Histoire d’un paysan – 1789 – Les États généraux

Chapitre 3

 

Les deux premières années se passèrentainsi ; mes frères et sœurs continuaient à mendier ; moi,je me donnais mille peines pour rendre service au parrain. À dixans, l’idée d’apprendre un état et de gagner mon pain metravaillait déjà ; maître Jean le voyait, et me retenait leplus souvent possible à la forge.

Chaque fois que j’y pense, je crois entendrela voix du parrain me crier : « Courage, Michel,courage ! »

C’était un grand et gros homme, avec de largesfavoris roux, la grosse queue pendant sur le dos, et les moustachessi longues et touffues, qu’il pouvait les passer jusque derrièreses oreilles. Dans ce temps, les maréchaux-ferrants des hussardsavaient aussi ces favoris et la queue nouée derrière en forme deperruque ; je pense que le parrain voulait leur ressembler. Ilavait de gros yeux gris, le nez charnu, les joues rondes, et riaitfort, lorsqu’il s’y mettait. Son tablier de cuir lui remontait enbavette jusque sous le menton, et ses gros bras étaient nus à laforge en plein hiver.

À chaque instant il disputait avec Valentin,son compagnon, un grand gaillard, maigre et voûté, qui trouvaittout bien dans ce bas monde : les nobles, les moines, lesmaîtrises, tout !…

– Mais, animal, lui criait le parrain, sices choses n’existaient pas, tu serais maître forgeron comme moidepuis longtemps ; tu te serais acquis du bien, tu pourraisvivre à ton aise.

– C’est égal, répondait Valentin, vouspenserez ce qui vous plaira ; moi, je suis pour notre saintereligion, la noblesse et le roi. C’est l’ordre établi parDieu !

Alors maître Jean levait brusquement sesépaules et disait :

– Allons, puisque tu trouves tout bien,moi, j’y consens. En route !

Et l’on se remettait à forger.

Je n’ai jamais rencontré de plus brave hommeque Valentin, mais il avait la tête en pain de sucre, et raisonnaitcomme une oie.

Ce n’était pas sa faute, on ne pouvait pas luien vouloir.

La mère Catherine pensait comme son mari, etNicole pensait comme la mère Catherine.

Tout prospérait à l’auberge ; maître Jeangagnait des sommes tous les ans ; et quand on nommait lesrépartiteurs pour les corvées, les tailles et les autresimpositions des Baraques, il était toujours sur la liste, avec lemaître bûcheron Cochart, et le grand charron Létumier, qui sefaisaient bien aussi trois ou quatre cents livres.

Il faut savoir qu’alors le chemin ordinairedes rouliers, des voituriers et des maraîchers d’Alsace, pour serendre au marché de la ville, passait par les Baraques. Comme laroute de Saverne à Phalsbourg montait tout droit ; comme elleétait effondrée, pleine d’ornières et même de ravines, où l’onrisquait de verser jusque dans la Schlittenbach ; comme ilfallait des cinq et six chevaux de renfort pour grimper cette côte,les gens aimaient mieux faire un détour par le vallon de laZorne ; et presque tous, en allant et venant, s’arrêtaient àl’auberge des Trois-Pigeons.

La forge et l’auberge allaient bienensemble ; pendant qu’on ferrait le cheval ou qu’onraccommodait la charrette, le voiturier entrait auxTrois-Pigeons ; il voyait de la fenêtre ce qui se passaitdehors, en cassant sa croûte de pain, et vidant sa chopine de vinblanc.

Les jours de foire la grande salle fourmillaitde monde ; ces gens arrivaient par bandes, avec leurs hottes,leurs paniers et leurs charrettes. En s’en retournant, ils avaientpresque toujours un verre de trop dans la tête, et ne se gênaientpas de dire ce qu’ils pensaient. – C’étaient des plaintes qui nefinissaient pas ; les femmes surtout n’en disaient jamaisassez ; elles appelaient les seigneurs, les prévôts, par leursvéritables noms ; elles racontaient leurs abominations, etquand leurs maris voulaient un peu les calmer, elles les traitaientde bêtes.

