Buridan, le héros de la tour Nesle

Chapitre 8LA TOUR DE NESLE

Gautier d’Aulnay, malgré ses airs matamores,était plus prudent que son frère. Nous ne disons pas moins brave.Mais Philippe avait ce genre de courage qui refuse de parlementeravec le danger. Dans la situation d’esprit où il se trouvait, avecau cœur un incurable amour sans issue possible, il recherchaitavidement les occasions de s’exposer. C’est lui qui avait eu l’idéede la provocation à Marigny.

Gautier, bon vivant, adorant la vie qui luiétait douce, vu qu’il avait eu le soin de ne l’empêtrer d’aucunbagage sentimental, Gautier eût voulu vivre trois cents ans, àcondition d’être toujours robuste et de trouver toujours descabarets dignes de lui ; Gautier donc, l’homme de la franchelippée, savait compter avec le péril et trouvait intempestives lesoccasions d’offrir inutilement aux coups sa belle et largepoitrine.

Lors donc qu’ils eurent reçu la visite del’homme qui leur donnait rendez-vous à la Tour de Nesle, Gautiercommença par fermer et cadenasser la porte en disant :

« Nous n’irons pas. C’est un piège quenous tend le Marigny. Mais le piège est trop grossier. Il nouscroit donc bien bêtes ? C’est humiliant. Et je porte encorececi à son compte.

– Nous irons, dit Philippe.

– Diable !… Mais explique-moipourquoi nous devons aller nous faire mettre en marmelade par lessbires que Marigny n’aura pas manqué d’aposter à cette Tour deNesle ? Que tu aies envie de mourir, toi, cela se conçoit,puisque tu n’aimes que la reine et que la reine est sacrée !Mais moi, frère, j’aime les deux princesses, et ce serait bien lediable, tête et ventre ! si je ne faisais partager mon amourau moins à l’une des deux. Donc, je ne vois pas…

– Nous ne trouverons aucun sbire,interrompit Philippe. Si Marigny avait su notre présence dans cethôtel, au lieu de nous envoyer quelqu’un pour nous attirer dans unguet-apens, il nous eût simplement envoyé douze archers et nousserions déjà au fond de quelque basse fosse.

– Tiens ! C’est vrai, cela !…Allons donc à la Tour de Nesle. D’autant… d’autant… attendsdonc… »

Gautier se rapprocha de son frère. Il avaitpris une mine des plus réjouies, clignait de l’œil, et la figureémerveillée, s’écriait :

« Oh ! oh ! mais oui… c’estbien cela !

– Quoi donc, mon brave Gautier ?

– Des histoires que je me suis laisséraconter après boire sur une certaine tour. Je me rappelle àprésent, c’est bien de la Tour de Nesle qu’il s’agit dans ceshistoires ! »

Gautier s’esclaffa.

« Et que t’a-t-on raconté, voyons ?dit Philippe.

– On raconte… on dit… c’est drôle,vois-tu !… on raconte que, parfois, les sombres fenêtresgrillées de la Tour de Nesle s’illuminent… Des gens disent qu’àcertains soirs, ils ont vu une femme d’une beauté magnifique…Oh ! mais d’une beauté, vois-tu ! dont serait jalouse lareine Marguerite elle-même !…

– Frère ! murmura Philippe, je t’ensupplie, ne mêle pas le nom pur de la reine à ces contes desgrossières amours de quelque ribaude.

– Des contes ? Par la Vierge et parVénus ! Dis des faits authentiques, réels. Il n’est pas unetaverne de la rue du Val-d’Amour à la rue Tirevache où on n’enparle comme de choses tout à fait sûres ! On dit donc quecette femme splendide guette les passants, et quand elle en voit unqui lui plaît, elle l’appelle de son sourire et de la main… On ditqu’alors on entend dans la tour des bruits d’orgies, qui durentfort tard avant dans la nuit… Écoute ! Faut-il te ledire ? Souvent je suis passé devant la tour, à l’heure brune,dans l’espoir d’être pour une nuit l’élu de la belle inconnue…

– Et l’as-tu vue ? demanda Philippeavec un sourire.

– Jamais. Sans cela, tu penses bienqu’elle n’eût pas manqué de me remarquer. Je n’ai vu que lespierres noires et effritées de la vieille tour, les barreauxeffrayants de ses fenêtres et l’eau sombre du fleuve clapotant àses pieds et s’en allant avec des gémissements, comme si, aprèsavoir touché ces pierres, la Seine emportait des âmes detrépassés…

– Tu vois bien. Et as-tu jamais rencontrél’un de ces hommes invités à ces nocturnes orgies ?

– Jamais. Je l’avoue. Et nul n’en ajamais vu un seul. Mais si ce soir nous allions voir la damemystérieuse ! Si elle allait me sourire !… Ou bien àtoi !

