Les Aventures de John Davys

Chapitre 9

 

Quoique l’accident sous lequel j’avaissuccombé m’eût empêché de prendre un part active au dénouement del’entreprise, il n’en est pas moins vrai que l’on devait, en grandepartie, l’heureux résultat de l’expédition à la manière dont jel’avais conduite.

Aussi, lorsque je rouvris les yeux, ce que jene pus faire que quelques moments après que le sentiment de monexistence me fût revenu, tant le coup que j’avais reçu était bienappliqué, je trouvai près de moi notre brave capitaine, qui venaiten personne s’informer de mon état. Comme, à part une certainelourdeur dans la région cérébrale je me sentais, du reste,parfaitement bien, je lui répondis que, dans un quart d’heure, jeserais sur le pont, et que, le jour même, j’espérais reprendre monservice. En effet, à peine le capitaine fut-il sorti, que je sautaià bas de mon hamac, et que je procédai à ma toilette. La seuletrace visible qui me restât du coup de poing de maître Jemmy étaitune injection sanglante dans les yeux. Sans aucun doute, si jen’avais pas eu le crâne aussi solide, j’étais assommé comme unbœuf.

Comme je l’avais jugé au mouvement de lafrégate, nous étions en train d’appareiller. L’ancre dérapait dufond, et le navire commençait son abattée à tribord le capitainelui aidait de son mieux en faisant appareiller les focs ;puis, cette manœuvre accomplie, comme nous faisions trop d’arrivée,nous, bordâmes l’artimon et restâmes en panne jusqu’à ce quel’ancre fût haute. Ces précautions prises, le capitaine abandonnaau lieutenant la conduite du bâtiment, et descendit dans sa chambreprendre connaissance de ses dépêches, qu’il ne devait ouvrir qu’aumoment où le vaisseau mettrait à la voile.

Il y eut alors sur le navire un momentd’inaction, dont tous mes camarades profitèrent pour me féliciterde mon expédition et me demander de mes nouvelles. J’étais en trainde leur raconter mon accident dans tous ses détails, lorsque nousaperçûmes une barque venant de terre, à force de rames, et nousfaisant toutes sortes de signaux ; un des midshipman, quiavait une lunette, la braqua vers elle :

– Dieu me damne ! dit-il au bout d’uninstant d’examen, si ce n’est pas Bob le souffleur qui nousarrive.

– Voilà un farceur ! dit unmatelot ; il se sauve quand on court après lui, et il courtaprès nous quand nous nous retournons.

– Il est peut-être déjà brouillé avec sonépouse, dit un autre.

– En tous cas, je ne voudrais pas être dans sapeau, murmura un troisième.

– Silence ! dit une voix qui avaitl’habitude de nous faire trembler tous ; chacun à sonposte ! Le gouvernail à tribord ! orientez lamisaine ! Ne voyez vous pas que le navire cule ?

L’ordre fut aussitôt exécuté que donné, et lenavire, cessant son mouvement rétrograde, demeura quelques momentsimmobile ; puis enfin il commença à marcher. En ce moment, unevoix cria :

– Une barque à bâbord !

– Voyez ce qu’elle veut, dit le lieutenant,que rien ne pouvait faire déroger à l’ordre établi.

– Ohé ! de la barque, reprit la mêmevoix, que demandez-vous ?

Puis, se retournant après avoir entendu laréponse :

– Mon lieutenant, continua le matelot, c’estBob le souffleur qui vient de faire un petit tour à terre, et quidésire remonter à bord.

– Jetez une corde à ce drôle, dit lelieutenant sans même regarder de son coté, et conduisez-le avec lesautres, dans la fosse aux lions.

L’ordre fut ponctuellement exécuté, et, aubout d’un instant, on aperçut, au-dessus des bordages de bâbord, latête de Bob, qui, justifiant l’épithète que ses camarades luiavaient donnée, soufflait de toute la force de ses poumons.

– Allons, allons, mon vieux cachalot, lui disje en m’approchant de lui, mieux vaut tard que jamais ; huitjours à fond de cale au pain et à l’eau, et tout sera dit.

