Les Aventures de John Davys

Chapitre 4

 

La nuit se passa comme de coutume, et sans queTom s’aperçût d’aucun changement dans l’état du malade ; lejour se leva triste et nébuleux. Tom essaya de s’opposer à lapromenade du capitaine, craignant l’effet pernicieux desbrouillards de l’automne ; mais sir Édouard se fâcha, et, sansécouter les représentations du digne matelot, s’achemina vers lagrotte. Il y était depuis un quart d’heure à peu près, lorsqu’ilvit apparaître au bout de l’allée Anna-Mary, accompagnée d’unefemme et de trois enfants : c’étaient la veuve et lesorphelins que le capitaine avait tirés de la misère, et quivenaient le remercier.

Sir Édouard, en apercevant Anna-Mary, se levapour aller au-devant d’elle ; mais, soit émotion, soitfaiblesse, à peine eut-il fait quelques pas, qu’il fut forcé des’appuyer contre un arbre : Anna vit qu’il chancelait, etaccourut pour le soutenir ; pendant ce temps, la bonne femmeet les enfants se jetaient à ses pieds et se disputaient ses mains,qu’ils couvraient de baisers et de larmes. L’expression de cettereconnaissance si franche et si entière toucha le capitaine aupoint que lui-même se sentit pleurer. Un instant il voulut secontenir, car il regardait comme indigne d’un marin de s’attendrirainsi ; mais il lui sembla que ses larmes, en coulant, lesoulageaient de cette oppression qui, depuis si longtemps, luipesait sur la poitrine, et, sans force contre son cœur, resté sibon sous sa rude enveloppe, il se laissa aller à toute son émotion,prit dans ses bras les bambins qui se cramponnaient à ses genoux,et les embrassa les uns après les autres, en promettant à leur mèrede ne pas les abandonner.

Pendant ce temps, les yeux d’Anna-Marybrillaient d’une joie céleste. On eût dit que l’envoyée d’en hautavait accompli sa mission de bienfaisance, et, comme le conducteurdu jeune Tobie, s’apprêtait à remonter au ciel : tout cebonheur était son ouvrage, et l’on voyait que c’était à de telsspectacles, souvent renouvelés, qu’elle devait la douce etimpassible sérénité de son visage. Dans ce moment, Tom vint,cherchant son maître, décidé à lui faire une querelle s’il nevoulait pas rentrer au château. En voyant plusieurs personnesautour du capitaine, il sentit redoubler sa résolution, car ilétait certain qu’elle serait appuyée ; aussi commença-t-il,moitié grondant, moitié priant, un long discours dans lequel ilessaya de démontrer au malade la nécessité de le suivre ; maissir Édouard l’écoutait avec une telle distraction, qu’il étaitvisible que l’éloquence de Tom était perdue. Cependant, si lesparoles qu’il avait dites avaient été sans puissance sur lecapitaine, elles n’avaient point été sans effet sur Anna :elle avait compris la gravité de la situation de sir Édouard,qu’elle avait cru jusque-là seulement indisposé ; aussi,jugeant comme Tom que l’air humide qu’il respirait pouvait lui êtrenuisible, elle s’approcha de lui, et, lui adressant la parole avecsa douce voix :

– Votre Honneur a-t-il entendu ? luidit-elle.

– Quoi ? répondit sir Édouard entressaillant.

– Ce que lui a dit ce brave homme, repritAnna.

– Et qu’a-t-il dit ? demanda lecapitaine.

Tom indiqua, par un mouvement, qu’il allaitreprendre son discours ; mais Anna lui fit signe de setaire.

– Il a dit, continua-t-elle, qu’il étaitdangereux pour vous de rester ainsi à cet air froid et pluvieux, etqu’il fallait rentrer au château.

– Me donnerez-vous le bras pour m’yreconduire ? demanda le capitaine.