– En ce cas, je n’irais pas. Seulement,ce n’est pas vrai, mon bon Gautier. Qu’importe, au surplus !Celui qui nous appelle est un ennemi de Marigny, voilà tout. Etc’est assez ! Cet homme, fût-il un démon, je le bénirai s’ilnous donne le moyen de venger notre père et notre mère. »

La décision prise, les deux frères attendirentavec impatience le moment d’aller au mystérieux rendez-vous. Versneuf heures et demie, ils se mirent en route, passèrent la Seine,non par les ponts qui étaient barrés et tendus de chaînes dès lecouvre-feu, mais grâce à un batelier complaisant, et, à dix heures,s’approchèrent de la Tour de Nesle.

Elle élevait sa silhouette décharnée dans lanuit noire et se dressait, pareille au fantôme de quelquetitanesque sentinelle, en face du vieux Louvre, qui, de l’autrecôté de l’eau, découpait sur le ciel sombre la confusion de sesbâtiments, de ses tourelles et de ses murailles d’enceinte. Et cesdeux êtres de pierre, dont l’âme étrange palpitait dans lesténèbres, semblaient se regarder comme s’ils eussent eu des secretsterribles à échanger.

Tout à coup, Gautier posa sa main frémissantesur l’épaule de son frère.

« As-tu vu ? fit-il dans unsouffle.

– Quoi ?

– Les fenêtres de la tour sont éclairées…oh !… éclairées comme on dit dans les histoires qui seracontent chez Agnès Piedeleu ! »

Philippe haussa les épaules et dit :

« Puisque celui qui nous appelle nousattend dans la tour, il faut bien que l’on ait allumé lesflambeaux.

– C’est juste », fit Gautier avec unsoupir de regret.

À ce moment, une ombre se dressa près d’eux.Philippe reconnut ou crut reconnaître la silhouette de l’homme quis’était présenté rue Froidmantel. Il s’approcha etmurmura :

« Marigny.

– Montfaucon ! », réponditl’homme qui se mit en marche droit vers la tour en leur faisantsigne de le suivre.

La main sur la garde de leurs dagues, ilsobéirent et, bientôt, ils se trouvèrent devant une porte basse etcintrée qui était entrouverte.

« Passez, mes gentilshommes… on vousattend ! »

Philippe jeta un rapide regard autour de lui,mais tout était tranquille… et, d’ailleurs, il eût été trop tardpour reculer. Il entra le premier. Gautier suivit. Ils setrouvèrent dans une large pièce dallée où il n’y avait aucun meubleet au fond de laquelle commençait un escalier tournant.

À ce moment, comme Philippe se retournait, ilvit l’homme qui, sans bruit, sans un grincement, refermait lalourde porte d’entrée, poussait les verrous, tournait la clef dansla serrure et la cachait sous son manteau.

Il frissonna.

Le silence funèbre qui régnait dans la tour,le froid de glace qui des voûtes de cette salle lui tombait sur lesépaules, la manœuvre de l’homme, tout cela fit battre son cœur d’unsinistre pressentiment… mais déjà le guide commençait à monterl’escalier.

« Par la sambleu ! murmura Gautier,il faut avouer que si ce qu’on raconte est vrai, la dame auxrendez-vous a choisi un triste lieu de plaisir. J’ai la petite mortdans les moelles ! »

Au premier étage, cette impression se dissipasoudain. Là, c’était un appartement bien clos, bien tiède, avec debeaux meubles tels que les riches bourgeois en possédaient dansleurs logis, généralement parés avec une entente parfaite de ce quenous appelons le confort. Car, dans ce temps, on vivait à lamaison, les rues de Paris étant loin d’être ce qu’elles sont de nosjours : de véritables salons de promenades, de conversation etd’affaires.

Au second étage, ce fut encore bien mieux.Philippe et Gautier d’Aulnay furent introduits dans une petitepièce tendue de belles tapisseries, aux sièges ornés d’épaiscoussins, et où régnait un doux parfum que Gautier renifla engrondant, les yeux écarquillés et le visage pourpre :

« Ça sent encore meilleur que chezAgnès… »

Une indéfinissable inquiétude s’empara dePhilippe. Leur guide avait disparu. Mais au moment où cet hommefranchissait la porte du fond en leur faisant signe d’attendre,Philippe avait pu entrevoir son visage, dans un rapide mouvement deson capuchon. Il tressaillit et, saisissant son frère par lebras : « Dieu me damne, murmura-t-il, si notre guide neressemble pas à quelqu’un que nous avons vu souvent du haut denotre fenêtre de la rue Froidmantel !

– Bah ! À qui ça ?

– À Stragildo !…

– Au gardien des lionnes duroi !