Les marchands d’Alsace en voulaient surtoutaux péages, qui leur enlevaient tout le bénéfice, car il fallaitpayer pour entrer d’Alsace en Lorraine. Les pauvres juifs, qu’onrançonnait à toutes les barrières, – tant pour le juif et tant pourl’âne ! – n’osaient pas se plaindre, mais les autres neménageaient personne.

Seulement, après avoir bien crié, tantôt l’un,tantôt l’autre se levait en disant :

– Oui, c’est vrai, on nous étrangle… lesdroits augmentent tous les jours ; mais que voulez-vous ?Les paysans sont des paysans, et les seigneurs des seigneurs. Tantque le monde marchera, les seigneurs seront en haut et nous en bas.Allons… à la grâce de Dieu !… Tenez, mère Catherine,payez-vous… voilà votre compte !… En route !…

Et toute la bande partait. Une vieille semettait à prier tout haut pour aider à la marche ; les femmesrépondaient, et les hommes, la tête penchée, rêvaient derrière.

J’ai souvent pensé depuis, que cette espèce debourdonnement par demandes et par réponses leur évitait la peine deréfléchir, et que cela les soulageait. L’idée de s’aider eux-mêmes,de se débarrasser du saunier, du collecteur, du péager, desseigneurs, des couvents, de tout ce qui les gênait, et de mettreles dîmes, les aides, les vingtièmes, toutes les impositions dansleur propre poche, comme ils l’ont fait plus tard, cette idée neleur venait pas encore ; ils se reposaient sur le bonDieu.

Enfin tout ce mouvement, ces plaintes, cefourmillement de juifs, de routiers, de paysans dans la grandesalle, les jours de foire ; leurs disputes sur le prix dubétail, du blé, des avoines, des récoltes de toute sorte ;leurs mines lorsqu’ils se tapaient dans la main, et qu’ilsfaisaient apporter le pot de vin pour arroser le marché, selon lacoutume, tout cela m’apprenait à connaître les hommes et leschoses. On ne pouvait pas souhaiter meilleure école pour un enfant,et si j’ai gagné du bien par la suite, c’est que je savais le prixdes grains, des bêtes et des terres depuis longtemps. Le vieux juifSchmoûle et le grand Mathias Fischer, du Harberg me l’avaientappris, car ils disputaient assez souvent ensemble sur la valeurdes denrées, Dieu merci !

Moi, tout petit, en courant chercher lesgobelets et les cruches, j’ouvrais de grands yeux et je dressaisles oreilles, on peut me croire.

Mais, ce que j’aimais encore beaucoup mieuxque tout le reste, c’était d’entendre maître Jean lire la gazetteaprès souper.

Aujourd’hui la moindre auberge de village a sagazette ; l’ancien Messager boiteux, de Silbermann,pendu derrière la croisée, ne compte plus ; chacun veutconnaître les affaires du pays, et lire son Courrier duBas-Rhin, ou son Impartial de la Meurthe deux outrois fois au moins par semaine ; chacun serait honteux devivre comme un âne, sans s’inquiéter de ce qui regarde tout lemonde. Mais avant 89, les gens qui n’avaient à se mêler de rien, etqui n’étaient bons qu’à supporter les impositions, autant qu’ilplaisait au roi de leur en mettre sur le dos, les gens n’aimaientpas à lire ; la plupart ne connaissaient pas même la premièrelettre ; et puis les gazettes étaient très chères ! etmaître Jean, quoique à son aise, n’aurait pas voulu pour sonplaisir faire une aussi grosse dépense.

Heureusement le petit colporteur Chauvel nousen apportait un paquet, chaque fois qu’il rentrait de ses tournéesen Alsace, en Lorraine ou dans le Palatinat.

