Guerrier De Lumière – Volume 1

Chapitre 22Une brève histoire du Bouddha

Siddhârta – dont le nom signifie « celui dont le but est atteint »- est né dans une famille noble, aux environs de l’an 560 av.J.-C., dans la ville de Kapilavastu, au Népal.

La légende raconte qu’au moment où sa mère faisait l’amour avecson père, elle eut une vision : six éléphants, chacun portant surle dos une fleur de lotus, marchaient vers elle. L’instant suivant,Siddhârta était conçu.

Durant sa gestation, la reine Maya, sa mère, décida d’appelerles sages du royaume afin qu’ils interprètent sa vision ;unanimes, ils affirmèrent que l’enfant qui allait venir au mondeserait un grand roi ou un grand prêtre.

Siddhârta eut une enfance et une adolescence très semblables auxnôtres. Ses parents ne souhaitaient nullement qu’il prîtconnaissance de la misère du monde. Aussi vivait-il confiné entreles murs du gigantesque palais dans lequel habitaient ses parentset où tout semblait en parfaite harmonie. Il se maria, eut un filset ne connut que les plaisirs et les délices de l’existence.

Quand il eut vingt-neuf ans, il demanda un soir à un garde de leconduire jusqu’à la ville. Le garde protesta, car le roi pouvait semettre en colère, mais l’insistance de Siddhârta fut telle quel’homme finit par céder, et ils s’en allèrent tous les deux.

Le premier spectacle qu’ils virent fut celui d’un vieux mendiantau regard triste qui demandait l’aumône. Plus loin, ilsrencontrèrent un groupe de lépreux, puis un cortège funèbre passa. »Je n’avais jamais vu cela ! « , dit sans doute Siddhârta augarde qui répliqua peut-être :

« Eh bien, ce que tu vois là, c’est la vieillesse, la maladie etla mort. « En retournant au palais, ils croisèrent un religieux, latête rasée, vêtu seulement d’un manteau jaune, qui disait : « La vieme terrorisait, alors j’ai renoncé à tout ; ainsi je n’ai pasbesoin de me réincarner et de subir une autre fois la vieillesse,la maladie et la mort.»

Le lendemain soir, Siddhârta attendit que sa femme et son filssoient endormis. Il entra silencieusement dans la chambre, lesembrassa et pria de nouveau le garde de le conduire hors dupalais ; là, il lui remit son épée à la poignée couverte depierres précieuses, ses vêtements faits de l’étoffe la plus fineque pût tisser la main humaine et lui demanda de tout rendre à sonpère ; puis il se rasa la tête, couvrit son corps d’un manteaujaune et partit en quête d’une réponse à toutes les douleurs dumonde.

Des années durant, il parcourut le nord de l’Inde, rencontrantdes moines et des religieux qui cheminaient dans la région,recueillant les traditions orales qui parlaient de réincarnation,d’illusion et de rachat des péchés de vies antérieures (karma).Lorsqu’il jugea qu’il en savait assez, il se construisit un abri aubord de la rivière Nairanjana, où dès lors il passa son temps àfaire pénitence et à méditer.

Son style de vie et sa force de volonté finirent par attirerl’attention d’autres hommes qui, à la recherche de la vérité,vinrent chercher auprès de lui des conseils en matière spirituelle.Mais au bout de six longues années, la seule évidence qui apparut àSiddhârta était que son corps se faisait de plus en plus faible etque les infections constantes ne lui permettaient pas de méditercomme il l’aurait dû.

La légende raconte qu’un matin, une fois dans la rivière pourprocéder à ses ablutions, il n’eut plus la force de serelever ; alors qu’il allait mourir noyé, un arbre courba sesbranches, lui permettant de s’y accrocher et de n’être pas emportépar le courant. épuisé, il parvint jusqu’à la rive où ils’évanouit.

Quelques heures plus tard, un paysan vendant du lait passa parlà et lui offrit un peu de nourriture. Siddhârta accepta, ce quihorrifia les autres hommes qui vivaient là avec lui. Pensant que cesaint n’avait pas trouvé les forces pour résister à la tentation,ils décidèrent de le quitter. Siddhârta but volontiers le lait quilui était offert, voyant là un signe de Dieu et une bénédiction descieux.

