La Lice et sa Compagne
Une lice étant sur son terme,
Et ne sachant où mettre un fardeau sipressant,
Fait si bien qu’à la fin sa compagneconsent
De lui prêter sa hutte, où la lices’enferme.
Au bout de quelque temps sa compagnerevient.
La lice lui demande encore unequinzaine ;
Ses petits ne marchaient, disait-elle, qu’àpeine.
Pour faire court, elle l’obtient.
Ce second terme échu, l’autre luiredemande
Sa maison, sa chambre, son lit.
La lice cette fois, montre les dents, etdit :
« Je suis prête à sortir avec toute mabande,
Si vous pouvez nous mettre hors. »
Ses enfants étaient déjà forts.
Ce qu’on donne aux méchants, toujours on leregrette.
Pour tirer d’eux ce qu’on leur prête,
Il faut que l’on en vienne auxcoups ;
Il faut plaider, il faut combattre.
Laissez-leur un pied chez vous,
Ils en auront bientôt pris quatre.