Les Mystères du peuple – Tome I

Chapitre 2

 

La maison de Joel, le brenn de la tribu deKarnak. – La famille gauloise. – Hospitalité. – Costumes. – Armes.– Mœurs. – La ceinture d’agilité. – Lecoffre aux têtes de morts. – ARMEL et JULYAN, lesdeux Saldunes. – Joel brûle d’entendreles récits du voyageur, qui ne satisfait pas encore à sa curiosité.– Repas. – Le pied d’honneur. – Comment finissaitsouvent un souper chez les Gaulois, à la grande joie des mères, desjeunes filles et des petits enfants.

 

La maison de Joel, comme toutes leshabitations rurales, était très-spacieuse, de forme ronde[49], et construite au moyen de deux rangsde claies, entre lesquelles on pilait de l’argile bien battue,mélangée de paille hachée[50] ;puis l’on enduisait le dehors et le dedans de cette épaissemuraille, d’une couche de terre fine et grasse, qui, en séchant,devenait dure comme du grès ; la toiture, large et saillante,faite de solives de chêne, jointes entre elles, était recouverted’une couche de joncs marins, si serrés, que l’eau n’y pénétraitjamais.

De chaque côté de la maison, s’étendaient lesgranges destinées aux récoltes, les étables, les bergeries, lesécuries, le cellier, le lavoir.

Ces divers bâtiments, formant un carré long,encadraient une vaste cour, close pendant la nuit par une portemassive ; au dehors, une forte palissade, plantée au reversd’un fossé profond, entourait les bâtiments, laissant entre eux etelle une sorte d’allée de ronde, large de quatre coudées[51]. On y lâchait, durant la nuit, deuxgrands dogues de guerre très-féroces. Il y avait à cette palissadeune porte extérieure correspondant à la porte intérieure de lacour : toutes se fermaient à la tombée du jour.

Le nombre d’hommes, de femmes et d’enfants,tous parents plus ou moins proches de Joel, qui cultivaient leschamps avec lui, était considérable. Ils logeaient dans desbâtiments dépendants de la maison principale, où ils seréunissaient au milieu du jour et le soir pour prendre leur repasen commun.

D’autres habitations ainsi construites etoccupées par de nombreuses familles, qui faisaient valoir leursterres, étaient çà et là dispersées dans la campagne et composaientla ligniez ou tribu de Karnak, dont Joel avait été éluchef.

À son entrée dans la cour de sa maison, Joelavait été accueilli par les caresses de son vieux grand dogue deguerre Deber-Trud, molosse gris de fer, rayé de noir, à latête énorme, aux yeux sanglants, chien de si haute taille, qu’en sedressant pour caresser son maître, il lui mettait ses pattes dedevant sur les épaules ; chien si valeureux qu’une fois ilavait combattu seul un ours monstrueux des montagnesd’Arrès, et l’avait étranglé. Quant à ses qualités pour laguerre, Deber-Trud eût été digne de figurer dans la meutede combat de Bithert, ce chef gaulois, qui disaitdédaigneusement à la vue d’une troupe ennemie : Il n’y apas là un repas pour mes chiens[52].

Deber-Trud ayant d’abord regardé et flairé levoyageur d’un air douteux, Joel dit à son chien :

– Ne vois-tu pas que c’est un hôte quej’amène ?

Et Deber-Trud, comme s’il eût compris sonmaître, ne parut plus s’inquiéter de l’étranger, et, gambadantlourdement, précéda Joel dans la maison.

Cette maison était divisée en trois pièces, degrandeur inégale ; les deux petites, fermées par deux cloisonsde chêne, étaient destinées l’une à Joel et à sa femme, l’autre àHêna leur fille, la vierge de l’île de Sên,lorsqu’elle venait voir sa famille. La vaste salle du milieuservait aux repas et aux travaux du soir à la veillée.

Lorsque l’étranger entra dans cette salle, ungrand feu de bois de hêtre, avivé par des bruyères et des ajoncsmarins, brûlait dans l’âtre, et par son éclat rendait presqueinutile la clarté d’une belle lampe de cuivre étamé, soutenue partrois chaînes de même métal, brillantes comme de l’argent. Cettelampe était un présent de Mikaël, l’armurier.

Deux moutons entiers, traversés d’une longuebroche de fer, rôtissaient devant le foyer, tandis que des saumonset autres poissons de mer cuisaient dans un grand bassin de cuivreavec de l’eau, du vinaigre, du sel et du cumin[53].

