Un chef de chantier à l’isthme de Suez – Une campagne en Kabylie

X

 

L’ordre que j’avais reçu me mettait à ladisposition de M. Montrichard, chef de section àChalouf ; la section des Petits-Lacs, quoique distante de cecampement d’au moins vingt kilomètres, était par le fait une de sessous-sections.

C’est à Chalouf que se concentrait en cemoment le plus grand travail ; huit à dix mille ouvriersoccupaient sa tranchée ; le sol se composait en partie derocher, et, depuis le début, on n’avait pas cessé d’en extrairemille à quinze cents wagons par jour.

Impossible de se représenter un telgouffre ; plusieurs chantiers se trouvaient au fond même ducanal ; la mer Rouge, à quelques kilomètres, le dominait dehuit mètres ; ses infiltrations menaçaient de toutengloutir ; des pompes énormes, de distance en distance, enépuisaient l’eau et la jetaient par des coulottes dans l’anciencanal des Pharaons, qui la déversait dans le désert. Ces pompesmarchaient jour et nuit.

Quant au campement, il s’étendait entre lecanal d’eau douce et le canal maritime, distants l’un de l’autre encet endroit d’environ cinq cents mètres ; tout cet espaceétait rempli de constructions variées, les unes en briques cuitesau soleil, les autres en torchis.

Dans l’origine, toutes ces constructionss’étaient faites au hasard ; la seule chose qu’on eût ménagée,c’étaient des rues entre les bâtisses ; mais plus tard, àl’époque dont je parle, comme on ne trouvait plus de place pour lesdéblais le long du canal, les wagons allaient se décharger dans lesrues. Ces déblais, s’élevant de jour en jour, bouchaient les porteset les fenêtres, et finissaient par écraser les baraques, d’où lesgens se sauvaient à la dernière minute, emportant tout ce qui leurtombait sous la main.

Tâche de te figurer ces tas de roches et deterre allant les uns par-dessus les autres comme des montagnes, et,parmi ces décombres, ici un cabaret : À la BelleHélène, plus loin un poste de cawas, ailleurs la cabane d’unsurveillant, surmonté de son petit pavillon blanc et bleu, portantles deux grosses lettres B. -L. (Borel-Lavalley), et puis encore untripot fourmillant de Grecs et d’Arabes, un piéton, avec sagibecière, courant porter les ordres de service, des bandesd’ouvriers en blouse, en vareuse, des Arabes tout nus, la pioche etla pelle sur l’épaule, allant à l’ouvrage. Que sais-je ? Ilfaut avoir vu ce spectacle, cette confusion de gens de tous pays,accourus pour avoir leur part des millions tambourinés par lesjournaux jusqu’au bout du monde.

C’est au milieu de tout cela que j’arrivaivers cinq heures du soir, et que je m’arrêtai devant les écuries del’Entreprise.

Le gros Bernard, de Saucy, surveillant desécuries, vint aussitôt prendre la bride de Choubra et me serrer lamain. Je lui dis ma nouvelle destination, ce qui le réjouitbeaucoup, car, étant de la même section, nous devionsnécessairement nous rencontrer plus souvent et nous entretenir desnouvelles du pays.

Mais Bernard m’avertit que M. Montrichardétait un fort mauvais coucheur, qu’il ne s’entendait avec personneet trouvait moyen de vexer tout le monde, depuis ses premiersemployés jusqu’au dernier ouvrier de l’Entreprise.

– Méfiez-vous, disait-il, c’est unrenard ; vous verrez cela tout de suite à sa mine.

Je riais, et me rendis ensuite chez cemonsieur, dont le portrait se rapportait assez bien à ce queBernard m’en avait dit. Il avait une fort jolie femme, qui nedevait pas avoir les sept joies du paradis en sa société, mais celales regardait.