– C’est juste, c’est juste, je lemérite ; et, si j’en suis quitte pour cela, je n’aurai pasencore trop à me plaindre. Mais, auparavant, avec votre permission,monsieur le midshipman je voudrais parler au lieutenant.

– Conduisez cet homme au lieutenant, dis-jeaux deux matelots qui s’étaient déjà emparés de leur camarade.

M. Burke se promenait sur le gaillardd’arrière, son porte-voix à la main, et continuait de donner sesordres pour la manœuvre, lorsqu’il vit s’approcher de lui lecoupable. Il s’arrêta, et, le regardant de cet œil sévère que lesmatelots connaissaient si bien pour être l’expression d’une volontéirrévocable :

– Que veux-tu ? lui dit-il.

– Sauf votre respect, mon lieutenant, dit Boben tournant son bonnet bleu entre ses mains, je sais que je suisfautif, et, quant à moi, je n’ai rien à dire.

– C’est bien heureux ! murmura M. Burkeavec un sourire qui n’exprimait rien moins que la gaieté.

– Aussi, mon lieutenant, vous ne m’auriezprobablement jamais revu, si je n’avais pas su qu’il y en avait unautre qui payait ici l’écot de Bob. Alors je me suis dit :« Ça ne peut pas se passer comme ça, Bob, mon ami ; ilfaut retourner à bord du Trident, ou tu serais unecanaille ; » et me voilà.

– Après ?

– Après ? Eh bien, puisque me voilà pourrecevoir les coups, faire mon service et tenir ma place, vousn’avez pas besoin d’un autre, et vous allez renvoyer David à safemme et à ses enfants, qui sont là-bas à terre qui se désolent…Tenez, mon lieutenant, les voyez-vous là-bas ?

Et il lui montra du doigt un groupe deplusieurs personnes sur la pointe la plus avancée du rivage.

– Qui a permis à ce drôle-là de venir meparler ?

– C’est moi, monsieur Burke, répondis-je.

– Vous garderez les arrêts un jour, monsieur,me dit le lieutenant, pour vous apprendre à vous mêler de ce qui nevous regarde pas.

Je saluai et je fis un pas en arrière.

– Mon lieutenant, dit Bob d’une voix ferme, ceque vous faites là n’est pas juste, et, s’il arrive malheur àDavid, c’est vous qui en répondrez devant Dieu.

– Jetez-moi ce drôle à fond de cale avec lesfers aux mains et aux pieds ! cria le lieutenant.

On emmena Bob. J’étais descendu par unescalier et lui par l’autre ; cependant nous nous rencontrâmesdans le faux pont.

– C’est ma faute si vous êtes puni, me dit-il,et je vous en demande pardon ; mais je vous revaudrai cela, jel’espère.

– Ce n’est rien, mon brave, luirépondis-je ; mais, au nom de votre pauvre peau, ayezpatience.

– Ce n’est pas pour moi que j’en manque, monofficier, c’est pour ce pauvre David.

Les matelots entraînèrent Bob à fond de cale,et moi, je me retirai dans ma chambre. Le lendemain, le matelot quime servait, après avoir fermé la porte avec précaution, s’approchade moi, et, avec un air mystérieux :

– Avec la permission de Votre Honneur, me ditil, est-ce que je pourrais vous répéter deux mots de la part deBob ?

– Répète, mon ami, lui dis-je.

– Eh bien, mon officier, voilà la chose :Bob dit que c’est juste que lui et les déserteurs soientpunis ; mais que ce n’est pas juste que David, qui n’est enrien coupable, bien au contraire, soit puni comme eux.

– Et il a raison.

– Eh bien, puisque c’est votre avis, monofficier, continua le matelot, il demande que vous en disiez deuxmots au capitaine, qui est un brave homme et qui ne souffrira pasqu’une injustice soit faite.

– Cela sera fait aujourd’hui, mon ami ;tu peux le dire, de ma part, à Bob.

– Merci, mon officier.

