Micah Clarke – Tome I – Les Recrues de Monmouth

IX – Une passe d’armes au SanglierBleu.

Je dormais depuis quelques heures, lorsque jefus réveillé brusquement par un fracas prodigieux, suivi d’un bruitd’armes entrechoquées et de cris perçants qui parvenaient durez-de-chaussée.

Je me levai aussitôt.

Je m’aperçus que le lit qu’avait occupé moncamarade était vide, et que la porte de la chambre étaitouverte.

Comme le vacarme continuait et qu’il mesemblait y reconnaître sa voix, je pris mon épée et sans prendre letemps de me couvrir de mon casque, de ma cuirasse et de mesbrassards, je courus vers l’endroit où avait lieu cette scène dedésordre.

Le vestibule et le corridor étaient encombrésde sottes servantes et de voituriers, qui restaient là, ouvrant degrands yeux, et que le vacarme avait attirés, comme moi.

Je me frayai passage à travers ces gens,jusque dans la salle où nous avions déjeuné le matin, et où régnaitla plus grande confusion.

La table ronde, qui en occupait le centre,avait été renversée et trois bouteilles de vin brisées.

Des pommes, des poires, des noix, les morceauxdes assiettes qui les avaient contenues, jonchaient le sol.

Deux paquets de cartes et un cornet à désgisaient parmi les débris du festin.

Près de la porte, Decimus Saxon était debout,la rapière nue en main, une seconde rapière sous ses pieds.

En face de lui, un jeune officier en uniformebleu, la figure pourpre de confusion et de colère, jetant autour delui des regards furieux comme s’il cherchait une arme pourremplacer celle qu’on lui avait enlevée.

Il aurait pu servir de modèle à Cibber ou àGibbons pour une statue représentant la rage impuissante.

Deux autres officiers, portant le mêmeuniforme bleu, étaient debout près de leur camarade, et comme jeles avais vus mettre la main sur la garde de leurs épées, je prisplace à côté de Saxon, en me tenant prêt à frapper, si l’occasionse présentait.

– Qu’est-ce que dirait le maître d’armes, lemaître d’escrime ? raillait mon compagnon. M’est avis qu’ilserait cassé de son emploi pour ne vous avoir point appris à fairemeilleure figure. Foin de lui ! Est-ce ainsi qu’il enseigneaux officiers de la garde de Sa Majesté à se servir de leursarmes ?

– Cette raillerie, monsieur, dit le plus âgédes trois, un homme trapu, brun, aux gros traits, n’est pasimméritée. Et pourtant, vous auriez pu vous en dispenser. Je mepermets de trouver que notre ami vous a attaqué avec un peu trop deprécipitation et qu’un soldat aussi jeune aurait dû témoigner unpeu plus de déférence à un cavalier aussi expérimenté que vous.

L’autre officier, personnage aux traits fins,à l’air noble, s’exprima d’une façon presque identique.

– Si ces excuses sont admises, dit-il, je suisprêt à y ajouter les miennes. Si toutefois on en demande davantage,je serai heureux de prendre la querelle à mon compte.

– Non, non, ramassez votre poinçon, réponditSaxon, d’un ton de bonhomie, en poussant du pied la rapière du côtéde son tout jeune adversaire, seulement faites attention àceci : quand vous vous fendez à fond, dirigez votre pointe enbas plutôt qu’en haut. Sans quoi vous risquez d’exposer votrepoignet au coup de votre adversaire, qui, sans doute, ne manquerapas de vous désarmer. Qu’on tire en quarte, en tierce ou enseconde, la même règle est applicable.

Le jeune homme remit son épée au fourreau,mais il était si confus d’avoir été battu avec tant de facilité, etde la façon dédaigneuse dont son adversaire le renvoyait, qu’il fitdemi-tour et sortit.

Pendant ce temps, Decimus Saxon et les deuxofficiers se mirent à l’œuvre pour redresser la table et rétablirun ordre relatif dans la pièce.