M. Montrichard, sur le vu de mon ordre,me renvoya sans explications à M. Rodolphe, sous-chef desection aux Petits-Lacs.

M. Rodolphe était un brave homme, qui mereçut en camarade. Nous dînâmes gaiement ensemble. Sa bonne figurebourguignonne, aux gros favoris ébouriffés, me plut, et je croisque ma physionomie lui revint également, car, vers la fin du repas,il me dit :

– Je vois, Goguel, que vous êtes unexcellent garçon ; c’est un grand point de se convenir, quandon a la perspective de passer ensemble de longs mois au désert.Vous me convenez, et j’espère que tout ira bien. Moi, je suis unpeu vif, j’ai mes défauts… Mon Dieu ! qui n’a pas lessiens ? L’essentiel, c’est d’être franc, ouvert, et de remplirexactement son service. Nous tâcherons de faire en sorte queMM. Lavalley et Cotard soient contents de nous. Seulement,nous avons pour chef immédiat un être insupportable, ceMontrichard… Ah ! vous ne saurez jamais le mal qu’il m’a faitdepuis deux ans, toutes les mauvaises chicanes qu’il m’a cherchées,tous les détours qu’il a pris pour me nuire dans l’esprit de cesmessieurs. Quelle chance nous aurions, si notre sous-sectiondevenait une section indépendante !

– D’autres m’ont déjà raconté que cemonsieur n’est pas d’un commerce fort agréable, lui répondis-je enriant.

– Ah ! quel mauvais fond il a,dit-il, c’est à ne pas y croire !

Ce bon père Rodolphe paraissait désolé ;mais, s’étant remis, nous arrêtâmes d’aller le plus tôt possiblejeter un coup d’œil sur notre futur campement.

Je passai la soirée avec quelques ancienscamarades du Sérapéum, et le lendemain de bonne heure, mon chef desection et moi, nous étions sur le chemin de Kabret-el-Chouche.

La chaleur, en ce mois de mars, reprenaitvigoureusement ; la lumière reflétée par les bancs de selétait éblouissante, mais le galop de nos chevaux nous donnait del’air.

Au bout d’une heure environ, nous arrivâmes auTombeau des Oiseaux, l’endroit le plus sec et le plus aride quej’aie vu de ma vie ; pas un insecte ne bourdonnait auxenvirons, pas un lézard ne rampait sur le sable, tout étaitmort.

En haut de la butte nous trouvâmes quelquesplanches et voliges entassées pour la construction des premièresbaraques ; je crois que, depuis Sésostris, personne, saufpeut-être quelques bédouins égarés, n’avait allumé de feu sur ceplateau.

Nous découvrions au sud les montagnesrocheuses de l’Attaka, à l’ouest, un peu plus près, leDjebel-Geneffé, d’où l’on avait tiré des blocs de pierre pour laconstruction des écluses du canal d’eau douce, puis, au fond del’horizon, les grands lacs, dont les bancs de sel brillaient commede la neige.

Du côté de la Syrie apparaissaient quelquestouffes de tamaris ; c’est ce qu’on a nommé la forêtd’El-Ambach.

Hélas ! quelle forêt… Cela ne ressemblaitguère à nos Vosges ; de deux en deux cents pas, une touffeénorme couvrait d’un peu d’ombre la terre poudreuse, où semarquaient le pas d’une hyène, d’une gazelle, ou les pieds nus dequelque bédouin à la recherche de brindilles pour son fagot.

Et pas un oiseau, malgré les bellesdescriptions qu’on a faites là-dessus.

Nous regardions l’immensité du désert et nousn’entendions que le souffle de nos chevaux.

Tout à coup M. Rodolphe, étendant le brasme dit :

– Dans cette direction, Goguel, à huitkilomètres, passe le canal d’eau douce.

En effet, il me sembla voir quelque chose, unehutte de cantonnier, puis cinq ou six chameaux se dirigeant versnous à travers la solitude.

Je le dis à M. Rodolphe, qui supposa quec’étaient nos porteurs de planches, arrivant du canal d’eau douceavec un second chargement.

Là-dessus, nous poussâmes un temps de galopdans les grands lacs ; il m’indiqua le tracé du canal,estimant que nous aurions bien deux millions deux cent mille mètrescubes à déplacer, ce qui nous prendrait un certain temps.

J’étais de son avis, et, notre inspectionterminée, nous reprîmes le chemin de Chalouf.

Voilà, Jean-Baptiste, ma première visite àKabret-el-Chouche, entre les grands et les petits lacs amers.