Voilà bien encore une de ces figures comme onn’en voit plus depuis la Révolution : le colporteurd’almanachs, de bons paroissiens, de salutations à la Vierge, decatéchismes, de croisettes [4],etc. ; celui qui roulait de Strasbourg à Metz, de Trêves àNancy, Pont-à-Mousson, Toul, Verdun ; qu’on rencontrait danstous les sentiers, au fond des bois, devant les fermes, lescouvents, les abbayes, à l’entrée des villages, avec sa carmagnolede bure, ses guêtres à boutons d’os, montant jusqu’aux genoux, degros souliers chargés de clous luisants, les reins pliés, labretelle de cuir en travers de l’épaule, et l’immense panierd’osier sur le dos, comme une montagne. Il vendait des livres demesse, mais combien de livres défendus passaient encontrebande : des Jean-Jacques, des Voltaire, des Raynal, desHelvétius !

Le père Chauvel était le plus fin, le plushardi de tous ces contrebandiers d’Alsace et de Lorraine. C’étaitun petit homme brun, sec, nerveux, les lèvres serrées et le nezcrochu. Son panier avait l’air de l’écraser, mais il le portaitbien tout de même. En passant, ses petits yeux noirs vous entraientjusqu’au fond de l’âme ; il savait d’un coup d’œil ce que vousétiez, si vous vouliez quelque chose, si vous apparteniez à lamaréchaussée, s’il devait vous craindre ou vous offrir un de seslivres. Il le fallait, car d’être pris en faisant cettecontrebande-là, c’était un cas de galères.

Toutes les fois qu’il arrivait de ses voyages,Chauvel entrait d’abord chez nous, à la nuit, quand l’auberge étaitvide et que tout se taisait au village. Alors il venait avec sapetite Marguerite, qui ne le quittait jamais, même en route ;et rien que d’entendre leurs pas dans l’allée, on disait :

– Voici Chauvel ! Nous allonsapprendre du nouveau.

Nicole courait ouvrir, et Chauvel entrait, sonenfant à la main, en faisant un petit signe de tête. Ce souvenir merajeunit de soixante et quinze ans ; je le vois avecMarguerite, brune comme une myrtille, la petite robe de toile bleueen franges le long des jambes, ses cheveux noirs tombant sur lesépaules.

Chauvel donnait le paquet de gazettes àNicole ; il s’asseyait derrière le poêle, sa petite entre lesgenoux, et maître Jean se retournait tout joyeux encriant :

– Eh bien ! Chauvel, eh bien !ça va toujours ?… ça marche ?

– Oui, maître Jean, ça va bien… on achètebeaucoup de livres… les gens s’instruisent… Ça va !… çava !… répondait le petit homme.

Marguerite, quand il parlait, le regardaitd’un air d’attention extraordinaire, on voyait qu’elle comprenaittout.

C’étaient des calvinistes, de vraiscalvinistes de la Rochelle, qu’on avait chassés de là-bas, ensuitede Lixheim, et qui, depuis dix à douze ans, vivaient aux Baraques.Ils ne pouvaient remplir aucune place. Leur vieille cassine étaitpresque toujours fermée ; en revenant, ils l’ouvraient etrestaient cinq ou six jours à se reposer ; ensuite ilsrepartaient faire leur commerce. On les regardait comme deshérétiques, des sauvages ; mais cela n’empêchait pas le pèreChauvel d’en savoir plus, à lui seul, que tous les capucins dupays !

Maître Jean aimait ce petit homme ; ilss’entendaient entre eux.

Après avoir ouvert le paquet de gazettes surla table, et regardé quelques minutes, en disant :

– Celle-ci vient d’Utrecht… celle-ci deClèves… celle-ci d’Amsterdam… Nous allons voir… nous allons voir…Ah ! ah ! c’est bon… c’est fameux ! Nicole, cherchemes besicles, là, sur la fenêtre.