En effet, il était sept heures du matin, et,comme mes arrêts expiraient à onze, j’allai immédiatement trouverle capitaine. Sans lui dire que je parlais au nom de Bob, et commesi la chose venait de moi, je lui parlai du pauvre diable deperruquier, et de l’injustice qu’il y avait à le retenir dans lafosse aux lions avec les autres. La chose était trop juste pour quele capitaine ne la comprît pas : aussi donna-t-il des ordresen conséquence. Je voulais me retirer ; mais il me retint pourprendre le thé avec lui. Le brave homme avait su que je venaisd’être victime d’une boutade de son lieutenant, et voulait me fairecomprendre que, laissant leur cours aux règles de la discipline, iln’avait pas dû s’y opposer, mais que cependant il ne les approuvaitpas.

Le thé pris, je remontai sur le pont. Lesmatelots étaient réunis en cercle autour d’un homme que je neconnaissais pas : c’était David.

Le malheureux était debout, se tenant d’unemain à un cordage, tandis que l’autre retombait le long de soncorps ; ses regards étaient fixés sur la terre, quin’apparaissait plus à l’horizon que comme un léger brouillard, etde grosses larmes silencieuses coulaient de ses yeux. Telle est lapuissance d’une douleur profonde et réelle, que tous ces durs loupsde mer, habitués au danger, au sang et à la mort, et dont pas unpeut-être ne se serait retourné, dans un naufrage ou un combat, aucri d’agonie de leur meilleur camarade, étaient réunis, tristes etcompatissants, autour de cet homme qui pleurait sa famille et sapatrie. Quant à David, il ne voyait rien que cette terre qui, àchaque instant, devenait moins distincte, et, à mesure qu’elledisparaissait, son visage, se contractant de plus en plus, prenaitune expression de douleur qu’on ne peut décrire ; enfin, quandla terre eut disparu tout à fait, il s’essuya les yeux, comme s’ileût pensé que c’étaient ses larmes qui l’empêchaient de voir ;puis, étendant le bras vers le dernier point du rivage qui avaitcessé d’être visible, il poussa un long sanglot, se renversa enarrière et tomba évanoui.

– Qu’est-ce ? demanda le lieutenant Burkeen passant.

Les matelots s’écartèrent en silence et luilaissèrent voir David étendu sans connaissance.

– Est-il mort ? continua-t-il avec un peuplus d’indifférence que s’il se fût agi de Fox, le chien ducuisinier.

– Non, mon lieutenant, dit une voix ; iln’est qu’évanoui.

– Jetez un seau d’eau à la figure de ce drôle,et il reviendra.

Heureusement, le chirurgien arriva en cemoment et révoqua l’ordonnance du lieutenant ; car déjà,rigide observateur des ordres reçus, un matelot s’approchait avecl’objet demandé. Le chirurgien fit transporter David dans sonhamac, et, comme il demeurait toujours évanoui, il pratiqua unesaignée qui le fit revenir.

Pendant ce temps, le navire marchait ventarrière, et, laissant à sa gauche les îles d’Aurigny et deGuernesey, avait doublé l’île d’Ouessant et était entré à pleinesvoiles dans l’océan Atlantique ; de sorte qu’au bout de deuxjours, lorsque David, parfaitement remis, quant au physique, de sonindisposition, remonta sur le pont, il ne vit plus que le ciel etl’eau. Cependant l’affaire de nos fugitifs avait pris, grâce à labonté du capitaine, une marche moins terrible que celle qu’elleparaissait devoir suivre : tous avaient affirmé qu’ils étaientdans l’intention de revenir, la nuit même, à bord du vaisseau, maisque le désir d’assister à la noce d’un camarade l’avait emporté,chez eux, sur la crainte d’une punition. La preuve qu’ilsalléguèrent à l’appui de cette assertion, fut qu’ils s’étaientlaissé prendre sans résistance, et que Bob, qui s’était sauvé afinde ne pas être privé des bénéfices de sa position conjugale, étaitde lui-même revenu le lendemain matin : en conséquence, ilsdevaient en être quittes pour huit jours de fosse aux lions au painet à l’eau, et vingt coups de fouet Cette fois, on ne pouvait tropse plaindre, et le châtiment, loin d’être exagéré, était restéau-dessous de la faute ; il en était, au reste, ainsi danstoutes les choses de haute juridiction qui relevaient directementdu capitaine.