Je fis de mon mieux pour les y aider.

– J’avais en main trois dames aujourd’hui pourla première fois, grommela le soldat de fortune. J’allais lesannoncer quand ce jeune coq m’a sauté à la gorge. C’est égalementlui qui nous a causé la perte de trois bouteilles du meilleur vin.Lorsqu’il aura bu du vin détestable autant qu’il m’a fallu enavaler, il ne sera pas aussi pressé d’en gaspiller du bon.

– C’est un gamin qui a la tête chaude, dit leplus âgé des officiers, et quelques instants de réflexionssolitaires ajoutés à la leçon que vous lui avez donnée pourront luiêtre utiles. Quant au vin muscat, la perte en sera aisémentréparée, d’autant plus joyeusement que votre ami ici présent nousaidera à le boire.

– J’ai été réveillé par le bruit des armes,dis-je, et maintenant je me doute à peine de ce qui est arrivé.

– Bah ! une simple dispute de cabaret,que l’habileté et la jugement de votre ami a empêchée de tourner ausérieux. Je vous en prie, prenez cette chaise à fond de jonc, etvous Jack, commandez le vin. Si notre camarade a répandu ladernière bouteille, c’est à nous à offrir celle-ci, et du meilleurqu’il y ait à la cave.

« Nous faisions une partie de bossette,ou Mr Saxon ici présent faisait preuve de la même habileté qu’aumaniement de l’épée de combat.

« Le hasard a fait tourner la chancecontre le jeune Horsford, ce qui sans doute l’a disposé à prendretrop vite les choses du mauvais côté.

« Au cours de la conversation, votre ami,parlant de ce qu’il avait vu en différents pays, remarqua que lestroupes de la garde, en France, semblaient soumises à unediscipline plus stricte que nos régiments.

« Sur ces mots, Horsford a pris feu, etaprès quelques paroles vives, ils se sont trouvés comme vous lesavez vus, face à face, l’épée tirée.

« Le petit n’a pas encore fait campagne.Aussi est-il très désireux de prouver qu’il a du courage.

– En quoi, dit l’officier de haute taille, ila montré assez peu d’égards pour moi, car si les propos avaient étéoffensants, c’eût été à moi de les relever, en ma qualité decapitaine plus ancien et major à brevet, et non à un petit boutd’enseigne, qui en sait tout juste assez pour faire l’exercice à satroupe.

– Vous parlez raison, Ogilvy, dit l’autreofficier en reprenant son siège près de la table et essuyant lescartes qui avaient été éclaboussées par le vin.

« Si la comparaison avait été faite parun officier de la garde de Louis dans le but d’insulter et parbravade, il aurait été à propos pour nous de risquer une passe.

« Mais ces mots venant d’un Anglais mûripar l’expérience ne peuvent constituer qu’une critique instructivedont on devrait profiter au lieu de s’en fâcher.

– C’est vrai, Ambroise, répondit l’autre, sansdes critiques de cette sorte, une armée moisit sur place, et ellene peut espérer de se maintenir au niveau de ces troupescontinentales qui rivalisent sans cesse entre elles à qui deviendrala plus efficace.

Je fus si enchanté d’entendre ces officiersfaire ces remarques pleines de bon sens, que je fus vraimentheureux d’avoir l’occasion de faire plus ample connaissance aveceux par l’intermédiaire d’une bouteille d’excellent vin.

Les préjugés de mon père m’avaient amené àcroire qu’un officier du Roi ne pouvait être autre chose qu’uncomposé du fat et du fanfaron, mais je reconnus, devant la réalité,que cette idée-là était comme presque toutes celles qu’on acceptede confiance, dépourvue de tout fondement.

En fait, s’ils avaient été vêtus d’habitsmoins guerriers, si on leur avait ôté leurs épées et leurs bottesmontantes, on aurait pu les prendre pour des gens remarquables parla douceur de leurs manières, car leur causerie roulait sur dessujets de science.