Après s’être ainsi réjoui quelques instants,maître Jean se mettait à lire, et moi je ne respirais plus dans moncoin. J’oubliais tout, même le danger de retourner à notre baraquetrop tard en hiver, lorsque la neige couvrait le village, et quedes bandes de loups avaient passé le Rhin sur la glace.

J’aurais dû partir tout de suite après souper,mon père m’attendait ; mais la curiosité d’apprendre desnouvelles du Grand-Turc, de l’Amérique et de tous les pays du mondeme possédait ; je restais jusque passé dix heures ! etmême encore aujourd’hui je crois être dans mon coin, à gauche de lavieille horloge ; l’armoire de noyer et la porte du cabinet oùcouchait maître Jean à droite, et la grande table d’auberge en facede moi, contre les petites fenêtres sombres. Maître Jean lit ;la mère Catherine, une petite femme, les joues rosées, les oreillescouvertes d’un bavolet blanc, file en écoutant ; et Nicoleaussi, son bonnet en coussinet sur la nuque. Cette pauvre Nicoleétait rousse comme une carotte, avec des taches de son par millierset les cils blancs. Oui, tout est là ! Les rouets bourdonnent,la vieille horloge marche ; de temps en temps elle grince, lespoids descendent, l’heure sonne, et puis le tic-tac continue.Maître Jean, dans son fauteuil, ses besicles à branches de fer surle nez, – comme moi maintenant, – les oreilles rouges et ses grosfavoris ébouriffés, ne fait attention qu’à sa gazette. Quelquefoisil se retourne pour regarder sous ses lunettes, et dit :

– Ah ! ah ! voici des nouvellesd’Amérique. Le général Washington a battu les Anglais. Voyez-vousça, Chauvel !

– Oui, maître Jean, répond le colporteur,ces Américains, il n’y a pas plus de trois ou quatre ans, ontcommencé leur révolte ; ils ne voulaient plus payer la massede droits que les Anglais augmentaient de jour en jour, comme ça sepratique souvent ailleurs, et maintenant leurs affaires vontbien !

Il souriait une seconde sans desserrer leslèvres, et maître Jean se remettait à lire.

D’autres fois, il était question de FrédéricII, ce vieux renard prussien, qui voulait recommencer sestours.

– Vieux gueux ! bégayait maîtreJean, sans M. de Soubise, il ne ferait pas le gros dos.C’est cette grande bête qui nous a valu Rosbach.

– Oui, répondait Chauvel, et voilàpourquoi Sa Majesté lui a donné quinze cent mille livres depension ?

Alors ils se regardaient en silence, et maîtreJean répétait :

– Quinze cent mille livres à cetimbécile ! Et l’on ne trouve pas un liard pour refaire laroute royale de Saverne à Phalsbourg. Il faut que des milliers depaysans se détournent d’une lieue, pour aller d’Alsace enLorraine ; le pain, le vin, la viande, tout renchérit.

– Hé ! que voulez-vous ? Ça,c’est de la politique, disait le calviniste. Nous ne comprenonsrien à la politique, nous autres ! Nous ne savons quetravailler et payer. La dépense regarde le roi.

Lorsque maître Jean s’emportait trop, la mèreCatherine se levait bien vite ; elle écoutait dans l’allée, ettout s’apaisait, car le parrain comprenait ce que cela voulaitdire. Il fallait de la prudence, les espions rôdaientpartout ; s’ils avaient entendu ce que nous pensions desprinces, des seigneurs et des moines, nous en aurions vu degrises.

Chauvel et sa petite fille partaient d’assezbonne heure ; moi, j’attendais toujours jusqu’à la dernièreminute, lorsque maître Jean repliait sa gazette. Alors seulement ilme voyait et criait :

– Hé ! Michel, qu’est-ce que tu faisdonc là ? Tu comprends donc quelque chose ?