Le jeudi arriva ; le jeudi, jour redoutépar tous les mauvais matelots de la marine britannique, car c’estle jour des exécutions disciplinaires. À huit heures du matin,moment fixé pour le règlement des comptes de toute la semaine, lessoldats de marine prirent leurs armes, les officiers à leur tête,et, après un exercice préparatoire, se rangèrent à bâbord et àtribord ; puis parurent les patients accompagnés du capitained’armes et de ses deux aides, et, au grand étonnement de la plupartde ceux qui assistaient à cette triste cérémonie, au nombre despatients se trouvait David.

– Monsieur Burke, dit le capitaine Stanbowaussitôt qu’il eut reconnu le pauvre perruquier, cet homme nesaurait être traité comme déserteur, puisque, lorsqu’on l’a pris àterre, il ne faisait point partie de notre équipage.

– Aussi n’est-ce point comme déserteur que jele fais punir, capitaine, répondit le lieutenant ; c’est commeivrogne ; hier, il est monté sur le pont ivre à ne pouvoir setenir.

– Capitaine, dit David, croyez bien que peum’importe de recevoir ou de ne pas recevoir une douzaine de coupsde fouet, car j’ai dans l’âme, soyez-en sûr, une douleur plus viveque celle qu’on pourra jamais infliger à mon corps ; mais,pour l’honneur de la vérité, je dois dire, et cela, capitaine, jele jure sur mon salut, que, depuis que j’ai mis le pied sur levaisseau, je n’ai pas bu une seule goutte de gin, de vin, ni derhum : j’en appelle à mes camarades, à qui, à chaque repas,j’ai donné ma portion.

– C’est vrai, c’est vrai, dirent plusieursvoix.

– Silence ! cria le lieutenant.

Puis, se retournant vers David :

– Si cela était, continua-t-il, comment, enmontant hier sur le pont, ne pouviez-vous pas vous tenir ?

– Il y avait beaucoup de roulis, réponditDavid et j’avais le mal de mer.

– Ah, le mal de mer répondit en haussant lesépaules le lieutenant ; vous étiez ivre ; et ce qui leprouve, c’est que j’ai bien voulu vous soumettre à l’épreuve usitéeen pareil cas, et que vous n’avez pu faire trois pas sur le bordagesans tomber.

– Suis-je habitué à marcher sur unvaisseau ? répondit David.

– Vous étiez ivre, cria le lieutenant d’unevoix qui n’admettait pas de réplique.

Puis, s’adressant au capitaine :

– Au reste, continua-t-il, M. Stanbow peutvous remettre la peine que vous avez méritée ; seulement, ilsongera aux conséquences qu’une indulgence pareille peut avoir pourla discipline.

– Que justice soit faite, dit le capitaine,qui, dans le doute, ne pouvait gracier David qu’en donnant tort aulieutenant.

Personne n’osa plus ajouter un mot, et lecapitaine d’armes ayant lu à haute voix la sentence, que chacunécouta tête nue, l’exécution commença. Les matelots, habitués àcette sorte de punition, la supportèrent avec plus ou moins decourage ; quand vint le tour de Bob, qui étaitl’avant-dernier, il ouvrit la bouche comme s’il avait quelque choseà dire ; mais, après un moment d’indécision, il monta sur lepetit échafaud en faisant signe que ce serait pour plus tard.