– Oui, sans doute, répondit Anna en souriant,si vous me faites l’honneur de me le demander…

En même temps, elle tendit son bras ; lecapitaine y appuya le sien, et, au grand étonnement de Tom, qui nes’attendait pas à le trouver si docile, il reprit le chemin duchâteau. Au bas du perron, Anna-Mary s’arrêta, renouvela sesremerciements, et, saluant sir Édouard avec une grâce parfaite,elle se retira, accompagnée de la pauvre famille. Le capitainedemeura immobile où elle l’avait laissé, la suivit des yeux tantqu’il put la voir ; puis, lorsqu’elle eut disparu derrièrel’angle du mur, il poussa un soupir, et se laissa conduire jusqu’àsa chambre, docile comme un enfant. Le soir, le docteur et le curévinrent faire leur partie de whist, et le capitaine avait commencéà jouer avec assez d’attention, lorsque, tandis que Sanders battaitles cartes, le docteur dit tout à coup :

– À propos, commandant, vous avez vuaujourd’hui Anna-Mary ?

– Vous la connaissez ? demanda lecapitaine.

– Certainement, répondit le docteur ;elle est mon confrère.

– Votre confrère ?

– Sans doute, et confrère fort à craindremême : elle sauve plus de malades avec ses douces paroles etses remèdes de bonne femme, que je n’en sauve avec toute mascience. N’allez pas me quitter pour elle, commandant ; carelle serait capable de vous guérir.

– Et moi, dit le curé, elle me ramène plusd’âmes par son exemple que je n’en gagne par mes sermons ; etje suis sûr, commandant, que, si endurci pécheur que vous soyez, sielle se le mettait en tête, elle vous conduirait tout droit enparadis.

À partir de ce moment, M. Sanders eut beaubattre et distribuer les cartes, il ne fut plus question qued’Anna-Mary.

Ce soir-là, le capitaine non seulement écouta,mais encore parla comme il ne l’avait pas fait depuislongtemps ; il y avait un mieux sensible dans son état. Cetteapathie profonde, de laquelle il semblait que rien désormais ne pûtle tirer, disparut tant qu’Anna-Mary fut le sujet de laconversation. Il est vrai qu’aussitôt que M. Robinson eut changé dethème, pour raconter les nouvelles de France qu’il avait lues dansle journal du matin, quoique ces nouvelles fussent de la plus hauteimportance politique, le capitaine se leva et se retira incontinentdans sa chambre, laissant M. Sanders et le docteur chercher sanslui un moyen d’arrêter les progrès de la révolution française,recherche à laquelle ils se livrèrent une heure encore après laretraite du capitaine sans que leurs savantes théories, on a pu levoir, aient d’une manière efficace traversé le détroit.

La nuit fut bonne ; le capitaine seréveilla plus préoccupé que sombre : il semblait attendrequelqu’un et se retournait à chaque bruit qu’il entendait.

Enfin, comme on prenait le thé, Georgesannonça miss Anna-Mary ; elle venait demander des nouvelles ducapitaine, et lui rendre compte de l’emploi de ses fonds.

À la manière dont sir Édouard reçut sa bellevisiteuse, il fut clair pour Tom que c’était elle qu’il attendait,et sa docilité de la veille fut expliquée par le salut plein devénération avec lequel il l’accueillit. Après quelques questionsfaites sur sa santé, que sir Édouard assura s’améliorersensiblement depuis deux jours, Anna-Mary entama l’affaire de lapauvre veuve. La bourse que lui avait donnée le capitaine contenaittrente guinées : dix avaient été consacrées à payer les deuxtermes en retard ; cinq à acheter à la mère et aux enfants lesobjets de première nécessité dont ils manquaient depuis bienlongtemps ; deux avaient payé pendant un an l’apprentissage dufils aîné chez un menuisier, qui, en échange de cette petite sommeet de son temps, lui donnait le logement et la nourriture ; lapetite fille était entrée, moyennant deux autres guinées, dans uneécole où elle devait apprendre à lire et à écrire ; quant audernier enfant, qui était un garçon, il était demeuré près de samère, étant trop jeune encore pour qu’elle pensât à s’en séparer.Restait donc à la pauvre femme onze guinées avec lesquelles, à lavérité, elle pouvait vivre quelque temps, mais qui, une foisépuisées, si elle ne trouvait pas quelque place pour utiliser sabonne volonté, la laisseraient dans la même misère qu’auparavant.Cette place, le capitaine l’avait justement disponible : ilfallait à la femme de Georges une aide dans son double service. SirÉdouard offrit de prendre chez lui mistress Denison, et il demeuraconvenu que, le lendemain, elle et le petit Jack seraient installésau château.