Deux jours après, j’allai m’établir sur labutte, avec un maître charpentier et quelques ouvriers deChalouf ; nous y construisîmes deux grandes baraques enplanches, de vingt mètres de long sur huit mètres de large,parallèles l’une à l’autre et séparées par un espace de huitmètres. Cet intervalle formait une cour intérieure ouverte au nord,ce qui permettait à l’air d’y circuler. Ainsi nous eûmes autant defraîcheur qu’il était possible d’en espérer sous ce cielbrûlant.

Derrière ces deux casernes, que nous avionscouvertes avec des nattes en roseaux, j’établis les cuisines, etplus loin, au pied de la butte longeant le canal, nos bureaux etles écuries.

L’eau recouvre maintenant tout cela, saufl’emplacement où s’élevaient les deux grandes baraques sur leplateau.

Pour ce qui regardait les travaux à faire dansles petits lacs, il était prévu que nous serions forcés d’y creuserun chenal, dont les déblais seraient jetés sur les côtés etformeraient berge, pour empêcher le battement des vagues de lesrejeter dans le canal.

On voit encore maintenant au milieu du lac, àtrois kilomètres de Kabret-el-Chouche, un îlot ovale d’environquarante mètres de long ; cet îlot, c’est moi qui l’aifait ; j’avais établi là mon poste de surveillance dans unehutte comme au Sérapéum ; à mesure que les travaux avançaientje déplaçais ma baraque, pour être toujours au milieu des ouvriers,de sorte qu’à la fin elle se trouva juste en face deKabret-el-Chouche, où débouchait notre tranchée dans les petitslacs.

Mais nous avions encore quelques chemises àsuer avant d’en être là, Jean-Baptiste.

Dès que la première baraque fut terminée,j’envoyai l’ordre à Charaf de venir avec ma basse-cour, mesmeubles, ma provision de conserves alimentaires, et tout ce quim’appartenait.

Il arriva. Nous mîmes tout en ordre dans l’unedes cases, la plus au nord.

J’avais deux chambres, une cuisine et unepetite cour où je fis plus tard un jardin.

Huit jours après, M. Rodolphe vint à sontour, accompagné du personnel, qui se composait de deuxconducteurs : le papa Moulin, un bon vieux marin, suivi de safemme et de son fils, petit bonhomme de dix ans ; puis lenommé Roux, grand et solide gaillard à barbe noire, ancien maréchaldes logis d’artillerie, qui ne manquait pas de vigueur àl’occasion.

Sous mes ordres, j’eus comme surveillants unItalien, Agazi, qui m’avait suivi du Sérapéum, et un Hongrois nomméSikoski.

C’était un homme instruit, connaissantplusieurs langues, entre autres l’arabe, le grec, le turc,l’anglais, l’allemand, etc., un vieux compagnon de Kossuth, blesséd’une balle au genou ; cela le faisait boiter un peu, mais nelui ôtait rien de son activité et de son énergie.

Que de fois il m’a parlé, les larmes aux yeux,de son ancienne position, de ses espérances de jeunesse et desmalheurs de sa patrie !

Le pauvre Sikoski me faisait de lapeine ; je me représentais le malheur d’avoir tout perdu,jusqu’au foyer de sa maison, et d’errer à l’aventure dans lemonde ; mais depuis nous en avons vu bien d’autres !…C’est chose commune aujourd’hui de rencontrer des gens qui nesavent plus où reposer leur tête, par la faute d’un tas de gueuxqui s’en moquent et qui réclament le droit de recommencer leursexploits.

Mais cela n’entre pas dans l’histoire ducanal.

Le personnel s’établit dans les baraques.M. Rodolphe et moi nous prenions nos repas ensemble.

Charaf avait apporté du Sérapéum soixante etdix pièces de volailles, nous en mangions une tous les jours ;mes lapins ouvrirent la marche, attendu que la salade et lesfeuilles de choux étaient rares dans nos environs ; le grainse transporte et se conserve à volonté.

Les matériaux et les provisions continuaientde nous venir par le canal jusqu’au kilomètre 42, où nos chameauxallaient les prendre.

