Le Château noir

XIX – Comment Rouletabille étaitmort

Rouletabille et La Candeur, que nous avonslaissés aux prises avec les soldats commandés par Gaulow, avaientété d’abord conduits dans une espèce de corps de garde, sous l’œilnarquois de M. Priski.

Celui-ci ne se faisait point faute de lesaccabler de ses sottes facéties. Ce n’était pas que cet homme fûtméchant, mais c’était un petit caractère qui ne savait pointtriompher avec modestie ni oublier les injures subies.

On s’était assez moqué de lui, pensait-il,pour qu’il lui fût permis d’avoir son tour.

Rouletabille, du reste, ne l’entendait mêmepas. Effondré sur un banc de pierre, à côté de La Candeur, il nepensait qu’à Ivana qui n’avait plus aucun secours à attendre de luiet qui était définitivement perdue. Puisque maintenant onconnaissait ses projets, il ne pouvait pas espérer les réaliser.Comment, du reste, échapper à la surveillance de ces vingtterribles gardiens qui ne le quittaient pas ?…

Tout était bien fini !…

Pendant ce temps, M. Priski racontait àqui voulait l’entendre comment il s’était échappé des caves dudonjon où ces messieurs avaient eu la prétention de le retenirprisonnier.

Mais ces messieurs avaient eu lamalencontreuse idée, tout à l’honneur de leurs sentiments humains,du reste, de lui offrir à déjeuner, et il avait profité de ce queces messieurs étaient fort occupés, pendant ce déjeuner, àconsidérer un plan de la Karakoulé qu’ils avaient tracé sur le mur,pour soustraire sur la table un couteau qu’il avait dissimulé danssa manche, et dont il s’était servi ensuite, quand il avait étéredescendu dans le souterrain, pour couper les liens dont onl’avait précautionneusement saucissonné, et cela en dépit de lagarde de Modeste, lequel s’était, une fois de plus, endormi.

Il avait fallu à M. Priski de la patienceet quelques heures d’un difficile travail, mais enfin, avec de lavolonté et un peu de bonne humeur (et M. Priski ne manquait nide l’une ni de l’autre), on arrive à bout de tout.

S’étant ainsi libéré et ayant, par un effortsurhumain, soulevé la dalle de bronze de la salle des gardes, dansle moment que Modeste ronflait avec une encourageante sonorité, ilne trouva plus personne pour l’arrêter sur son chemin qui étaitcourt. Il avait été vite hors du donjon et avait couru tout dire àKara Selim. Celui-ci lui avait aussitôt promis force présents.

M. Priski avait donc bien des raisonsd’être content de lui et manifestait surtout sa satisfaction enplaignant avec amertume ces messieurs de l’entêtement qu’ilsavaient pris à ne point suivre ses conseils.

Ils s’étaient crus plus forts que la Karakouléet ils avaient cru pouvoir jouer avec elle ; mais la Karakouléest plus forte que tous et ne laisse partir ses hôtes quelorsqu’elle le veut bien. Mon Dieu ! M. Priski le leuravait assez répété !…

Quand M. Priski fut au bout de sonbavardage, de son souffle et de sa salive, La Candeur, qui, lui,l’avait écouté du commencement à la fin, bouche bée et avec dessignes manifestes d’approbation, La Candeur laissa échapper unsoupir et d’une voix dolente :

« Monsieur Priski, s’il n’avait tenu qu’àmoi, nous n’en serions pas où nous sommes. Mais qu’est-ce qu’on vafaire de nous ?

– Mon cher monsieur, tout cela dépend desordres que le maître de céans aura donnés au seigneur Stefo.

– Je crains bien, émit La Candeur, que nous nepuissions plus faire d’ici longtemps un pas sans êtreaccompagnés.

– Il y a des chances pour qu’on voussurveille, répondit évasivement M. Priski.

– Est-ce qu’on va nous reconduire audonjon ?