Aux cloisons, on voyait clouées des têtes deloup, de sanglier, de cerf, et deux têtes de bœuf sauvage, appeléurok[54], qui commençait à devenir très-raredans le pays. On voyait encore des armes de chasse, telles queflèches, arcs, frondes… et des armes de guerre, telles que lesparr[55], le matag[56], des haches, des sabres de cuivre, desboucliers de bois, recouverts de la peau si dure des veaux marins,et des lances à fer large, tranchant et recourbé, ornées d’uneclochette d’airain, afin d’annoncer de loin à l’ennemi l’arrivée duguerrier gaulois, parce que celui-ci dédaigne les embuscades etaime à se battre face à face, à ciel ouvert. On voyait encoresuspendus çà et là des filets de pêche et des harpons pourharponner le saumon dans les bas fonds, lorsque la marée seretire.

À droite de la porte d’entrée, il y avait unesorte d’autel, composé d’une pierre de granit gris, surmonté etombragé par de grands rameaux de chêne fraîchement coupés. Sur lapierre était posé un petit bassin de cuivre, où trempaient septbranches de gui[57], et surla muraille on lisait cette inscription :

L’ABONDANCE ET LE CIEL SONT POUR LE JUSTE QUI EST PUR.

CELUI-LÀ EST PUR ET SAIN QUI FAIT DES ŒUVRES CÉLESTES ETPURES[58].

Lorsque Joel entra dans la maison, ils’approcha du bassin de cuivre où trempaient les sept branches degui, et sur chacune il posa ses lèvres avec respect. Son hôtel’imita, et tous deux s’avancèrent vers le foyer.

Là se tenait, filant sa quenouille, Mamm’Margarid[59], femme de Joël. Elle était detrès-grande taille et portait une courte tunique de laine brune,sans manches, par-dessus sa longue robe de couleur grise à manchesétroites ; tunique et robe attachées autour de sa ceinture parle cordon de son tablier. Une coiffe blanche, coupée carrément,laissait voir ses cheveux gris séparés sur son front. Elle portait,ainsi que plusieurs femmes de ses parentes, un collier de corail,des bracelets travaillés à jour, enrichis de grenat, et autresbijoux d’or et d’argent fabriqués à Autun[60].

Autour de Mamm’ Margarid se jouaientles enfants de son fils Guilhern et de plusieurs de ses parents,tandis que les jeunes mères s’occupaient des préparatifs du repasdu soir.

– Margarid, – dit Joel à sa femme, – jet’amène un hôte.

– Qu’il soit le bien venu, – répondit lafemme tout en filant sa quenouille. – Les dieux nous envoient unhôte, notre foyer est le sien. La veille du jour de la naissance dema fille nous aura été favorable.

– Que vos enfants, s’ils voyagent, soientaccueillis comme je le suis par vous, – dit l’étranger avecrespect.

– Et tu ne sais pas quel hôte les dieuxnous envoient, Margarid ? – reprit Joel. – Un hôte tel qu’onle demanderait au bon Ogmi pour les longues soiréesd’automne et d’hiver, un hôte qui a vu dans ses voyages tant dechoses curieuses, surprenantes ! que nous n’aurions pas detrop de cent soirées pour écouter ses merveilleux récits.

À peine Joel eut-il prononcé ces paroles, quetous, depuis Mamm’ Margarid et les jeunes mères, jusqu’aux jeunesfilles et aux petits enfants, tous regardèrent l’étranger avec unecurieuse avidité, dans l’attente des merveilleux récits qu’ildevait faire.

– Allons-nous bientôt souper,Margarid ? – dit Joel. – Notre hôte a peut-être aussi faim quemoi ? et j’ai grand faim.

– Nos parents finissent de remplir lesrâteliers des bestiaux, – répondit Margarid ; – ils vontrevenir tout à l’heure. Si notre hôte y consent, nous lesattendrons pour le repas.

– Je remercie la femme de Joel etj’attendrai, – dit l’inconnu.

– Et en attendant, – reprit Joel, – tuvas nous raconter…

Mais le voyageur, l’interrompant, lui dit ensouriant :

– Ami, de même qu’une seule coupe sertpour tous, de même un seul récit sert pour tous… Plus tard la coupecirculera de lèvres en lèvres, et le récit d’oreilles en oreilles…Mais, dis-moi, quelle est cette ceinture d’airain que je vois là,pendue à la muraille ?

– Vous autres, dans votre pays,n’avez-vous pas aussi la ceinture d’agilité ?

– Explique-toi, Joel.

– Chez nous, à chaque nouvelle lune, lesjeunes gens de chaque tribu viennent chez le chef essayer cetteceinture, afin de montrer que leur taille ne s’est pas épaissie parl’intempérance, et qu’ils se sont conservés agiles etlestes[61]. Ceux qui ne peuvent agrafer laceinture sont hués, montrés au doigt et payent l’amende. De lasorte, chacun prend garde à son ventre, de peur d’avoir l’air d’uneoutre sur deux quilles.

– Cette coutume est bonne. Je regrettequ’elle soit tombée en oubli dans ma province. Mais à quoi sert,dis-moi, ce grand vieux coffre ? Le bois en est précieux et ilparaît très-ancien ?