Soit reconnaissance pour sa protégée, soitinstinct que sa présence était agréable, Anna-Mary resta près dedeux heures avec le capitaine, et ces deux heures passèrent pourlui comme une minute. Au bout de ce temps, elle se leva et pritcongé de lui, sans que sir Édouard osât la retenir, quoiqu’il eûtdonné tout au monde pour que la belle visiteuse ne le privât pas sitôt de sa compagnie. En sortant, elle trouva Tom qui l’attendaitpour lui demander une recette ; Tom s’était informé dans levillage, il avait été édifié sur les connaissances médicalesd’Anna-Mary, et d’après ce qu’il avait vu la veille et le jourmême, il ne doutait pas qu’elle ne réussît merveilleusement, pourpeu qu’elle voulût bien entreprendre cette cure, que, trois joursauparavant, il regardait comme désespérée. Anna-Mary elle-même nese dissimulait pas la gravité de la situation de sir Édouard :les maladies chroniques, du genre de celle dont était attaqué lecapitaine, pardonnent rarement, et, à moins d’une diversionviolente et soutenue, s’acheminent avec obstination vers unrésultat mortel. Le docteur et le curé ne lui avaient point cachél’influence qu’avait eue sa visite et l’attention inaccoutumée aveclaquelle le malade avait écouté ce qu’on disait pendant tout letemps qu’il avait été question d’elle. Anna-Mary ne s’en étaitpoint étonnée ; elle avait, comme le racontait la veille ledocteur, guéri plus d’une fois par sa présence ; et, dans cegenre de maladie surtout, dont la distraction est le seul remède,elle comprenait parfaitement l’influence que peut avoirl’apparition d’une femme : elle était donc revenue, étaitrestée deux heures près du capitaine, et avait pu juger par ellemême de l’effet que sa présence avait produit sur le malade ;cette présence, elle était disposée à l’accorder au pauvrecapitaine, sans y mettre d’autre importance que celle qu’ilplairait à Dieu d’y attacher pour sa guérison. Aussi, comme larecette qu’elle donna à Tom était exactement pareille àl’ordonnance du docteur, auquel Anna-Mary avait servi plus d’unefois de pieux complice, et que le digne matelot manifestait quelquecrainte au sujet du jus d’herbes, Anna-Mary promit de revenir lelendemain pour présenter elle-même le remède à sir Édouard.

Ce jour-là, ce fut le capitaine qui parla lepremier, et à tout le monde, de la visite qu’il avait reçue. Àpeine eut-il appris que mistress Denison était installée auchâteau, qu’il la fit monter, sous prétexte de lui donner sesinstructions, mais, en effet, pour avoir occasion d’entendre parlerd’Anna-Mary. Il ne pouvait pas mieux s’adresser : mistressDenison, outre sa disposition naturelle à utiliser le don que Dieului avait fait de la parole, était, cette fois, poussée par unsentiment profond de reconnaissance ; elle ne tarit donc pointen éloges sur la sainte, car c’est ainsi que, dans cevillage, on appelait, par anticipation, Anna-Mary. Ce bavardageconduisit sans qu’il s’en aperçut, le capitaine jusqu’à l’heure dudîner. En passant à la salle à manger, il y trouva le docteur.

