Fables – Livre II

Le Loup plaidant contre le Renardpar-devant le Singe

 

Un loup disait qu’on l’avait volé.

Un renard, son voisin, d’assez mauvaisevie,

Pour ce prétendu vol par lui fut appelé.

Devant le singe il fut plaidé,

Non point par avocat, mais par chaquepartie,

Thémis n’avait point travaillé

De mémoire de singe à fait plusembrouillé.

Le magistrat suait en son lit de justice.

Après qu’on eut bien contesté,

Répliqué, crié, tempêté,

Le juge, instruit de leur malice,

Leur dit : « Je vous connais delongtemps, mes amis,

Et tous deux vous paierez l’amende ;

Car toi, loup, tu te plains, quoiqu’on net’ait rien pris

Et toi, renard, as pris ce que l’on tedemande. »

Le juge prétendait qu’à tort et à travers

On ne saurait manquer, condamnant unpervers.

 

Note :

Quelques personnes de bon sens ont cru quel’impossibilité et la contradiction, qui est dans le jugement de cesinge, était une chose à censurer : mais je ne m’en suis serviqu’après Phèdre ; et c’est en cela que consiste le bon mot,selon mon avis. La Fontaine

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