Le Fantôme de l’Opéra

Chapitre 15Épilogue

Telle est la véridique histoire du Fantôme de l’Opéra. Comme jel’annonçais au début de cet ouvrage, on ne saurait doutermaintenant qu’Érik ait réellement vécu. Trop de preuves de cetteexistence sont mises aujourd’hui à la portée de chacun pour qu’onne puisse suivre, raisonnablement, les faits et les gestes d’Érik àtravers tout le drame des Chagny.

Il n’est point besoin de répéter ici combien cette affairepassionna la capitale. Cette artiste enlevée, le comte de Chagnymort dans des conditions si exceptionnelles, son frère disparu etle triple sommeil des employés de l’éclairage à l’Opéra !…Quels drames ! quelles passions ! quels crimes s’étaientdéroulés autour de l’idylle de Raoul et de la douce et charmanteChristine !… Qu’était devenue la sublime et mystérieusecantatrice dont la terre ne devait plus jamais, jamais entendreparler ?… On la représenta comme la victime de la rivalité desdeux frères, et nul n’imagina ce qui s’était passé ; nul necomprit que puisque Raoul et Christine avaient disparu tous deux,les deux fiancés s’étaient retirés loin du monde pour goûter unbonheur qu’ils n’eussent point voulu public après la mortinexpliquée du comte Philippe… Ils avaient pris un jour un train àla gare du Nord du Monde… Moi aussi, peut-être, un jour je prendraile train à cette gare-là et j’irai chercher autour de tes lacs, ôNorvège ! ô silencieuse Scandinavie ! les tracespeut-être encore vivantes de Raoul et de Christine, et aussi de lamaman Valérius, qui disparut également dans le même temps !…Peut-être un jour, entendrai-je de mes oreilles l’Écho solitaire duNord du Monde, répéter le chant de celle qui a connu l’Ange de laMusique ?…

Bien après que l’affaire, par les soins inintelligents de M. lejuge d’instruction Faure, fut classée, la presse, de temps à autre,cherchait encore à pénétrer le mystère… et continuait à se demanderoù était la main monstrueuse qui avait préparé et exécuté tantd’inouïes catastrophes ! (Crime et disparition.)

Un journal du boulevard, qui était au courant de tous les potinsde coulisses, avait été le seul à écrire :

« Cette main est celle du Fantôme de l’Opéra. »

Et encore il l’avait fait naturellement sur le modeironique.

Seul le Persan qu’on n’avait pas voulu entendre et qui nerenouvela point, après la visite d’Érik, sa première tentativeauprès de la Justice, possédait toute la vérité.

Et il en détenait les preuves principales qui lui étaient venuesavec les pieuses reliques annoncées par le Fantôme…

Ces preuves, il m’appartenait de les compléter, avec l’aide dudaroga lui-même. Je le mettais, au jour le jour, au courant de mesrecherches et il les guidait. Depuis de années et des années iln’était point retourné à l’Opéra, mais il avait conservé dumonument le souvenir le plus précis et il n’était point de meilleurguide pour m’en faire découvrir les coins les plus cachés. C’estencore lui qui m’indiquait les sources où je pouvais puiser, lespersonnages à interroger ; c’est lui qui me poussa à frapper àla porte de M. Poligny, dans le moment que le pauvre homme étaitquasi à l’agonie. Je ne le savais point si bas et je n’oublieraijamais l’effet que produisirent sur lui mes questions relatives aufantôme. Il me regarda, comme s’il voyait le diable et ne merépondit que par quelques phrases sans suite, mais qui attestaient(c’était là l’essentiel) combien F. de l’O. avait, dans son temps,jeté la perturbation dans cette vie déjà très agitée (M. Polignyétait ce que l’on est convenu d’appeler un viveur).

Quand je rapportai au Persan le mince résultat de ma visite à M.Poligny, le daroga eut un vague sourire et me dit : « JamaisPoligny n’a su combien cette extraordinaire crapule d’Érik (tantôtle Persan parlait d’Érik comme d’un dieu, tantôt comme d’une vilecanaille) l’a fait « marcher ». Poligny était superstitieux et Érikle savait. Érik savait aussi beaucoup de choses sur les affairespubliques et privées de l’Opéra.