Dès la fin d’avril, les travaux de nivellementétaient faits, les piquets plantés, avec leur cote de hauteur parrapport au niveau de la mer, et les tâches de dix mètres en dixmètres marquées du côté Asie et du côté Afrique.

Les Arabes venaient déjà par petites bandes,et tous les jours de grand matin j’étais à cheval pour me rendre auchantier, à neuf kilomètres du campement.

Là, je m’abouchais avec ces gens, je leurfixais le prix de chaque tâche, en raison du nombre de mètres cubesà extraire, leur expliquant tout en détail et les encourageant à sedécider.

Une fois la tâche entreprise, je leur faisaisdistribuer les pioches, les pelles et les brouettes nécessaires,avec deux panneaux mobiles, qui se posaient en bonnet de police,pour s’abriter à l’heure des repas et la nuit.

À cela se passaient mes journées, ainsi qu’àla surveillance des travaux.

Le soir, on mettait ordre à la comptabilité,on soldait le compte de ceux qui avaient fini leur tâche ; etla nuit venue, après souper, on s’étendait en chemise dans la cour,sur des nattes, pour fumer sa cigarette, causer des travaux, de laFrance, et des nouvelles du jour dans l’isthme.

Je me souviens qu’un jour, dans ces premierstemps, comme nous finissions de déjeuner, M. Rodolphe et moi,et que je m’apprêtais à retourner au chantier, nous aperçûmes toutau loin, du seuil de notre baraque, une longue cavalcade qui venaità toute bride, soulevant des flots de poussière ; on auraitdit un coup de vent tourbillonnant sur nos routes de France.

J’ai toujours eu de bons yeux, et jecriai :

– C’est M. de Lesseps avec sasociété ; c’est tout le grand monde d’Ismaïlia !… Vite,mettons un peu d’ordre chez nous… Charaf, un coup de balai… Allons,allons, qu’on se remue… Avant dix minutes, ils seront ici… Etrentrant, je me dépêchai d’arranger la table, de passer laserviette dans mes verres et de remplir d’eau les gargoulettes.Après quoi je m’élançai dehors ; la cavalcade arrivait :M. de Lesseps en tête, sur son Simoun, le couffi noué surle menton, il montait la butte au galop ; puis deux ou troisautres, des personnages de distinction ; puisM. Lavalley, M. Borel, M. Cotard, au milieu desdames en amazones ; et bien loin derrière eux, le petitDr Angélo trottant sur sa grande bique.

Quel mouvement à l’arrivée de tout cela dansla cour !… On riait, on se félicitait d’être arrivés sivite.

Moi, j’avais pris la bride de deux ou troischevaux fringants, que je passais à Charaf.

– Eh bien, Goguel, me disaitM. Cotard tout joyeux, vous voyez qu’on ne vous oubliepas ; cela marche, à ce qu’il paraît ? les piquets sontétablis, les tâches distribuées et le travail commencé par lesArabes ?

– Oui, monsieur Cotard. – Donnez-vous lapeine d’entrer, mesdames.

Elles entraient, relevant leurs longues robessur le bras. C’étaient, Jean-Baptiste, des dames du plus grandmonde, et belles… je ne te dis que cela.

Il faut avoir vécu dans les sables du désertdurant des mois, pour bien savoir ce que c’est qu’une femme jeune,belle, gracieuse, et quel tapage son apparition fait dans votrecœur.

Elles étaient entrées dans la chambre où nousmangions.

J’offrais ce que j’avais, je montrais mon vin,mon eau fraîche, mon vermouth et mon café froid,balbutiant :

– C’est tout ce que j’ai !

Et les messieurs acceptaient ; le papa deLesseps, vif, fringant comme à vingt-cinq ans, faisait aux damesles honneurs du campement ; il les invitait à serafraîchir ; malheureusement, je n’avais ni glaces nisirops !

– Ah ! disait le Président en meregardant de ses yeux vifs, puisque vous nous recevez ainsi,Goguel, je vous préviens que nous reviendrons. Et, reprit-il, jevous amènerai ma bru, qui désire voir Kabret-el-Chouche.

Jamais il n’avait été plus gai, plusaimable ; j’en étais aux anges.

