtée la joyeuse etsinistre chanson du fantastique travailleur à califourchon là-haut,sur la poutre du gibet, perdu dans la nuit noire, si Buridan,rudement, ne l’eût interrompu.

« Voilà, cria l’inconnu avec un profondsoupir de satisfaction. C’est fait. Hi ! Han ! » Etse laissant glisser avec une agilité de singe le long de la chaîne,il retomba sur ses pieds, s’approcha en esquissant un pas de danse,toujours pouffant de rire, et s’inclina dans un salutexorbitant.

« Cette voix !… murmura Valois quiclaquait des dents. Cet homme !…

– C’est fait, monsieur ! Et bienfait ! La corde de monseigneur est prête…

– Bon, fit Buridan. Mets-toi là et nebouge plus, Lancelot Bigorne.

– Lancelot Bigorne ! rugit Valoisavec un hoquet de terreur folle.

– Naguère pendu, cette nuitpendeur ! quel honneur, monseigneur ! Hi, han ! Tricet troc, la hart au…

– Te tairas-tu, truand !Monseigneur, pardonnez à cet homme. La joie de savoir qu’il va vouspendre le rend par trop insolent.

– La hart au col, pouffa Bigorne. Qui vatirer les nobles pieds de monseigneur ? Hi, han !c’est…

– Ah ! coquin d’âne mitré, finis tonsermon ou je te renvoie, et tu ne verras rien.

– Miséricorde ! Ne pas voirmonseigneur où il voulait me voir ! Je me tais ! Jem’arrache la langue ! Je suis muet !

– Monseigneur comte, reprit alorsBuridan, j’ai, moi aussi, à vous demander pardon. Je vous ai écrit,– car je sais écrire, étant bachelier –, je vous ai écrit, dis-je,que je souhaitais fort vous entretenir de cet autremonseigneur : Enguerrand de Marigny, inventeur et constructeurde cette magnifique machine à tuer… Je vous ai menti,monseigneur ! Ce n’est pas de Marigny que je voulaisparler…

– Que vouliez-vous ? Soyez bref, monmaître, dit rudement Valois en reprenant son sang-froid.

– Oh ! nous avons le temps… Jevoulais : que j’avais envie de vous pendre, simplement…

– Soit, dit Valois avec un méprisapparent, d’autant plus courageux que la peur le mordait auxentrailles. Pendez-moi donc, et que cela finisse !… Seulement,écoute. La chose te coûtera plus cher que tu ne crois.

– Bah ! Vie pour vie, ça m’est égalde mourir quand je vous aurai laissé là-haut avec une belle cravatede chanvre au cou.

– Pour belle, j’en réponds, grinçaBigorne. Une corde toute neuve, que j

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