Ils discutaient sur les recherches de Boyle,sur le passage de l’air, d’un rire fort grave, et avec grandétalage de connaissances.

En même temps, leurs mouvements alertes, etleur port viril prouvaient qu’en cultivant le lettré, ils n’avaientpoint sacrifié le soldat.

– Puis-je vous demander, dit l’un d’eux ens’adressant à Saxon, si au cours de vos nombreux voyages, vous avezjamais rencontré un de ces sages, de ces philosophes qui ont valutant d’honneur et de gloire à la France et à l’Allemagne ?

Mon compagnon parut embarrassé.

Il avait l’air d’un homme qu’on met sur unterrain qui n’est pas le sien.

– Il y en avait en effet un à Nuremberg,dit-il, un certain Gervinus ou Gervianus qui, d’après les on-dit,était capable de changer un morceau de fer en un lingot d’or aussiaisément que je change en cendres ce tabac. Le vieux Pappenheimerl’enferma avec une tonne de métal, en le menaçant de lui fairesubir les poucettes s’il ne le changeait pas en pièces d’or.

« Je puis vous garantir qu’il n’y avaitpas un jaunet dans la tonne, car j’étais capitaine de la garde, etje fouillai minutieusement la prison. Je le dis à mon regret, carj’avais ajouté de mon chef une petite grille de fer au tas, dansl’espoir que s’il y avait quelques métamorphose de ce genre, ilserait bon que j’eusse ma petite part du l’expérience.

– L’Alchimie, la transmutation des métaux etd’autres choses de cette sorte ont été rejetées par la véritablescience, remarqua le grand officier. Même le vieux Sir ThomasBrowne, de Norwich, qui fut toujours porté à plaider la cause desAnciens, ne trouve rien à dire en faveur de ces idées. DepuisTrismegiste, en passant par Albert le Grand, Thomas d’Aquin,Raymond Lulle, Basile Valentin, Paracelse et les autres, il n’y ena pas un qui ait laissé derrière lui autre chose qu’un nuage demots.

– Et le coquin dont je parle n’en laissa pasdavantage, dit Saxon. Il y en eut un autre, Van Helstadt, qui étaitun savant. Il tirait des horoscopes moyennant un petit tarif ouhonoraire. Je n’ai jamais connu d’homme aussi avisé que lui, ilparlait planètes, constellations, comme s’il les gardait toutesdans son arrière-cour. Il ne faisait pas plus de cas d’une comèteque si c’était une orange de Chine pourrie, et il nous enexpliquait la nature, en disant que c’étaient tout simplement desétoiles ordinaires dans lesquelles on avait fait un trou, par oùsortaient leurs intestins, leurs entrailles. C’était un vraiphilosophe, celui-là.

– Et avez-vous jamais mis son habileté àl’épreuve ? demanda l’un des officiers en souriant.

– Non, pas moi, car je me suis toujours tenu àl’écart de la magie noire, et de toute la diablerie de cetteespèce. Mon camarade Pierre Scotton, qui était oberst(colonel) dans la brigade de cavalerie impériale, lui paya un nobleà la rose pour se faire dévoiler son avenir.

« Si je m’en souviens bien, les étoilesdirent qu’il aimait trop le vin et les femmes : il avait l’œilcoquin, et le nez couleur d’escarboucle.

« Elles lui prédirent aussi qu’il auraitun jour le bâton de maréchal, qu’il mourrait à l’âge mûr, et toutcela aurait bien pu arriver s’il n’était pas tombé de cheval unmois après à Obergraustock et s’il n’avait pas péri sous les fersde ses propres chevaux.

« Ni les planètes, ni même lemaréchal-ferrant du régiment, homme d’expérience pourtant,n’auraient pu prédire que l’animal aurait crevé aussicomplètement.

Les officiers rirent à gorge déployée de lafaçon de voir de mon compagnon et se levèrent de leurs chaises, carla bouteille était finie, et il se faisait tard.