Ce n’était pas à tort que les camarades de Bobl’avaient surnommé le souffleur : à mesure que les coupstombaient sur lui, sa respiration devenait si bruyante, qu’on eûtdit que quelque cachalot naviguait bord à bord avec le navire. Ilest juste d’ajouter que ce fut la seule expression de douleur qu’illaissa entendre ; aussi, vers la fin, ressemblait-elle plus aurugissement d’un lion qu’à la respiration d’un homme. Au vingtièmecoup, Bob se releva ; sa rude peau, bronzée par le soleil,endurcie par l’eau salée, était toute meurtrie. Cependant, comme sil’on eût frappé sur un cuir trop épais pour pouvoir être entamé,pas une goutte de sang n’était sortie. On vit qu’il voulait parleret on fit silence.

– Voici ce que j’avais à demander aucapitaine, dit Bob en se retournant vers M. Stanbow, et en faisantpasser sa chique d’une joue à l’autre : c’est que, pendantque, je suis là, on me donne tout de suite les douze coups deDavid.

– Que demandes-tu là, Bob ? s’écria leperruquier.

– Laisse-moi donc dire, fit Bob avec un gested’impatience et en reprenant sa respiration comme s’il l’eût tiréede ses talons. Ce n’est pas à moi de décider, capitaine, s’il estfautif ou non ; seulement, je sais une chose : c’est que,s’il reçoit douze coups de fouet comme ceux qu’on vient de medonner, il en mourra ; que sa femme sera veuve et que sesenfants seront orphelins ; tandis que, moi, j’en ai reçu, unjour, trente-deux, ce qui est juste le compte que je réclame, etquoique j’en aie été un peu malade, me voilà.

– Descendez, Bob, dit M. Stanbow les larmesaux yeux.

Bob obéit sans répondre un seul mot, et Davidlui succéda. Lorsqu’il fut monté sur l’échafaud, les deux aides ducapitaine d’armes lui enlevèrent sa veste et sa chemise, et, envoyant ce corps blanc et grêle, chacun fut de l’avis de Bob. Quantà moi, qui avais à me reprocher d’avoir pris bien innocemment partà l’arrestation de ce malheureux, je fis un mouvement vers lecapitaine. M. Stanbow le vit, et, comprenant, sans doute, ce quej’avais à lui dire, il m’indiqua, par un geste de la main, qu’ildésirait que je demeurasse à ma place. Puis, se retournant vers lesaides :

– Faites votre devoir, dit-il.

Un profond silence succéda à ces paroles. Lemartinet se leva, et, en retombant, imprima ses neuf lanières ensillons bleuâtres sur les épaules du patient ; le second couptomba à son tour, et neuf autres sillons se croisèrent en réseauxavec les premiers ; au troisième coup, le sang s’échappa pargouttes ; au quatrième, il jaillit et éclaboussa les plusvoisins de l’échafaud !

– Assez ! dit le capitaine.

Chacun respira ; car toutes les poitrinesétaient oppressées, et, au milieu de ces respirations, on entendaitle souffle plus bruyant de Bob ; puis on détacha les mains deDavid : quoiqu’il n’eût pas jeté un seul cri, il était pâlecomme s’il allait mourir ; malgré sa pâleur, il descendit d’unpas ferme l’échelle de l’échafaud, et, se retournant vers lecapitaine :

– Merci, monsieur Stanbow, lui dit-il ;je me souviendrai de la miséricorde comme de la vengeance.

– Il ne faut vous souvenir que de vos devoirs,mon ami, dit le capitaine.

– Je ne suis pas matelot, dit David d’une voixsourde, je suis mari, je suis père ; et Dieu me pardonnera dene pas accomplir à cette heure mes devoirs de père et de mari, carce n’est pas ma faute.

– Reconduisez les coupables dans le faux pont,et que le chirurgien les visite.

Bob offrit son bras à David.

– Merci, mon brave ami, lui dit David, merci,je descendrai bien seul.

Et David descendit, en effet, l’escalier de lapremière batterie d’un pas aussi ferme qu’il avait descendu celuide l’échafaud.

– Tout cela finira mal, dis-je à demi-voix àM. Stanbow.

– J’en ai peur, me répondit-il.

Puis il ajouta :

– Voyez ce pauvre diable, monsieur Davys, ettâchez de le calmer.

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