32. – À la Lune.
Muses mélodieuses, filles de Jupiter, habilesdans l’art des chants, célébrez la Lune aux ailes rapides ; lalumière qui éclate autour de sa tête immortelle vient inonder laterre ; un doux éclat l’embellit et la clarté de sa couronned’or dissipe les ténèbres de l’air. Vos rayons brillent, lorsqueayant baigné votre beau corps vous sortez de l’Océan, et que, vousétant enveloppée dans vos vêtements lumineux, vous courbez sous lejoug vos chevaux étincelants, à la tête orgueilleuse, lorsque vousleur faites déployer leur flottante crinière et prendre vivementleur course. Au milieu du mois, le soir, quand votre orbe immenseest rempli, les cieux nous versent de vives clartés ; un signemémorable apparaît aux humains. Jadis la Lune s’unit d’amour àJupiter : de cette union naquit Pandée, belle entre tous lesimmortels.
Salut, déesse puissante aux bras d’albâtre,Lune divine et bienveillante, ornée d’une belle chevelure :j’ai d’abord chanté vos louanges, maintenant je vous dirai lagloire de ces hommes demi-dieux, dont les favoris des Musescélèbrent les actions d’une voix mélodieuse.