– Je ne le pense pas. Le donjon est un hôtellibre, comme je vous l’ai déjà fait entendre, et vous avez perdu,par la manière dont vous vous êtes conduits depuis que vous êtesarrivés ici, le droit de rester, pendant votre captivité, dans unhôtel libre, répliqua encore M. Priski avec un grand sérieux.Vous avouerez, du reste, que vous ne l’avez pas volé !

– Sans doute, monsieur Priski, sans doute…

– Cependant, il se peut que l’on vousreconduise au donjon… je veux dire dans le chemin de ronde dudonjon, reprit M. Priski avec un effort visible, dans le casoù vous devriez être exécutés.

– Hein ?…

– Je ne vous en parle que par humanité etparce qu’il faut tout envisager dans votre situation… Oui, c’estdans ce chemin de ronde-là qu’ont lieu, ordinairement, lesexécutions !… »

Rouletabille, qui était plongé dans un rêve unpeu comateux, en fut tiré par un poids énorme qui s’abattait surson épaule. C’était La Candeur qui n’avait plus la force de sesoutenir.

Le premier reporter de L’Époquesecoua son ami :

« Qu’est-ce qu’il te prend ?Qu’est-ce qu’il y a, La Candeur ?… Eh ! LaCandeur !… Eh bien, La Candeur !… »

M. Priski était allé trouver Stefo leDalmate qui commandait déjà à ses hommes étendus sur les pavés dese relever et de le suivre, avec les prisonniers.

M. Priski revint tout de suite.

« Ça y est ! dit-il.

– Qu’est-ce qui y est ? demandaRouletabille.

– Kara Selim a donné l’ordre de vousreconduire au donjon !

– Ah ! mon Dieu ! sursauta LaCandeur.

– Oui… Kara Selim a donné l’ordre que l’onfusille tous les prisonniers !… »

La Candeur s’évanouit et n’eut point ainsi lasatisfaction d’entendre la fin de la phrase deM. Priski :

« Tous les prisonniers, excepté le neveude M. de Rothschild ! »

Mais Rouletabille, lui, avait tout entendu etcriait aux oreilles de La Candeur :

« Excepté le neveu deM. de Rothschild. Excepté le neveu deM. de Rothschild ! Excepté le neveu deM. de Rothschild ! »

Si bien et si fort que le pauvre La Candeurfinit par entendre et rouvrit les yeux en souriant à la vie.

Sur quoi, l’homme qui parlait si bien françaiset qui avait des airs de chapelain s’approcha des deux jeunesgens.

« Il vient m’apporter le secours de lareligion ! pensa Rouletabille. Ma foi, je ne le connais pas…J’aime mieux aller en enfer !

– Messieurs, dit l’homme en montrant Stefo leDalmate, notre Kaïmakan s’énerve et me charge de vous dire que sivous ne voulez pas suivre ses soldats de bonne volonté, il va vousfaire emporter de force.

– Tu vois de quoi nous avons l’air !s’écria Rouletabille, nous avons l’air d’avoir peur demourir !…

– Tu as raison, dit La Candeur ;reprenons notre sang-froid… »

Et il se souleva sur ses genoux et puis se mitsur ses pieds. Il tremblait comme une feuille.

« Allez dire à votre« caïman », fit-il, à cette espèce de chapelain, que noussommes prêts à le suivre et que nous n’avons pas peur demourir ! »

Mais il le retint soudain par la manche :« quarante mille francs pour vous, dit-il, si vousnous faites évader ! » Mais le chapelain s’en alla commes’il n’avait pas entendu ou comme s’il n’avait pascompris !

« Qu’est-ce que tu lui racontes ?demanda Rouletabille. Où irais-tu les chercher les quarante millefrancs ? »

Mais La Candeur n’eut pas le temps derépondre.

À ce moment ils furent poussés hors du corpsde garde par les soldats de Stefo.

La Candeur pâlit, claqua des dents maismaîtrisa suffisamment son émotion pour pouvoir appeler à luiM. Priski qui goguenardait avec Stefo le Dalmate à quelquespas de là.

« Monsieur Priski ! MonsieurPriski !

– Monsieur le neveu deM. de Rothschild ?

– Je désirerais dire un mot très pressé à cemonsieur qui était là tout à l’heure et qui parle si bienfrançais.