Quand M. Poligny entendit une voix mystérieuse lui raconter,dans la loge n° 5, l’emploi qu’il faisait de son temps et de laconfiance de son associé, il ne demanda pas son reste. Frappéd’abord comme par une voix du Ciel, il se crut damné, et puis,comme la voix lui demandait de l’argent, il vit bien à la fin qu’ilétait joué par un maître chanteur dont Debienne lui-même futvictime. Tous deux, las déjà de leur direction pour de nombreusesraisons, s’en allèrent, sans essayer de connaître plus à fond lapersonnalité de cet étrange F. de l’O., qui leur avait faitparvenir un si singulier cahier des charges. Ils léguèrent tout lemystère à la direction suivante en poussant un gros soupir desatisfaction, bien débarrassés d’une histoire qui les avait fortintrigués sans les faire rire ni l’un ni l’autre.

Ainsi s’exprima le Persan sur le compte de MM. Debienne etPoligny. À ce propos, je lui parlai de leurs successeurs et jem’étonnai que dans les Mémoires d’un Directeur, de M. Moncharmin,on parlât d’une façon si complète des faits et gestes de F. del’O., dans la première partie, pour en arriver à ne plus rien endire ou à peu près dans la seconde. À quoi le Persan, quiconnaissait ces Mémoires comme s’il les avait écrits, me fitobserver que je trouverais l’explication de toute, l’affaire si jeprenais la peine de réfléchir aux quelques lignes que, dans laseconde partie précisément de ces Mémoires, Moncharmin a bien vouluconsacrer encore au Fantôme. Voici ces lignes, qui nousintéressent, du reste, tout particulièrement, puisqu’on y trouverelatée la manière fort simple dont se termina la fameuse histoiredes vingt mille francs :

« À propos de F. de l’O. (c’est M. Moncharmin qui parle), dontj’ai narré ici même, au commencement de mes Mémoires, quelques-unesdes singulières fantaisies, je ne veux plus dire qu’une chose,c’est qu’il racheta par un beau geste tous les tracas qu’il avaitcausés à mon cher collaborateur et, je dois bien l’avouer, àmoi-même. Il jugea sans doute qu’il y avait des limites à touteplaisanterie, surtout quand elle coûte aussi cher et quand lecommissaire de police est « saisi », car, à la minute même où nousavions donné rendez-vous dans notre cabinet à M. Mifroid pour luiconter toute l’histoire, quelques jours après la disparition deChristine Daaé, nous trouvâmes sur le bureau de Richard, dans unebelle enveloppe sur laquelle on lisait à l’encre rouge : De la partde F. de l’O., les sommes assez importantes qu’il avait réussi àfaire sortir momentanément, et dans une manière de jeu, de lacaisse directoriale. Richard fut aussitôt d’avis qu’on devait s’entenir là et ne point pousser l’affaire. Je consentis à être del’avis de Richard. Et tout est bien qui finit bien. N’est-ce pas,mon cher, F. de l’O. ? »

Évidemment, Moncharmin, surtout après cette restitution,continuait à croire qu’il avait été un moment le jouet del’imagination burlesque de Richard, comme, de son côté, Richard necessa point de croire que Moncharmin s’était, pour se venger dequelques plaisanteries, amusé à inventer toute l’affaire du F. del’O.

N’était-ce point le moment de demander au Persan de m’apprendrepar quel artifice le Fantôme faisait disparaître vingt mille francsdans la poche de Richard, malgré l’épingle de nourrice. Il merépondit qu’il n’avait point approfondi ce léger détail, mais que,si je voulais bien « travailler » sur les lieux moi-même, je devaiscertainement trouver la clef de l’énigme dans le bureau directoriallui-même, en me souvenant qu’Érik n’avait pas été surnommé pourrien l’amateur de trappes. Et je promis au Persan de me livrer,aussitôt que j’en aurais le temps, à d’utiles investigations de cecôté. Je dirai tout de suite au lecteur que les résultats de cesinvestigations furent parfaitement satisfaisants. Je ne croyaispoint, en vérité, découvrir tant de preuves indéniables del’authenticité des phénomènes attribués au Fantôme.