M. Rodolphe, un peu timide de sa nature,se tenait au second plan. C’est moi qui recevais.

Quant à M. Lavalley, qui s’entendait àvivre au désert, il était entré dans une de mes cases pour sepasser un peu d’eau fraîche sur la figure ; puis, rentrantdans la salle, il s’informait des travaux.

Ainsi se passa plus d’une heure.

On était sorti pour respirer sous les nattesde la cour. Au moment de partir, MM. Lavalley et Cotard, nousprenant à part, annoncèrent à M. Rodolphe que notresous-section serait à l’avenir une section : la section desPetits-Lacs, et qu’il en dirigerait les travaux.

Tu ne saurais te figurer l’émotion de cetexcellent homme ; il balbutiait des remerciements, promettantque tout irait bien.

Ils le savaient, car M. Rodolphe, depuislongtemps, avait fait ses preuves sur les chemins de fer français,avant de venir dans l’isthme.

Enfin, vers trois heures, tout ce beau monde,ayant vu ce qu’il voulait voir, se remit à cheval. Je me souviensavoir présenté l’étrier au plus joli brodequin de la cavalcade,avoir reçu des poignées de main affectueuses et avoir vu labrillante société s’éloigner comme elle était venue, au triplegalop de ses chevaux enragés.

M. Rodolphe et moi nous regardions duhaut de la butte ; quand le tourbillon de poussière eutdisparu, tournant les yeux de mon côté et me tendant la main, lebrave homme s’écria d’un accent de soulagementinexprimable :

– Me voilà donc débarrassé de moncauchemar ! Il n’était pas trop tôt, mon cher Goguel !…Maintenant, en route, et bon courage, nous sommes sauvés !

Il riait, et j’étais presque aussi content quelui.

J’allais partir pour le chantier, Achmet meprésentait la bride de Choubra, et je mettais le pied à l’étrier,lorsque le petit Dr Angélo, resté au fond de la courvint me saluer agréablement.

– Ah ! c’est vous ? lui dis-je.Vous venez du Sérapéum ?

– Oui, monsieur Goguel, et j’y retourneaprès ma tournée d’inspection.

– Eh bien, faites mes compliments à votrecompatriote M. Olympios ; il remplit joliment sespromesses !… Pas un mot de notre affaire depuis troissemaines !…

Il souriait et me répondit :

– Pour avoir des nouvelles certaines,monsieur Goguel, il faudrait pouvoir mettre des gens encampagne ; les gens ne marchent pas sans qu’on leur graisse unpeu les bottes, vous comprenez ? Nous savons maintenant queles Pères de la Terre-Sainte ont emmené Georgette à Jaffa ;mais pour aller plus loin, il faudrait un peu d’argent.

Comme je ne répondais pas, il ajoutatranquillement :

– Il ne tiendrait qu’à vous d’avoir desnouvelles tous les huit jours…

– Comment cela ?

– Sans doute ! N’avez-vous pas unelettre de crédit sur la maison Sinadino, d’Alexandrie ? Quatremots suffiraient : « Bon pour cent livressterling, – Goguel. » Et tout de suitel’affaire serait lancée.

– Tiens… tiens… cette idée ne m’était pasencore venue.

– Et, fit-il, ce serait de l’argent bienemployé d’après les instructions de M. Hardy, car, pour placerGeorgette dans un établissement d’instruction, il faut d’abord laretrouver.

– C’est juste, lui dis-je, vous avezraison.

Et, sans réfléchir, j’entrai dans ma baraquefaire un bon de cinquante livres sterling, que je lui remis contreun reçu en règle au nom de Yâni Olympios.

Il paraissait content et promit de m’envoyerbientôt de bonnes nouvelles, après quoi nous nous séparâmes, et jepartis pour le chantier.

Les cookies permettent de personnaliser contenu et annonces, d'offrir des fonctionnalités relatives aux médias sociaux et d'analyser notre trafic. Plus d’informations

Les paramètres des cookies sur ce site sont définis sur « accepter les cookies » pour vous offrir la meilleure expérience de navigation possible. Si vous continuez à utiliser ce site sans changer vos paramètres de cookies ou si vous cliquez sur "Accepter" ci-dessous, vous consentez à cela.

Fermer