Fables – Livre II

Le Lion et l’Âne chassant

 

Le roi des animaux se mit un jour en tête

De giboyer : il célébrait sa fête.

Le gibier du lion, ce ne sont pasmoineaux,

Mais beaux et bons sangliers, daims et cerfsbons et beaux.

Pour réussir dans cette affaire,

Il se servit du ministère

De l’âne à la voix de Stentor.

L’âne à Messer lion fit office de cor.

Le lion le posta, le couvrit de ramée,

Lui commanda de braire, assuré qu’à ce son

Les moins intimidés fuiraient de leurmaison.

Leur troupe n’était pas encore accoutumée

A la tempête de sa voix ;

L’air en retentissait d’un bruitépouvantable :

La frayeur saisissait les hôtes de cesbois,

Tous fuyaient, tous tombaient au piègeinévitable

Où les attendait le lion.

« N’ai-je pas bien servi dans cetteoccasion ?

Dit l’âne en se donnant tout l’honneur de lachasse.

– Oui, reprit le lion, c’est bravementcrié :

Si je ne connaissais ta personne et tarace,

J’en serais moi-même effrayé. »

L’âne, s’il eût osé, se fut mis en colère,

Encor qu’on le raillât avec justeraison ;

Car qui pourrait souffrir un ânefanfaron ?

Ce n’est pas là leur caractère.

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