– Oui ! Et des lions de lareine !…

– Bah ! Qu’est-ce que celaprouve ? On dit bien que je ressemble, trait pour trait, ànotre sire le roi Louis !… Et pourtant, je ne suis pas le roi,malheureusement, car si j’étais le roi, tête et ventre ! jecommencerais par… »

Gautier n’eut pas le temps d’énumérer lesinnombrables réjouissances que lui eût values ce titre de roi,qu’il regrettait de ne pas avoir. Les deux frères, tout à coup,furent envahis par ce sentiment de stupeur qui saisit l’hommedevant l’invraisemblable réalité.

La porte venait de s’ouvrir toute grande, etce qui apparaissait à leurs yeux, c’était une somptueuse et largepièce éclairée par six torchères supportant chacune six flambeauxde cire teintée de rose, dont les flammes très douces dégageaientune légère fumée odorante. Au fond, un bahut supportait un serviced’argent massif comme on n’en pouvait voir que chez le roi :aiguières, surtouts, plats, curieuses et précieuses salières,flacons richement travaillés… En face, sur un dressoir,s’alignaient des mets tout préparés, et une table éblouissanteattendait les convives, tout embaumée de fleurs rares qui devaientsortir de quelque serre.

À cette table, trois femmes étaient assises.Entre chacune d’elles, il y avait un siège vide. C’est donc qu’onattendait trois convives…

Devant ces trois inconnues, qui apparaissaientsoudainement comme des fées ou des spectres, Philippe et Gautierd’Aulnay demeuraient comme frappés de vertige. Une sensationexorbitante s’emparait d’eux, une sorte de langueur subtile, unetorpeur des sens due aux parfums dégagés par les flambeaux et,presque aussitôt, une surexcitation de l’esprit qui leur fitconcevoir qu’ils étaient transportés tout éveillés en quelque rêvemagique.

En effet, ces trois femmes étaient d’unesomptueuse beauté.

Nous parlons de la beauté plastique du corps,car, pour les visages, ils étaient masqués de noir et on ne pouvaiten voir que les bouches rouges comme des grenades s’ouvrant sousl’ardent baiser des soleils d’Espagne, et les yeux scintillantscomme des astres au fond des ciels noirs des nuits hivernales.

Elles avaient toutes trois la gorge, les seinset les bras découverts.

Elles portaient des robes d’une excessivelégèreté, des robes d’une sorte de gaze vaporeuse qu’une ribaude ducabaret du Val-d’Amour eût hésité à revêtir, des robes subtilementarrangées pour dévêtir, plutôt que pour habiller ces troisadmirables statues qui semblaient des copies de déesses duParthénon, mais des copies palpitantes de vie.

L’une d’elles se souleva à demi et d’une voixsuave prononça :

« Daignez entrer, messires, et prendreplace près de nous ; en attendant l’arrivée de votre amiBuridan sans qui nous ne commencerons pas ce souper, nousécouterons la musique des violes et nous échangerons des parolesd’amour. Car il faut bien vous le dire, c’est un faux prétexte quenous avons pris pour vous faire venir ici… la vérité, c’est quenous sommes… mettons trois sœurs… oui, trois sœurs amoureuses devous… Voici ma sœur Pasithée qui est éprise de vous, seigneurPhilippe, à en mourir ; voici ma sœur Thalie qui brûle pourvous, seigneur Gautier, et moi, Églé, c’est pour le seigneurBuridan que mon cœur s’est enflammé… »

Ayant ainsi fait la présentation sous les nomsdes trois déesses filles de Jupiter et de Vénus, la dame fit auxdeux frères un geste gracieux qui les invitait à prendre place àtable.

Ces paroles étranges, la frénétique impudencede l’aveu d’amour qu’elles contenaient, la splendide impudicité desattitudes et des costumes, l’imprévu de cette scène qui semblaitdue à la délirante imagination de quelque trouvère passionné, lemystère fastueux de ce décor… c’était dans l’esprit des deux frèresun prodigieux étonnement, mais s’il semblait à Philippe que cetteperversité des trois inconnues dépassait les bornes humaines, s’ilsongeait, bien qu’il ne partageât pas toutes les superstitions deson époque, qu’il avait peut-être affaire à une infernaleapparition, Gautier émerveillé, Gautier rugissant, Gautier un peupâle, s’avançait, subjugué, fasciné, et s’asseyait près de cellequ’on avait nommée Thalie.

« Elle est blonde ! songea-t-ilsimplement. Ma foi, ce soir, j’adore les blondes… »

Et comme il cherchait vainement une parole àdire à cette inconnue, brusquement il appuya ses lèvres sur lesépaules blanches, violent baiser qui fit tressaillir laribaude.

Car, quel autre nom pourrions-nous donner àces femmes ?

Gautier, à ce moment, éclatait d’un rireterrible où il y avait un peu de folie, et bégayait :

« Ainsi, notre brave Buridan sera de lapartie ?