– Monsieur, ce ne sera pas difficile, vousallez le voir tout de suite… Il nous a précédés sur le lieu del’exécution ! »

La Candeur eut un éblouissement, mais il vitdevant lui son petit ami Rouletabille qui le regardait sitristement mais avec un si calme et si navrant sourire qu’il euthonte de sa faiblesse et de sa lâcheté.

« Monsieur Priski !… courez dire àvotre maître que mon oncle donnera au moins deux millions pournotre rançon à tous !

– Au point où tu en es, promets-entrois ! lui souffla Rouletabille.

– Trois millions ! quatremillions ! » sanglotait La Candeur.

Mais bientôt il se tut, car on lui donnait degrands coups de crosse dans les reins. Le mot d’ordre était qu’ilfallait éviter le scandale et ne point attirer l’attention desinvités qui étaient venus se réjouir à la Karakoulé en un si beaujour.

Les premières ombres de la nuit enveloppaientdéjà le donjon quand la sinistre troupe, conduite par Stefo,pénétra dans le chemin de ronde avec ses prisonniers. Ilstrouvèrent là une cinquantaine de soldats devant le pont-levis etla porte du donjon. Ces soldats paraissaient, ma foi, fortembarrassés. Ordre leur avait été donné d’entrer dans le donjon ensilence et d’y exécuter avec le moins de bruit possible tous lesprisonniers, ceux qui se trouvaient avec eux et ceux qui étaientdans le donjon.

Fort habilement, le « chapelain » dela Karakoulé, le monsieur qui parlait si bien français, était entréd’abord tout seul dans le chemin de ronde, avait franchi lepont-levis et s’était disposé à pénétrer dans la salle des gardesquand la lourde porte doublée de fer lui avait été subitementfermée au nez !

Alors il avait appelé ses hommes et, aprèsavoir essayé vainement de parlementer à travers l’huis, il avaitfait apporter des barres de fer et des pioches, avec lesquelles onse disposait maintenant à enfoncer la porte.

À une meurtrière du second étage, la têterousse et fulgurante du Hambourgeois passait et vomissait untorrent d’injures et de menaces que personne ne comprenait, exceptéM. Priski, qui venait d’arriver, et qui accourut pour serendre compte de la situation.

« Oh ! vous ne viendrez pas à boutde cette porte-là, dit-il, que par la poudre ! Il faut lafaire sauter avec de la poudre ! Et encore il faudra que la« mine » soit bien faite !… »

Sur quoi le « chapelain » luirépliqua qu’il y avait pensé, mais qu’il avait renoncé à cemoyen-là à cause du bruit.

« Alors, dit M. Priski, le mieuxserait d’attendre à demain. Demain, tous les invités auront quittéla Karakoulé et nous aurons vite fait de nous rendre maîtres dudonjon et « d’exécuter tous ces gens-là » sans courir lerisque de troubler la fête, ce qui ne manquera point d’arriver sil’on s’obstine à agir ce soir même. »

Le chapelain alla consulter Stefo leDalmate.

Les voyant perplexes, Rouletabilles’avança :

« Messieurs, dit-il, il y a un moyen defaire ouvrir la porte du donjon ; seulement ce moyen estdangereux.

– Quel est-il ? demanda le chapelain.

– Il consisterait à dégager un peu les abordsdu pont-levis, expliqua Rouletabille, et à nous laisser nousavancer, mon ami et moi. Nul doute que, pour nous sauver, notreami, qui est resté avec les domestiques dans le donjon, n’entrouvrela porte. Alors, vous accourez, vous vous précipitez derrière nouset vous empêchez qu’il ne la referme !…

– Parfaitement, obtempéra le chapelain ;seulement il se peut très bien que nous ne parvenions point àl’empêcher de la refermer, et si vous avez pu pénétrer dans ledonjon, vous voilà momentanément sauvés !