– Nous avons de la besogne à faire par ici,dit l’un d’eux, celui qui avait répondu au nom d’Ogilvy. En outre,il nous faut retrouver notre jeune sot et lui démontrer qu’il n’y arien de déshonorant à être désarmé par un tireur d’épée aussiexercé. Nous devons préparer les quartiers pour le régiment, quidoit se réunir aux troupes de Churchill dès ce soir. Vous aussi,vous êtes envoyés dans l’Ouest, à ce que je pense.

– Nous faisons partie de la maison du duc deBeaufort, dit Saxon.

– Ah ! vraiment ! je croyais quevous apparteniez au régiment jaune de milice de Portman. Je compteque le Duc armera, autant de monde que possible et qu’il occuperale tapis jusqu’à l’arrivée des troupes royales.

– Combien d’hommes amènera Churchill ?demanda mon compagnon d’un air indifférent.

– Huit cents chevaux au plus, mais milordFeversham suivra avec bien près de quatre mille fantassins.

– Nous nous rencontrerons peut-être sur lechamp de bataille, sinon avant, dis-je.

Et nous fîmes des adieux pleins de cordialitéà nos excellents ennemis.

– Voilà qui n’est pas mal comme équivoque,maître Micah, dit Decimus Saxon, et cela vous a un parfum derestriction mentale chez un homme épris de véracité comme vous. Sijamais nous les rencontrons sur le champ de bataille, j’espère bienque ce sera derrière des chevaux de frise faits de piques et demorgenstierns, et doublés, en avant, d’une rangée dechausse-trapes, car Monmouth n’a pas de cavalerie capable de tenirun instant contre la garde royale.

– Comment en êtes-vous venu à faire leurconnaissance ? demandai-je.

– J’ai dormi quelques heures à peine, maisj’ai appris dans les camps à me contenter d’un court sommeil. Vousvoyant profondément endormi, et entendant là-bas le bruit du cornetà dés, je suis descendu tout doucement, et j’ai trouvé le moyen deprendre part à leur jeu, ce qui m’a enrichi de trente guinées etaurait pu m’enrichir encore davantage, si ce jeune imbécile n’avaitpas sauté sur moi, ou si la conversation n’avait pas dévié ensuitedu côté de sujets indécents, comme les lois de la chimie et lereste.

« Je vous le demande quel rapport ya-t-il entre la cavalerie bleue de la garde et les lois de lachimie !

« Wessemburg, des Pandours, admettait lefranc-parler à sa propre table du mess. Il en tolérait peut-êtremême plus qu’il ne convient à un chef qui se respecte.

« Mais si ses officiers s’étaient risquéssur des sujets pareils, il eût tôt fait de les traduire en conseilde guerre, ou tout au moins de les casser de leur grade.

Sans m’arrêter à discuter les appréciations deMaître Saxon, non plus que celles de Wessenburg, des Pandours, jeproposai de commander le souper, et de passer une heure ou deux dugrand jour à faire un tour dans la ville.

La chose la plus intéressante à voir étaitévidemment la majestueuse cathédrale, construite sur desproportions si justes qu’à moins d’y entrer et d’en parcourir lessombres ailes dans toute leur longueur, il était impossible d’encomprendre les vastes dimensions.

Il y avait tant de grandeur dans ces largesarcades, dans ces longues bandes de lumière colorée qui passaientpar les vitraux et qui jetaient des ombres étranges parmi lescolonnes, que mon compagnon, pourtant difficile à émouvoir, restaitsilencieux, subjugué.

C’était une grande prière en pierre.

En retournant à l’hôtellerie, nous passâmesdevant la prison de la ville.

La façade en était formée par une grille, ettrois gros mâtins aux museaux noirs s’y promenaient les yeuxféroces, injectés de sang, et leurs langues rouges pendant hors dela bouche.