L’effet que ce dernier avait attendu étaitvisiblement produit : sir Édouard commençait à dérider sasévère physionomie ; aussi, voyant qu’il entrait dans la bonnevoie, le docteur donna au capitaine le conseil de faire mettre leschevaux à la voiture et de sortir, en sa compagnie, après le dîner.Il avait quelques malades à visiter au petit village qu’habitaitAnna, et, si le capitaine consentait à diriger sa promenade de cecôté, il serait enchanté qu’il voulut bien l’y conduire, le poneysur lequel il faisait habituellement ses courses étant gravementindisposé.

Aux premiers mots de cette offre, sir Édouardcommençait à froncer le sourcil ; mais il n’eut pas plus tôtentendu que la promenade proposée devait avoir pour but le villageoù demeurait Anna, qu’il fit donner au cocher l’ordre de se tenirprêt, et qu’à partir de ce moment, ce fut lui qui pressa ledocteur ; il en résulta que celui-ci, qui aimait à dînertranquillement, se promit, à l’avenir, de ne plus donner depareilles ordonnances qu’au dessert.

La distance qui séparait le château du villageétait de quatre milles : les chevaux la franchirent en vingtminutes ; et cependant le capitaine se plaignit, pendant toutce temps, de la lenteur avec laquelle ils avançaient. Enfin, ilsarrivèrent, et la voiture s’arrêta devant la maison dans laquellele docteur avait affaire ; par hasard, c’était juste en facede cette maison qu’était située celle d’Anna, et, en descendant devoiture, le docteur la fit remarquer au capitaine.

C’était une jolie maisonnette anglaise, àlaquelle des contrevents verts et des tuiles rouges donnaient unair de propreté et de joie charmant à voir. Pendant tout le tempsque le docteur consacra à sa visite, sir Édouard ne détourna pointles yeux de la porte par laquelle il espérait toujours voir sortirAnna ; mais son attente fut trompée, et le docteur, après savisite faite, le retrouva en contemplation.

Le docteur monta sur le premier pliant dumarchepied puis, s’arrêtant là, il proposa à sir Édouard comme unechose toute simple, de rendre à Anna-Mary la visite qu’elle avaitfaite au château. Le capitaine accepta avec un empressement quidénotait un progrès toujours croissant dans le retour dessensations, et tous deux s’acheminèrent vers la petite porte. Lecapitaine avoua, depuis, que, pendant ce court trajet, il avaitsenti son cœur battre plus fort qu’au premier branle-bas qu’ilavait entendu.

Le docteur frappa à la porte, et une vieillegouvernante, que les parents d’Anna avaient ramenée de France, etqui avait été son institutrice, vint ouvrir. Anna n’était point àla maison ; on l’avait envoyé chercher pour un enfant atteintde la petite vérole, et qui demeurait dans une chaumière isolée, àun mille du village ; mais, comme le docteur était un ami demademoiselle de Villevieille, il n’en proposa pas moins aucapitaine d’entrer pour visiter l’intérieur du petit cottage, dontla gouvernante s’offrit complaisamment à faire les honneurs. Ilétait impossible de voir quelque chose de plus frais et de pluscharmant que cet intérieur : le jardin semblait une corbeille,et les appartements, quoique d’une simplicité extrême, étaientcependant décorés avec un goût exquis ; un petit atelier depeinture, d’où étaient sortis tous les paysages qui ornaient lesmurailles, un cabinet d’étude, dans lequel on voyait un piano toutouvert, et une bibliothèque choisie de livres français et italiens,indiquaient que les rares moments que la charité laissait à lamaîtresse de cette demeure étaient employés à des distractionsartistiques ou à des lectures instructives. Cette petite maisonétait la propriété d’Anna, ses parents l’ayant achetée et la luiayant laissée avec les quarante livres sterling de rente qui, ainsique nous l’avons dit, formaient toute sa fortune. Le capitaine,pris d’une curiosité qui fit grand plaisir au docteur, la visitadepuis l’office jusqu’au grenier, à l’exception cependant de lachambre à coucher, ce sanctum sanctorum des maisonsanglaises.