– Voilà pourquoi je vous ai dit tout d’abord,répliqua Rouletabille, que le moyen est dangereux. Mais au fond, sil’on réfléchit bien, pour qui est-il surtout dangereux ? Ill’est beaucoup plus pour nous que pour vous. Si nous entrons dansle donjon, qu’est-ce que vous risquez ? De nous reprendredemain ! Et nous, si nous n’y entrons pas, non seulement nousrestons ce soir vos prisonniers, mais nous faisons courir le risqueà nos amis de les faire prendre avec nous !…jugez !… »

Le chapelain se grattait le bout du nez.

« Ce serait peut-être amusant,dit-il.

– Oui, fit Priski, chacun courrait sonrisque. »

Et ils expliquèrent la chose à Stefo, quivoulut bien en rire comme d’un jeu qu’il accepta tout de suite,avec l’arrière-pensée de fusiller les jeunes gens sur le pont-levisau moment où la porte s’ouvrirait. Comme cela, il était sûr de nepoint perdre ses prisonniers et acceptait pour lui et les siens lachance d’arriver à la porte avant qu’elle ne fût fermée, et decapturer ainsi, le soir même, le reste de la troupe.

Il faisait déjà trop sombre pour queRouletabille et La Candeur pussent encore distinguer quoi que cefût de ce qui se passait aux trous noirs des meurtrières dudonjon : mais le jeune reporter en chef pensait bien queVladimir devait se demander, derrière ces murs, la raison de tantde tergiversations, pourparlers, allées et venues dans le chemin deronde, et aussi comment il pourrait bien faire pour apporter dusecours aux prisonniers sans livrer leur dernière retraite.

Quand il fut entendu que les deux jeunes genss’avanceraient tout doucement jusqu’au milieu du pont et que lessoldats de Stefo resteraient sur le bord du fossé jusqu’à cemoment-là, Rouletabille demanda la permission de s’engager sur lepont-levis, en face de la poterne, et d’appeler le camaradeVladimir pour lui demander d’ouvrir la porte.

Stefo le Dalmate, qui avait une bonne carabinedans la main et qui se croyait sûr de ne point manquer son gibier,y consentit.

« Rouletabille, souffla La Candeur quigrelottait, tu vois bien que nous ne serons pas plutôt sur le pontque ces gens vont nous fusiller par-derrière.

– C’est la seule chance que nous ayons den’être point fusillés par-devant, répondit Rouletabille, du moinsje parle pour moi !…

– Oh ! mon affaire est aussi claire quela vôtre ! gémit La Candeur, quand ils verront que je ne suispas le neveu de Rothschild, ils me feront passer le goût dupain ! Autant en finir avec vous tout desuite ! »

Maintenant Rouletabille, de ses petits yeux auregard aigu, cherchait à percer l’obscurité pour savoir si, sous laporte du donjon, « la mèche » n’avait pas étéposée !… la mèche qui devait descendre sous le pont-levis etaller rejoindre la cartouche de dynamite à l’endroit même où setrouvait Stefo avec sa carabine… C’est ainsi que la veille au soiril avait disposé l’engin, lequel, pendant le jour, avait étéretiré, mais qui avait dû être reposé de même façon par Vladimir sicelui-ci avait suivi les indications de Rouletabille.

Cependant les ténèbres étaient trop épaissesdéjà pour qu’on pût se rendre compte de rien.

Le dessein du reporter était de crier àVladimir d’allumer la mèche et il expliqua alors tout bas à laCandeur qu’aussitôt qu’il crierait : allume !tous deux devaient se jeter à plat ventre pour tâcher d’éviter lapremière décharge, puis ; de là, bondir jusqu’à la poterne. Ilne lui en raconta pas davantage, car le brave La Candeur n’auraitpoint manqué de faire observer que pour éviter d’être fusillés ilsallaient se faire dynamiter.

Et c’était vrai !

Mais au point où ils en étaient, Rouletabillene pouvait plus trouver autre chose pour les sauver que cetteexplosion-là ! L’on verrait après ce qui resterait des uns etdes autres.

Il appela :

« Vladimir ! »

Une voix, au premier étage, se fitentendre.