Quelqu’un qui se trouvait là nous appritqu’ils étaient employés à la chasse des coupables dans la Plaine deSalisbury, qui était devenue un refuge de coquins et de voleurs,jusqu’au jour où l’on avait recouru à ce moyen pour les atteindrejusque dans leurs cachettes.

Il était presque nuit lorsque nous revînmes àl’hôtellerie, et tout à fait nuit quand nous eûmes soupé, payénotre dépense, et que nous nous remîmes en route.

Avant de partir, je me rappelai le papier quema mère m’avait glissé dans la main au moment de la séparation.

Je le tirai de ma sacoche et je le lus à lalueur de la mèche de jonc.

On y voyait encore les taches laissées par leslarmes qu’y avait laissé tomber la bonne créature.

Il était ainsi conçu :

« Instructions données parMistress Marie Clarke à son fils Micah, le douzième deJuin, l’an du Seigneur mil huit cent quatre-vingt-cinq.

« À l’occasion de ce qu’il partit, commeDavid le fit jadis, pour livrer bataille au Goliath du Papisme, quiavait couvert de son ombre et mis en mauvaise renommée ce sincèreet respectable attachement au rituel qui devrait exister dans lavéritable Église d’Angleterre, telle qu’elle est constituée par laloi.

« Qu’il se conforme aux avis ci-dessous,savoir :

« 1° Changez de caleçons quand l’occasionle rendra nécessaire ; vous en avez deux paires dans lasacoche de votre selle, et vous pourrez en acheter d’autres, vu queles lainages sont de bonne qualité dans l’Ouest.

« 2° Une patte de lièvre pendue au coupréserve de la colique.

« 3° Dites l’oraison dominicale le soiret le matin. Lisez aussi les Écritures, et spécialement Job, lesPsaumes et l’Évangile selon Saint-Mathieu.

« 4° L’élixir de Daffy possède des vertusextraordinaires pour purifier le sang, et chasser au dehors tousles flegmes, humeurs, vapeurs ou flux. La dose est de cinq gouttes.Il s’en trouve un petit flacon dans le canon de votre pistolet degauche, avec de l’étoffe autour pour qu’il ne soit pasendommagé.

« 5° Dix pièces d’or sont cousues dans lebord de votre doublet de dessous. N’y touchez que comme à unedernière ressource.

« 6° Battez-vous vaillamment pour leSeigneur ! Et cependant, Micah, je vous prie de ne pas vousexposer trop dans le combat, et de laisser les autres faire leurpart de besogne. Ne vous lancez pas en pleine mêlée, et toutefoisn’abandonnez point l’étendard protestant.

« Ô Micah ! mon brave fils, revenezsain et sauf auprès de votre mère, ou bien je mourrai certainementde chagrin.

« Et la soussignée ne cessera deprier ».

La soudaine effusion de tendresse quidébordait dans les dernières lignes fit monter des larmes à mesyeux ; et cependant je ne pouvais m’empêcher de sourire enlisant l’ensemble de cette composition.

Ma mère avait eu bien peu de temps pourcultiver les grâces du style.

Elle avait certainement eu l’idée de rendreses instructions plus impératives en les exprimant sous une formequi avait quelque chose de légal.

Mais je n’eus guère le loisir d’y réfléchir,car j’avais à peine terminé la lecture, que j’entendis la voix deDecimus Saxon.

Le bruit sonore des fers des chevaux sur lesgalets, dont la cour était pavée, m’apprit que tout était prêt pournotre départ.

Les cookies permettent de personnaliser contenu et annonces, d'offrir des fonctionnalités relatives aux médias sociaux et d'analyser notre trafic. Plus d’informations

Les paramètres des cookies sur ce site sont définis sur « accepter les cookies » pour vous offrir la meilleure expérience de navigation possible. Si vous continuez à utiliser ce site sans changer vos paramètres de cookies ou si vous cliquez sur "Accepter" ci-dessous, vous consentez à cela.

Fermer