Et il est bon que l’on sache que les papiers du Persan, ceux deChristine Daaé, les déclarations qui me furent faites par lesanciens collaborateurs de MM. Richard et Moncharmin et par lapetite Meg elle-même (cette excellente madame Giry étant,hélas ! trépassée) et par la Sorelli, qui est retraitéemaintenant à Louveciennes – il est bon, dis-je, que l’on sache quetout cela, qui constitue les pièces documentaires de l’existence duFantôme, pièces que je vais déposer aux archives de l’Opéra, setrouve contrôlé par plusieurs découvertes importantes dont je puistirer justement quelque fierté.

Si je n’ai pu retrouver la demeure du Lac, Érik en ayantdéfinitivement condamné toutes les entrées secrètes (et encore jesuis sûr qu’il serait facile d’y pénétrer si l’on procédait audessèchement du lac, comme je l’ai plusieurs fois demandé àl’administration des beaux-arts) , je n’en ai pas moins découvertle couloir secret des communards, dont la paroi de planches tombepar endroits en ruine ; et, de même, j’ai mis au jour latrappe par laquelle le Persan et Raoul descendirent dans lesdessous du théâtre. J’ai relevé, dans le cachot des communards,beaucoup d’initiales tracées sur les murs par les malheureux quifurent enfermés là et, parmi ces initiales, un R et un C. – RC ? Ceci n’est-il point significatif ? Raoul deChagny ! Les lettres sont encore aujourd’hui très visibles. Jene me suis pas, bien entendu, arrêté là. Dans le premier et letroisième dessous, j’ai fait jouer deux trappes d’un systèmepivotant, tout à fait inconnues aux machinistes, qui n’usent que detrappes à glissade horizontale.

Enfin, je puis dire, en toute connaissance de cause, au lecteur: « Visitez un jour l’Opéra, demandez à vous y promener en paix,sans cicerone stupide, entrez dans la loge n° 5 et frappez surl’énorme colonne qui sépare cette loge de l’avant-scène ;frappez avec votre canne ou avec votre poing et écoutez… jusqu’àhauteur de votre tête : la colonne sonne le creux ! Et aprèscela, ne vous étonnez point qu’elle ait pu être habitée par la voixdu Fantôme ; il y a, dans cette colonne, de la place pour deuxhommes. Que si vous vous étonnez que lors des phénomènes de la logen° 5 nul ne se soit retourné vers cette colonne, n’oubliez pasqu’elle offre l’aspect du marbre massif et que la voix qui étaitenfermée semblait plutôt venir du côté opposé (car la voix dufantôme ventriloque venait d’où il voulait). La colonne esttravaillée, sculptée, fouillée et trifouillée par le ciseau del’artiste. Je ne désespère pas de découvrir un jour le morceau desculpture qui devait s’abaisser et se relever à volonté, pourlaisser un libre et mystérieux passage à la correspondance duFantôme avec Mme Giry et à ses générosités. Certes, tout cela, quej’ai vu, senti, palpé, n’est rien à côté de ce qu’en réalité unêtre énorme et fabuleux comme Érik a dû créer dans le mystère d’unmonument comme celui de l’Opéra, mais je donnerais toutes cesdécouvertes pour celle qu’il m’a été donné de faire, devantl’administrateur lui-même, dans le bureau du directeur, à quelquescentimètres du fauteuil : une trappe, de la longueur de la lame duparquet, de la longueur d’un avant-bras, pas plus… une trappe quise rabat comme le couvercle d’un coffret, une trappe par où je voissortir une main qui travaille avec dextérité dans le pan d’un habità queue-de-morue qui traîne…

C’est par là qu’étaient partis les quarante mille francs !…C’est aussi par là que, grâce à quelque truchement, ils étaientrevenus…