« Rouletabille !…

– C’est toi, Vladimir ?… Écoute, mongarçon !… Tu vas descendre dans la salle des gardes et tuouvriras la poterne…

– Bien, monsieur !…

– Attends ! Ces messieurs, qui sont trèsgentils, nous permettent de nous avancer seuls jusqu’au milieu dupont… Tu ouvriras la poterne quand nous serons au milieu dupont !…

– Bien, monsieur !…

– Tu l’ouvriras toute grande, lapoterne !

– Oui, monsieur !…

– Et en même temps, comme on n’y voit pasclair, tu allumeras !

– C’est vrai ! dit La Candeur,tu penses à tout, il fait noir comme dans un four ! »

Mais Rouletabille attendit en vain une réponseà ce : tu allumeras ! Est-ce que Vladimir nel’avait pas compris, ou est-ce que l’ayant compris, il ne lui avaitpas répondu parce qu’il n’avait rien à allumer ?… Entout cas, le reporter était décidé à en finir. Il se tourna versStefo et le chapelain :

« Êtes-vous prêts, messieurs ?…

– Nous sommes prêts, fit répondre Stefo enricanant.

– Vous avez entendu, monsieur, ce que j’ai dità mon camarade !

– Oui, répondit le chapelain, tout !

– Nous ne trichons pas ! Je lui ai ditd’ouvrir la poterne toute grande ! C’est vous faire le jeubien beau, messieurs !

– C’est exact ! acquiesça lechapelain.

– Aussi nous espérons que de votre côté, tantque nous ne serons pas au milieu du pont, vous n’entreprendrez riencontre nous !

– C’est entendu !

– Alors, nous avançons ?

– Avancez !… »

Stefo, dans la nuit, épaula sa carabine.

« Surtout, monsieur, ne tuez pas le neveude Rothschild ! dit près de lui l’honnête Priski, toujoursprêt à défendre les intérêts de son maître.

– N’aie pas peur, dit Stefo, je le blesseraisimplement à la patte pour qu’il ne se sauve pas, voilà tout !Quant à l’autre, tu me l’abandonnes, monsieur Priski ?

– Ce Rouletabille ! Vous pouvez bien enfaire ce que vous voudrez ! répondit M. Priski. Il n’apas le sou !… »

Rouletabille avait pris La Candeur par la mainet ils avaient fait les premiers pas sur le pont :

« Attention ! dit-il à voix basse,et prépare-toi. »

Ils firent deux pas encore. Stefo attendaitque la poterne s’ouvrît là-bas pour appuyer sur la gâchette de sacarabine… Et tout à coup on entendit un hurlement deRouletabille :

« Allume ! »

Aussitôt une flamme jaillit de la poterne etcourut sous le pont pendant que la poterne s’ouvrait, et les deuxjeunes gens après s’être d’abord jetés à plat ventre, se ruaient enun bond prodigieux : derrière eux, l’explosion se produisaitet allait faire sauter Stefo le Dalmate et trois ou quatre soldatsqui furent, plus ou moins, réduits en bouillie. Le pont sauta enpartie et se souleva du côté de la poterne, protégeant en mêmetemps ceux qu’il avait de lui-même rejetés vers la salle des gardeset formant bouclier contre les projectiles de l’explosion et contreles balles des soldats qui, dans ce chaos inattendu, ne savaientque décharger leurs fusils contre le donjon.

Nos amis étaient sains et saufs et c’étaitmiracle. Il en est de la dynamite comme de la foudre qui frappeceux-ci et respecte ceux-là, sans qu’il y ait d’autre explication àcette incohérence que la veine des uns et la malchance desautres.

Aussitôt le chapelain et M. Priski, quiétaient indemnes eux aussi, arrêtèrent les représailles. Et commeils craignaient par-dessus tout de troubler l’exceptionnelle nuitde leur maître par le récit d’une aussi sombre aventure, ilsrésolurent de la lui cacher jusqu’au matin et de lui envoyeraussitôt un officier pour lui dire que ses ordres avaient étéexécutés. Ils pensaient bien qu’au matin, ils en auraient fini avecces enragés… Voilà comment Rouletabille était mort, cette nuit-là…pour Kara Selim…

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