Mademoiselle de Villevieille, sans riencomprendre à cette investigation, sentit cependant que ceux quil’avaient faite, et surtout le capitaine, devaient avoir besoin dese reposer. Arrivée au salon, elle offrit donc aux visiteurs des’asseoir, et sortit pour préparer le thé. Resté seul avec ledocteur, sir Édouard retomba dans le silence qu’il avait interrompupour faire à mademoiselle de Villevieille une foule de questionsrelatives à Anna ou à ses parents. Mais, cette fois, le docteur futsans inquiétude, car ce silence était de la rêverie et non dumutisme. Le capitaine était plongé au plus profond de sesréflexions, lorsque la porte par laquelle était sortie mademoisellede Villevieille se rouvrit ; mais, au lieu de la gouvernante,ce fut Anna qui entra, portant d’une main une théière, et del’autre une assiette de sandwichs ; elle était revenue àl’instant, et, ayant appris qu’elle avait des hôtes sur lesquelselle était loin de compter, elle avait voulu leur faire elle mêmeles honneurs de la maison.

En l’apercevant, le capitaine se leva avec unmouvement visible de plaisir et de respect, et salua la bienarrivée. Celle-ci commença par déposer sur la table à thé cequ’elle apportait, puis rendit au capitaine, en échange de sonsalut, une révérence française et un bonjour anglais. Anna-Maryétait charmante en ce moment : la course qu’elle venait defaire lui avait donné ces vives couleurs de la santé qui succèdent,par moments et dans certaines occasions, à cette première fraîcheurde la jeunesse qui disparaît si vite. Ajoutez à cela un certainembarras de trouver chez elle deux personnes étrangères, joint àune volonté grande de leur rendre cette courte visite agréable, etl’on comprendra qu’en face d’elle le capitaine eut une loquacitéque, depuis bien longtemps, le digne docteur ne lui avait pas vue.Il est vrai que cette loquacité ne fut peut-être pas strictementrenfermée dans les règles des convenances, et qu’un rigideobservateur des formes eût peut-être trouvé que les éloges tenaientdans la conversation de sir Édouard une trop grande place. Mais lecapitaine ne savait dire que ce qu’il pensait, et il pensaitbeaucoup de bien d’Anna-Mary. Cependant sa préoccupation ne fut passi grande qu’il ne s’aperçut que la théière et l’argenterieportaient des armoiries surmontées d’un tortil[3] debaron. Sans qu’il se rendît compte de la cause, cela fit plaisir àson vieil orgueil aristocratique. Sir Édouard aurait été humilié detrouver une telle supériorité chez une fille du peuple ou de labourgeoisie.

Ce fut le docteur qui se vit forcé de rappelerau capitaine que sa visite durait depuis deux heures. Sir Édouardeut quelque peine à reconnaître la vérité de cette assertion ;mais à peine lui fut-elle démontrée par un coup d’œil jeté sur samontre, à laquelle il en appelait, qu’il comprit toutel’inconvenance d’une plus longue station. En conséquence, il pritcongé d’Anna en lui faisant promettre de venir, le lendemain, avecmademoiselle de Villevieille, prendre, à son tour, le thé auchâteau. Anna promit en son nom et au nom de sa gouvernante, et lecapitaine remonta en voiture.

– Pardieu ! docteur, dit le capitaine enrentrant au château, vous avez parfois d’excellentes idées, et jene sais pourquoi nous ne faisons pas tous les jours une pareillepromenade, au lieu de laisser engorger les jambes de meschevaux.

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