Quand j’en parlai avec une émotion bien compréhensible auPersan, je lui dis :

« Érik s’amusait donc simplement – puisque les quarante millefrancs sont revenus – à faire le facétieux avec son cahier descharges ?… »

Il me répondit :

« Ne le croyez point !… Érik avait besoin d’argent. Secroyant hors de l’humanité, il n’était point gêné par le scrupuleet il se servait des dons extraordinaires d’adresse etd’imagination qu’il avait reçus de la nature en compensation del’atroce laideur dont elle l’avait doté, pour exploiter leshumains, et cela quelquefois de la façon la plus artistique dumonde, car le tour valait souvent son pesant d’or. S’il a rendu lesquarante mille francs, de son propre mouvement, à MM. Richard etMoncharmin, c’est qu’au moment de la restitution il n’en avait plusbesoin ! Il avait renoncé à son mariage avec Christine Daaé.Il avait renoncé à toutes les choses du dessus de la terre. »

D’après le Persan, Érik était originaire d’une petite ville auxenvirons de Rouen. C’était le fils d’un entrepreneur de maçonnerie.Il avait fui de bonne heure le domicile paternel, où sa laideurétait un objet d’horreur et d’épouvante pour ses parents. Quelquetemps, il s’était exhibé dans les foires, où son impresario lemontrait comme « mort vivant ». Il avait dû traverser l’Europe defoire en foire et compléter son étrange éducation d’artiste et demagicien à la source même de l’art et de la magie, chez lesBohémiens. Toute une période de l’existence d’Érik était assezobscure. On le retrouve à la foire de Nijni-Novgorod, où alors ilse produisait dans toute son affreuse gloire. Déjà il chantaitcomme personne au monde n’a jamais chanté ; il faisait leventriloque et se livrait à des jongleries extraordinaires dont lescaravanes, à leur retour en Asie, parlaient encore, tout le long duchemin. C’est ainsi que sa réputation passa les murs du palais deMazenderan, où la petite sultane, favorite du sha-en-shah,s’ennuyait. Un marchand de fourrures, qui se rendait à Samarkand etqui revenait de Nijni-Novgorod, raconta les miracles qu’il avaitvus sous la tente d’Érik. On fit venir le marchand au Palais, et ledaroga de Mazenderan dut l’interroger. Puis, le daroga fut chargéde se mettre à la recherche d’Érik. Il le ramena en Perse, oùpendant quelques mois il fit, comme on dit en Europe, la pluie etle beau temps. Il commit ainsi pas mal d’horreurs, car il semblaitne connaître ni le bien ni le mal, et il coopéra à quelques beauxassassinats politiques aussi tranquillement qu’il combattit, avecdes inventions diaboliques, l’émir d’Afghanistan, en guerre avecl’Empire. Le sha-en-shah le prit en amitié. C’est à ce moment quese placent les heures roses de Mazenderan, dont le récit du daroganous a donné un aperçu. Comme Érik avait, en architecture, desidées tout à fait personnelles et qu’il concevait un palais commeun prestidigitateur peut imaginer un coffret à combinaisons, lesha-en-shah lui commanda une construction de ce genre, qu’il mena àbien et qui était, paraît-il, si ingénieuse que Sa Majesté pouvaitse promener partout sans qu’on l’aperçût et disparaître sans qu’ilfût possible de découvrir par quel artifice. Quand le sha-en-shahse vit le maître d’un pareil joyau, il ordonna, ainsi que l’avaitfait certain Tsar à l’égard du génial architecte d’une église de laplace Rouge, à Moscou, qu’on crevât à Érik ses yeux d’or. Mais ilréfléchit que, même aveugle, Érik pourrait construire encore, pourun autre souverain, une aussi inouïe demeure, et puis, enfin, que,Érik vivant, quelqu’un avait le secret du merveilleux palais. Lamort d’Érik fut décidée, ainsi que celle de tous les ouvriers quiavaient travaillé sous ses ordres. Le daroga de Mazenderan futchargé de l’exécution de cet ordre abominable. Érik lui avait renduquelques services et l’avait bien fait rire. Il le sauva en luiprocurant les moyens de s’enfuir. Mais il faillit payer de sa têtecette faiblesse généreuse. Heureusement pour le daroga, on trouva,sur la rive de la mer Caspienne, un cadavre à moitié mangé par lesoiseaux de mer et qui passa pour celui d’Érik, à cause que des amisdu daroga avaient revêtu cette dépouille d’effets ayant appartenu àÉrik lui-même. Le daroga en fut quitte pour la perte de sa faveur,de ses biens, et pour l’exil. Le Trésor persan continua cependant,car le daroga était issu de race royale, de lui faire une petiterente de quelques centaines de francs par mois, et c’est alorsqu’il vint se réfugier à Paris.