Et sans attendre ma réponse :

– Allons, disait-il, demain, au petitjour, nous aurons de l’ouvrage. Ce sera jour de marché ; laforge chauffera de bonne heure. En route, Michel, enroute !

Je me rappelais aussitôt que les loupsdescendaient au village, et je courais allumer un flambeau dans lacuisine. La petite fenêtre sur la cour, avec ses barreaux, étaitnoire comme de l’encre. On entendait la bise pleurer dehors. Je medépêchais en frissonnant, et Nicole m’ouvrait.

À peine dehors, dans la nuit, en voyant cettegrande rue blanche monter avec ses ornières entre les vieillescassines enterrées sous la neige, en écoutant le vent souffler, etquelquefois les loups s’appeler et se répondre dans la plaine, jeme mettais à courir, mais à courir tellement, que j’en perdais larespiration… Les cheveux me dressaient sur la tête ; jesautais par-dessus les tas de neige et de fumier, comme un cabri.Les vieux toits de chaume, les lucarnes au-dessous, avec leursbouchons de paille où pendait le givre, les petites portesbarricadées de traverses, tout était terrible sous la lumièreblanche de mon flambeau, qui filait comme une étoile dans lesilence ; tout semblait mort. Mais en courant, je voyais toutde même au fond des ruelles, à droite et à gauche, quelques ombresaller et venir et cette vue me donnait une telle épouvante, qu’enarrivant à notre baraque, je me jetais contre la porte comme unperdu.

Le pauvre père était là, près de l’âtre, dansson vieux pantalon de toile tout rapiécé, et s’écriait :

– Oh ! mon enfant, que tu vienstard ! Tous les autres dorment ; tu as donc encore écoutélire la gazette ?

– Oui, mon père, tenez !

Je lui mettais dans la main le morceau de painque maître Jean me donnait toujours après souper. Il le prenait etme disait :

– Eh bien, couche-toi, mon enfant ;mais ne rentre plus si tard, tant de loups courent lepays !

Je me couchais à côté de mes frères, dans lagrande caisse remplie de feuilles, une vieille couverture toutedéchirée par-dessus.

Les autres dormaient, à force d’avoir courumendier dans les villages et sur les grandes routes. Moi, jeveillais encore longtemps, écoutant passer les coups de vent, etquelquefois, au loin, un bruit sourd au milieu du grandsilence : les loups attaquaient une étable, ils sautaient àhuit et dix pieds contre les lucarnes et retombaient dans laneige ; puis tout à coup deux ou trois cris terribless’entendaient ; toute la bande descendait la rue comme levent : ils avaient pris un chien et couraient le dévorer sousles roches.

D’autres fois je frissonnais de les entendresouffler et gratter sous notre porte. Le père alors se levait, ilallumait une torche de paille sur l’âtre, et ces bêtes affaméess’en allaient plus loin.

J’ai toujours cru que les hivers en ce tempsétaient plus longs que de nos jours et bien plus rigoureux. Laneige montait souvent à deux et trois pieds ; elle tenaitjusqu’en avril, à cause des grandes forêts, qu’on a défrichéesdepuis, et des étangs sans nombre que les couvents et les seigneurslaissaient en eau dans les vallées, pour n’avoir pas besoin de lesplanter et de récolter tous les ans. C’était plus commode. Mais cesgrandes masses d’eau, ces bois et ces marais entretenaientl’humidité dans le pays et refroidissaient l’air.

Maintenant que tout est partagé, labouré,ensemencé, le soleil entre partout, et le printemps fleurit plusvite ; c’est ce que je pense. Mais, que ce soit pour cetteraison ou pour une autre, tous les anciens vous diront que lesfroids arrivaient plus tôt, qu’ils finissaient plus tard, et quetous les ans des bandes de loups attaquaient les écuries, etvenaient enlever les chiens de garde jusque dans la cour desfermes.

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