Bérénice

Scène II

 

Antiochus, Arsace

Arsace

Ah! quel heureux destin en ces lieux vous renvoie,

Seigneur?

Antiochus

Si mon retour t’apporte quelque joie,

Arsace, rends-en grâce à mon seul désespoir.

Arsace

La reine part, Seigneur.

Antiochus

Elle part?

Arsace

Dès ce soir.

Ses ordres sont donnés. Elle s’est offensée

Que Titus à ses pleurs l’ait si longtemps laissée.

Un généreux dépit succède à sa fureur:

Bérénice renonce à Rome, à l’empereur,

Et même veut partir avant que Rome instruite

Puisse voir son désordre et jouir de sa fuite.

Elle écrit à César.

Antiochus

O ciel! qui l’aurait cru?

Et Titus?

Arsace

A ses yeux Titus n’a point paru.

Le peuple avec transport l’arrête et l’environne,

Applaudissant aux noms que le sénat lui donne;

Et ces noms, ces respects, ces applaudissements,

Deviennent pour Titus autant d’engagements,

Qui le liant, Seigneur, d’une honorable chaîne,

Malgré tous ses soupirs et les pleurs de la reine,

Fixent dans son devoir ses vœux irrésolus.

C’en est fait; et peut-être il ne la verra plus.

Antiochus

Que de sujets d’espoir, Arsace, je l’avoue!

Mais d’un soin si cruel la fortune me joue,

J’ai vu tous mes projets tant de fois démentis,

Que j’écoute en tremblant tout ce que tu me dis;

Et mon cœur, prévenu d’une crainte importune,

Croit même, en espérant, irriter la fortune.

Mais que vois-je? Titus porte vers nous ses pas.

Que veut-il?

 

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