– Très-ancien ? C’est le coffre detriomphe de ma famille, – dit Joel en ouvrant le coffre, oùl’étranger vit plusieurs crânes blanchis. L’un d’eux, scié parmoitié, était monté sur un pied d’airain en forme de coupe.

– Sans doute, ce sont les têtes d’ennemistués par vos pères, ami Joël ? Chez nous, ces sortes decharniers de famille sont depuis longtemps abandonnés.

– Chez nous aussi. Je conserve ces têtespar respect pour mes aïeux ; car, depuis plus de deux centsans, on ne mutile plus ainsi les prisonniers de guerre. Cettecoutume remontait au temps des rois[62] queRitha-Gaür a rasés, comme tu dis, pour se faire une blouseavec leur barbe. C’était le beau temps de la barbarie que cesroyautés. J’ai entendu dire à mon aïeul Kirio que, même duvivant de son père Tirias, les hommes qui avaient été à laguerre revenaient dans leur tribu avec les têtes de leurs ennemisplantées au bout de leurs lances, ou accrochées par leur chevelureau poitrail de leurs chevaux ; on les clouait ensuite auxportes des maisons en manière de trophées comme vous voyez clouéesici aux murailles ces têtes d’animaux des bois[63].

– Chez nous, dans les anciens temps, amiJoel, on gardait aussi ces trophées, mais conservés dans l’huile decèdre, lorsqu’il s’agissait des têtes des chefs ennemis.

– Par Hésus ! de l’huile decèdre… quelle magnificence ! – dit Joel en riant ; –c’est la coutume des matrones : à beau poisson, bonnesauce !

– Ces reliques étaient chez nous, commechez vous, le livre où le jeune Gaulois apprenait les exploits deses aïeux ; souvent les familles du vaincu offraient deracheter ces dépouilles ; mais se dessaisir à prix d’argentd’une tête ainsi conquise par soi-même ou par ses pères, était uncrime d’avarice et d’impiété[64] sansexemple… Je dis comme vous, ces coutumes barbares sont passées avecles royautés, comme aussi le temps où nos ancêtres se teignaient lecorps et le visage de couleurs bleue et écarlate, et se lavaientles cheveux et la barbe avec de l’eau de chaux, afin de les rendred’un rouge de cuivre[65].

– Sans injurier leur mémoire, ami hôte,nos aïeux devaient être ainsi peu plaisants à considérer, etdevaient ressembler à ces effrayants dragons rouges et bleus quiornent la proue des vaisseaux de ces terribles pirates du Nord dontmon fils Albinik, le marin, et sa gentille femme Meroë nous ontconté de si curieuses histoires. Mais voici nos hommes de retourdes bergeries ; nous n’attendrons pas longtemps maintenant lesouper, car Margarid fait débrocher les moutons ; tu enmangeras, ami, et tu verras quel bon goût donnent à leur chair lesprairies salées qu’ils paissent le long de la mer.

Tous les hommes de la famille de Joel quientrèrent dans la salle portaient, comme lui, lasaie[66] de grosse étoffe sans manches,laissant passer celles de la tunique ou chemise de toileblanche ; leurs braies[67]tombaient jusqu’au-dessus de la cheville, et ils étaient chaussésde solés[68].Quelques-uns de ces laboureurs, arrivant des champs, avaient surl’épaule une casaque de peau de brebis qu’ils retirèrent. Tousavaient des bonnets de laine, les cheveux longs et coupés en rond,la barbe touffue. Les deux derniers qui entrèrent se tenaient parle bras : ils étaient très-beaux et très-robustes.

– Ami Joel, – dit l’étranger, – quelssont ces deux jeunes gens ? les statues du dieu Marsdes païens ne sont pas plus accomplies, n’ont pas un aspect plusvaleureux…

– Ce sont deux de mes parents, deuxcousins, Julyan et Armel ; ils se chérissentcomme frères… Dernièrement un taureau furieux s’est précipité surArmel : Julyan, au péril de sa vie, a sauvé Armel… Grâce àHésus, nous ne sommes pas en temps de guerre ; mais s’ilfallait prendre les armes, Julyan et Armel se sont juré d’êtresaldunes[69]…Ah ! voici le souper prêt… Viens ; à toi la placed’honneur…

Joel et l’inconnu s’approchèrent de latable ; elle était ronde, peu élevée au-dessus du sol,recouvert de paille fraîche ; tout autour de la table il yavait des sièges rembourrés de foin odorant. Les deux moutonsrôtis, dépecés par quartiers, étaient servis dans de grands platsde bois de hêtre, blancs comme de l’ivoire ; il y avait ausside grosses pièces de porc salé et un jambon de sanglier fumé :le poisson restait dans le grand bassin de cuivre où il avaitcuit.

