Acte I
Scène I
Antiochus, Arsace
Antiochus
Arrêtons un moment. La pompe de ceslieux,
Je le vois bien, Arsace, est nouvelle à tes yeux.
Souvent ce cabinet superbe et solitaire
Des secrets de Titus est le dépositaire.
C’est ici quelquefois qu’il se cache à sa cour,
Lorsqu’il vient à la reine expliquer son amour.
De son appartement cette porte est prochaine,
Et cette autre conduit dans celui de la reine.
Va chez elle: dis-lui qu’importun à regret
J’ose lui demander un entretien secret.
Arsace
Vous, Seigneur, importun? vous, cet ami fidèle
Qu’un soin si généreux intéresse pour elle ?
Vous, cet Antiochus son amant autrefois ?
Vous, que l’Orient compte entre ses plus grands rois ?
Quoi? déjà de Titus épouse en espérance,
Ce rang entre elle et vous met-il tant de distance ?
Antiochus
Va, dis-je; et sans vouloir te charger d’autres soins,
Vois si je puis bientôt lui parler sans témoins.