Khalil Gibran et l’art de donner
«Vous dites : “Je donne, mais à ceux qui le méritent.”
Les arbres ne parlent pas ainsi, ni les troupeaux. Ils donnentpour pouvoir continuer à vivre ; retenir c’est mourir. Celuiqui est digne de recevoir de Dieu ses jours et ses nuits est digneégalement de recevoir de vous tout ce dont il a besoin. Celui qui amérité de boire à l’océan de la vie mérite également de remplir sacoupe à votre petit ruisseau.
Pourquoi exiger d’un homme qu’il expose son for intérieur et sedépouille de sa fierté afin que vous puissiez décider s’il méritevotre aide ? Efforcez-vous, oui, de voir si vous méritez dedonner.
Et vous qui recevez, n’assumez aucune charge de gratitude, afinde ne pas imposer un joug à vous et à vos bienfaiteurs.
Car si vous êtes trop soucieux de cette dette, vous finirez pardouter de la générosité de la terre et du Père – l’origine réellede ces dons. «