À la place où s’asseyait Joel, chef de lafamille, on voyait une immense coupe de cuivre étamé, que deuxhommes très-altérés n’auraient pu tarir. Ce fut devant cette coupe,marquant la place d’honneur, que l’étranger s’assit, ayant à sadroite Joel, à sa gauche Mamm’ Margarid.

Les vieillards, les femmes, les jeunes filles,les enfants, se placèrent ensuite autour de la table ; leshommes faits et les jeunes gens se tinrent derrière sur un secondrang, d’où ils se levaient parfois pour remplir tour à tourl’office de serviteurs, allant de temps à autre, lorsqu’elles’était vidée en passant de main en main, à commencer parl’étranger, remplir la grande coupe à un tonneau d’hydromel placédans un des coins de la salle ; chacun, muni d’un morceau depain d’orge et de blé, prenait ou recevait une tranche de vianderôtie ou de salaison, qu’il mordait à belles dents, ou qu’ildépeçait avec son couteau.

Le vieux dogue de guerre, Deber-Trud,jouissant du privilège de son âge et de ses longs services, étaitcouché aux pieds de Joel, qui n’oubliait pas ce fidèleserviteur.

Vers la fin du repas, Joel ayant tranché lejambon de sanglier, en détacha le pied, et, selon une anciennecoutume, il dit à son jeune parent Armel, en lui donnant cepied :

– À toi, Armel, le morceau du plusbrave[70] ! à toi, le vainqueur dans lalutte d’hier soir !…

Au moment où Armel, très-fier d’être reconnupour le plus brave en présence de l’étranger, avançait la main pourprendre le pied de sanglier que lui présentait Joel, un tout petithomme de la famille, que l’on appelaitRabouzigued[71], à causede sa petite taille, dit :

– Armel a été hier vainqueur à la lutteparce que Julyan n’a pas lutté contre lui : deux taureauxd’égale force s’évitent, se craignent et ne se combattent pas.

Julyan et Armel, humiliés de s’entendre diredevant un étranger qu’ils ne luttaient pas l’un contre l’autreparce qu’ils se redoutaient, devinrent très-rouges.

Julyan, dont les yeux brillaient déjà,s’écria :

– Si je n’ai pas lutté contre Armel,c’est qu’un autre s’est présenté à ma place ; mais Julyan necraint pas plus Armel qu’Armel ne craint Julyan ; et si tuavais une coudée de plus, Rabouzigued, je te montrerais sur l’heurequ’à commencer par toi, je ne crains personne… pas même mon bonfrère Armel…

– Bon frère Julyan ! – reprit Armel,dont les yeux commencèrent aussi à briller, – nous devons prouver àl’étranger que nous n’avons pas peur l’un de l’autre.

– C’est dit, Armel… Luttons au sabre etau bouclier.

– C’est dit, Julyan[72]…

Et les deux amis se tendirent et se serrèrentla main ; car ces jeunes gens n’avaient aucune haine l’uncontre l’autre, s’aimaient toujours autant, et n’allaient combattreque par outrevaillance.

Joel n’était point sans contentement de voirles siens se comporter valeureusement devant son hôte ; et lafamille pensait comme lui.

À l’annonce de ce combat, tous, jusqu’auxpetits enfants, aux jeunes femmes et aux jeunes filles, furenttrès-joyeux, et battirent des mains en souriant et se regardant,très-fiers de la bonne idée que l’inconnu allait avoir du couragede leur famille.

Mamm’Margarid dit alors aux jeunesgens :

– La lutte cessera quand j’abaisserai maquenouille.

– Ces enfants te font fête de leur mieux,ami hôte, – dit Joel à l’étranger ; – tu leur feras fête à tontour en leur racontant, comme à nous, les choses merveilleuses quetu as vues dans tes voyages.

– Il faut bien que je paye de mon mieuxton hospitalité, ami, – répondit l’étranger. – Ces récits, je lesferai.

– Alors, dépêchons-nous, frère Julyan, –dit Armel ; – j’ai grande envie d’entendre le voyageur. Je neme lasserais jamais d’entendre raconter, mais les conteurs sontrares du côté de Karnak.

– Tu vois, ami, – dit Joel, – avec quelleimpatience on attend tes récits ; mais avant de les commencer,et pour te donner des forces, tout à l’heure tu boiras au vainqueurde la lutte avec de bon vieux vin des Gaules… – Et s’adressant àson fils : – Guilhern, va chercher ce petit baril de vin blancdu coteau de Béziers[73], que tonfrère Albinik nous a rapporté dans son dernier voyage, et remplisla coupe en l’honneur du voyageur.

Lorsque cela fut fait, Joel dit à Julyan et àArmel :

– Allons, enfants, aux sabres ! auxsabres !…

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