– Il devrait être ici déjà, dit d’unevoix rauque d’impatience celle qui s’était donné à elle-même le nomd’Églé. Mais vous, seigneur Philippe, qu’attendez-vous pour vousasseoir près de ma sœur Pasithée ? N’avez-vous pas entenduqu’elle vous aime ?… Ne voyez-vous pas qu’elle vous tend lesbras ?… »

Il y avait une sourde irritation dans l’accentde la dame qui proférait ces paroles exorbitantes.

Pâle comme la mort, Philippe d’Aulnaydemeurait debout à la même place, sans un geste.

Et comme la musique des violes commençait à sefaire entendre – une musique aussi douce, aussi mystérieuse que leparfum des flambeaux, que l’harmonie des fleurs rares expirant surla table, une musique créatrice de sensations perverses et delangueurs éperdues –, comme cette musique donc, si savante dans sonétrange simplicité, commençait à s’épandre en accords lointainsvenus, semblait-il, du haut de la tour, ou du ciel, Gautier saisitun flacon d’argent qui contenait un vin au puissant fumet, il enversa les flots de rubis sombre dans la coupe en cristal de Thalieet remplit au ras bord sa propre coupe qu’il vida d’un trait endisant :

« Je bois au maître éternel qui conduitle monde à travers les délices des rêves glorieusement impurs, àl’Amour ! Je bois à vous, déesses ou mortelles, filles du cielou filles d’enfer, beautés souveraines, et à toi, magique Thalie,dont le seul sourire me verse des voluptés inouïes… Allons, frère,approche, puisqu’on t’y invite ! Laisse un instant tes soucisque tu reprendras à la porte de cette tour ; vivons une heurece rêve puisque nous y sommes transportés… Quant à moi, jem’abandonne au charme qui m’étreint, dussé-je y trouver lamort !…

– Bien dit ! s’écria celle qui senommait Pasithée. Mais, ajouta-t-elle avec une ironie qui avait onne sait quoi de funèbre, votre frère ne semble pas professer lamême courtoisie que vous… à moins qu’il ne me trouve moins belleque vous, seigneur Gautier, ne trouvez belle ma sœur Thalie…

– Madame, dit Philippe, en s’adressant àÉglé, c’est-à-dire à celle qui semblait diriger cette scène,madame, je voudrais vous parler à vous… à vous seule. »

D’un geste irrité, Églé frappa sur la tableavec un petit marteau d’argent.

Une servante parut, jeune, jolie, aussi peuvêtue que les maîtresses, capable de remplir ses fonctions à cettetable sans déparer l’harmonieux ensemble de l’orgie.

« Buridan ? » demanda Églé.

La servante secoua négativement la tête. Unerougeur de colère empourpra ce qui, dans le visage masqué d’Églé,demeurait visible.

« C’est bien, gronda-t-elle. Voici onzeheures et le seigneur Buridan ne vient pas. Sans doute, il ignoreles lois de la courtoisie… comme monsieur ! ajouta-t-elle endésignant Philippe.

– Madame, répéta Philippe, je désire vousparler… à vous seule. Peut-être daignerez-vous me pardonner, quandvous connaîtrez les causes de mon attitude, qui, à bon droit, je leconfesse, peut vous sembler étrange. »

Il y avait une si haute et si noble politessedans les paroles et l’accent du jeune homme que la dame en parutfrappée.

« Qu’on serve la collation, dit-elle ense levant, messire Gautier voudra bien, pour quelques minutes,tenir tête à mes deux sœurs Thalie et Pasithée…

– Fussent-elles dix, cria glorieusementGautier, que le verre en main, l’amour au cœur, je trouveraisencore les paroles dignes de chacune d’elles ! »

Alors, d’un bras il attira à lui Thalie qui setrouvait à sa gauche, Pasithée qui se trouvait à sa droite, et dansun double baiser murmura :

« Par le Ciel, j’ai tenu tête, un soir,au Val-d’Amour, à quatre princesses… et vous n’êtes ici quedeux !… »

À ce mot de princesses, que Gautier jetaitinnocemment, les deux femmes tressaillirent…

La musique des violes continuait sa complaintelointaine, où parfois semblaient passer par bouffées deslamentations et des sanglots ; les flambeaux de cirecontinuaient à jeter leurs lueurs parfumées, qui pâlissaientparfois comme les flammes de cierges funéraires… Sur cette salled’orgie, sur cette table splendide, sur ces femmes superbementimpudiques, sur cet homme qui s’enivrait de ses propres penséesd’amour, passaient des souffles glacés, pesaient des silencesfunèbres, et il semblait que sur le groupe étrange de Gautier,Thalie et Pasithée, enlacés, la mort déployât à ce moment degrandes ailes noires…

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