Hymnes homériques

18. – À Pan.

Muse, célèbre le fils chéri de Mercure, Panaux pieds de chèvre, au front armé de deux cornes, aux sonsretentissants, et qui, sous la fraîcheur du bocage, se mêle auxchoeurs des nymphes : celles-ci, franchissant les hautesmontagnes, adressent leurs prières à Pan, dieu champêtre à lachevelure superbe mais négligée. Il reçut en partage les montscouverts de neiges et les sentiers rocailleux ; il marche detous côtés à travers les épaisses broussailles ; tantôt ilgravit les roches escarpées, et de leurs cimes élancées il se plaîtà contempler les troupeaux. Souvent il s’élance sur les montagnescouronnées de blanches vapeurs ; souvent, dans les vallons, ilpoursuit et immole les bêtes sauvages qui ne peuvent se dérober àses regards perçants ; d’autres fois, lorsque la nuitapproche, seul, revenant de la chasse, il soupire sur seschalumeaux un air mélodieux. L’oiseau qui sous la feuillée duprintemps fleuri, répète d’une voix plaintive sa douce chanson nel’emporte point sur cette divinité.

Alors se réunissent avec lui à pas pressés,auprès d’une fontaine profonde, les nymphes des montagnes, à lavoix éclatante. Écho fait résonner le sommet des monts ; ledieu se mêle au hasard au choeur des danses, et sans les rompre lespénètre d’un pas léger ; ses épaules sont couvertes d’une peaude lynx, son âme est réjouie par les accents mélodieux. Ellesdansent ainsi dans une molle prairie où l’herbe touffue estembaumée du safran et de l’odorante hyacinthe. Dans leurs hymnesles nymphes célébrant et les dieux fortunés et le vaste Olympe,mais elles chantent surtout le bienveillant Mercure, rapidemessager des dieux.

C’est lui qui vint dans l’Arcadie, sourced’abondantes fontaines et féconde en troupeaux : là s’élève lechamp sacré de Cyllène ; en ces lieux, lui, dieu puissant,garda les blanches brebis d’un simple mortel, car il avait conçu leplus vif désir de s’unir à une belle nymphe, fille de Dryops. Leurdoux hymen enfin s’accomplit : cette jeune nymphe donna lejour au fils de Mercure, enfant étrange à voir, enfant aux pieds dechèvre, au front armé de deux cornes, aux sons retentissants, ausourire aimable. À cette vue la nourrice abandonne l’enfant etprend aussitôt la fuite ; ce regard horrible et cette barbeépaisse l’épouvantèrent : mais le bienveillant Mercure lerecevant aussitôt le prend dans ses mains, et son âme en ressentitune grande joie. Il arrive ainsi au séjour des immortels en cachantsoigneusement son fils dans la peau velue d’un lièvre demontagne : se plaçant devant Jupiter et les autres divinitésil leur montre le jeune enfant. Tous les immortels se réjouissent àcette vue, surtout Bacchus. Ils le nommèrent Pan, car pour tous ilfut un sujet de joie.

Salut, ô roi, je vous implore en cesvers ; je me souviendrai toujours de vous, et je vais dire unautre chant.

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