Revigoré par la collation, il n’accorda aucune importance audépart de ses anciens disciples ; il s’assit sous un figuieret décida de poursuivre sa méditation sur la vie et la souffrance.C’est alors que pour le mettre à l’épreuve, le dieu Mara envoyatrois de ses filles qui tentèrent de le distraire par des penséesévoquant le sexe, la soif et les plaisirs de la vie. Mais Siddhârtaétait tellement absorbé dans sa méditation qu’il ne s’aperçut derien ; sous le coup d’une sorte de révélation, il seremémorait toutes ses vies antérieures. à mesure qu’il vivait cetteexpérience, lui revenaient les leçons qu’il avait oubliées (cartous les hommes apprennent le nécessaire, mais rares sont ceuxcapables d’utiliser ce qu’ils ont appris).

Dans cet état d’extase, il connut le Paradis (Nirvana), là où »il n’y a ni terre, ni eau, ni feu, ni air, qui n’est ni ce mondeni un autre monde, et où n’existent ni soleil, ni lune, ninaissance, ni mort. Là se trouve la fin de toute la souffrancehumaine.»

Au terme de cette matinée, il avait atteint au vrai sens de lavie ; il s’était transformé en Bouddha (l’Illuminé). Mais aulieu de demeurer dans cet état pour le restant de ses jours, ildécida de rejoindre le commerce des hommes et d’enseigner à tous cequ’il avait appris et expérimenté.

A présent devenu le Bouddha, celui qui auparavant s’appelaitSiddhârta laissa derrière lui l’arbre sous les branches duquel ilavait atteint l’illumination, et partit vers la ville de Sarnath oùil retrouva ses anciens compagnons. Il dessina un cercle sur le solpour représenter la roue de l’existence qui mène constamment à lanaissance et à la mort. Il expliqua qu’il n’était pas heureuxlorsqu’il était un prince tout-puissant, mais que la sagessen’impliquait pas non plus le renoncement total. Ce que l’êtrehumain devait trouver pour accéder au Paradis, c’était ce que l’onappelait la « voie du milieu « : ni rechercher la douleur, ni êtreesclave du plaisir.

Impressionnés par les propos du Bouddha, ses anciens compagnonsdécidèrent de le suivre dans sa pérégrination de ville en ville. àmesure qu’ils entendaient la bonne nouvelle, des hommes et desfemmes de plus en plus nombreux se joignaient au groupe desdisciples, et le Bouddha commença à organiser des communautés dedévots, partant du principe qu’ils pouvaient s’entraider à éveillerleur corps et leur esprit.

Au cours d’un de ces voyages, il retourna dans sa ville nataleet son père souffrit de le voir demander l’aumône. Alors, luibaisant les pieds, le Bouddha déclara : « Vous appartenez, seigneur,à une lignée de rois, mais j’appartiens à une lignée de Bouddhas etdes milliers d’entre eux vivaient aussi d’aumônes.» Le roi sesouvint de la prophétie annoncée lors de sa conception et seréconcilia avec le Bouddha. Son fils et son épouse, qui pendant desannées s’étaient plaints d’avoir été abandonnés, finirent parcomprendre sa mission et fondèrent une communauté où setransmettaient ses enseignements.

Lorsqu’il approcha les quatre-vingts ans, il mangea un alimentavarié et sut qu’il allait mourir d’intoxication. Aidé par sesdisciples, il parvint à se rendre jusqu’à Kusinhagara, où il secoucha pour la dernière fois sous un arbre.

Le Bouddha appela son cousin ânanda et lui dit :

« Je suis vieux et ma pérégrination dans cette vie touche à safin. Mon corps ressemble à un chariot qui a beaucoup servi, etparvient encore à fonctionner seulement parce que quelques-unes deses pièces sont attachées de façon précaire par des lanières decuir. Mais maintenant cela suffit, il est temps de partir.»

Il se tourna ensuite vers ses disciples et voulut savoir siquelqu’un avait un doute. Personne ne parla. Trois fois il posa laquestion, mais tous demeurèrent silencieux.

Le Bouddha mourut en souriant. Ses enseignements, aujourd’huicodifiés sous la forme d’une religion philosophique, sont répandusdans presque toute l’Asie. Ils consistent essentiellement en uneprofonde compréhension de soi et un grand respect de l’autre.

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