Quant à Érik, il avait passé en Asie Mineure, puis était allé àConstantinople où il était entré au service du sultan. J’aurai faitcomprendre les services qu’il put rendre à un souverain quehantaient toutes les terreurs, quand j’aurai dit que ce fut Érikqui construisit toutes les fameuses trappes et chambres secrètes etcoffres-forts mystérieux que l’on trouva à Yildiz-Kiosk, après ladernière révolution turque. C’est encore lui[12] quieut cette imagination de fabriquer des automates habillés comme leprince et ressemblant à s’y méprendre au prince lui-même, automatesqui faisaient croire que le chef des croyants se tenait dans unendroit, éveillé, quand il reposait dans un autre. Naturellement,il dut quitter le service du sultan pour les mêmes raisons qu’ilavait dû s’enfuir de Perse. Il savait trop de choses. Alors, trèsfatigué de son aventureuse et formidable et monstrueuse vie, ilsouhaita de devenir quelqu’un comme tout le monde. Et il se fitentrepreneur, comme un entrepreneur ordinaire qui construit desmaisons à tout le monde, avec des briques ordinaires. Ilsoumissionna certains travaux de fondation à l’Opéra. Quand il sevit dans les dessous d’un aussi vaste théâtre, son naturel artiste,fantaisiste et magique, reprit le dessus. Et puis, n’était-il pastoujours aussi laid ? Il rêva de se créer une demeure inconnuedu reste de la terre et qui le cacherait à jamais au regard deshommes. On sait et l’on devine la suite. Elle est tout au long decette incroyable et pourtant véridique aventure. Pauvre malheureuxÉrik ! Faut-il le plaindre ? Faut-il le maudire ? Ilne demandait qu’à être quelqu’un comme tout le monde ! Mais ilétait trop laid ! Et il dut cacher son génie ou faire destours avec, quand, avec un visage ordinaire, il eût été l’un desplus nobles de la race humaine ! Il avait un cœur à contenirl’empire du monde, et il dut, finalement, se contenter d’une cave.Décidément il faut plaindre le Fantôme de l’Opéra ! J’ai prié,malgré ses crimes, sur sa dépouille et que Dieu l’ait décidément enpitié ! Pourquoi Dieu a-t-il fait un homme aussi laid quecelui-là ? Je suis sûr, bien sûr, d’avoir prié sur soncadavre, l’autre jour quand on l’a sorti de la terre, à l’endroitmême où l’on enterrait les voix vivantes ; c’était sonsquelette. Ce n’est point à la laideur de la tête que je l’aireconnu, car lorsqu’ils sont morts depuis si longtemps, tous leshommes sont laids, mais à l’anneau d’or qu’il portait et queChristine Daaé était certainement venue lui glisser au doigt, avantde l’ensevelir, comme elle le lui avait promis. Le squelette setrouvait tout près de la petite fontaine, à cet endroit où pour lapremière fois, quand il l’entraîna dans les dessous du théâtre,l’Ange de la Musique avait tenu dans ses bras tremblants ChristineDaaé évanouie. Et maintenant, que va-t-on faire de cesquelette ? On ne va pas le jeter à la fosse commune ?…Moi. je dis : la place du squelette du Fantôme de l’Opéra est auxarchives de l’Académie nationale de musique ; ce n’est pas unsquelette ordinaire.

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